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Enquête Jacques Bouët (Caroux, Espinouse) : Fonds ODAC, Archives départementales de l'Hérault
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Au tout début de la décennie 1970, Jacques Bouët, alors étudiant en maîtrise d’ethnologie à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, et devenu ensuite un ethnomusicologue spécialiste des musiques roumaines, fait une série d’enquêtes orales dans le nord de l’Hérault sur les massifs du Caroux et de l’Espinouse. Les enregistrements ont été donnés par l’ethnologue à l’Office départemental d’action culturelle (ODAC) qui avait constitué une importante phonothèque d’intérêt ethnographique. Le fonds de la phonothèque de l’ODAC a depuis été versé aux Archives départementales de l’Hérault (1771 W 64-66).

Histoire du fonds

Jacques Bouët (1945-2018) a été un ethnomusicoloque et enseignant-chercheur spécialiste de langue et civilisation roumaines. C’est dans le cadre de ses études d'ethnologie à l’Université de Montpellier au tout début des années 1970 que Jacques Bouët réalise une série d'entretiens enregistrés sur bandes magnétiques avec des habitants des massifs du Caroux et de l'Espinouse (Hérault).

Durant un été Jacques Bouët est allé à la rencontre des familles et habitants des villages et a recueilli récits de vie, contes et chansons aussi bien en occitan qu'en français. Ces entretiens ont servi de matériaux à la rédaction d’un mémoire de maîtrise, Faits relevant de l'ethnomusicologie dans la région du Caroux et de l'Espinouse (Faculté des Lettres et Sciences humaines de Montpellier, juin 1970) dans lequel il livre quelques informations sur le cadre de cette enquête :

« Les plateaux du Caroux et de l'Espinouse, bordés au sud par la vallée du Jaur et de l'Orb, forment une région géographique et culturelle assez homogène. Mais, du seul point de vue dialectal, cette région se rattache à un ensemble constitué par les départements de l'Hérault et de l'Aude et de l'est de la Haute-Garonne et de l'Ariège. D'autre part l'on y trouve des éléments culturels archaïques provenant tant du Massif Central que de la plaine languedocienne : c'est le cas par exemple, pour nous limiter au domaine de la musique, des bourrées montagnardes dont le centre de diffusion semble être le Massif Central, et de la danse des treilles venue du Bas-Languedoc. En fait l'homogénéité culturelle de cette région tient avant tout au fait que sa population est constituée de “montagnards” ; à ce point de vue, la mentalité des autochtones s'apparente plus à celle des populations du Massif Central et des Cévennes qu'à celle des “gens de la plaine”. Il serait difficile de trouver des caractéristiques plus profondes différenciant actuellement la région étudiée des régions de montagne voisine. Des différences plus profondes que de simple variantes ne sont plus guère perceptibles en France qu’entre de vastes ensembles régionaux, les cultures régionales étant prises depuis longtemps dans un processus d'homogénéisation. C'est encore une raison qui nous a fait apparaître la recherche à tout prix de faits idiosyncrasiques de la région étudiée comme vaine, et pour laquelle nous avons préféré nous limiter à faire ressortir le caractère archaïque pas toujours évident de certains faits observés.
La population d'autochtones continuant à parler quotidiennement le dialecte local et ayant choisi de rester dans le milieu natal plutôt que de suivre le mouvement d'émigration vers les villages de la plaine (de 1872 à 1962, 60% des habitants de l'Espinouse ont émigré vers Béziers, Montpellier et d'autres villes du Bas-Languedoc) n'est plus constitué actuellement que par des personnes au-dessus ou autour de cinquante ans. C'est pourquoi nous avons pris le parti de ne choisir comme informateurs que des personnes âgées (à l'exception de quelques enfants encore capables de fabriquer des instruments musicaux de jeu). C'est sur le passé de ces personnes âgées que nos questions ont porté avant tout, lors des entretiens forcément très directifs que nous avons eus avec elles.

Les questions que nous posions concernaient, en bref :

D'une part les circonstances dans lesquelles la musique intervenait autrefois.

D'autre part, les instruments musicaux proprement dits et les instruments bruiteurs (fabrication, noms vernaculaires, technique d'exécution ou manipulation, groupe ou individus qui les utilisent...)

Enfin, les pièces musicales (vocales ou instrumentales) que les informateurs pourraient avoir gravées dans leur mémoire ; nous tentions dans ce cas, bien souvent sans succès malheureusement d'obtenir des informations sur l'origine des pièces musicales que nous recueillions (où avaient-elles été apprises ? Par qui ? En quelles circonstances étaient-elles exécutées ?)

Nous avions beau nous efforcer de cerner par nos questions tous les faits qu'il semblait possible de rencontrer, notre collecte, étant donné l'état fragmentaire de la « culture musicale » archaïque, était soumise à bien des aléas. Nous devions souvent obliger nos informateurs à faire un effort de mémoire que ceux-ci n'étaient pas toujours disposés à faire. Compte tenu de ces difficultés et du temps limité dont nous disposions, la quantité de faits recueillis (une cinquantaine de pièces musicales, vocales ou instrumentales, et une vingtaine d'instruments directement observés ou directement attestés) est relativement satisfaisante. »

Modalités d'entrée

Les enregistrements et le mémoire de maîtrise avait été remis par Jacques Bouët à l’Office départemental d’action culturelle (ODAC) de l’Hérault qui avait créé en 1985 une phonothèque pour la sauvegarde du patrimoine oral du département, sous la responsabilité de l’ethnologue Pierre Laurence.
L’ensemble des fonds de l’ODAC ont été versés aux Archives départementales de l’Hérault en 2002.
Voir la notice du fonds ODAC - Phonothèque sur le site des Archives départementales de l’Hérault.

Accroissement

Fonds clos

Contenu du fonds

Le Dossier « Enquête Jacques Bouët sur le Caroux et l’Espinouse » contient une série de 25 entretiens et collectages sonores réalisés dans les massifs du Caroux et de l'Espinouse vers 1969-1970.
Les enregistrements portent essentiellement sur la culture populaire, musiques, chants et danses traditionnels, vie populaire d'autrefois, récits de vie.

Dates extrêmes

1970

Langues représentées dans le fonds

Occitan (languedocien)
Français

Importance matérielle

05:36:18, soit 25 entretiens avec des habitants du Caroux et de l'Espinouse répartis sur 3 bandes magnétiques

Supports représentés

Enregistrements sonores
Le mémoire de maîtrise qui est issu de cette enquête est consultable au CORDAE-La Talvera à Cordes-sur-Ciel (voir sur le catalogue du CORDAE)

Pour le consulter

Identifiant du fonds

1771 W 64-66

Instruments de recherche disponibles

Inventaire complet disponible sur le site des Archives départementales de l'Hérault
Accéder à la notice du dossier Jacques Bouët (Fonds ODAC - Phonothèque)

Ressources en ligne

Fonds numérisé et en partie disponible sur Occitanica dans le cadre du programme « Patrimoine culturel et identité territoriale - Musiques et danses traditionnelles en Massif Central »

Voir les enregistrements disponibles sur Occitanica

Sources et bibliographie

BOUET, Jacques. Faits relevant de l'ethnomusicologie dans la région du Caroux et de l'Espinouse. Mémoire de maîtrise. Ethnologie. Montpellier : Faculté des Lettres et Sciences humaines, juin 1970, 74 p.

CONTRI, Fabrice. Jacques Bouët (1945-2018). Cahiers d'ethnomusicologie. [en ligne]. 2018. [Consulté le 3 février 2020]. Vol. 31, pp. 297-300. Disponible à l'adresse : https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/3098

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation

Fonds consultable sur place, aux Archives départementales de l'Hérault

Conditions de reproduction

Consulter les conditions de reproduction sur le site des Archives départementales de l'Hérault.

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Gignac : Fête de l'Âne 2010 - Mathias Leclerc
Leclerc, Mathias
Film réalisé en 2010.

L'animal totémique de Gignac (Hérault) est l'âne. Selon la légende, la nuit de l'Ascension de l'An 719, les Sarrasins qui étaient sur le point d'envahir le village ont été repérés grâce au braiment inhabituel d'un âne. Les Gignacois ont ainsi pu s'organiser et contrer avec succès l'attaque. Depuis, cet événement est célébré chaque année à l'Ascension avec l'animal totémique en vedette. Le même jour que la sortie de l'âne Martin a lieu un spectacle commémoratif de combat (symbolisant la lutte contre les Sarrasins) appelé "Sénibelet".
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Fête de la Sant Blasi à Pézenas / Mathias Leclerc
Leclerc, Mathias
Ce film de 8 minutes a été réalisé par Mathias Leclerc (Gignac : Altaïr Prod) lors du Charivari de la Sant Blasi mené par le Théâtre des Origines le 4 février 2011 dans la vieille ville de Pézenas.

Les Temporadas de Pézenas

La ville de Pézenas est devenue un des hauts-lieux du patrimoine culturel immatériel d'Occitanie avec l'inscription par l'UNESCO de son « animal totémique », Lo Polin (Le Poulain), sur la « Liste représentative du patrimoine culturel immatériel » au titre des « Géants et dragons processionnels de Belgique et de France », mais aussi avec ses Temporadas qui réactualisent les fêtes calendaires (la Sant Blasi et le Carnaval au printemps, la Sant Joan d'estiu au solstice, Martror ou la fête des morts à l'approche de l'hiver). Menés jusqu'en 2014 par le Théâtre des Origines, ces moments forts de culture immatérielle, placées sous le double signe des traditions immémorielles et des rituels festifs contemporains, sont aujourd'hui menés par le Collectif Temporadas de Pézenas.

La Sant Blasi à Pézenas ritualise le renouveau du printemps et ouvre la période carnavalesque : « Le peuple part réveiller les sauvages car il est temps de fêter le renouveau de la nature… mais dans quels soubassements de la Terre se trouvent-ils ? Eux seuls peuvent invoquer saint Blaise, saint des animaux et du souffle qui, monté à vira-cuol (à l’envers) sur son âne, tentera de récupérer les clés pour ouvrir les portes de la ville au Carnaval. Ces clés, ce sont les Capitouls qui les détiennent, les dirigeants des quartiers qui ne souhaitent pas voir le Carnaval descendre dans la rue. C’est quand le peuple aura repris possession de la Cité que la Carnavaline pourra l’envahir et faire alors jaillir ce souffle qui fait dresser le poil, le rire et la dérision aux habitants à l’approche du Carnaval ! » (argumentaire de la Sant Blasi de Pézenas, Collectif Temporada, 2015).

Présentation de la compagnie

Le collectif qui va constituer le Théâtre des Origines naît en 2003, sur les bancs de la licence professionnelle « Acteurs Sud » et regroupe des comédiens, à la fois chercheurs et scénographes proposant des spectacles de rue transdisciplinaires et interactifs. Le collectif puise dans le patrimoine culturel immatériel local la matière d’une création nouvelle faisant résonner lieu/ histoire/ traditions et habitants dans une entreprise tant artistique, que culturelle et sociale.
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Patrimòni occitan : la civilisation en héritage (film documentaire)
Leclerc, Mathias. Metteur en scène ou réalisateur
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault). Auteur
Altaïr-Prod. Metteur en scène ou réalisateur
Ce film de 26 minutes réalisé à l'occasion du Xe Congrès de l'Association internationale d'études occitanes (Béziers, juin 2011) propose un parcours au sein de la civilisation occitane du Moyen Âge : littérature, pensée, sciences, trois cents ans de « création en marche » dont l'héritage fonde le patrimoine occitan et une part de la culture européenne moderne.
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L'Hérault dans les années 1950 : Nissan en fête
Cans, Michel
Film noir et blanc muet réalisé par Michel Cans à Nissan dans les années 1950. Fait partie de la collection de vidéos "Les villages de l'Hérault dans les années 1950".

Conservation des films de Michel Cans au CIRDÒC :

Le CIRDÒC conserve à Béziers l'ensemble des films tournés par Michel Cans dans une soixantaine de villages de l'Hérault dans les années 1950. Les bobines 16 mm d'origine ont été transférées d'abord sur VHS et ont été ensuite numérisées entre 2010 et 2011.

 

L’ensemble du fonds et des droits qui y sont attachés ont été cédés par le réalisateur au CIDO entre 1989 et 1991. Le CIDO en a ensuite fait don au CIRDOC en 2000.

Contenu des films de Michel Cans conservés au CIRDÒC :

Occitanica va vous permettre progressivement d'accéder à l'ensemble de ce fonds audiovisuel en ligne. Ces documents illustrant la vie des villages de l'ouest héraultais ont acquis avec les années un intérêt patrimonial, mais aussi sentimental pour les habitants de l'Hérault. Ces archives brutes sont des films non montés et muets, tournés la plupart du temps en noir et blanc.

On peut y voir par exemple la Fête-Dieu à Cesseras, le carnaval à Laurens ou Boujan, la danse des treilles à Montblanc, la fête à Nissan, des Agathoises portant la coiffe, etc.

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Tradition Languedocienne : la Saint Blaise de Pézenas / Olivier Barbel
Barbel, Olivier
Le film suit la procession de Saint Blaise dans les rues de Pézenas le 3 février 2007, au cours du carnaval.

À Pézenas en Languedoc, 40 jours après Noël et 40 jours avant Pâques, le rituel de la Saint Blaise marque la fin de l'hiver, célèbre le retour des beaux jours et donne le départ aux fêtes de Carnaval.
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La Sant-Blasi : Pesenas, carnaval 2009 / Théâtre des Origines avec Ocdiovisuel
Théâtre des origines

Reportage vidéo réalisé par OCdiovisuel (Sérignan) sur le charivari de la Sant Blasi qui ouvre la période carnavalesque à Pézenas. 
La fête de la Sant Blasi s'inscrit dans les « Temporadas » de Pézenas, réactivations artistiques des fêtes rituelles liées aux cycles calendaires (Sant Blasi et Carnaval au printemps, Sant Joan d'estiu, Martror à la Toussaint, etc.) dans le cadre d'un projet de recherche et transmission du patrimoine culturel immatériel régional.

Les Temporadas ont été portées par le Théâtre des Origines jusqu'en 2014, puis par le Collectiu Temporadas. 

Lors du charivari de 2009, Claude Alranq tenait le rôle de Sant Blasi, le saint patron de Pézenas.  

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Carte postale ancienne représentant l'âne de Gignac.
[ca 1920], date approximative
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Mistral, Frédéric (1830-1914)

Il est question de La Cansoun dis Àvi dans une lettre de Pierre Devoluy adressée à Frédéric Mistral datant du 29 mars 1906. L'expéditeur y fait part de ses impressions enthousiastes sur la chanson que Mistral vient de lui envoyer. Devoluy demande à Mistral s'il possède un air pour la chanter et pour qu'il la publie dès le prochain numéro du journal Prouvènço ! (Cf. Correspondance Frédéric Mistral - Pierre Devoluy : 1895-1913 / publ. et annotée par Charles Rostaing, 1984, p.687-688).

Pierre Devoluy est à l'époque rédacteur en chef du mensuel Prouvènço ! Auriflour de la causo felibrenco. La Cansoun dis Àvi sera effectivement publiée dans le n°16 du 7 avril 1906, signée par Frédéric Mistral, à Maillane le 27 mars 1906. La chanson y est précédée d'une petite introduction indiquant : « Èr : mescladis de E ièu quand la veirai

 Ié dirai...

e de Eisabèu

Ti boutèu

Soun plen de sarriho... »

Ce numéro de Prouvènço ! est conservé à la médiathèque du CIRDÒC (cote magasin AF).

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Ouvière, G. (photogr.)

C'est le 17 mai 1903 que Frédéric Mistral institue la première "Festo Vierginenco" à Arles. Il s'agit d'un rassemblement annuel où les jeunes filles d'Arles d'environ 15 ans et leur costume sont mis à l'honneur.

Le costume provençal est à l'époque en voie de disparition, la mode parisienne a pris le dessus et est alors synonyme d'élégance. Pour inciter les provençales à se distinguer, à réveiller leur « âme provençale », Mistral a l'idée de créer une grande fête populaire où le costume traditionnel serait montré triomphant, acclamé par la foule.

La première cérémonie décore 28 jeunes filles devant Mistral, le prince Roland Bonaparte et sa fille. (Le costume en Provence / J. Charles-Roux, 1909)

En 1904, elles viennent plus nombreuses des alentours d'Arles. Au théâtre antique, elles sont 370 à prendre le costume et à promettre de ne plus le laisser. Jules Charles-Roux parle d'une grande affluence du public venant de toute la Provence pour les acclamer.

Elles défilent en cortège (à cheval pour les Camarguaises), accompagnées de la cantate de Frédéric Mistral créée pour l'occasion. Chaque jeune fille reçoit alors des mains de Frédéric Mistral une broche en argent ornée d'un buste d'Arlésienne et un diplôme dessiné par Léo Lelée. La dernière « Fèsto Vierginenco » présidée par Mistral se déroule le 15 juin 1913. Depuis, cette fête existe toujours mais se déroule aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le dernier dimanche de juillet.


Pour en savoir plus : 

- "Fêtes Vierginencos" de 1904 dans lFigaro du 2 avril 1904 

- J. Charles-Roux, Le costume en Provence avec un sonnet de Frédéric Mistral (Paris, 1909).

- Gérard Baudin, Frédéric Mistral : illustre et méconnu, (Paris, 2010).

- René Jouveau, Histoire du Félibrige. 2, 1876-1914, (Aix-en-Provence, 1970).

- Claude Karkel, Sur les pas de Frédéric Mistral : escapades provençales, (2009).

- Gérard Baudin, Moussu Frederi, ou Clichés d'un poète, (Marseille, 1987).

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