La Seria compte à l'heure actuelle 2 épisodes, de 26 minutes, Spielberg ! Barcelona ! et Los que cagan. En esperant la seguida !
Distribution :
Réalisateur : Amic Bedel / Scénario : Julien Campredon et Amic Bedel / Photographie : Benoit Pain / Son : Jules Ribis / Montage : Lila Fraysse / Production : Amic Bedel / Société de production : Piget / Avec : Damien Valero, Marius Blénet, Pierre Laur...
Julien Campredon est né le 15 juin 1978 à Montpellier.
À plus de 35 ans, cela fait une décennie que le style déjanté des nouvelles de Julien Campredon se fait remarquer sur la scène littéraire. En 2006 il sort son premier livre, avec un texte satirique associant Salon du Livre de Paris et provinciaux honteux, Boris le Babylonien contre l’Aligot Littéraire (Atelier du Gué, réédité en 2012). Regroupés dans trois recueils différents, ses autres écrits mêlent critiques de l’absurdité, humour et burlesque. En 2007, est publié par l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture son premier recueil de nouvelles sous le titre peu banal de Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes (Prix de la brasserie Flo 2008). Il récidive en 2011, avec deux nouveaux ouvrages intitulés L’assassinat de la dame de pique (Léo Scheer) et L’attaque des Dauphins Tueurs (Grand Prix Littéraire de l’Académie du Languedoc 2012). Entre-temps, il participe à plus d’une vingtaine de livres collectifs et revues, en France et à l’Étranger.
Julien Campredon propose de subtiles variations sur l’absurdité du monde, mais surtout sur l’impossible communication des humains entre eux.
Les hommes et les femmes de ses histoires ont beau se croiser dans des réalités qu’ils croient communes, à chaque fois, ils doivent se rendre à l’évidence : ils ne parlent pas la même langue, ils ne poursuivent pas les même rêves, et s’ils évoluent sur des lignes qui se rapprochent parfois, elles ne fusionnent jamais.
Pour ses travaux, Julien Campredon a reçu le soutien du Centre Régional des Lettres de Midi-Pyrénées en 2011, ainsi que celui du Centre National du livre en 2012.
Il travaille également avec Amic Bedel et Piget, comme scénariste.
Bibliographie de Julien Campredon
Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes, éditions Monsieur Toussaint Louverture.
L’attaque des dauphins tueurs, éditions Monsieur Toussaint Louverture.
L’assassinat de la Dame de Pique, éditions Léo Scheer.
Boris le babylonien contre l'aligot littéraire, édition l'Atelier du Gué.
D’après Monsieur de Pourceaugnac de Molière.
C’est une adaptation occitane de la pièce de Molière. Dans l’écriture initiale Monsieur de Pourceaugnac, gentilhomme limousin vient à Paris pour épouser Julie la fille d’un gentilhomme parisien. Celui-ci a préféré un riche provincial au jeune Erast dont sa fille est amoureuse. Julie et Eraste, aidés par la servante vont mettre en place un stratagème pour dévaloriser le provincial et lui faire peur au point de le convaincre de fuir. Pour Molière cette situation est prétexte à créer des scènes dramatiques et comiques pour dénoncer la suffisance des médecins, la rouerie des avocats mais aussi la lourdeur pataude des provinciaux, et l’intelligente vivacité des gens de la capitale. C’est une pièce écrite pour faire rire la cour et qui exploite les caricatures et archétypes provinciaux.
L’adaptation occitane inverse la situation. Nous sommes dans une ville méridionale d’Occitanie et Monsieur de Pourceaugny, riche gentilhomme parisien, débarque pour épouser Julie. Cette inversion des géographies pose un bilinguisme occitan français porté par les personnages. Il met en valeur la défiance et la cruauté vis à vis de l’étranger, même si les rires et moqueries sont au service de l’amour. Elle renforce la naîveté candide de Monsieur de Pourceaugnac que Molière tournait en ridicule. Composé à la « va vite » cette pièce est faussement didactique et ouvre une dimension plus complexe de la définition des personnages. Le rire demeure, il est même essentiel. Mais s’ajoute à ce cabaret (comédie-ballet commandée par Louis XIV) une dimension sociale et humaine qui interpelle notre société d’aujourd’hui.
La création occitane est riche d’écritures contemporaines comme de productions plus anciennes, issues de son patrimoine. Pour autant, l’adaptation en occitan des grands auteurs de l’écriture théâtrale mondiale est plus rare. C’est ce que nous avons voulu aborder : traiter un « classique » et lui faire prendre les habits de la langue occitane. Une démarche finalement commune pour le théâtre où les compagnies, les metteurs en scène adaptent dans toutes les langues Shakespeare, Llorca, Faulkner, Tchekhov…
Le choix de monter un Molière est venu assez naturellement du fait des tournées en Languedoc de l’ « Illustre Théâtre ». De plus «Monsieur de Pourceaugnac» contient une séquence importante avec un personnage parlant l’occitan languedocien. Il était tentant de travailler sur une matière qui portait déjà une parole occitane authentique.
« Monsieur de Pourceaugnac« , c’est aussi une écriture dramaturgique qui donne de l’espace au jeu, à la fantaisie des comédiens. Ecrite et répétée en trois semaines, Molière a puisé dans le « fond de jeu et de répertoire » des comédiens de sa troupe, pour composer ce qu’on appelerait aujourd’hui un cabaret dramatisé. Nous avons fait de même en exploitant dans la pratique du théâtre occitan d’aujourd’hui les éléments qui permettent d’en éclairer la modernité.
Ainsi sous couvert de divertissement, cette pièce interroge aussi le poids des Pouvoirs sur le bon sens, le rapport Paris-Province, le regard sur l’étranger.
L’adaptation occitan français, l’inversion géographique, les révèlent de façon surprenante. Marceau Esquieu y a contribué en apportant une finesse à la définition de chaque protagoniste de cette pièce. Finalement Monsieur de Pourceaugnac annonce l’écriture plus travaillée du Bourgeois gentilhomme. Elle pourrait en permettre une étude originale. A suivre ?