Robert Dagnas (27/01/1922 - 07/02/1976) a animé pendant plus de vingt ans une émission hebdomadaire, Chas Nos (Chez Nous) sur la radio Limoges Centre Ouest qui deviendra Radio France Limoges puis France Bleu Limousin. Dans ces émissions, il fait intervenir des témoins locaux qui livrent le répertoire dansé, chanté, conté de la région, ou témoignent de la vie quotidienne passée et des traditions orales.
Créateur en 1941 puis animateur du groupe folklorique Lous Velhadours de Sen Junio, Robert Dagnas est très impliqué dans la vie locale. Il sillonne le territoire limousin à la recherche de chanteurs, conteurs, danseurs, musiciens ou plus largement de témoins du temps passé.
Chaque rencontre faisait l’objet d’un enregistrement qui tient lieu de repérage pour ses émissions radiophoniques. Si la rencontre s’avérait concluante, un second enregistrement était réalisé avec le matériel de la radio. C’est ce dernier qui servait de matière principale pour les émissions de radio.
Un ensemble de 450 bandes magnétiques a été récupéré suite au décès de Robert Dagnas par Françoise Etay qui a décidé de les confier à l’IEO Limousin. En partie détérioré, le fonds a été restauré et numérisé par Fabrice San Juan et a été monté, séquencé, décrit et mis en ligne par Pascal Boudy.
L'IEO Limousin a réalisé deux documentaires sur le fonds Robert Dagnas et son histoire :
Dépôt de Françoise Etay
Fonds clos
Ce fonds contient des enregistrements réalisés par Robert Dagnas dans le cadre de la préparation de son émission Chas Nos, diffusée sur Radio France Limoges.
On y trouve ainsi des émissions montées et prêtes à être diffusées mais également des collectages bruts réalisés auprès d’habitants de la région qui livrent chansons populaires et/ou traditionnelles, musiques traditionnelles, contes, récits de vie, la plupart en occitan.
Des sermons religieux en occitan ainsi que des enregistrements de Félicie Brouillet, conteuse de la région figurent également dans le fonds.
En savoir plus sur Félicie Brouillet et accéder aux enregistrements la concernant.
Parmi les noms des informateurs et figures locales interrogés par Robert Dagnas, nous pouvons mentionner : Mmes Basset, Besson, Chabeaudie, Ducouret, Fauroit, M. Biossac, Trarieux. Des musiciens locaux de grande valeur figurent également dans ce fonds : le duo Colon et Secours, Eugène et René Thomas, Marcel Auger, Eugène Tarrade, Alfred Pineau ou encore Berthe et Henri Chevalier.
Aux côtés de ces documents, on trouvera également des enregistrements d’émissions de radio diverses ainsi que des archives sonores familiales.
Enfin, le fonds comprend également 50 fiches descriptives rédigées par Robert Dagnas : elles contiennent des informations sur les personnes interrogées, lieux et dates de collecte.
1954-1974
Occitan (Limousin)
Français
450 bandes magnétiques
Enregistrements sonores
Manuscrits/Tapuscrits
L'ensemble du fonds a été numérisé, une partie (240 bobines) est consultable en ligne sur La Biaça. Accéder à l'ensemble des enregistrements disponibles en ligne.
Enregistrements consultables sur demande. Accéder au formulaire de contact de l'IEO Limousin.
Consulter les conditions générales d'utilisation de La Biaça.
1/ Les Archives de la parole
Les projets de « panthéons sonores » de personnalités célèbres voient le jour dès la fin du XIXe siècle alors que se développent les techniques d'enregistrements. En 1899, une première institution chargée de constituer des fonds d'archives sonores est créée avec les Phonogrammarchiv de l’Académie autrichienne des sciences (Österreichische Akademie der Wissenschaften)
En savoir + : voir les fonds occitans du Phonogrammarchiv de Vienne référencés dans le Répertoire du patrimoine culturel occitan
En France, Alfred Ponge projette vers 1904 la création d'un musée phonographique et réalise ses premiers enregistrements, parmi lesquels celui de Frédéric Mistral, alors lauréat du prix Nobel, récitant quelque vers de son chef-d’œuvre en provençal Mirèio. L'enregistrement de Frédéric Mistral, comme l'ensemble des cylindres d'enregistrement de Ponge, ont malheureusement disparu. Voir l'article consacré à ce sujet dans Occitanica
Il faut attendre 1911 pour qu'une institution dédiée à la création et la sauvegarde d'archives sonores soit créée en France, à la Sorbonne. Ce sont les "Archives de la parole", dirigées par le grammairien et historien de la langue française Ferdinand Brunot dans le cadre du projet d'Institut de phonétique de l'Université de Paris. Il bénéficie du soutien de l'industriel Émile Pathé qui dote les Archives de la parole d'un corpus d'enregistrements et surtout de matériels nécessaires à la réalisation d'enregistrements sur disque plat.
À l'instar du Phonogrammarchiv de Vienne, que Ferdinand Brunot a visité en 1910, les Archives de la parole vont produire leur propre documentation par des campagnes d'enregistrements sonores en studio et sur le terrain. Trois-cents enregistrements sont réalisés entre 1911 et 1914, répartis entre les différentes sections de l'institution :
O – Orateurs : enregistrements de grands orateurs contemporains et voix célèbres ;
L – Langues : enregistrements des langues étrangères et méthodes de langues ;
M – Maladies : enregistrements liées aux pathologies de l'expression et de l'audition ;
D – Dialectes : enregistrement des dialectes du monde, en particulier les langues et dialectes de France
2/ La section D : Enregistrements dialectaux des Archives de la Parole
Ferdinand Brunot, ancien élève du philologue Gaston Paris, puis collaborateur du chartiste médiéviste Léon Clédat, s'intéresse tout particulièrement à la dialectologie, discipline en vogue à la fin du XIXe siècle et qui a donné lieu à la publication du monumental Atlas linguistique de la France de Jules Gilliéron et Edmond Edmont.
Cet atlas a été dirigé par J. Gilliéron à partir d'enquêtes par questionnaire menées sur le terrain par E. Edmont entre 1897 et 1901, couvrant 639 localités du domaine gallo-roman. Prenant l'enquête écrite pour modèle, Ferdinand Brunot envisage un ambitieux chantier d'enquêtes sonores sur douze ans prévoyant 15'000 disques d’enregistrements couvrant 2'500 localités à visiter. De ce projet inabouti « d'Atlas linguistique phonographique de la France », seules trois missions sont menées en 1912-1913 par les Archives de la Parole : juin-juillet 1912 dans les Ardennes franco-belges ; juin 1913 dans le Berry ; août 1913 en Limousin.
Fonds clos.
Le fonds de l'Enquête phonographique en Limousin est constitué de 72 enregistrements sonores sur 48 disques plats Pathé Saphir de 30 cm de diamètre réalisé par Ferdinand Brunot entre le 22 juillet et le 30 août 1913 en Corrèze dans le cadre des activités des Archives de la Parole (Université de Paris) et d’un projet inabouti d'Atlas linguistique phonographique de la France. Chaque disque est accompagné d'une fiche d'enquête qui documente sur l'identité du locuteur.
Itinéraire de l’Enquête phonographique en Limousin
1913
occitan
48 disques + fiches d’enquêtes
Disques (90 t, saphir)
AP
> Répertoire national des bibliothèques et fonds documentaires (RNBFD)
Description générale du fonds des Archives de la parole.
http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=rnbcd_fonds:FONDS:730
> BnF - Archives et manuscrits : inventaire complet du sous-fonds [Enquête phonographique en Limousin] http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000078617
> BnF - Catalogue général : notices des documents constituant l’[Enquête phonographique en Limousin]
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb413012180/PUBLIC
Disques originaux, archives papier et photographiques non communicables (sauf autorisation du Service des documents sonores du Département de l'Audiovisuel).
Originaux numérisés consultables librement en ligne (Gallica)
Reproduction (partielle ou intégrale) soumise à autorisation écrite (Département de l'Audiovisuel, Service des documents sonores).
www.bnf.fr
Le fonds ancien occitan de la Bibliothèque de Limoges doit beaucoup à Émile Ruben, bibliothécaire de 1855 à 1871, proche des écrivains de la "renaissance d'oc" (Félibrige et autres mouvements régionalistes du XIXe siècle).
Jean-Baptiste-Émile Ruben est né à Limoges le 15 avril 1823. Après des études de droit à Limoges, à Poitiers puis à Paris où il prête serment comme avocat, il revient à Limoges vers 1852 et devient chef de bureau des contributions à la mairie. Le 1er octobre 1853, il est chargé de la direction du bureau de statistique et de la conservation des archives municipales. Il occupe cette fonction jusqu'au 10 février 1855, date à laquelle il est nommé bibliothécaire de la ville, en remplacement de Léon Duboys, qui venait de décéder.
Au cours de sa carrière à la Bibliothèque de Limoges, il rédige les trois grands catalogues des collections de la bibliothèque : « Histoire » (1858), « Polygraphie/Belles-Lettres » (1860) et « Sciences » (1863), catalogues encore actuellement utilisés pour les fonds historiques de la bibliothèque.
À sa prise de fonction, l'établissement comptait presque 14.000 volumes ; à son décès, il en comptera 23.000. Membre de la Société archéologique et historique du Limousin en 1854, il en devient secrétaire-archiviste le 24 janvier 1856, puis, le 30 mai 1862, son secrétaire général, jusqu'à son décès prématuré le 18 décembre 1871. À côté de ses fonctions professionnelles, discret sur ses convictions républicaines, il participe à la vie intellectuelle locale en dirigeant la publication des Registres consulaires de Limoges (6 volumes, 1867-1897) et par l'édition des Annales manuscrites de Limoges dites manuscrit de 1638 (1867) en compagnie de Félix Achard et Paul Ducourtieux. Rédacteur principal de l'Almanach limousin depuis 1866, il a publié de nombreuses critiques littéraires. Il a aussi édité les Poésies en patois limousin de Jean-Baptiste Foucaud (1866).
Son intérêt pour la langue limousine lui a fait écrire De quelques imitations patoises des fables de La Fontaine (1861) ou des poésies « patoises » dans l'Almanach limousin. Ses relations avec les personnalités de la "Renaissance d'oc" ont permis la constitution, aux côtés du fonds occitan au sein du fonds régional (aujourd'hui pôle Limousion), d'un fonds occitan représentatif de la renaissance d'oc dans son ensemble (provençal, languedocien, gascon, etc.), aujourd'hui constitué en fonds autonome "fonds ancien occitan non limousin".
Le fonds comporte de nombreux ouvrages dédicacés à Emile Ruben, de la part des grands écrivains de la renaissance d'oc : Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Anselme Mathieu, William-Charles Bonaparte-Wyse et de conserver une édition originale de Mireio de Frédéric Mistral.
Modalités d'entrée :don / legs (origine du fonds), politique d'acquisition en complément.
Accroissement :Fonds clos
Composé de 85 titres, ce fonds occitan est composé de livres anciens occitans, à l'exception des documents relatifs à la langue et culture occitanes du Limousin (regroupés au sein du fonds Limousin de la Bfm). Ce fonds se compose essentiellement d'ouvrages du XIXe siècle. Cependant, certains titres provenant très certainement des confiscations révolutionnaires sont du XVIIIe siecle, voire du XVIIe siecle, ainsi Le Tableu de la bido del parfet crestia en bersses de l'abbé Barthelemy Amilha (1609-1673) paru a Toulouse en 1759, Les quatres saisons ou Les Géorgiques patoises de Jean-Claude Peyrot (Rodez et Millau, 1781), Le Misantrope travesti du citoyen Daubian (Castre, 1797).
Dates extrêmes :1677-1888
Langues représentées dans le fonds :Occitan, Français.
Dialectes : Auvergnat, Gascon, Languedocien, Provençal.
Importance matérielle :Env. 100 volumes (85 titres)
Supports représentés :Monographies Imprimées, Périodiques (presse et revues).
L 1159 - L 1166.
Instruments de recherche disponibles :Inventaire des titres composant le fonds ancien occitan de la Bfm de Limoges (.pdf)
Catalogue informatisé des collections de la Bfm de Limoges http://catalogue.bm-limoges.fr
Ressources numériques : la Bfm n'a pas numérisé ce fonds mais certains documents sont accessibles en ligne sur Gallica. Les titres disponibles en ligne sur Gallica sont accessible à partir des notices du catalogue informatisé de la Bfm.
Consultable sur place uniquement.
Conditions de reproduction :Document reproductible gratuitement. Possibilité de photographier sur place. Publication soumise à l'autorisation de la Bfm.