Créée en 1979, l'association CORDAE-La Talvera œuvre à la conservation et à la valorisation du patrimoine culturel occitan. Ses activités se développent dans plusieurs domaines : la recherche (collectage), la sauvegarde et documentation du patrimoine occitan, l'édition et la diffusion ainsi que la formation et création artistique.
L'association mène depuis ses origines un important travail de recherche ethnologique, essentiellement en Occitanie, touchant non seulement les communautés occitanes mais aussi les communautés immigrées.
Lors des différentes enquêtes sur les traditions orales du territoire occitan, le CORDAE - La Talvera a souvent été confronté à des siffleurs : siffleurs de danses et charmeurs ou imitateurs d’oiseaux. Ces rencontres ont amené à la création d'un fonds documentaire inédit autour de ce phénomène, essentiellement constitué dans les années 1990, à l'initiative de Daniel Loddo et Xavier Vidal. Il continue toutefois à être alimenté par les témoignages de siffleurs rencontrés au gré des nombreuses enquêtes de terrain réalisées par l'association (certains collectages, réalisés dans les années 2000 ne sont pas encore analysés mais iront rejoindre ce fonds).
Cette enquête a donné lieu à l'édition d'un CD avec livret de 100 pages, d'un film documentaire (aujourd'hui numérisé et disponible en DVD) et d'une exposition photographique (photographies de Dominique Delpoux). Un colloque sur les langages sifflés, pour lequel les actes ont été édités en 1995, a également été organisé par l'association en 1993 à Albi.
Versement (production du CORDAE)
Fonds ouvert
Ce fonds regroupe tous les témoignages sonores ou vidéo ayant trait aux siffleurs de danses et imitateurs d’oiseaux, recueillis lors d'enquêtes de terrain dans les communes de Albi (81), Balaguier-sur-Rance (12), Brasc (12), Castres (81), Castanet (82), Centrès (12), Fons (46), Labastide-du-Vert (46), Le Garric (81), Lisle-sur-Tarn (81), Lunac (12), Marssac-sur-Tarn (81), Montcléra (46), Montpezat-de-Quercy (82) Parlan (15) Rayssac (81), Saint-Hilaire (46), Salvagnac (81), Saussenac (81), Villeneuve-sur-Tarn (81).
Il est complété par des photographies, prises sur le terrain lors des différentes campagnes de collectage.
Le périmètre géographique de ce fonds, à l'origine limité aux départements du nord Midi-Pyrénées (Tarn, Aveyron, Tarn-et-Garonne, Lot), a été au fur et à mesure élargi à d'autres départements et aires culturelles, notamment avec une campagne photographique réalisée autour du concours d'imitations d'oiseaux à Piolenc dans le Vaucluse (Voir les références et les photographies sur la base documentaire de La Talvera).
Le fonds contient pour le moment l'ensemble des documents produits entre 1988 et 1993 mais est amené à être complété par des collectages sonores ou vidéos et des photographies issus des enquêtes de terrain réalisées depuis 1993 par l'association.
1988 -
Occitan
Français
40 heures d'enregistrement sonores (enregistrements originaux sur cassettes DAT mais aussi quelques bandes analogiques), 10h de captations vidéo, 500 photographies.
Enregistrements sonores
Documents audiovisuels
Documents iconographiques
Inventaire du fonds disponible en ligne sur le catalogue documentaire du CORDAE-La Talvera : http://cordae-talvera-documentation.kentika.fr
Consultation libre, sur rendez-vous, à l'exception des documents vidéos.
Reproductions numériques possibles sur autorisation
Né en 1913, d’une famille originaire de Minerve où il passe son enfance, Léon Cordes commence à écrire ses premiers textes en occitan dès l’âge de quinze ans, alors interne à l’Institut Agricole Saint-Joseph de Limoux. Dès le début des années 1930, il reprend la propriété viticole familiale à Siran.
C’est après son service militaire qu’il se rapproche d’acteurs importants de l’occitanisme d’alors comme Max Rouquette ou Pierre Azéma et que débute son parcours militant pour le moins atypique. Il sera en effet à la fois membre du Félibrige et de l’Institut d’Études Occitanes (I.E.O) durant une période d’importantes dissensions entre les deux plus grandes organisations occitanes du siècle. C’est à cette même période que Léon Cordes s’engage dans le théâtre d’oc en suivant la troupe d’Ernest Vieu et en commençant à écrire ses propres pièces. La première d’entre elles à rencontrer un public important sera Prudòm de la luna.
Également proche de la jeunesse fédéraliste incarnée par la revue Occitania et menée par Charles Camproux, il aborde dès son premier numéro, en mars 1934, la question paysanne.
Il rencontre en 1945, lors de la création de l’Institut d’Études Occitanes, Hélène Cabanes et Robert Lafont avec qui il fonde les revues occitanes L’Ase Negre et Occitania, principaux organes d’expression de la jeunesse occitane d’après-guerre.
La crise viticole que connaît le Minervois durant les années 50 le contraint à changer d’activité, il vend sa propriété de Siran et achète un terrain à Lattes où il deviendra maraîcher. En 1969, il revend sa propriété, s’installe à Montpellier et décide de consacrer plus de temps à l’écriture. C’est durant cette période montpelliéraine qu’il rédige une grande partie de son oeuvre poétique et théâtrale.
La pièce Menèrba 1210, qui retrace le siège de Minerve durant la Croisade contre les Albigeois, qui sera jouée en 1984 et 1985 dans le site de Minerve devant plus de 10 000 personnes, et l’Orsalhèr, scénario du film Le montreur d’Ours de Jean Fléchet, restent deux de ses œuvres emblématiques, aboutissement de son engagement artistique, littéraire et militant.
Léon Cordes disparaît en 1987, laissant derrière lui une oeuvre littéraire considérable : une vingtaine de pièces de théâtre, quatre romans et nouvelles, huit recueils poétiques, auxquels il faut ajouter de nombreux essais, scénarios, bandes dessinées, illustrations, poèmes-affiches.
Dépôt de Magalie Jarque-Cordes en février 2014
Accroissement :Fonds clos
Le fonds est classé en cinq grandes parties :
- Sous la cote COR-A, on retrouve des papiers personnels de l’auteur comme un répertoire de contact ou un récapitulatif des dates et lieux de présentations de certaines de ses pièces.
- La correspondance passive de Cordes est elle conservée sous la cote COR-B.
- Sous la cote COR-C, on retrouve les œuvres manuscrites de Léon Cordes comprenant une très grande majorité de pièces de théâtre ainsi que des poèmes, de la prose et quelques fables.
- Sous la cote COR-D, se retrouvent les œuvres d’autres auteurs envoyées à Léon Cordes.
1914-1982
Langues représentées dans le fonds :- Occitan (languedocien)
- Occitan (provençal)
- Français
1.8 mètre linéaire
Supports représentés :- Manuscrits/Tapuscrits
- Documents iconographiques
COR
Instruments de recherche disponibles :Consultable au CIRDOC, en salle de recherche
Conditions de reproduction :Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants-droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.
Clairac, Jardin public
Le plafond est entièrement peint : les poutres portent un décor floral qui rythme l'espace, les consoles sont décorées d'élégants enroulements végétaux, mais le plus spectaculaire ce sont les décors des closoirs (planchettes positionnées entre 2 poutres) : les animaux y sont nombreux, en particulier les oiseaux . Ils cohabitent avec quelques scènes guerrières. Il est plausible que le commanditaire du plafond avait encore présents à l'esprit les terribles combats qui opposèrent les fidèles du Pape et du Roi de France à de nombreux Occitans au cours des guerres dites, aujourd'hui, « cathares » .
Restauré dans les années 1940, c’est vraisemblablement l’un des plus anciens plafonds peints de la région. Cette charpente, qui , au sein du palais archiépiscopal, ornait une vaste salle dont on ne connaît pas la fonction, exprime la puissance des archevêques de Narbonne . L’issue de la croisade contre les Albigeois au cours de laquelle, en 1212, le légat pontifical Arnaud Amalric devient archevêque de Narbonne, accroît leur fortune et leur pouvoir sur les seigneuries concurrentes, de même que leur engagement dans la Reconquista. Ils furent par la suite proches des rois de France et au XIVe siècle, des papes d’Avignon.
Narbonne, Hôtel de Ville
Lieu de résidence et d’administration des archevêques de Narbonne.
Musée d’archéologie, locaux de l’Hôtel de Ville.
XIIIe siècle
La salle elle-même (14 m de long, 6 m de large, 6 m de haut) est d’une architecture remarquable : le mur oriental notamment, très mince (environ 30 cm) malgré sa hauteur, fait en petit appareil antique remployé, et renforcé par de grands arcs formerets.
La salle touchait au Sud à la chapelle de la Madeleine, avec laquelle elle ne communiquait pas : à l’époque la circulation se faisait à l’extérieur, par une galerie disparue.
La charpente de cette pièce, montée sur 33 poutres, est exceptionnelle. Elle a quelques ressemblances avec la Loggia de la reine au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, (fin du XIIIe siècle). Mais ici, les poutres ont été datées par dendrochronologie (étude des cernes de croissance des arbres) du premier quart du XIIIe siècle : donc en pleine croisade des Albigeois.
Les 33 poutres reposent sur des corbeaux, eux-mêmes posés sur une poutre sablière. Pas d’assemblage en bois, mais de longs clous traversants fixent la poutre aux corbeaux; poutre et corbeaux ont été assemblés au sol et hissés ensemble. Deux rangées de planchettes, glissées dans des fentes ménagées dans les poutres et les corbeaux, cachent les « trous noirs » entre les poutres. Les planches constituant le plafond (et, en même temps, le plancher de l'étage supérieur) viennent sur les poutres : des couvre-joints cachent les jointures entre les closoirs et entre les planches.
Tout l’ensemble est peint, en partie au sol, avant d’être mis en place. Les analyses physico-chimiques ont montré un curieux mélange d’emploi de pigments peu coûteux, grossièrement broyés et d’un rouge précieux, venu d’Asie, le lac-laque, pour la couche supérieure du fond, aux effets de brillance.
On y voit des dessins géométriques, des arbres, des animaux bondissant, des oiseaux dans un style d’influence espagnole. Les scènes de guerre sont nombreuses, mais les combats entre fantassins sont un thème rare à l’époque de la chevalerie triomphante.
Un éléphant et une machine de guerre occupent la tranche des corbeaux dans l’angle nord-est. La machine détruit les murs d’une ville d’où tombe un combattant noir (c’est-à-dire, à l’époque, mauvais).
L’absence de représentations héraldiques, très fréquentes sur les plafonds peints médiévaux, s’explique peut-être par l’ancienneté du décor de cette salle.
Classement au titre de Monuments historiques par liste 1840 et 8/07/1937.
Association CORDAE/La Talvera
23, grand rue de l'horloge
BP 40
81170 CORDES SUR CIEL
Tél. : 05 63 56 19 17
Fax : 05 63 56 24 87
Email : talvera@talvera.org
Depuis sa création en 1979 par Daniel Loddo, le CORDAE/La Talvera mène un important travail de recherche ethnologique et ethnomusicologique dans la région Midi-Pyrénées, touchant non seulement les communautés occitanes mais aussi les communautés immigrées. Le CORDAE/La Talvera effectue en outre des investigations à l'étranger, au Portugal, au Brésil et dans d'autres parties du monde. L'association anime tout au long de l'année de nombreuses classes culturelles, artistiques ou de découverte, des stages de formation consacrés à l'apprentissage de la langue occitane, des danses, du chant, des instruments de musique... Elle propose aussi une série de conférences sur des sujets divers liés à ses recherches ainsi que des colloques et séminaires. Plusieurs expositions itinérantes sur différents thèmes (Légendaire du Haut-Languedoc, Petits métiers d'autrefois, Maraîchers de la vallée du Tarn, langages sifflés, mémoires de l'immigration, musique traditionnelles, êtres fantastiques, charbonniers de Grésigne...) réalisées par l'association sont disponibles en location toute l'année.
Avec ses différentes salles de documentation, d'expositions, de concerts et d'animations, son studio et sa régie équipés de matériel audio, informatique et multimédia, le CORDAE/La Talvera s'est fixé un triple objectif :
Le CORDAE/La Talvera travaille en étroite relation avec le Conseil départemental du Tarn, le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Ministère de la Culture et l'Europe.
Le Centre de documentation du CORDAE/La Talvera conserve et met à disposition en consultation sur place (et sur rendez-vous) l'ensemble des fonds documentaires recueillis et numérisés par l'association (6000 heures de collectages sonores, 39000 images, documents audiovisuels et manuscrits) ainsi que de nombreux ouvrages et phonogrammes édités concernant les cultures minorisées et les traditions orales du monde entier.
Catalogue documentaire disponible en ligne : http://cordae-talvera-documentation.kentika.fr/
L'ensemble des numéros de Folklore (1938-1988) et les archives de la revue ont été numérisés par le GARAE-Ethnopôle avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication. Vous pouvez les consulter en ligne ici
Née en 1925, dans un hameau limousin de quatre fermes à Germont, commune de Chamberet (Corrèze), Marcelle Delpastre passe de l'école communale au collège de Brive. Après un bac philosophie-lettres, elle s'oriente vers les Arts décoratifs à Limoges, puis retourne définitivement à la terre dans la ferme familiale en 1945. Elle rédige ses premiers poèmes et textes en français dans les années 1940 et commence à publier dans des revues de poésie dès les années 1950 (Bfm Limoges : fonds Delpastre : mss. 35-74 : cahiers de jeunesse 1945-1963).
Au cours des années 1960, alors qu’elle assiste à la transformation du Limousin rural, le percevant comme la fin d’une civilisation paysanne plus que millénaire, Marcelle Delpastre fait la rencontre des personnalités qui animent le mouvement félibréen en Limousin, en particulier l’universitaire et poète Jean Mouzat, réunis autour de la revue Lemouzi : « J’en appris davantage sur ma langue, celle que je parlais tous les jours, en une petite heure qu’en trente-huit ans de vie. […] J’étais émerveillée que l’on pût parler si clairement, si longtemps, dans une chose aussi décriée que la nôtre, pour exprimer tant de choses plus passionnantes les unes que les autres. […] je savais maintenant que cette langue pouvait tout dire… ». Elle apprend dès lors l’écriture de l’occitan limousin, qu’elle avait pour langue maternelle, et découvre l’héritage littéraire occitan, celui des troubadours, dont le Limousin avait été un des principaux foyers.
Elle publie alors son premier poème en occitan, « La lenga que tant me platz » (Lemouzi, 13, 1964).
Au même moment, elle entame une œuvre ethnographique inséparable de son oeuvre littéraire, en collectant et réécrivant les contes et les mythologies populaires du Limousin. Publiés sous forme de chroniques, son œuvre ethnographique est réunie en volume, Le tombeau des ancêtres, en 1976 : « Mon ambition n'est pas tant d'en donner un tableau complet que de rechercher le sens, ésotérique mais surtout psychologique, de ces traditions. »
Dans les années 1970 Marcelle Delpastre fait deux rencontres importantes, celles de Michel Chadeuil et de Jan dau Melhau, deux jeunes auteurs occitans du Limousin. Elle participe régulièrement à leur revue Lo Leberaubre dont le titre est une contraction de leberon (le loup-garou) et d'aubre (l'arbre), et qui se donne pour mission « de balhar de las raiç au leberon e far corre l’aubre la nuech », c’est-à-dire de donner des racines au loup-garou et de faire courir l'arbre la nuit.
La publication en 1974 du recueil des Saumes Pagans (Psaumes païens) dans la collection Messatges de l’Institut d’estudis occitans la fait connaître de l’ensemble des milieux littéraires occitanistes. Bien qu’en dehors de tout mouvement - si ce n’est sa collaboration aux revues limousines d’expression occitane - Marcelle Delpastre est dès lors considérée comme un des auteurs majeurs de la littérature occitane contemporaine. De la maison familiale de Germont, dans le Limousin, d’où elle ne sortit pas plus de trois semaines dans toute sa vie comme elle l’écrivit dans ses Mémoires, Marcelle Delpastre a écrit des milliers de pages, dont beaucoup inédites, dans des carnets qui la suivaient partout. L’œuvre poétique de Marcelle Delpastre est immense : ballades, psaumes, prose poétique, poèmes dramatiques... Isolée par choix dans la ferme où elle trouvait le calme pour écrire, elle vécut seule avec ses parents, ne se mariant pas (quelques jours avant de mourir, elle disait encore : « Qu'est-ce qui devait compter ? Vivre ou écrire ? »). Elle écrit l'arbre, la terre, le mystère de la création, l'amour, la déploration du monde, l'âme meurtrie, la solitude et la souffrance. Ses poèmes souvent tristes et durs célèbrent aussi la vie sensuelle et crue. L’oeuvre de Marcelle Delpastre, par son ampleur, par son originalité, sa liberté, n’ont cessé d’impressionner les critiques. Jan dau Melhau et sa maison d’édition Lo Chamin de Sent Jaume (Meuzac, Haute-Vienne) a permis d’éditer une grande partie de l’oeuvre de Marcelle Delpastre.
Légataire et ayant-droit de l’écrivaine, il a donné à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges l’ensemble des manuscrits réunis aujourd’hui au sein du Fonds Marcelle Delpastre.
Don de Jan dau Melhau, légataire et ayant-droit de Marcelle Delpastre.
Fonds clos
Composante du fonds limousin, le fonds Marcelle Delpastre est composé des manuscrits de l'écrivaine, répartis en 6 grands ensembles :
- Manuscrits littéraires en prose
- Manuscrits littéraires de poésie
- Manuscrits d'études ethnographiques
- Manuscrits de chroniques publiées dans la presse locale
- Cahiers de jeunesse comprenant des écrits de Marcelle Delpastre rédigés entre 1944 et 1963.
- Carnets de notes regroupant des textes écrits en 1983 et 1993
1944-1998
Français, occitan (limousin)
110 dossiers manuscrits
Manuscrits/Tapuscrits
Fonds Marcelle Delpastre, Mss. 1-110.
Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, Inventaire des manuscrits du fonds Marcelle Delpastre, janvier 2015. Disponible en ligne : http://www.bm-limoges.fr/documents/FondsManuscritDelpastre.pdf
Voir les documents du fonds Marcelle Delpastre disponibles en ligne.
Voir les conditions de consultation sur le site internet de la Bfm
Voir les conditions de reproduction sur le site internet de la Bfm
Pour le Félibrige naissant les journaux et revues vont constituer un moyen privilégié de propagation de normes d’écriture, d’une pensée de l’unité de la langue malgré la diversité des dialectes régionaux, de la valeur esthétique et littéraire de l’expression d’oc, de revendications pour la reconnaissance officielle face à une politique “d’éradication des patois” à son apogée sous la IIIe République.
Proche culturellement et linguistiquement de la Provence, c’est Nîmes qui est la première tête de pont de la renaissance félibréenne en Languedoc-Roussillon, et voit paraître dès 1876 un journal hebdomadaire, Dominique qui devient La Cigalo d’or en 1877. Il s’impose comme une des plus importantes revues littéraires occitanes et fait connaître les textes de grandes plumes de la fin du XIXe siècle, comme Théodore Aubanel, le “Musset provençal”, qui y publie pour la première fois les sensuelles Fiho d'Avignoun, qui lui valent une condamnation de l'Église.
Fleurissent également dans toute la région des revues d’intérêt plus local, organes de défense et illustration de chaque “petite patrie” de la grande Occitanie rêvée et chantée par les écrivains de la renaissance occitane. Ces revues qui mêlent littérature, arts et traditions populaires sont aussi les organes d’information des activités du mouvement félibréen, elles sont publiées par des “escolos” (écoles) locales. Pour la région de Montpellier, c’est La Campana de Magalouna, qui publie 437 numéros entre 1892 et 1933. Béziers prend naturellement son animal totémique pour emblème avec Lou Camel créé en 1904 tandis que Narbonne aura de 1911 à 1949 sa Cigalo Narbouneso.
Le Roussillon catalanophone connaît quant à lui la double influence de la Renaixença et de l’activité félibréenne. C’est d’ailleurs dans le plus pur schéma félibréen, que “l’escola del Canigó” (école du Canigou) fonde la revue Montanyes Regalades : revista tradicionalista del rosselló à partir de 1915 en opposition à la Revue catalane, déjà engagée dans le modernisme catalan parti de Barcelone.
Journal risoulhè è artistiqué, bado cado quinzéno
Lou Camel est un journal bimensuel publié à Béziers de 1904 à 1906 puis de 1922 à 1927. Le journal est publié en occitan, son premier directeur est Laurent Hot, les principaux collaborateurs sont René Fournier, Jean Laurès, Pierre-J. Bédard, Melchior Barthes, Félix Niel.
Emile Barthe (1874-1939), félibre majoral, en devient directeur en 1922 et installe son siège chez lui au Café des félibres sur les allées Paul Riquet.
Lou Camel est le journal humoristique, littéraire et artistique des félibres biterrois. Il contient des chroniques, feuilletons, pièces, actualités, brèves et extraits des œuvres d’auteurs biterrois. Il contient des publicités. Tiré à 300 exemplaires à sa parution, il atteint 3000 au bout de 2 ans.
Journal poupulàri que parei lou 1è e lou 15 de toutes lous meses
Journal bimensuel publié à Montpellier de 1892 à 1933, soit 437 numéros, (avec plusieurs interruptions) par François Dezeuze (1871-1949, dit l’Escoutaïre) et Edouard Marsal (1845-1929). La Campana de Magalouna est un journal populaire, Lou Souc de Nadau est le titre de son supplément de Noël.
Chaque numéro, entièrement rédigé en occitan, contient une chronique, des poèmes, des textes sur l’histoire littéraire de la région, des chansons, des devinettes ainsi que des publicités.
Max Rouquette y publiera son premier texte à l’âge de 19 ans, en 1927, Lou paure ome e la Crous sous le pseudonyme de Max Cantagril.
Revisto artistico, literario e risouliero
Revue mensuelle publiée à Narbonne de 1911 à 1949 par l’école félibréenne “La Cigalo Narbouneso”. Fondée par Paul Albarel (1873-1929), ses principaux contributeurs sont Charles Pelissier, Etienne Barraillé, Jules Azema.
Journau dóu Gai-Sabé espelissént lou dimenche, publica pèr li felibre de l’escolo de Nimes
Journal hebdomadaire publié à Nîmes en 1876, Louis Roumieux (1829-1894) en est le rédacteur en chef. La publication, suspendue pendant plusieurs mois en raison de démêlés avec la censure, reprend en avril 1877 sous un autre nom : La Cigalo d'or. Le journal disparaît en septembre 1877, au bout de 52 numéros, pour des raisons financières. Alcide Blavet et Albert Arnavielle avec le concours de Louis Roumieux remontent La Cigalo d'or en avril 1889. Elle devient alors l'organe officiel des Maintenances de Languedoc et d'Aquitaine et est publiée à Montpellier.
C'est dans la Cigalo d'or que Li Fiho d'Avignoun de Théodore Aubanel parait pour la première fois. De nombreux félibres de renom y collaborèrent. Il contient de la poésie, des contes, pièces de théâtre, des proverbes, des billets d'humour, des chansons, des fables, etc. Des débats émaillent certains numéros entre les partisans de la terminaison provençale en « o » et les partisans de la terminaison languedocienne en « a ». Les principaux contributeurs sont : Louis Roumieux, Albert Arnavielle, Alcide Blavet, Antonin Glaize, Théodore Aubanel.
revista tradicionalista del rosselló
Perpinya, 1915-1923
Publication en catalan et en français de l’Escola del Canigó (école felibréenne)
>> Consultez l'ensemble de ces revues sur la Plateforme Languedoc-Roussillon
Centre de Documentation Provençale
Place Reynaud de la Gardette
BP 207
84505 Bollène Cedex
Le Centre de Documentation Provençale a été créé en 1981 par l’association Parlaren à Bouleno ; conçu au départ pour être une simple bibliothèque d’ouvrages provençaux à destination des membres de l’association, il est devenu au fil des ans un Centre de Documentation assurant une mission de Conservation du patrimoine provençal.
Les collections ont pour sujet la Provence et sa langue, et ce sur de nombreux types de support. Les collections comprennent environ 530 titres de périodiques, 100 000 coupures de presse et papiers divers, 120 disques, 350 cassettes, 300 CD, 30 DVD, 3 500 photos, 600 affiches et plusieurs dizaines de manuscrits des manuscrits. Un inventaire en ligne en disponible en suivant ce lien.
Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille
40 rue Adolphe Thiers
13001 Marseille
Site internet
L'Académie de Marseille, fondée par lettres patentes d’août 1726, est un espace de culture littéraire et de rayonnement scientifique de la cité qui obtient de Louis XVI la direction de l'Observatoire de la Marine de Marseille.
Supprimée à la Révolution, elle reprend vie dès 1799, tout d'abord sous le nom de Lycée des Sciences et des Arts, puis en 1802 d’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. Depuis cette date, elle n'a jamais cessé de publier : Recueils, Mémoires et Documents et de distribuer des prix annuels.
Débutée dès 1726, la bibliothèque de Académie de Marseille recèle de nombreux livres rares et précieux, brochures inédites et des ouvrages retraçant l'histoire de la pensée et des sciences. Parmi les ouvrages conservés dans sa bibliothèque figurent les Mémoires, revues et brochures éditées par cette société savante depuis sa fondation, complétés par un important fonds ancien, constitué de près de 10 000 documents, datant pour certains du XVIIIe siècle.
Ayant compté dans ses rangs des membres prestigieux dont le poète Frédéric Mistral (1830-1914), l’Académie conserve dans ses archives une partie de la correspondance entre Frédéric Mistral et le botaniste Ludovic Legré (1838-1904).