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Sèrgi Carles (Serge Carles en francés) es un escrivan e pedagòg occitan nascut lo 21 de genièr de 1950 a Valhorlhas, dins Roergue. Retirat de l'Educacion nacionala, Sèrgi Carles demòra fòrça actiu dins lo mitan associatiu, es membre del CREO de Miègjorn-Pirenèus, de l'IEO 31, del Caireforc Cultural Naut Bernat. Es un dels membres del conselh lingüistic del Congrès Permanent de la Lenga Occitana e contunha de portar sa pèira per trasmetre una lenga occitana eiretada de sas originas paisanas, noirrida de literatura, e d'en far dins las classas bilinguas particularament una aisina d'educacion intellectuala, culturala e civica.

Traductor

Per ara, una bèla part de l'activitat de Sèrgi Carles es la revirada d'òbras de totas menas, activitat dins la quala sas competéncias son pro assolidadas. Demest las òbras reviradas, se tròbon de romans, de bendas dessenhadas, de manuals escolaris, de libres per dròlles mai per adultes...

Bibliografia


Publicacions
  • Poèmas d’amor e de mòrt, Vent Terral – 1a edicion, 1977, 2e édition augmentée, 1982.
  • Diga-me, diga-li…, méthode audiovisuelle d’enseignement de l’occitan pour les enfants (livre, 6 cassettes, 100 diapositives), 1985.
  • Chercheurs d’Oc, À la découverte d’un espace, d’une langue, d’une culture (livre + DVD), en collaboration avec Gilbert Mercadier et Monique Fauré, CRDP Midi-Pyrénées, 2004.
  • Las aventuras del cavalièr Jaufré, en collaboration avec Claire Torreilles,dans Les aventures du chevalier, édition trilingue Occitan-Catalan-Français, desseins de Pierre Bährel, Postface de Gilda Caïti-Russo, CRDP Montpellier, 2009.
  • Una cadena de voses, Traduction occitane du roman A Chaine of Voices, André Brink (Afrique de Sud), Letras d’òc, 2011.
Traduccions en occitan de manuals per las classas bilinguas
  • Matematicas CP, Matematicas CE1, fichier de l’élève et livre du maître, CRDP Midi-Pyrénées, 1997,1998.
  • Geografia, Una tèrra d’òmes, cicle 3, CRDP Midi-Pyrénées, 1999.
  • Sciéncias e Tecnologia, CM, CROM, Toulouse, 2005.
Traduccions occitanas d'albums e de bendas dessenhadas
  • Pirena, Dama Carcàs, Bòs de Benac, 3 contes de Joan-Claudi Pertuzé, Loubatières, 1997
  • Pelut, Mos tres linces, B.D. de Serge Monfort, CRDP Midi-Pyrénées,1998.
  • Los jòcs de Joan de l’Ors, jeu de cartes sur le conte traditionnel pour jouer en occitan, CREO de Toulouse, 1996.
  • Lo caton d’Elodia, Alain Cassanhau, CRDP d’Aquitaine, 2009.
  • Lo cat, la guita e la cabra, Domenja Decamps – Monsieur Puzzle, Estela Urroz, CRDP d’Aquitaine, 2009.
  • Lo barbarós, Sèrgi Mauhorat-Ohazar, CRDP d’Aquitaine, 2009.
  • Passejada als quatre vents, Terèsa Pambrun-Mayana Itoïz, 2009.
  • Doble murtre a l’abadiá, en collaboration avec Pèire Boissièra, CRDP d’Aquitaine, 2011.
  • Istòrias preissadas, Bernard Friot, CRDP d’Aquitaine, 2012.
  • Traduction occitane d’une quarantaine d’albums pour les enfants de 4 à 11 ans des éditions L’Ecole des loisirs, Flammarion, Albin Michel, Rue du Monde utilisés dans les classes bilingues en maquette collée sur l’album original.-
  • Version lengadociana des reviues Plumalhon (154 numéros) et Papagai (116 numéros).
Traduccions literàrias inedichas
  • Lo meravilhós viatge de Nils Holgersson a travèrs Suèda, Selma Lagerlöff.
  • Divendres o la vida salvatja, Michel Tournier.
Adaptacion en pròsa pels dròlles
  • Lo libre dels ausèls, Antonin Perbosc.
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Fons Fèlix Arnaudin, Archius departamentals
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Musée d'Aquitaine, Bordeaux. ©Félix Arnaudin, dénicheurs, Capbat, 9 novembre 1893.
Simon Arnaudin (1844-1921), dit Félix Arnaudin, né à Labouheyre (Landes), a collecté tout au long de sa vie des données ethnographiques sur la vie rurale de la Grande Lande.

Après la loi du 19 juin 1857 relative à l’assainissement et à la mise en culture des Landes de Gascogne, Félix Arnaudin prend conscience de la mutation en train de s’opérer dans la civilisation agro-pastorale locale et décide de recueillir chants, contes populaires et proverbes. Petit propriétaire vivant du revenu de quelques métairies, il emploie tout son temps disponible à la collecte systématique de données ethnographiques relatives à cet espace et à ses habitants, qu’il complète par un projet de dictionnaire français-gascon resté inédit jusqu’en 2001.

De son vivant, il ne publie qu’une infime partie de tous les chants et contes populaires qu’il a collectés au sein du recueil des Contes populaires recueillis dans la Grande Lande, le Born, les Petites-Landes et le Marensin (Paris : E. Lechevalier ; Bordeaux : Moquet, 1887) et des deux tomes du recueil des Chants populaires de la Grande-Lande et des régions voisines (Paris : H. Champion, 1912). Il conserve jusqu’à son décès tous ses documents de travail : un ensemble conséquent de contes, proverbes et chants transcrits, répertoriés et analysés.

Par testament, Félix Arnaudin lègue à son neveu Camille Arnaudin tous ses documents, à l'exception de son matériel photographique qui revient à son cousin Paul Dourthe. En 1964, Adrien Dupin et Jacques Boisgontier, qui souhaitent publier l’œuvre d’Arnaudin signent avec les héritiers de Camille Arnaudin un contrat d’édition qui prévoit le transfert de l’ensemble des manuscrits. Ce projet de publication est finalement pris en charge par le « Groupement des Amis de Félix Arnaudin », créé le 12 décembre 1965, sans succès. En 1974, le contrat d’édition signé avec la famille de Camille Arnaudin est finalement révisé. Il prévoit de confier l’ensemble des manuscrits de Félix Arnaudin à l’écomusée de la Grande-Lande, propriété du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.

En 1991, le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne décide de déposer le fonds Félix Arnaudin aux Archives départementales des Landes.

En 1997, le fonds s’accroît avec une donation de la famille d’André Poudenx - à qui avait été confié le soin d’éditer les Proverbes après le décès de Félix Arnaudin - d’un ensemble de manuscrits de l’ethnologue.

Si l’ensemble des manuscrits et documents de travail de Félix Arnaudin sont conservés aux Archives départementales des Landes, le Musée d’Aquitaine conserve aujourd’hui tout son matériel photographique et la Bibliothèque municipale de Bordeaux sa bibliothèque.

Musée d'Aquitaine, Bordeaux. ©Félix Arnaudin. Jeune femme, fin XIXe siècle. N° d'inventaire 66-27-2557Modalités d'entrée :

Dépôt du PNR des Landes de Gascogne en 1991

Accroissement :

Fonds clos 

Fonds complémentaires :

Musée d'Aquitaine (Bordeaux) - Fonds Félix Arnaudin

Bibliothèque municipale de Bordeaux - Fonds Félix Arnaudin

Description du fonds

Le fonds Félix Arnaudin contient les documents de travail de l’ethnologue et rend compte de sa production dans différents domaines : collecte de chants, contes et proverbes, recherches historiques, travaux photographiques, recherches lexicographiques et toponymiques.

On trouvera dans ce fonds : notes de travail, manuscrits d’ouvrages avec annotations en vue d’édition, documents personnels (papiers de famille, actes notariés), documents préparatoires en vue de l’édition d’ouvrages, coupures de presse, correspondance avec des érudits et des spécialistes des langues romanes, répertoires multiples. Quelques tirages photographiques figurent également dans ce fonds.

Dates extrêmes :

1844 - 1921

Langues représentées dans le fonds :

 Français, Occitan (gascon)

Importance matérielle :

 

Supports représentés :

 - Manuscrits/Tapuscrits

 - Documents iconographiques


Pour le consulter

Identifiant du fonds :

 69J 1- 69J 63

Instruments de recherche disponibles :

Archives départementales des Landes, Inventaire du Fonds Félix Arnaudin 69 J, n° 1482 - juin 1992.

Florence Galli-Dupis, Les fonds Félix Arnaudin (1844-1921), collecteur et photographe des « Choses de l’ancienne Grande Lande », In Base de données Archivethno  France, Disponible sur :http://www.garae.fr/spip.php?article206 (consulté le 27/04/2016).

 

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation :

Voir les conditions de consultation sur le site des Archives départementales des Landes

Conditions de reproduction :

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Félix ARNAUDIN, Commensacq, Sangluroous_Inv.66.21.2166.jpg
Fons Fèlix Arnaudin, Musèu d'Aquitània
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Musée d'Aquitaine, Bordeaux. ©Félix Arnaudin, Charbonniers de Salles (Dufaure et Villetorte), 18 juin 1897. N° d'inventaire 91-8-539
Simon Arnaudin (1844-1921), dit Félix Arnaudin, né à Labouheyre (Landes), a collecté tout au long de sa vie des données ethnographiques sur la vie rurale de la Grande Lande.
Après la loi du 19 juin 1857 relative à l’assainissement et à la mise en culture des Landes de Gascogne, Félix Arnaudin prend conscience de la mutation en train de s’opérer dans la civilisation agro-pastorale locale et décide de recueillir chants, contes populaires et proverbes. Petit propriétaire vivant du revenu de quelques métairies, il emploie tout son temps disponible à la collecte systématique de données ethnographiques relatives à cet espace et à ses habitants, qu’il complète par un projet de dictionnaire français-gascon resté inédit jusqu’en 2001.
À partir de 1874 Félix Arnaudin complète sa collecte par une campagne photographique méthodique, tentant de fixer par l’image les paysages, traditions et activités de la Grande Lande au moment où ceux-ci subissent d’importantes transformations.

À son décès, l’ensemble de ses biens est légué par testament à son neveu, Camille Arnaudin, à l’exception de son matériel photographique (clichés et instruments) qui revient à Paul Dourthe, son cousin germain. Ce dernier s’engage en échange à publier une partie de la documentation photographique rassemblée par Félix Arnaudin. C'est chose faite en 1928 avec Au temps des échasses, présentant 75 clichés et légendes de Félix Arnaudin (Arnaudin, Félix, Au temps des échasses, [s.l.] : Paul Dourthe, 1928).

À la mort de Paul Dourthe, son épouse décide de faire don de l’ensemble du fonds photographique Félix Arnaudin au Musée d’Aquitaine.

Musée d'Aquitaine, Bordeaux. ©Félix Arnaudin. Grands pins de Guentes, 8 octobre 1890. N° d'inventaire 66-27-919

Modalités d'entrée :

Don de Mme Dourthe en 1966

Accroissement :

Fonds clos

Fonds complémentaire :

Archives départementales des Landes - Fonds Félix Arnaudin

Bibliothèque municipale de Bordeaux - Fonds Félix Arnaudin

Description du fonds

Entre 1874 et 1921 Félix Arnaudin parcourt la région des Landes avec son matériel photographique et entreprend de fixer les paysages, bâtiments, métiers et personnages de la société traditionnelle landaise en cours de mutation.

Son fonds photographique contient ainsi des clichés sur plaques de verre mais également des épreuves originales sur papier rendant compte d’une des entreprises ethnographiques les plus complètes sur la mutation d’une société rurale en pleine révolution industrielle.

Ce fonds iconographique est accompagné de quatre répertoires manuscrits et d'un répertoire général qui documentent une partie des prises de vue.  Ces répertoires livrent pour chaque cliché recensé des informations sur la prise de vue (sujet, date, heure, temps, position du photographe, angle de vue) et des informations techniques (diaphragme utilisé, temps de pose, marques des glaces, révélateur). Par ailleurs, une partie des clichés reproduit des documents d’archives relatifs à l’histoire de la région et à ses communautés d’habitants, réunis par Félix Arnaudin dans le cadre de ses recherches.

En complément, 376 plaques de verre qui faisaient partie du fonds photographique originel sont aujourd’hui conservées aux Archives départementales des Landes, au sein du fonds Félix Arnaudin (69J43- 69J45).

Dates extrêmes :

 1874-1921

Langues représentées dans le fonds :

Français 

Importance matérielle :

  • 3218 clichés sur plaque de verre
  • 2714 épreuves originales sur papier
  • 318 unités documentaires manuscrites

Supports représentés :

Manuscrits

Documents iconographiques

Pour le consulter

Identifiant du fonds : 66.27

 

Instruments de recherche disponibles :

Les inventaires et le répertoire méthodique rédigés à l’entrée du fonds dans les collections du Musée d’Aquitaine ont été entièrement reproduits et publiés dans : Félix Arnaudin, Œuvres Complètes : Index Général, Bordeaux : Parc naturel régional des Landes de Gascogne : Ed. Confluences, 2007.

Florence Galli-Dupis, Les fonds Félix Arnaudin (1844-1921), collecteur et photographe des « Choses de l’ancienne Grande Lande », In Base de données Archivethno France. Disponible en ligne (consulté le 05/01/2015)

Ressources en ligne

Le fonds numérisé est disponible en ligne via le moteur de recherche Collections du musée

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation :

 

Conditions de reproduction :

Les reproductions sont soumises à autorisation par contrat et à facturation. Cette dernière porte sur la fourniture des images sous forme numérique. 
Les demandes d’autorisations doivent être adressées au musée d'Aquitaine à l’adresse suivante : 20 cours Pasteur, 33000 Bordeaux.

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Las colleccions occitanas de la Bibliotèca municipala de Bordèu
CIRDÒC-Mediatèca occitana

La bibliothèque publique de Bordeaux est créée en 1740 à l'initiative de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de la ville sous l'impulsion de Jean-Jacques Bel, ami de Montesquieu. La bibliothèque est confisquée par l'Etat à la Révolution puis confiée à la Ville de Bordeaux en 1803.

Ses collections s'enrichissent en 1898 par le transfert des collections du Grand Théâtre puis en 1904 avec la confiscation des bibliothèques ecclésiastiques. En 1960 et 1966, les donations d'Auguste Pujolle et de Paul Duhart constituent une importante entrée de 100 000 volumes environ. Enfin, en 1994 la dation de la comtesse Jacqueline de Chabannes signe l'entrée dans les collections de la bibliothèque de Montesquieu.

À partir de 1944, la Bibliothèque centrale développe les bibliothèques de quartiers, aujourd'hui au nombre de neuf. Installée jusqu'en1791 sur les allées de Tourny c'est à partir de 1991 qu'elle dispose du bâtiment qu'elle occupe toujours, à Mériadeck.

Les fonds occitans de la Bibliothèque municipale de Bordeaux

>> Fonds Auguste Pujolle

>> Fonds Montesquieu

>> Sous-fonds langues régionales

>> Dossier Jasmin

>> Fonds occitan

>> Fonds Itié-Latresne

>> Fonds Félix Arnaudin

>> Fonds André Berry

Collections numérisées

>> Voir toutes les ressources de la Bibliothèque municipale de Bordeaux disponibles dans Occitanica

Accès au site de l'établissement

http://bibliotheque.bordeaux.fr

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Videoguida : Menèrba, peninsula de pèira (en lenga occitana sostitolada francés)

Menèrba, entre Cevenas e Montanha Negra, pòrta de dintrada del Pargue natural regional de Lengadòc Naut, atira cada annada toristas e badaires venguts descobrir un site natural grandiós e una ciutat del ric patrimòni istoric.

Menèrba constituís aprèp Besièrs e Carcassona lo tresen fach de guèrra màger de la Crosada contra los Albigeses. Lo sèti qu’endura pendent l’annada de 1210 marca tanben una virada dins lo conflicte. Aprèp una èrsa de capitada rapidas dins lo camp dels crosats, un tressaut sembla de se produsir de la part del camp lengadocian. Alara arriba l’episòdi de Menèrba e de son lenhièr, lo primièr d’una longa seria.

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.

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Minerve : presqu'île de pierre
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
Minerve, entre Cévennes et Montagne Noire, porte d'entrée du Parc naturel régional du Haut-Languedoc, attire chaque année touristes et curieux venus découvrir un site naturel grandiose, et une cité au riche patrimoine historique. (immersion totale sur les lieux du drame + Musée Hurepel). 

Minerve constitue après Béziers et Carcassonne, le troisième fait d'armes important de la Croisade des Albigeois. Le siège qu'elle endure au cours de l'année 1210 marque également un tournant dans le conflit. Après une vague de succès rapides dans le camps croisé, on assiste de la part du camp méridional à un apparent sursaut. Alors survient l'épisode de Minerve et de son bûcher, le premier d'une longue série.

 

I/ Le roc de Minerve / Lo ròc de Menèrba

A/ Minerve, presqu'île de pierres

Minerve, capitale historique du Minervois, se dresse à près de 200 m d'altitude, une cité de pierre surplombant le causse. Comme tout droit sortie de terre, la ville domine les gorges de la Cesse et du Brian qui ont au cours des millénaires, dessiné ici des reliefs tortueux dans la roche, reliant la cité à ses environs au gré d'un ensemble de ponts naturels. De fait, le site de Minerve n'est à l'époque relié au nord que par un isthme d'une dizaine de mètres de large (cf.FERRER, Jean-Pierre. Le petit guide de Minerve, village du Minervois dans l'Hérault : à l'usage des écoliers, des collégiens et des visiteurs. [S.l.] : J.-P. Ferrer, 1990. P.17).
 
Ce site géologique d'exception offre a priori toutes les conditions d'un site protégé, une forteresse naturelle imprenable. De fait les seigneurs de Minerve y construisirent un premier castrum, château et village accueillant quelques dizaines d'âmes. Au IXe siècle, alors que l'autorité centrale de Carcassonne s'effrite au gré des luttes d'influences internes, les seigneurs de Minerve obtiennent que leurs terres soient érigées au rang de vicomté. La cité demeure toutefois vassale des comtes de Carcassonne, puis, à la faveur de l'achat d'une partie des terres par les Rois d'Aragons, elle passe également sous l'autorité de ces derniers, réunissant ainsi dans ses protecteurs, les principaux acteurs du drame cathare.
 


B/ Minerve et le catharisme dans le tournant des années 1208-1210

Au début du XIIIe siècle, alors qu'éclate la Croisade des Albigeois, le vicomte de Minerve porte le nom de Guilhem. Ce seigneur, dont les sources semblent indiquer qu'il ne se convertit pas lui-même au catharisme, semble toutefois avoir témoigné une certaine tolérance vis-à-vis des « bonshommes » qui trouvent en Minerve un abri (CORDES, Léon. Le petit livre de Minerve / Lo pichòt libre de Menèrba. [S.l.] : [s.n.], 1974 (Lodève) : impr. des Beaux-Arts). P.64). Parmi cette foule de cathares inconnus, se distingue un nom, celui du troubadour Raymond de Miraval.
 
Le catharisme, branche qualifiée d'"hérétique" par l'Église catholique, prend forme au milieu du XIIe siècle. Ses adeptes se font appeler vrais chrétiens ou Bons hommes. Le catharisme diffère du christianisme sur un certain nombre de points. Sont notamment rejetés les principes de l'incarnation dans la communion et le récit de la Passion du Christ, tandis que l'accent est mis au contraire sur la Pentecôte, la transmission de l'Esprit aux apôtres, ainsi que sur le consolament, l'imposition des mains, placé au cœur de leurs rituels (cf. Patrimoines en Minervois : Histoire, mémoires et territoire. « Minerve, 1210, de roc, de sang et de cendres ». Eté 2010. Pp.5-6).

Ces "Parfaits" trouvent dans le Midi de la France un terreau favorable à leur développement, où ils mènent une vie austère et dépouillées propre à leurs croyances. La prédication s'y fait dans la langue vernaculaire maternelle de leurs disciples, la langue d'oc. Portée originellement par des prédicateurs itinérants, l'Église cathare se structure progressivement se dotant d'une hiérarchie propre, sur le modèle des églises chrétiennes primitives et compte dans le Midi trois évêchés principaux : ceux de l'Albigeois, du Toulousain et du Carcassès, le Minervois dépendant de ce dernier. (cf. Patrimoines en Minervois : ibid).
 
Au tournant de 1208, le Pape Innocent III lance contre les cathares jugés hérétiques, une grande croisade à la suite de l'assassinat de son légat Pierre de Castelnau, aux environs de Saint-Gilles. Débute alors un conflit d'une vingtaine d'années (1208-1229), tant religieux que politique, conduisant tant à la disparition du catharisme qu'au rattachement du Languedoc à la couronne de France.

 II/ Le siège de 1210

A/ Simon de Montfort, seigneur de Carcassonne

Dans la longue série de batailles et de sièges qui émaillent le conflit cathare, le siège de Minerve de 1210 constitue chronologiquement le troisième événement important, derrière le sac de Béziers en 1209 et la prise de Carcassonne la même année (cf. BOYER, Charles. Le siège de Minerve : 1210. Carcassonne : E. Roudière, 1934. P.5). 

Suite à ces deux faits d'armes et à la mort du seigneur Trencavel dans les geôles carcassonnaises, Simon de Monfort devient maître des terres du défunt vicomte. Dans les faits, ces terres nouvelles demeurent à conquérir. Le nouveau maître de Carcassonne - dont l'autorité n'est pas reconnue par Pierre II d'Aragon, son suzerain - doit également faire face à de nombreuses révoltes et à des trahisons au sein même de ses proches, comme Guiraud de Pépieux (cf. Patrimoines en Minervois, ibid, p12).

Ainsi, après les succès rapides des croisés dans les premiers temps du conflit, le début de l'année 1210 est marqué par un ralentissement tandis que côté Cathares et leurs alliés, les rangs se resserrent, une organisation nouvelle se met en place. Sentant le vent tourné, Simon de Montfort comprend qu'il lui faut consolider ses premières victoires (cf. BOYER, Ch. Ibid. P.5). Dans cette "Guerre des châteaux" qui débute, la zone Corbières / Minervois constitue la clé de voûte stratégique afin de tenir tout le pays. La chose est ardue, et c'est consécutivement à la défaite de Cabaret du mois de juin 1210, que Montfort entreprend le siège de la cité sur le roc, Minerve (CORDES, ibid. Pp.64-65).

 

B/ Le siège et ses légendes

À l'instar de bien des épisodes de la Croisade des Albigeois, le siège de Minerve nous est rapporté par La Canso ou Chanson de la Croisade Albigeoise, texte contemporain des événements, ainsi que via l'Historia Albigensis (Petri Vallium Sarnai monachi) et L'histoire anonyme de la guerre des Albigeois de Dom Vic et Dom Vaissette (Histoire générale de Languedoc, Toulouse, édit, Privat, 1874-1894, t.VIII, p.46.).

 
Le siège de Minerve nous y est retranscrit avec force détails, dont certains demeurent sujets à caution. En voici les grands traits. C'est au mois de juin 1210 que s'ouvre le siège de Minerve. Les troupes de Simon de Montfort prennent alors place aux pieds d'une cité réputée inexpugnable. Elles ont été rejointes par les troupes alliées narbonnaises, auxquelles certaines sources attribuent d'ailleurs la responsabilité du siège (dont Jean-Pierre Sarret), nouvel épisode de la lutte fratricide qui oppose Narbonne et Minerve, et dépasse les cadres du conflit albigeois. A leurs côtés, se trouvent également un légat du pape, Arnaud-Amaury, chef religieux de la croisade, Bérenger l'archevêque de Narbonne, les évêques de Riez, Raymond d'Uzès, Foulques de Toulouse, Raynald de Béziers et le chanoine Thédise de Gènes. Les forces en présence peuvent être estimées à 1000 d'un côté, contre 400 certainement du côté des assiégés. (cf.p.12, Guide du voyageur de Minerve).

Débute alors une guerre d'usure entre assaillants et assiégés. Les remparts sont attaqués par les catapultes et trébuchets menés sur place par les troupes croisées. Les trois mangonneaux et un pierrier géant, la Malavesina en occitan (Malvoisine en français), mitraillent de manière continue les murs de la cité. Le siège se poursuit ainsi durant sept semaines. Les Minervois, comme avant eux les Carcassonnais (cf. NELLI, René, Carcassonne d'heureuse rencontre, Aix-en-Provence : Edisud, 1980), sont finalement pris en défaut par le manque d'eau. La destruction du puits Saint-Rustique, leur principal point d'alimentation en la matière, les privent d'une denrée vitale, réel talon d'Achille des assiégés. (CORDES. Ibid. Pp.66-67).

A la mi-juillet face à une situation qui se dégrade progressivement, Guillaume de Minerve engage les pourparlers. "Le légat suggéra aux deux adversaires de rédiger par écrit et séparément les conditions de la reddition." Face aux demandes des assiégés, Montfort rejette toute conciliation. La capitulation minervoise advient finalement le 22 juillet après 7 semaines de siège. Le légat du pape se voit confier la mission de l'après : le sort des vaincus est placé entre ses mains. La conversion ou le bûcher telle est à grands traits, la politique du prélat. (BOYER. Ibid. P.13) De fait, ce sont près de 140 cathares qui sont menés au feu, constituant une triste première dans une série qui émaille par la suite l'ensemble de la Croisade.

La ville occupée par les croisés, devient possession de Simon de Montfort et avec elle, l'ensemble de la vicomté. Ce succès rapide après une série de déconvenues côté croisés, relance les troupes de Simon de Montfort sur les voies de la conquête. Ainsi Peyriac et Rieux, deux des principales villes du Minervois, qui avaient résisté jusqu'alors, ne tardent pas à succomber à leur tour (voir Douais, la soumission de la vicomté de Carcassonne Boyer p44).

L'ancien seigneur de Minerve, Guilhem IV reçoit en échange quelques terres nouvelles aux environs de Béziers. Il s'engage alors, puis son fils après lui, dans la résistance aux côtés des Trencavel. La Canso le place ainsi à Beaucaire en 1216 (La Canso de la Crozada, laisses 167 et 169. Réédition numérique de P.Meyer), siège qui voit la défaite de Simon de Montfort, et à Toulouse en 1219. Son ancienne vicomté, occupée par les troupes croisées, ne prendra pas part aux soulèvements. En 1242, la vicomté de Minerve est supprimée, devenant chef-lieu de bailliage. Dernière étape, le 11 mars 1258, le roi d'Aragon cède tous ses droits sur le Carcassès et le Minervois à Louis IX à l'occasion de la signature du traité de Corbeil. (Guide du Visiteur de Minerve p.13).


III/ Minerve, dans la légende

A/ Un siège légendaire

Cité inexpugnable, château de pierre au milieu des causses, mais surtout premier des bûchers de la Croisade, bien des images accompagnent l'épisode de Minerve. De fait, de nombreuses histoires vinrent enrichir la légende du Siège de la capitale Minervoise.
Dans son Òme de Menèrba, dont la trame puise dans le légendaire local, Léon Cordes revient notamment sur l'une des épisodes clés de l’événement. Ainsi l'histoire voudrait que d'une trahison serait advenu la fin du siège. Une fille de Minerve, qui avait son ami dans les troupes de Montfort (comptant en effet des troupes locales, notamment les alliés narbonnais), aurait ainsi confié aux croisés le talon d'Achille de la ville : le manque d'eau et la réserve principale constituée par le puits. (CORDES. Ibid. Pp.66-67). Le puits, élément clé dans la stratégie poliorcétique, a marqué l'imagination populaire aussi bien que celle des auteurs, et de fait, l'on trouve de bien nombreuses versions de l'épisode Minervois : Jeanne Boujassy, J. de la Cave, Georges Bordonove...
 
"Monument" du patrimoine oral et musical occitan, le chant du bouvier, Lo Boièr, serait pour certains, un souvenir du bûcher de Minerve, entonné par les cathares durant leurs derniers moments. Ils soulignent à ce propos l'ambivalence d'un chant aux paroles parfois burlesques interprété comme un chant sacré. Ces mêmes paroles seraient d'ailleurs ambiguës à dessein, afin de cacher leur véritable nature aux troupes de l'Inquisition. Toutefois, la nature religieuse de ce chant reste à démontrer. René Nelli le classe ainsi dans les chants de métier, d'ailleurs postérieur à la croisade. (cf. NELLI, R. Ibid. P.72).
 
Les légendes touchent également le patrimoine naturel local, fortement propice à débrider les imaginations. La cité de Minerve possède notamment plusieurs grottes, celle de l'Aldène notamment dont l'histoire inspira en son temps l'auteur occitan Achille Mir au XIXe siècle : « Passejado dal 17 d'octobre 1884 a la groto de Minerbo ». Une grotte également dite de Minerve, de Fauzan ou de la Coquille, qui inspira d'ailleurs une trentaine d'année plus tôt, le poète narbonnais Hercule Birat (cf. La semaine du Minervois du 8 août 2013, pp.7-10). Le minervois Léon Cordes rapporta dans son Pichòt libre sus Menèrba, une légende sur l'une de ces balmas (grotte en occitan). L'histoire voudrait qu'une d'entre elles, aménagée en souterrain, permette via la sacristie de circuler sous la ville. Ces grottes ne contiendraient-elles pas les trésors et réserves de toutes sortes des cathares réfugiés dans la ville avant 1210 ? (cf. CORDES. Ibid. P.60).

 

 

Bibliographie

 
BOYER, Charles. Le siège de Minerve : 1210. Carcassonne : E. Roudière, 1934. (Cote CIRDOC : CAC 6508).
 
CORDES, Léon. Le petit livre de Minerve / Lo pichòt libre de Menèrba. [S.l.] : [s.n.], 1974 (Lodève) : impr. des Beaux-Arts). (Cote CIRDOC : 988.94 MIN).
 
FERRER, Jean-Pierre. Le petit guide de Minerve, village du Minervois dans l'Hérault : à l'usage des écoliers, des collégiens et des visiteurs. [S.l.] : J.-P. Ferrer, 1990. (Cote CIRDOC : CBB : 417-21).
 
NELLI, René, Carcassonne d'heureuse rencontre, Aix-en-Provence : Edisud, 1980. (Cote CIRDOC : 988.97 CAR).
 
Patrimoines en Minervois : Histoire, mémoires et territoire. « Minerve, 1210, de roc, de sang et de cendres ». Eté 2010. ( Cote CIRDOC : H3).
 
La semaine du Minervois. N°du 8 août 2013, pp.7-10
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Lo jòc de bala al tambornet
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Un caillou, puis une balle, une main, puis une raquette... au fil des siècles et de par le monde, les hommes ont créé tout un panel de jeux dits de paume. Le tambornet, jeu traditionnel du Languedoc figure dans cette grande famille. Comme la plupart des sports traditionnels, sa pratique a évolué avec le temps afin de coïncider avec les pratiques culturelles et sportives modernes. Jeu typique du Languedoc, il s'est depuis développé hors de ses frontières naturelles au gré des migrations et des rencontres avec d'autres jeux de paume similaires. Au cours du XXe siècle, sa pratique connaît successivement un essoufflement avant que l'action de différents passionnés, dont l'auteur occitan d'Argelliers, Max Rouquette, ne concoure à un renouveau et à une restructuration de ce sport.

Du jeu de paume au jeu de tambourin

Naissance et évolution

Des jeux de balles de l'Antiquité jusqu'au jeu de paume

Le jeu est pour l'homme, tant un défouloir qu'un mode d'apprentissage. Réflexes de chasse ou de guerre, éléments de sociabilité et de dépassement de soi... on trouve trace de jeux de types divers dès les plus hauts temps de l'humanité.

Le pourtour méditerranéen voit ainsi très tôt apparaître différents jeux pratiqués à même la main, d'où la dénomination de jeu de "paume" : Égypte, Grèce, Empire Romain, les grandes civilisations de l'Antiquité ont toutes laissé des témoignages de pratiques diverses, telles les sources peintes de Beni Hassan en Égypte (cf. Rouquette, Max. Le Livre du Tambourin : un grand sport international en plein essor, Montpellier , CRDP, 1986. p.12 ). Le jeu de paume semble pénétrer en France via le monde romain. Dès lors, le jeu se développe progressivement dans les différentes régions du Royaume, que ce soit dans l'évêché de Rouen ou dans la province du Languedoc.

C'est à compter du XIVe siècle que ce sport apparaît dans les sources écrites. L'humanisme de la Renaissance, prônant le principe d'un "esprit sain dans un corps sain", porte un nouvel éclairage sur le jeu de paume. Pétrarque l'évoque dans son De remediis ultriusque fortunae (1320-1336), tout comme le médecin de Padoue, Mercurile (De gymnastica). Tous souligne les apports de cette pratique, combinant adresse et réflexion. Les jeux de paume, dans le sens de "jeux de balles", se développent ainsi dès l'origine tant auprès des élites, qu'auprès d'un plus large public.

La naissance d'un sport occitan : langue et coutumes d'une région

Les jeux de balles ou jeux de paume, présentent en France une grande variété de formes fonction des régions qui les pratiquent. Le Pays Basque a sa pelote (basque), le Languedoc son tambornet

 Le jeu de balle au tambourin appartient à la branche des jeux de longue-paume, une forme pratiquée en France depuis le Moyen Âge (cf. GUIRAUD, Christophe. Espaces sportifs et usages sociaux : étude comparative de l'implantation du rugby et du jeu de balle au tambourin dans le département de l'Hérault.  Paris, Institut National du Sport et de l'Education Physique, 1985. P.159). D'une branche commune, le jeu s'est ensuite adapté à son environnement, proposant un ensemble de règles spécifiques et un lexique original, produit dans la langue alors maternelle de cette région, l'occitan.

Les origines de ce sport progressivement passé dans la sphère populaire et le monde rural, notamment viticole, demeurent sujettes à caution. Face à l'insuffisance des sources concernant ce sport, de nombreuses hypothèses furent ainsi formulées, notamment la voie italienne du fait d'une similarité entre le "tambournet" et le "tamburello". Cette piste fut toutefois abandonnée. Le Tambourin a indéniablement une origine locale et demeure aujourd'hui comme hier le témoignage et le vecteur de la culture occitane régionale.

Principe et règles

Principe du tambornet

Le jeu de balle au tambourin est un sport individuel joué en équipe. (cf. Max Rouquette. Ibid. P.13). À l'instar des jeux de double dans un match de tennis, chaque individu joue seul face aux membres de l'équipe adverse. Au gré des évolutions et des codifications, le jeu de balle au tambourin a vu ses règles et son matériel évoluer, concourant à la création d'un sport qui tout en appartenant à part entière à la grande famille des jeux de paume, possède des caractéristiques propres qui le différencient.

Dans sa forme moderne, lo tambornet voit s'affronter deux équipes de cinq joueurs chacune sur un terrain de 80 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur. Les équipes se font face de part et d'autre d'une ligne médiane tracée au sol, la « Basse ». Le principe du tambourin consiste à renvoyer dans le camp adverse, une balle. Celle-ci, en caoutchouc d'un diamètre réglementaire de 61mm, a aujourd'hui remplacé les balles faites en peau ou vessie d'animal. Chaque équipe compte deux cordiers, placés devant, un tiers placé au centre, et deux joueurs de fond, l'un ayant également pour mission d'engager le jeu, c'est le "batteur". Chacun des joueurs est doté d'un tambourin "classique", dont le format et l'apparence s'apparente à celle de l'instrument de musique.

L'apparition de cet outil est le fruit d'une réflexion ayant conduit à l'utilisation successive du battoir en bois des lavandières, puis celle d'un brassard, cylindre de bois tenu par le joueur à l'aide d'une poignée transversale. Le brassard est mentionné une première fois dans les sources écrites au cours du XVIe siècle (GILLAND, G. Histoire de Gignac de son origine à nos jours. Maurin-Lattes : Impr. du Paysan du midi, 1977. P.16). De nos jours, et depuis le XIXe siècle, le jeu se pratique à l'aide d'un tambourin tendu de tissu synthétique le plus souvent mais parfois encore, fait en peau de chèvre.

Un lexique natif en occitan

 Adaptation régionale dans sa forme de l'universel jeu de paume, le jeu de balle au tambourin est également languedocien par son lexique, l'occitan, langue maternelle des joueurs durant les siècles où se formèrent les principes et règles de ce jeu. Certains de ces termes ont depuis été traduits voire transposés en français. Demeure malgré tout un important lexique en occitan relatif à ce jeu, dont voici pour exemple quelques éléments et leur explication :
Alandar : faire voler la balle très haut.
Aquet : moitié du terrain qui fait face à la batterie.
Aquetar : reprendre la balle venue du battoir.
Arescle : cercle de lamelles concentriques en bois de mûrier qui constitue l'armature sur laquelle est tendue et clouée la peau parcheminée.
Aterrar : faire courir la balle sur le sol.
Bassa : ligne médiane des cinquante mètres ; se dit aussi d'une balle qui, à la mise en jeu par le batteur ne franchit pas cette ligne.
Bateure : battoir; batteur.
Ceuclar : se dit d'une balle qui dévie dans sa course en décrivant une courbe sur un plan horizontal
Clavels : clous: les clous de fer, fines pointes ; les clous de cuivre à tête large et arrondie servant à fixer les lanières de cuir de couleur.
Clausa : se dit d'une balle qui franchit la ligne de fond adverse; se dit aussi de cette ligne.
Corda : ligne des joueurs d'avant. Ils sont trois.
Cordiers : joueurs d'avant. Celui du milieu porte le nom de tiers.
Crosar : jouer en diagonale.
Dalhar : littéralement « faucher » se dit du joueur qui, par un geste de faucheur, envoie la balle en faute du côté opposé à la main qui joue.
Desclavetat : se dit du tambourin dont la peau cesse d'être tendue par le relâchement des clous ou déchirure des bords de la peau.
Detibat : détendu, se dit d'une peau insuffisamment tendue ou détendue par l'humidité de l'atmosphère
Fanabregon : micocoulier ou alisier sont les arbustes qui fournissent les manches légèrement flexibles des battoirs.
Freta : nom de la muraille qui fermait un des grands côtés du terrain et dont l'action sur les balles était admise à une certaine époque.
Jaça : emplacement marquant l'arrêt d'une balle après son premier bond ; ou son point de sortie du jeu, quand elle ne peut plus être rejouée.
Joc : jeu, nom du terrain; du jeu dans son ensemble. C'est aussi le cri du batteur lorsque, après les balles d'essai auxquelles il a droit, il annonce que la balle qu'il va lancer comptera pour la partie.
Marca : bâton de couleur servant à indiquer l'emplacement d'une jaça.
Marcaire : marqueur, celui qui jalonne les jaçes ou chasses
Pauma : balle
Pelh : désigne ici la peau de chèvre parcheminée
Riban : lanières de cuir rouge, vertes ou bleues servant à cacher les bords de la peau et ornementer le tambourin.
Tambornet : désigne à la fois l'instrument de jeu et le sport qu'il désigne
(Cf. Max Rouquette, ibid).

La "langue" du jeu de balle au tambourin est également porteuse de nombreuses références au monde agricole qui s'expliquent par le contexte principal de pratique de ce sport, et nous renseignent ainsi sur des usages et un vocabulaire aujourd'hui disparus ou peu usités. La transposition de ce vocabulaire vers le français s'est faîte dans le sens d'une transmission du jeu et de ses règles vers les personnes extérieures à ce "milieu" (cf. Guiraud, Christophe. Ibid. P.160). Durant des siècles, le jeu de balle au tambourin n'avait pas présenté de règles réellement uniformisées. Alors que la pratique tend à s’essouffler au cours de la seconde moitié du XXe siècle, le jeu se modifie, se codifie, au gré des rencontres et des échanges avec son voisin transalpin, le tamburello, et grâce à l'action de divers pratiquants et militants du monde occitan.

Une pratique entre tradition et modernité

Le tournant du XXe siècle

Les premières décennies du XXe siècle annoncent un tournant dans la pratique du tambornet. À l'instar de bien des sports traditionnels, le jeu de balle au tambourin va au cours de ce siècle conjuguer entre modernité et traditions, en miroir des évolutions qui touche le monde sportif en général, un monde qui se professionnalise et s'organise autour de fédérations et de clubs.

Naissance des premiers concours et fédérations

Le tambourin d'avant 1914-1918 est encore organisé sur un mode traditionnel. Les premiers concours à audience régionale se mettent en place et sont alors principalement situés dans la vallée de l'Hérault. Le tambornet, jeu populaire pratiqué au cœur de la communauté villageoise sur les grandes places, accompagne alors bien souvent les jours de marché et les fêtes patronales, temps forts de sociabilité comme le confirment des documents d'archives relatifs à cette période pour Montpellier.(Guiraud, C. Ibid. P.240).

Le jeu de tambourin connaît au XXe siècle une très grande popularité, mais demeure encore très peu organisé, ses règles pouvant évoluer d'un village à l'autre. Au cours des premières années du XXe siècle une double dynamique se met en place notamment portée par les membres du Félibrige, conduisant à une plus grande uniformisation des règles et voyant l'apparition de championnats réguliers.

En 1909 naît du côté de Pézenas, un premier concours opposant les équipes des villages alentours. Fautes de règles communes, le tournois se déroule alors dans le respect de celles proposées par l'équipe organisatrice. Les années 1920 sont pour leur part marquées par l'apparition conjointe d'un concours nouveau, initié par le journal royaliste l'Éclair, et d'un premier championnat du Languedoc de jeu de balle au tambourin ouvert aux équipes des concours rivaux. Les rencontres sont largement commentées dans le journal, le sport devenant le support des idées régionalistes de ce média. (cf. Guiraud, C. Ibid. P.124). Parallèlement, et dans ce même contexte de réflexion sur la dimension "méridionale" de ce sport, prend forme une première fédération en 1923, créée par des membres de la bourgeoisie montpelliéraine. La fédération compte à sa naissance dans ses rangs trois félibres : André Pagès, Hyppolite Arnaud et Adrien Fédières. Le sport se codifie, poèmes et chants sont créés sur ce sujet nés de l'implication félibréenne. Mais cette première fédération ne résiste pas à la véritable crise et désaffection qui secoue la pratique du Jeu du Tambourin dans les années 1930 (cf. Max Rouquette. Ibid).

Max Rouquette : porteur d'un renouveau

Un renouveau s'opère toutefois quelques années plus tard, grâce à l'initiative du poète et militant occitan Max Rouquette, originaire d'Argelliers et lui-même joueur passionné de ce sport. L'écrivain prend acte des défauts apparents de ce sport. Il souligne ainsi le manque d'organisation de la pratique, qui, en dépit de la naissance conjointe de différents championnats et d'une première fédération, n'est pas parvenu encore à se structurer. Face aux progrès constant du nombre de licenciés dans les sports collectifs venus d'outre-manche dans la région, Max Rouquette souligne le manque de communication autour du tambourin. Afin de palier à ses insuffisances, naît une seconde fédération en 1938, la Fédération Française du Jeu de Tambourin. Opérations de communication et de diffusion du sport vont au cours des années qui suivirent, se conjuguer avec la rencontre enrichissante du cousin italien, le tamburello.

Les échanges interculturels

C'est au cours d'un voyage transalpin durant l'année 1954, que Max Rouquette prend connaissance du tamburello, jeu de paume italien présentant d'importantes similarités avec le tambornet occitan. Les italiens utilisent dans la pratique de leur sport, un tambourin tendu d'une peau de mulet ayant pour principal avantage de ne pas se déformer par temps humide, au contraire de la peau de chèvre. L'autre particularité du tamburello consiste en sa poignée, alors inexistante sur les tambourins français. La pratique confirme la supériorité et la maniabilité de l'instrument italien, qui s'impose progressivement sur les terrains de jeu français. Les tambourins sont depuis 2005 conçus en France, suite à la création d'une fabrique, LOUJOC, à Balaruc-les-Bains par des étudiants en BTS. Elle s'est depuis installée à Gignac, centre d'accueil de la Tambourithèque, qui dévoile l'histoire du sport.

Ces rencontres entre tamburello et tambornet impulsent une dynamique nouvelle. La pratique elle-même et les règles évoluent de concert pour s'adapter aux usages contemporains. Le synthétique remplace peu à peu la peau de bête. Surtout, les terrains diminuent de taille, accélérant le rythme du jeu; la règle des chasses est abandonnée : le jeu se codifie et s'ouvre à de nouveaux publics. La compétition elle-même voit ses frontières repoussées. Championnats départementaux ou régionaux, cohabitent avec des concours mondiaux voyant s'opposer des joueurs français et italiens, mais également Allemand, Écossais, Brésiliens...au gré des migrations de population et de l'implantation locale de nouvelles équipes séduites par cette forme de jeu de paume (cf. Gilland G. Ibid. P.19).

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Gazeto Loubetenco. - n°55, Jun 1917
Loubet, Joseph (1874-1951)
Journal créé en 1915 par Joseph Loubet.
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Gazeto Loubetenco. - n°52, Mars 1917
Loubet, Joseph (1874-1951)
Journal créé en 1915 par Joseph Loubet.
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Gazeto Loubetenco. - n°48, Janvié 1917
Loubet, Joseph (1874-1951)
Journal créé en 1915 par Joseph Loubet.
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