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Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Notes et documents sur les patois de la France
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Ces cinq volumes de manuscrits sont liés à l’Enquête impériale sur les patois conduite de 1807 à 1812 par Charles-Etienne Coquebert de Montbret et son fils Eugène dans le cadre des activités du bureau de la Statistique du ministère de l’Intérieur. Interrompue en 1812, la documentation rassemblée par l’Enquête impériale est dispersée entre plusieurs fonds et établissements documentaires. La majeure partie se trouve à la Bibliothèque de Rouen (fonds Coquebert de Montbret), dans la section de linguistique de la Collection Coquebert de Montbret de la Bibliothèque nationale de France (NAF 20080-20081), et aux Archives nationales (F17 1209).

Voir tous les fonds de l’Enquête impériale sur la patois : corpus “Enquêtes linguistiques sur l’occitan”

Description du fonds

Les cinq volumes réunis sous le titre de « Notes et documents sur les patois de la France, recueillis par les préfets des différents départements de l'Empire, vers 1811 et 1812 » (BnF - NAF 5910-5914) contiennent les envois de plusieurs départements au ministère de l’Intérieur en réponse à l’Enquête impériale sur les patois, en particulier la traduction en « idiome local » de la Parabole de l’enfant prodigue conformément aux directives de Charles-Etienne Coquebert de Montbret. Seul le premier volume (Ain, Eure) ne concerne pas la langue occitane. Les volumes II (Gard), III (Haute-Vienne), IV (cartes dialectologiques) présentent un intérêt pour la sociolinguistique de l’occitan. Le volume V concerne la littérature languedocienne à l’époque moderne.

Contenu :

- NAF 5910 - vol. I : Ain, Eure.
- NAF 5911 - vol. II : Gard, Nord.
- NAF 5912 - vol. III : Oise, Haute-Vienne.
- NAF 5913 - vol. IV : Cartes des dialectes.
- NAF 5914 - vol. V : « Recueil de poésies languedociennes, tant anciennes que modernes, en patois de Montpellier. — 1812 ».

Importance matérielle :

5 vol., (388, 374, 359, 46 f., 105 p.)

Pour le consulter :

Identifiant du fonds :

NAF 5910-5914

Instruments de recherche disponibles :

BnF - Archives et manuscrits (catalogue en ligne : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/)
Accéder directement à l’inventaire du dossier “Notes et documents sur les patois de la France...” [Enquête impériale sur les patois] (NAF 5910-5914) : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000040922
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Enquêtes linguistiques sur l'occitan en France de 1790 à nos jours

Cet article "Corpus" propose une synthèse historique sur les grandes enquêtes linguistiques intéressant la langue occitane menées depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Il décrit et signale également la documentation et les archives liées aux différentes enquêtes et vous donne accès à la documentation disponible en ligne. 

1/ « L’Enquête sur les patois » ou « Enquête de Grégoire » (1790-1794)


Source : http://www.bib-port-royal.com/gregoire.htmlL'enquête menée de 1790 à 1794 par l'abbé Henri Grégoire (1750-1831), député de l'Assemblée constituante puis de la Convention nationale n'est pas une enquête administrative de statistique officielle, même si elle est soutenue par les institutions révolutionnaires. L’abbé Grégoire mène un projet à visée politique et dont le but est clairement un « inventaire avant disparition » (Merle, 2010). Le questionnement sur les « patois » s'accompagnait d'ailleurs de nombreuses demandes relatives aux mœurs et à la moralité du peuple. Pour autant, l’entreprise de l’abbé Grégoire est bien la première enquête s’intéressant à la sociologie linguistique de la France, avec un questionnaire comportant quarante-trois rubriques. L'enquête Grégoire sollicitait les sociétés patriotiques des Amis de la Constitution et non les administrations.
Elle donna lieu au Rapport sur la nécessité d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française, présenté par l’abbé Grégoire au nom du Comité d’Instruction publique devant la Convention nationale le 16 prairial an II.

> Sources et fonds documentaires :

Les matériaux et documents produits pour l’enquête (réponses à la circulaire de l’abbé Grégoire, envoi d’imprimés en langues de France) sont répartis entre deux fonds documentaires :

- Bibliothèque de la Société de Port-Royal - Fonds de l’abbé Henri Grégoire >> fiche de fonds

- Bibliothèque nationale de France, NAF 2798 >> fiche de fonds

> Documentation en ligne sur Occitanica :

Voir tous les documents sur l’enquête Grégoire disponibles sur occitanica

> Bibliographie :

Voir tous les documents ayant pour sujet l’enquête Grégoire dans le Trobador, catalogue collectif de la documentation occitane.


2/ Enquête impériale sur les patois, aussi appelée « Enquête de Coquebert de Montbret » (1807-1812)

 

Source : Page de titre des Mélanges sur les langues, dialectes et patois (coll. CIRDÒC-CAC 7763) L'Enquête impériale sur les patois, menée entre 1807 et 1812, est la première enquête de linguistique officielle, organisée par le bureau de la Statistique du ministère de l'Intérieur. Elle a été conduite par le savant Charles-Etienne Coquebert de Montbret et son fils Eugène, grands érudits et spécialistes des langues. La méthode de l'enquête est très différente de celle de l'enquête de l’abbé Henri Grégoire qui poursuivait un but politique plus que sociolinguistique ou scientifique, celui de prouver « la nécessité » et de trouver « les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française ». L’enquête impériale met en place une méthode proche de la dialectologie moderne en demandant, commune par commune via l’administration départementale, la traduction systématique d’un même texte, la Parabole de l'enfant prodigue. Interrompue en 1812, elle est resté inachevée.

Une partie des traductions de la Parabole de l’enfant prodigue en langues de France recueillies au cours de l’Enquête impériale a été publiée par Eugène Coquebert de Montbret dans les Mélanges sur les langues, dialectes et patois  : renfermant, entre autres, une collection de versions de la Parabole de l'enfant prodigue en cent idiomes ou patois différens, presque tous de France… Paris : Delaunay, 1831.

Les archives de l’enquête ont été dispersées, une partie semble perdue. La documentation sauvegardée se trouve pour une bonne partie au sein du fonds Charles-Etienne et Eugène Coquebert de Montbret à la Bibliothèque municipale de Rouen, à la Bibliothèque nationale de France, aux Archives nationales et dans plusieurs Archives départementales.

> Sources et fonds documentaires

- Bibliothèque Municipale de Rouen, Fonds Coquebert de Montbret … >> fiche de fonds

- Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, «  Notes et documents sur les patois de la France » : NAF 5910-5914 >> Fiche de fonds

- Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Collection Coquebert de Montbret (volumes « Linguistique ») : NAF 20080-20081 >> Fiche de fonds

- Archives Nationales, F/17/1209 :  “Enquête sur les patois”

> Documentation en ligne sur Occitanica :

Voir tous les documents sur l’Enquête impériale sur les patois disponibles sur occitanica

> Bibliographie :

Voir tous les documents ayant pour sujet l’Enquête impériale sur les patois dans le Trobador, catalogue collectif de la documentation occitane.


3/ Enquête du Ministère de l'Instruction publique, dite « Enquête de Victor Duruy »


Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique sous le Second Empire de 1863 à 1869, lance en 1864 une enquête statistique destinée à mieux connaître la situation de l’enseignement primaire en France. L’enquête de 1864 se démarque des enquêtes précédentes par le degré de précision du questionnaire, destiné à dresser un tableau très précis de la situation de l’enseignement primaire en France. Par la circulaire du 28 mai 1864, le ministre Duruy adresse aux préfets un questionnaire qui devait être renseigné par les inspecteurs primaires, les inspecteurs d’académie et les recteurs, devant y ajouter un rapport d’ensemble concernant leurs circonscriptions scolaires.

Pour la première et la seule fois dans l’histoire de la statistique scolaire en France, le questionnaire comprend une rubrique sur les “idiomes et patois en usage” :

“ Existe-t-il des écoles où l’enseignement est encore donné en patois exclusivement ou en partie ? Nombre des écoles où l’enseignement est donné en totalité en patois ? En partie seulement ? Combien d’enfants savent le parler sans pouvoir l’écrire ? Quelles sont les causes qui s’opposent à une prompte réforme de cet état de choses ? Quels sont les moyens à employer pour le faire cesser. Joindre au rapport un fragment du patois ou de l’idiome avec la traduction littérale.” (circulaire du 28 mai 1864, publiée dans : Bulletin administratif du ministère de l’Instruction publique, nouvelle série, t. I, Paris, 1864).

Les directives données en font une enquête statistique particulièrement précise et développée et surtout, en intégrant dans un questionnaire précis sur les usages linguistiques dans les écoles et parmi les enfants, l’enquête Duruy produit jusqu’à l’enquête INSEE “Étude de l’histoire familiale” de 1999, la seule matière documentaire permettant une connaissance statistique assez précise de la situation sociolinguistique à l’échelle de la France.

> Sources et fonds documentaires :

Archives Nationales F/17/3160 : Instruction publique : “Statistique. États divers.” Ce dossier donne le résumé par département des réponses données à l’enquête du Ministère de l’Instruction publique de 1864. Les réponses à l’enquête du Ministère de l’Instruction publique de 1864 semblent ne pas avoir été conservées.


4/ La mission Tourtoulon-Bringuier (1873-1875)


En 1873, Charles de Tourtoulon et Octavien Bringuier, deux philologues félibres de l’école de Montpellier entreprennent une mission pour la Société pour l'étude des langues romanes, soutenue par le ministère de l’Instruction publique (arrêtés ministériels du 2 mai et du 11 juin 1873) en vue de déterminer la limite entre la langue française et la langue occitane ou domaine d’oïl et domaine d’oc. La mission Tourtoulon-Bringuier est la première grande enquête linguistique nationale fondée sur une enquête de terrain armée d’une méthodologie scientifique : les études sont menées sur les lieux mêmes, par les mêmes personnes, afin que le même esprit préside à l'ensemble des recherches, et aussi pour que les nuances phonétiques, si difficiles à noter exactement, le soient par les mêmes personnes. Ils mettent au point un alphabet phonétique et des critères linguistiques déterminés par avance.

L’Enquête Tourtoulon-Bringuier est menée au cours de deux missions : la première de l’embouchure de la Gironde jusqu’en Creuse, puis une seconde de la Creuse jusqu’en Allier. Seule la documentation de la première enquête est connue et accessible. Elle concerne 150 communes d’enquête et environ 500 personnes interrogées.

Les résultats de l’enquête Tourtoulon-Bringuier, publiés en 1876 dans un rapport au Ministre de l’Instruction publique intitulé “Étude sur la limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl” amèneront à repenser la conception des frontières linguistiques de façon non linéaires mais forcément approximatives.

L’école philologique de Paris dirigée par Gaston Paris et Paul Meyer lancent une contre-enquête dans le département de la Creuse, menée par Antoine Thomas (40 communes du sud de la Creuse).

La mission Tourtoulon-Bringuier, menée sous l’égide de la Société pour l’étude des langues romanes, qui s’oppose à l’école philologique de Paris, et dont les membres étaient proches, voire actifs dans la renaissance occitane félibréenne, se démarque également dans ses motivations idéologiques, comme l’a noté Guylaine Brun-Trigaud : “Son but officiel consistant à déterminer la limite oc-oïl pour toute la France, mais on peut penser qu’il s’agissait par ce biais d’évaluer le territoire que pourraient légitimement revendiquer les félibres, qui, depuis 1854, prônaient un retour de la langue et de la culture occitanes, autour de la personnalité de Mistral” (“Les enquêtes dialectologiques sur les parlers du Croissant : corpus et témoins”, Langue française. Vol. 93, n°1, 1992. En ligne)

> Documentation publiée :

Étude sur la limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl Premier rapport à M. le Ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts. Extrait des Archives des Missions scientifiques et littéraires, troisième série - tome troisième, Paris, Imprimerie Nationale, 1876. >> En ligne

> Sources et fonds documentaires :

Archives nationales F/17/2943 : Ministère de l’Instruction publique : Octavien Bringuier - Dossier sur la mission en France ayant pour but d’étudier la limite entre les parlers d’oc et les parlers d’oïl.

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Frontières et imaginaire(s)
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
"L'affrontement binaire supposé par l'existence de la frontière ne doit donc pas masquer la difficulté à penser cette limite qui, toujours entre deux, devient alors une source d'imaginaire et de mythes." J.Duclos, 2004.

"Les frontières n'ont de sens que pour les populations qui croient en leur existence ou encore pour les populations qui ont appris à y croire. Henri Velasco, 2004.


Les Corbières furent durant des siècles la frontière entre deux royaumes fréquemment en guerre durant le Moyen Âge et à l'époque moderne et qui se firent face de part et d'autre, au moyen de leurs forteresses respectives.

 

I/ Naissance de la frontière : figuration et conception, entre opposition et échanges

Une des caractéristiques premières de la frontière établie à Corbeil est de cristalliser les revendications et les antagonismes sur une barrière naturelle, le relief collinaire escarpé des Corbières. Historiquement, des limites ethniques et culturelles se profilent d'ailleurs déjà à cet endroit dès la proto-histoire. C'est une zone de marche, c'est-à-dire de transition, qui sera confirmée par les peuplements et l'histoire antique et médiévale de ce territoire.

Marche Hispanica du temps de Charlemagne et zone d'invasion et d'implantation temporaire des troupes d'Al-Andalus, l'espace des Corbières et du Fenouillèdes, demeura toujours une zone de passage quelques furent les contraintes naturelles.

Plus que ligne de rupture, les Corbières, tout particulièrement aux yeux de leurs propres habitants, ne furent-elles pas plutôt une zone frontière, dont les limites floues n'empêchèrent pas au fond et de tous temps les échanges et les rencontres, bien sûr amoindris par la situation politique de cette époque ?

L'existence de différents vestiges anciens, tels le Pech de Maho, du côté de Sigean, à la fois structure défensive et espace d'échanges commerciaux (le Pech de Maho est également un emporium, un centre de commerce) conduisent de nombreux historiens contemporains à souligner la nature de carrefour et de tampon de cet espace des Corbières. Ils minimisent ainsi l'idée d'une frontière imperméable entre deux espaces et deux civilisations, par ailleurs culturellement et linguistiquement proches.

Une enquête de 1300 ap. J.-C. menée sur ordre de l'Archevêque de Narbonne et du Seigneur de Leucates suite à des plaintes manifestées vis-à-vis des voisins espagnols, permet ainsi de mieux connaître la situation réelle de cet espace. Les conclusions tirées de celles-ci par les historiens relativisent l'importance matérielle de la frontière. Elles confirment l'idée d'une frontière floue et discrète sur le terrain, ne représentant pas dans les faits une muraille rompant définitivement les échanges culturels comme commerciaux. Le statut nouveau des Corbières, entrées de plein-pied dans les stratégies géopolitiques des deux royaumes limitrophes, conduit malgré tout à une perception nouvelle de cet espace, notamment pour ses habitants. Elle se charge dès lors de sens et d'interprétations idéologiques nouveaux se manifestant sous formes de contes et de légendes, de toponymes particuliers, qui s'inscrivent et se transmettent via la mémoire orale locale.


II/ Zone de marche : entre mythe et réalité (cultures, monde sauvage/civilisé...)

A/ Les Corbières, limites entre deux pays, limites entre deux mondes

Les Corbières, zone escarpée au faible peuplement avant même l'établissement de la frontière sur la ligne de crête du massif, constituent tout naturellement une zone de marge, la transition entre le monde civilisé et le monde sauvage. Elles sont ainsi un espace de limites susceptibles d'accueillir tout ce que le nouvel ordre social rejette. Les Corbières sont ainsi suspectées d'être le refuge de brigands et d'accueillir des manifestations surnaturelles et magiques : sorciers, démons, fées et autres esprits de la nature.

Les bornes, tours et autres forteresses implantées dans le paysage pour définir la limite entre les deux pays vont ainsi organiser l'espace et protéger du danger représenté à la fois par l'ennemi lointain que par le proche monde sauvage. Ces monuments s'accompagnent dès lors de multiples histoires, légendes et superstitions construites autour de ces symboles du contrôle de l'homme sur son territoire.

 

B/ Légendes d'un territoire à la marge

Les Corbières outres les bornes, la Roque d'en Talou en est l'une des plus célèbres, présentent également de nombreux dolmens. À Fontjoncouse, la zone compte ainsi pas moins de quatre pierres levées. Autour de celles-ci demeurent de nombreuses légendes d'ailleurs rappellées par la toponymie elle-même.
Les nombreuses mentions et histoires de Maures témoignent de cette conception de l'espace et du monde. Elles sont le souvenir de la lointaine et fugace occupation musulmane en terre audoise. La légende de Roland de Roncevaux, neveu de Charlemagne tué au cours d'une attaque dans les Pyrénées figure d'ailleurs parmi les histoires bien connues de ce territoire.

Le complexe folklorique autour de ces géants arpenteurs, qui auraient participé au modelage du paysage sont très fréquentes dans cette région. Le toponyme du Sol d'Astine, de "las tinas" en occitan, évoquent ainsi les empreintes de géants, tout comme les toponymes Gigant, ou Caramentra, qui renvoient à la pure tradition carnavalesque. Les correspondances entre le corps et le paysage, et les analogies scatalogiques fréquentes dans ces mêmes cérémonies carnavalesques sont d'ailleurs particulièrement fréquentes : Le Trau de Madama, l'Estront de la Vièilha... comme autant d'appropriation et de dédramatisation de l'espace par une civilisation médiévale à la fois fascinée et terrifiée par cette notion d'entre-deux, particulirement exacerbée en cette zone de marche-frontière. Les Corbières sont riches de ces histoires et légendes qui forment le socle d'une mémoire orale partagée avec le reste de l'Occitanie, adaptée ici aux spécificités de ce territoire à la marge.


C/Les Corbières, espace de retraite spirituelle

Désert au sens religieux du terme également, les Corbières furent très tôt une terre de retraite spirituelle privilégiée, tant pour les cathares fuyant les exactions que pour les chrétiens "orthodoxes" eux-mêmes.

Dès le VIIe ou VIIIe siècles environ, les gorges et grottes des environs de Saint-Paul-de-Fenouillet attirent les ermites qui s'installent dans ces abris naturels coupés du monde. Ceux-ci se placent sous la protection de Saint-Antoine, saint patron des ermites et premier d'entre eux, au moins dès le XVe siècle, date pour laquelle nous possédons les plus anciens témoignages écrits de l'existence d'un ermitage, qui perdura dans ses fonctions jusqu'au début du XXe siècle. Prochainement transformé en lieu d'exposition et de mémoire, il devrait permettre au public de découvrir l'autre facette des Corbières, depuis toujours frontière naturelle entre le monde civilisé et le monde sauvage, terrestre et spirituel.


CONCLUSION

La notion de frontière est pour l'époque qui nous concerne et durant laquelle les Corbières jouèrent ce rôle, quelque peu différente de celle qu'on lui connait de nos jours. Toutefois, elle va prendre progressivement au XIIIe siècle une connotation plus nettement militaire.
L'identité des territoires se construit alors, dans un rapport qui se fait toujours plus frontal à mesure que la symbolique circulaire s'amenuise (l'opposition entre un centre sacré et une périphérie plus sauvage, dominait ainsi jusqu'à présent). La frontière devient progressivement et pour reprendre le mot de Robert Lafont, "une cicatrice de l'histoire".


BIBLIOGRAPHIE

CRASTRE, Victor (1903-1983), Catalogne : des Corbières à L'Ebre, Paris : Horizons de France, 1959.

FABRE, Daniel. La tradition orale du conte occitan : les Pyrénées audoises. Presses universitaires de France, 1973-1974 (30-Nîmes) : impr. Barnier) Publications de l'Institut d'études occitanes.

PALA, Marc. L' ancienne frontière : entre mythe et histoire, un espace de l'entre-deux, Narbonne : Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, impr. 2008.

VILLEFRANQUE, Josette. Imagerie des Corbières : légendaire des plantes, des pierres et des bêtes, Portet-sur-Garonne, Loubatières, 1987.
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Las ajustas setòrias
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
"Lou Cétori es baraquetaïré
As plesis, mola pas jamaï;
Mès sustout ce qu'aima lou maï
Es de veïré un bon ajustaïré."
Jousèp SOULET – 1917
 
Un quatrain dont voici la traduction proposée par le Centre Culturel Sétois (cf. BLANC, Louis-Paul.Les joutes à Sète. Sète, Centre culturel sétois, 1968)
"Le Sétois avant tout aime sa baraquette
Il aime encore plus les plaisirs et la fête;
Son divertissement toutefois le meilleur
C'est voir et applaudir un superbe jouteur."

L'identité d'une ville se construit fréquemment autour d'un ensemble de mythes fondateurs, de marqueurs symboliques réunissant sa population. Ville jeune, Sète naît réellement avec son port en 1666. C'est tout naturellement que le port, les canaux qui font de Sète la Venise languedocienne, la baleine de sable - son emblême, et les produits locaux faisant la part belle aux fruits de la mer - pensons à la tielle - soulignent le caractère maritime de celle qui fut au départ une île entre mer et étang.

Aux rangs des symboles et mythes fondateurs figurent sans conteste les joutes nautiques, pratiquées une première fois lors des Fêtes accompagnant la fondation officielle de la ville. Si Sète n'en est pas le berceau originel, les joutes nautiques de la ville se sont progressivement hissées vers les sommets de la pratique.

 

I/ Aux origines était le port

La naissance de la pratique des joutes à Sète, accompagne celle de son port, officiellement inauguré le 29 juillet 1666 (cf. TREMAUD, Hélène. Les joutes languedociennes. Paris, éd. Maisonneuve et Larose, 1968). Pour son baptême, la ville de Sète reçu les joutes en présent. Ce seraient des pêcheurs d'Aigues-Mortes qui auraient pour l'occasion initiés les habitants locaux à cette pratique sportive durant ces journées particulières.

Les joutes nautiques semblent exister depuis la haute antiquité. De part le monde et à toutes les époques, des témoignages oraux ou archéologiques attestent de l'existence de cette forme de divertissement. En France plusieurs types régionaux cohabitent, mais les joutes de Sète bien que n'étant pas les plus anciennes, sont à l'heure actuelle les plus connues et les plus actives. Les joutes françaises s'organisent généralement sur le principe suivant : deux hommes (rarement des femmes) se font face, postés sur une plate-forme à l'arrière d'une barque. Chacun au moment du croisement de ces deux embarcations, tente alors de faire tomber son adversaire à l'aide de lances de bois.
 
Il n'est pas impossible de voir dans les joutes nautiques, à l'instar des tournois d'antan, les réminiscences de ces entraînements au combat et d'affrontement des chevaliers qui marquèrent les temps de paix. Les joutes nautiques en perpétuent d'ailleurs le vocabulaire : joute, jouteurs, pavois, lance, quintaine... le lexique et l'imaginaire chevaleresque entourent aujourd'hui encore les fêtes nautiques. Les jouteurs de Sète, chevaliers intemporels dont le succès demeure source d'admiration.
 
Pays de mer, Sète adopte sans surprise les joutes nautiques, dans cet espace où l'ennemi vient plus souvent de la mer (ce fut le cas notamment en 1710 avec l'attaque anglaise de son port)(cf. Sous la direction de Jean Sagnes. Histoire de Sète. Toulouse, Éd.Privat, 1991.P.94). Pour d'autres auteurs cependant, les joutes nautiques seraient par nature plus dans le divertissement que dans l'affrontement ou le caractère militaire. Les origines en seraient ainsi égyptiennes, du temps des Nautonniers conducteurs de barques sur le Nil (un bas-relief d'Akhethetep en est la principale source) (cf. BLANC, Louis-Paul. Les joutes à Sète. Sète, Centre culturel sétois, 1968. P5).

 

A/ Principe et outils d'une pratique entre sport et traditions

 

Les règles :

Le but des joutes est donc simple, faire tomber à l'eau son adversaire. Afin que l'opération se fasse sans incidents ni tricheries, un ensemble de règles encadra progressivement la pratique. Il est ainsi interdit de faire tomber son adversaire faire l'avant, d'appuyer son genou ou son pavois sur la tintaine, ou de toucher de sa lance une autre partie que le centre du pavois (et ce pour ne pas blesser l'adversaire).

Alors que les barques s'apprêtent à se croiser, les jouteurs sont prêts au combat, pavois sur le bras gauche, placé devant la poitrine, lance dans la main droite, passée horizontalement sous l'aisselle ; en position, pied gauche vers l'avant, genou fléchi pour supporter le poids du corps, pied droit en arrière, jambe tendue. En Provence, le coup se porte encore droit, tel qu'il devait l'être également à ses débuts à Sète. Placé sur une tintaine progressivement plus large, le Sétois doit à présent faire davantage appel à son sens de l'équilibre qu'à une question de force pure. Le premier faisant tomber son adversaire à l'eau a donc gagné.

Si aucun ne tombe au bout de trois passes consécutives, la victoire se décide alors au point. Un jouteur parvenant à faire chuter trois adversaires de suite accédera au tour de revanche, et étape après étape, à la finale.

 

Matériel

- La barque : Les barques des joutes, peintes de blanc et aux couleurs de leur équipe (rouge ou bleue) comptent chacune un patron, un aide-patron (le barreur) ainsi qu'une équipe de douze rameurs afin d'assurer relais et repos (8 rameurs en permanence). Il est à noter qu'en complément de l'équipage, qui assure la circulation de la barque, figurent les jouteurs, placés à l'arrière du bateau, mais également deux musiciens placés à l'avant de celui-ci.

- Le pavois : il s'agit de deux pièces de bois jointes par des liteaux cloués. Elles sont généralement faites de bois sec, léger mais dur, ce qui explique une préférence marquée pour le peuplier. Les pavois mesurent 3 cm d'épaisseur environ et 71 cm de longueur. Ces pavois portaient autrefois les armes de la ville ainsi que les devises suivantes : « Vive le roi » et « Vive les mariés » ou « Vive la jeunesse » selon les cas. Celles-ci tendent à évoluer. Il n'est pas rare de ne voir aujourd'hui que les seules mentions R.F. (République Française) et Ville de Sète.
 
- La lance : de bois léger, en général du pin, elle mesure 2m75 de long, et s'affine progressivement jusqu'à la pointe, munie d'une couronne de fer (à pointes). De nos jours les lances sont généralement peintes de blanc, avec souvent un grand liseré, bleu ou rouge, qui va en tournoyant de la poignée jusqu'à la couronne finale. Il permet durant le jeu de définir si le jouteur ne pratique pas la lance « courte », en prenant sa lance bien plus au centre que ce que les règles l'autorisent.
 
- La tintaine ou quintaine : La tintaine est-elle la seule plate-forme sur laquelle se hisse les jouteurs, ou le bateau dans son ensemble ? Les opinions divergent sur le sujet, tout comme sur l'origine du terme tintaine. Certains textes anciens, mentionnent l'existence de barques-tintaines, d'autres de barques-quintaines. Il est probable que le terme original quintaine est été progressivement modifié en tintaine par les jouteurs locaux, empruntant ainsi à l'occitan la forme « ten-té », tiens-toi. Au Moyen Age, le mot quintaine figure dans le lexique chevaleresque. La quintaine est alors un mât d'exercice, progressivement transformé en un mannequin du nom de « faquin de quintaine ». Une miniature du XVe siècle présente d'ailleurs un exemple d'entraînement d'un jouteur nautique s'apprêtant à frapper de sa lance un mât placé sur la rive.
 
- Le costume : tout de blanc vêtus, les jouteurs portent parfois un canotier sur la tête. C'était autrefois un bonnet recouvert de dentelles. Les cocardes de couleur semblent elles aussi avoir disparues : celle de la jeunesse comportait alors deux rubans, l'un blanc, l'autre bleu, rouges et verts pour les mariés. De fait, la coutume de s'habiller entièrement de blanc, est assez récente, et apparaît aux alentours du XIXe siècle. Auparavant, les jouteurs pratiquaient en costume, ceux-ci tirant toutefois sur le blanc, marquant par celui-ci et des couleurs différenciées, leur appartenance à un groupe spécifique, jeune ou mariés. Il n'était pas rare alors d'y voir de la couleur, fréquemment rouge ou bleue. Le blanc moderne est en fait le signe d'une évolution plus générale, prenant en compte les nouvelles règles vestimentaires rencontrées dans les autres sports, tout en limitant l'apport d'un confort qui se ferait au détriment de la « prestance » des jouteurs. Celle-ci demeure d'ailleurs d'importance, le débraillement d'un des participants pouvant lui faire l'objet d'une observation de la part du jury. Les joutes demeurent ainsi dans leur déroulement et dans le règle, une pratique entre sport et traditions, comme en témoigne d'ailleurs son déroulement particulièrement codifié et ritualisé (cf. à ce sujet : PRUNEAU, Jérôme. Les joutes languedociennes. Paris, L'Harmattan, 2003. P.62).
 

 

II/ Une pratique entre sport et traditions

À Sète, les joutes se déroulent dans le Canal royal, ce bras d'eau relayant la ville à l'étang de Thau, creusé par Riquet à l'époque de Louis XIV et de son ministre Colbert. Un espace délimité par le pont National et le pont Legrand, et que s'approprient pour un temps les jouteurs. Leur pratique s'inscrit alors pleinement dans la ville, sa vie quotidienne et son histoire, en ce cadre d'exception qui renvoie aux origines et aux pères fondateurs de la ville. L'espace d'ailleurs se modifie le temps de la fête. Des gradins, ouverts à tous et gratuits, permettent aux spectateurs de tous horizons de s'installer pour regarder l'affrontement.

 

A/ Le temps de l'avant

Le déroulement des fêtes était autrefois extrêmement ritualisé. Le 23, habillés de propre les jouteurs partent prendre possession du drapeau, avant de se rendre à la Mairie recevoir les dernières consignes. La journée du 24 est le temps des visites et des invitations aux personnages de marques, qui reçoivent pour l'occasion un long ruban bleu et rouge nommé livrée. Le soir, un tour de ville en musique et drapeaux se déroule aux lueurs des flambeaux, avant qu'à minuit, les jouteurs n'entonnent une sérénade devant l'église consacrée à Saint-Louis.
 
Le lendemain matin, dès huit heures, les jouteurs se rendent à la mairie, de là, tout le groupe, officiels comme participants, se rendait autrefois à la messe de neuf heures. Après un passage par la Mairie où était annoncé l'horaire des joutes, le spectacle sur le Canal royal pouvait prendre place (il est arrivé que ces joutes se déroulent également dans le port, au lieu dit « le cul de bœuf » (cf. BLANC, Louis-Paul. Ibid. P.12).
 
Le cérémoniel, s'il a évolué depuis les débuts, demeure d'importance en ce qui concerne les joutes sétoises, tout comme le costume. Les jouteurs en se pliant à ces règles, soulignent leur appartenance à ce groupe spécifique. La fréquence des tournois, et l'évolution même de la pratique au fil des siècles, ont quelques peu mis à mal le respect de ce cérémonial. Les fêtes de la Saint-Louis, constituent malgré tout en ce domaine, un temps à part.

 

B/ L'importance de la musique

La musique est un des éléments indissolubles de la fête elle-même. Elle en ponctue les principaux moments, défilés comme tournois, et accompagne son histoire. Signe de cette importance, il existe d'ailleurs une chanson spécifique aux joutes, dont les paroles et l'origine demeurent l'objet de spéculations. Elle était pour Toussaint Roussy, une création de Lully (cf. Blanc. Ibid. P.30 ). Elle serait pour d'autres auteurs et analystes, non pas du XVIIe mais du XVIIIe siècle, C.Ponsonailhe voit dans l'opéra l'ancêtre de cette chanson, et ce serait ainsi « annoté comme timbre dans l'opéra « dé Frountignan » » que figurerait l'air des joutes, dont l'auteur serait donc l'auteur occitan et félibre Nicolas Fizes.

Les paroles, quelle qu'en soit l'auteur réel, constituent une importante source d'information sur cette pratique qui a aujourd'hui quelque peu évoluée. En voici une version (il en existe effectivement différentes variantes) :
Source. Louis-Paul Blanc, Les joutes à Sète, Sète, Centre culturel sétois, 1968 [?] : 
« Maridas, tenes bous ben
Aïci ya la jouïnessa qu'arriba
Anbé soun Cap de Jouven
Naz en l'er et jarret qué tiba
Pabihoums, ajustaïres
Et pioï lous tambourinaïres
Sans oublida l'aoubï
Que nous buffara tout yoï.
 
Mariés, tenez-vous bien,
Voici la jeunesse qui arrive
Avec son Chef de jeunesse
Nez en l'air et jarret tendu
Pavillons, jouteurs
Et puis les tambourineurs
Sans oublier le hautbois
Qui nous jouera tout aujourd'hui.
 
Sus la Tintaïna, maridas
Quaou-ès-aquei que se y azarta ?
Seres toutes désquihas,
Couma dè capoutchins de carta.
Ne toumbarès à l'aïga
Aplatis cuom una palaïga
E coularès à foun
Coum'una balla de ploum.
 
Sur la Tintaine, mariés
Quel est celui qui se hasarde ?
Vous serez tous enlevés,
Comme des capucins de cartes,
Vous tomberez à l'eau
Aplatis comme une sole
Et vous coulerez au fond
Comme une balle de plomb.
 
Sitôt douna lou signaou
Buff'aouboï ! La barqu'es en routa,
Pioï très salus couma caou,
E chaqu'ajustaïre s'arbouta ;
Quante béou cop de lança !
La tintaïna ne balança
Ya'un pavès de crebat
Maï dégus ès pas toumbat.
 
La jouinessotta das blus
Que risié d'aou pabihoum routché,
Avié pariat détch escus
Qué né toumbarien aoumen doutché ;
Yé l'an jougada grisa,
Yan fach bagna la camisa
La lanc'é lou pavès !
Lou Gaoutché m'a toumba très !
 
La petite jeunesse des bleus
Qui riait du pavillon rouge
Avait parié dix écus
Qu'il en tomberaient au moins douze ;
On l'a leur a joué grise
On leur a fait mouiller la chemise
La lance et le pavois !
Le gaucher en a tombé trois !
Las ajustas de Sant Louis
Es quicon qué jamaï nous lassa,
Tout Ceta sé réjouis
E lous estrangès benou'en massa !
Tant qu'aouren lou Bourdigou
Achès pas paou qué finigou
Aquel joc sé fara
Tant que Ceta durara !
 
Les joutes de Saint-Louis
C'est quelque chose qui jamais ne nous lasse
Tout Sète s'en réjouit
Et les étrangers viennent en masse !
Tant que nous aurons le Bordigue
N'ayez pas peur que cela finisse
Ce jeu se fera
Tant que Sète durera !

Présente lors des défilés durant lesquels elle accompagne la procession, la musique est par ailleurs omniprésente au moment des passes, dont elle rythme le cours et qu'elle semble illustrer, commenter.

Le répertoire des hautbois et des tambours traditionnels, se compose d'un ensemble d'airs bien connus des participants et de leurs spectateurs réguliers. Ils ont de fait peu changé au fil du temps, se transmettant de génération en génération. Durant les défilés, seront interprétés de préférence « La marche de l'Académie », « Larose » « Toete », « Cauvy », appellations parfois floues qui renvoient à leur compositeur. « La valse du chef de gare » rappelle que longtemps, les joueurs de hautbois venaient de loin pour mettre en musique les fêtes de Sète.

Durant les joutes elles-mêmes, un couple de musicien est installé dans chacune des barques, à l'avant de celle-ci. On les distingue visuellement par leur tenue. Galons, rouges ou bleus, ornent leur veste blanche, et sur leur tête comme sur celle du commissaire, ils portent un canotier. Les musiciens accompagnent la passe en sonnant si l'on peut dire « la charge ».

A la musique occitane traditionnelle, hautbois et tambours (aubòi e tambornet), s'est progressivement ajoutée celle des bandas, ces groupes d'influence espagnole. Aux avants-postes pour annoncer l'arrivée des jouteurs, elles sonnent le départ du défilé avec « la festa de l'issanka » (cf. LOPEZ-DREAU, C., in Bulletin de la Société d'Etudes Histoiques de Sète et sa région, Frontignan, 1998, Pp.183-188), chanson traditionnelle sétoise.

 

C/ Le temps de l'après, la convivialité

Les joutes terminées, vient la remise des prix, puis la fête célébrant les vainqueurs. C'était autrefois le temps de la dédicace de madrigaux à ces dames, rappelant les origines chevaleresques et courtoises des joutes. De tout temps, et en dépit d'une évolution profonde de cette pratique entre le XVIIe siècle et nos jours, la fin des joutes fut également l'occasion de repas et d'échanges entre les différents sociétés participantes, en faisant un réel moment de convivialité et de rencontres entre les jouteurs sétois. Après l'affrontement sur les eaux, vient le temps de la réconciliation sur terre, autour d'un verre de « pastaga ».

 

III/ Évolution d'un tournoi

Depuis ses origines, les joutes, pratique vivante, ont évolué à Sète comme ailleurs. Comme toute pratique profondément ancrée dans l'histoire et l'évolution d'un groupe social en particulier, et d'une communauté dans son ensemble, les joutes se sont adaptées, aux nouveaux modes de vie, aux réalités économiques et sociales nouvelles.

La fin du XVIIIe siècle semble marquée par le tournant d'un combat par équipe, à une lutte d'individu à individu, dont les modalités s'ordonnance dès lors sur la base du hasard d'un tirage au sort. Un temps, l'opposition nouvelle, bascule de celle de deux groupes d'âge, groupe des jeunes célibataires face aux hommes mariés, à celle de métiers, de quartiers, voire de communautés : lutte entre quartier-haut et la Bourdigue, pêcheur de haute-mer et pêcheur d'étang. 

Le début du XXe siècle, marqué en 1902 par la création de la première société de jouteur, la « Société des jouteurs cettois » opère une nouvelle évolution (cf. DI NITTO, Paul-René. C'était Cette. Ch.III. Montpellier, Espace Sud, 1996. P.171). Progressivement le jeu se codifie de plus en plus (on passe à un nombre limité de passes, cinq puis trois), emprunte aux sports leurs caractéristiques (le blanc de la tenue, le caractère compétitif qui augmente quand croît le nombre de sociétés), sans perdre malgré tout, son identité réelle.

 

Personnages et temps forts de cette pratique

Saint-Louis de 1891, deux femmes sur la tintaine. Cette année-là, les joutes jusque-là réservées aux seuls jouteurs locaux, s'ouvrent régionalement, avec la création du tournoi du Lundi. L'édition de 1891 est également marquée par la participation de deux sœurs, Anne et Elyse Sellier, toutes deux originaires de la Pointe Courte. L'Éclair du 2 septembre 1891 fait le résumé de cette joute particulière, qui vit s'affronter les deux sœurs (Anna envoyant sa sœur mais aussi un autre jouteur, dans les eaux).

Quelques jouteurs célèbres :

  • Barthélémy Auvenque, dit le Terrible, l'un des premiers champions historiques des joutes sétoises, Don Quichotte de l'Ancien Régime, qui fit le défi de jouter conre le pont levis en bois qui traversait le canal royal à son époque.

  • Hilaire Audibert dit l'Espérance, originaire du Quartier Haut, qui se démarqua en portant habit noir et cravate blanche sur la tintaine, fut gravement blessé (il manqua perdre un œil) et Martin le Gaucher, de la Bordigue, sont successivement les champions des joutes au XIXe siècle.

  • Louis Vaille dit le Mouton, premier XXe siècle, dix fois triomphateur de la Saint louis entre 1904 et 1923 (cf. BLANC. Ibid. P.35). Un homme d'une importante corpulence, il pesait aux alentours de 150 kg, qui souffrit d'un manque de popularité très certainement lié à cette physionomie hors du commun.

  

Conclusion

Codifiées différemment, empruntant aux sports modernes son organisation, les joutes nautiques n'en demeurent pas moins traditionnelles dans leur forme et leur respect d'un certain cérémonial, bien que la fréquence accrue du nombre de tournois diminue d'autant l'intérêt portée aux défilés. Cependant les joutes de la Saint-Louis demeurent un temps à part. Elles sont surtout partie prenante de l'identité sétoise et contribue hier comme aujourd'hui, à la bonne vie de la cité et à la sociabilisation entre communautés. L'ensemble des cérémonies, défilés, rites qui entouraient et entourent toujours la pratique des joutes, contribuent à l'affirmation d'un groupe social unifié.

 

BIBLIOGRAPHIE

BLANC, Louis-Paul.Les joutes à Sète. Sète, Centre culturel sétois, 1968.

DI NITTO, Paul-René. C'était Cette. Ch.III. Montpellier, Espace Sud, 1996.

LOPEZ-DREAU, C., in Bulletin de la Société d'Etudes Histoiques de Sète et sa région, Frontignan, 1998, Pp.183-188.

PRUNEAU, Jérôme. Les joutes languedociennes. Paris, L'Harmattan, 2003.

Sous la direction de Jean Sagnes. Histoire de Sète. Toulouse, Éd.Privat, 1991.

TREMAUD, Hélène. Les joutes languedociennes. Paris, éd. Maisonneuve et Larose, 1968
v-blason-bisan-monstre-de-la-riveira.jpg
Série documentaire "Un còp èra Bisan" épisode 3 : Lo Monstre de la rivièira
Calandreta Lo Cigal. Enquêteur
Fred de Fred. Réalisateur
CIRDÒC - Mediatèca occitana. Producteur
Fornango, Mireille. Enquêtrice
Décor, Michel. Personne interviewée
Décor, Serge. Personne interviewée
Cathala, Henri. Personne interviewée
Assié, Monette. Personne interviewée

Episode 3 : Lo Monstre de la rivièira
Le Monstre de la rivière
Sostitolatge francés e anglés disponible

Perqué i a una sèrp qu'engoulís un enfant sus las armas de Bisan ?

Compausat de 8 sequéncias, Un còp èra Bisan es estat realizat en 2014 per Fred de Fred a partir d'enquèstas sonòras en occitan fachas pels escòlans de la Calandreta de Bisan de Menerbés (Aude) e d'imatges d'archius recampats per lo CIRDÒC-Mediatèca occitana e los estatjants de la comuna.

Cans, Michel, “Les villages de l'Hérault dans les années 1950" / Michel Cans, réalisateur
"Réouverture de la coopérative L'Oulibo à BIZE" in JT Montpellier, ORTFMO 1970, collections INA RBF06075373
"Huilerie de Bize-Minervois" in JT Montpellier, ORTFMO 1973, collections INA RBF06075309
"Le nadalet, une vieille coutume" in Échos et reflets, ORTFTL, 1969,  collections INA RBC9604022762
"La véritable histoire de la Tarasque" [images animées] / Marchand, Lionel, réal. Cinéfacto (Gard) 2011.
Fonds Mazard, archives familiales conservées au CIRDÒC-Mediatèca occitana
Bonnis, Pierre, "Ma bigno" / Pierre Bonnis, (1873-1933)

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Borrèias gavòtas, bourrées gavotes : dançar, chantar, joglar / Varenne, Alexandre
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Varenne, Alexandre
Version occitana sostitolada en francés.

Professor d'occitan, Lissandre Varenne a entamenat  dempuèi las annadas 2000 un trabalh bèl de collectatge filmat de la memòria orala d'Occitania orientala, d'Alps a Cevenas.

Lo CIRDÒC-Mediatèca occitana li balhèt, dins l'encastre del programa "Patrimoine Oral du Massif Central", la realizacion de dos documentaris consacrats a la practica de la borrèia dins Lengadòc Naut. Aqueste film ne constituís la segonda partida.


Veire la primièra partida

Maites documentaris corts sus la practica de la borrèia ièr e uèi se pòdon consultar en seguissent aqueste ligam : http://www.patrimoine-oral-massif-central.fr/spip.php?rubrique12 

Los filmes autres de collectatge de Lissandre Varenne son de descobrir sus la cadena YouTube http://www.youtube.com/user/SuveProd

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BnF, Sous-fonds "Archives de la parole : Enquête phonographique en Limousin"
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Histoire du fonds

1/ Les Archives de la parole

  Les projets de « panthéons sonores » de personnalités célèbres voient le jour dès la fin du XIXe siècle alors que se développent les techniques d'enregistrements. En 1899, une première institution chargée de constituer des fonds d'archives sonores est créée avec les Phonogrammarchiv de l’Académie autrichienne des sciences (Österreichische Akademie der Wissenschaften) 
En savoir + : voir les fonds occitans du Phonogrammarchiv de Vienne référencés dans le Répertoire du patrimoine culturel occitan 

En France, Alfred Ponge projette vers 1904 la création d'un musée phonographique et réalise ses premiers enregistrements, parmi lesquels celui de Frédéric Mistral, alors lauréat du prix Nobel, récitant quelque vers de son chef-d’œuvre en provençal Mirèio. L'enregistrement de Frédéric Mistral, comme l'ensemble des cylindres d'enregistrement de Ponge, ont malheureusement disparu. Voir l'article consacré à ce sujet dans Occitanica 

Il faut attendre 1911 pour qu'une institution dédiée à la création et la sauvegarde d'archives sonores soit créée en France, à la Sorbonne. Ce sont les "Archives de la parole", dirigées par le grammairien et historien de la langue française Ferdinand Brunot dans le cadre du projet d'Institut de phonétique de l'Université de Paris. Il bénéficie du soutien de l'industriel Émile Pathé qui dote les Archives de la parole d'un corpus d'enregistrements et surtout de matériels nécessaires à la réalisation d'enregistrements sur disque plat.

À l'instar du Phonogrammarchiv de Vienne, que Ferdinand Brunot a visité en 1910, les Archives de la parole vont produire leur propre documentation par des campagnes d'enregistrements sonores en studio et sur le terrain. Trois-cents enregistrements sont réalisés entre 1911 et 1914, répartis entre les différentes sections de l'institution :

I – Interprètes : enregistrements de type normatifs pour l'apprentissage de la diction et de la prononciation correcte du français ;

O – Orateurs : enregistrements de grands orateurs contemporains et voix célèbres ;

L – Langues : enregistrements des langues étrangères et méthodes de langues ;

M – Maladies : enregistrements liées aux pathologies de l'expression et de l'audition ;

D – Dialectes : enregistrement des dialectes du monde, en particulier les langues et dialectes de France

2/ La section D : Enregistrements dialectaux des Archives de la Parole

Ferdinand Brunot, ancien élève du philologue Gaston Paris, puis collaborateur du chartiste médiéviste Léon Clédat, s'intéresse tout particulièrement à la dialectologie, discipline en vogue à la fin du XIXe siècle et qui a donné lieu à la publication du monumental Atlas linguistique de la France de Jules Gilliéron et Edmond Edmont.

Cet atlas a été dirigé par J. Gilliéron à partir d'enquêtes par questionnaire menées sur le terrain par E. Edmont entre 1897 et 1901, couvrant 639 localités du domaine gallo-roman. Prenant l'enquête écrite pour modèle, Ferdinand Brunot envisage un ambitieux chantier d'enquêtes sonores sur douze ans prévoyant 15'000 disques d’enregistrements couvrant 2'500 localités à visiter. De ce projet inabouti « d'Atlas linguistique phonographique de la France », seules trois missions sont menées en 1912-1913 par les Archives de la Parole : juin-juillet 1912 dans les Ardennes franco-belges ; juin 1913 dans le Berry ; août 1913 en Limousin.

Ferdinand Brunot et le dialectologue Charles Bruneau, qui l'accompagne pour la première mission dans les Ardennes, abandonnent rapidement le questionnaire dialectologique classique (traduction de mots ou de phrases) pour « laisser parler » les locuteurs.

Si les trois enquêtes dialectologiques menées par Ferdinand Brunot et conservées dans le fonds des Archives de la parole constituent un corpus d'enregistrements sonores rares et précieux de locuteurs de langues de France à la veille de la Guerre de 1914-1918, elles reflètent cependant les représentations de F. Brunot sur les « patois » objets de son enquête. Ferdinand Brunot, par ailleurs grand admirateur de l'abbé Grégoire qui posa les fondements idéologiques de la nécessaire uniformisation linguistique par « l'anéantissement des patois », s'inscrit aussi dans l'héritage savant des philologues parisiens Gaston Paris et Paul Meyer, qui perçoivent les langues et dialectes parlés dans les régions françaises comme des objets d'étude pour l'histoire de la langue française, traces moribondes d'un état linguistique archaïque. La connaissance sociolinguistique de la France est alors perçue de façon atomisée par l'enquête dialectologique qui survalorise les différenciations locales au détriment de toute perception unitaire des langues et composantes dialectales. De plus, la plupart des travaux dialectologiques n'auront aucun recours aux importants corpus écrits, particulièrement importants pour l’occitan, rejetant la réalité linguistique non-francophone dans la seule oralité populaire, souvent paysanne. Comme son ancien maître Gaston Paris, F. Brunot n'envisage les langues de France que comme des « vieillards qui se meurent » et il s'agit d'en conserver le souvenir face à une mort programmée et imminente, forcément incompatible au progrès. Cette représentation deviendra même littéraire en 1913 pour la seconde mission dans le Berry : désormais l'étude dialectologique a laissé la place à la reconstitution sonore de l'univers fictionnel de Georges Sand.

Pour autant, les enquêtes dialectales de Ferdinand Brunot témoignent paradoxalement d’une France aux langues bien vivantes : « Oscillant entre dialectologie et représentation lettrée, parfois folklorisante, du monde paysan, ces enquêtes n'en constituent pas moins un témoignage sonore exceptionnel car unique sur la société rurale française avant le grand bouleversement de la guerre de 1914-1918. »

Il faut attendre 1939 pour voir se réaliser de nouvelles missions phonographiques institutionnelles, essentiellement axées sur du « folklore musical » ou ethnomusicologie.
Citons la campagne de Roger Dévigne et de la Phonothèque nationale dans l'arrière-pays niçois en 1939 [faire lien vers fiche de fonds dédiée] et la même année la mission en Basse-Bretagne du Musée national des arts et traditions populaires. Le projet d’Atlas phonographique de la France imaginé par F. Brunot ne sera véritablement réalisé qu’à partir des années 1950 dans le cadre de la réalisation des atlas linguistiques régionaux [en savoir + : consulter l’article Corpus “Les enquêtes linguistiques sur l’occitan en France de 1790 à nos jours]

 

Modalités d'entrée :

Aujourd’hui conservées par le Département de l’audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France (successeur de la Phonothèque nationale, elle-même héritière des collections des Archives de la Parole et du musée de la Parole et du Geste).

En 1920, le phonéticien Jean Poirot prend la suite de Ferdinand Brunot à la tête des Archives de la Parole. Hubert Pernot lui succède après son décès en 1924. C’est sous la direction de ce dernier que les Archives de la Parole deviennent le « musée de la Parole et du Geste » en 1928.

Accroissement :

Fonds clos.

Description du fonds

Le fonds de l'Enquête phonographique en Limousin est constitué de 72 enregistrements sonores sur 48 disques plats Pathé Saphir de 30 cm de diamètre réalisé par Ferdinand Brunot entre le 22 juillet et le 30 août 1913 en Corrèze dans le cadre des activités des Archives de la Parole (Université de Paris) et d’un projet inabouti d'Atlas linguistique phonographique de la France. Chaque disque est accompagné d'une fiche d'enquête qui documente sur l'identité du locuteur.
Itinéraire de l’Enquête phonographique en Limousin

Fonds complémentaires :

En dehors des enregistrements de l’Enquête phonographique en Limousin, F. Brunot a également produit plusieurs collectage en occitan lors des enregistrements en studio à la Sorbonne : BnF. Département de l’audiovisuel. Sous-fonds : Archives de la Parole. Enregistrements à la Sorbonne :

  • AP-125 ; AP-637
Chansons populaires du Limousin interprétées par Léon Branchet, folkloriste et musicologue.
Disque AP-125 : La calha : bourrée
Disque AP 637 : Margarita
  • AP-102 ; AP-197 ; AP-198 ; AP-199
Disque AP-102 face A : Le loup garrou : récit en parler de Cellefrouin (Limousin) / Abbé Pierre-Jean Rousselot (linguiste)
Disque AP-197 : Conversation (dialecte limousin) / Auguste Paloty et Amable Crouzy, 12 mars 1913
Disque AP-198 : Questionnaire (dialecte limousin) / Auguste Paloty, 12 mars 1913
Disque AP-199 : Questionnaire (dialecte limousin) / Amable Crouzy, 12 mars 1913
  • AP-200
Disque AP-200 : Chansons et poésies populaires en patois d'Auvergne, interprétées par Eugène Lintilhac.
  • AP-203
Conte rouergat (Aveyron), dit par Charles de Pomairols (poète).

L’ensemble des enregistrements en occitan des Archives de la parole, numérisés par la BnF et publiées dans Gallica sont accessibles depuis Occitanica : voir le corpus “Enregistrements sonores en occitan de la collection des Archives de la parole (1911-1914)

 

 

Dates extrêmes : 

1913

Langues représentées dans le fonds :

occitan

Importance matérielle :

48 disques + fiches d’enquêtes

Supports représentés :

Disques (90 t, saphir) 

Pour le consulter :

Identifiant du fonds :

AP 

Instruments de recherche disponibles :

> Répertoire national des bibliothèques et fonds documentaires (RNBFD)
Description générale du fonds des Archives de la parole.
http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=rnbcd_fonds:FONDS:730

> BnF - Archives et manuscrits : inventaire complet du sous-fonds [Enquête phonographique en Limousin] http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000078617

> BnF - Catalogue général : notices des documents constituant l’[Enquête phonographique en Limousin]
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb413012180/PUBLIC

 

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation :

Disques originaux, archives papier et photographiques non communicables (sauf autorisation du Service des documents sonores du Département de l'Audiovisuel).
Originaux numérisés consultables librement en ligne (Gallica)

Conditions de reproduction :

Reproduction (partielle ou intégrale) soumise à autorisation écrite (Département de l'Audiovisuel, Service des documents sonores).
www.bnf.fr

 

Brunot, Ferdinand (1860-1938). Collecteur
Dialecte limousin
Brunot, Ferdinand (1860-1938). Collecteur
Dialecte limousin
borreias-gavotas-1.jpg
Borrèias gavòtas, bourrées gavotes : presentacion / Varenne, Alexandre
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Varenne, Alexandre
Version occitana sostitolada en francés.

Professor d'occitan, Lissandre Varenne a entamenat  dempuèi las annadas 2000 un trabalh bèl de collectatge filmat de la memòria orala d'Occitania orientala, d'Alps a Cevenas. 

Lo CIRDÒC-Mediatèca occitana li balhèt, dins l'encastre del programa "Patrimoine Oral du Massif Central", la realizacion de dos documentaris consacrats a la practica de la borrèia dins Lengadòc Naut. Aqueste film ne constituís la primièra partida.

Veire la segonda partida

Maites documentaris corts sus la practica de la borrèia ièr e uèi se pòdon consultar en seguissent aqueste ligam : http://www.patrimoine-oral-massif-central.fr/spip.php?rubrique12 

Los filmes autres de collectatge de Lissandre Varenne son de descobrir sus la cadena YouTube http://www.youtube.com/user/SuveProd

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