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Les Amis de la Baragogne
Union régionale des Foyers ruraux d'Occitanie
Lo CIRDOC-Institut occitan de cultura
Le 3 juin, la Passejada et son Centre de premiers secours occitans sont accueillis par les Amis de la Baragogne en ouverture de leur Total Festum. 

Qu'es aquò la Passejada ? 

La « Passejada », Centre de primièrs secorses occitans est le résultat d’un partenariat entre l’union régionale des foyers ruraux Occitanie Pyrénées Méditerranée et le  Centre international de recherche et documentation occitanes   (CIRDOC - Institut occitan de cultura).
Cette année encore, le Centre de Primièrs secorses va à la rencontre du public pour s’assurer qu’il connaît bien les mots et gestes qui sauvent en milieu occitan ou catalan ! En 30 minutes chrono, le parcours d’activités interactif et ludique permet à chacun (petits et grands) de passer un moment convivial en famille et de tester ses connaissances, avant de découvrir son profil (curieux, expert, occitan qui s’ignore…).
Envie de prolonger l’expérience ou de se ménager un temps de pause ? Avec leurs désormais incontournables transats, les espaces détente et jeux du Centre accueillent toute la famille au gré des envies : « musicothérapie » avec les siestes sonores, bibliothèque éphémère pour tous les âges, initiation aux jeux traditionnels, etc...

INFORMATIONS PRATIQUES 


Les Amis de la Baragogne
Adresse : 104 Avenue Boutonnet, 34400 ST CHRISTOL
Site internet : https://www.facebook.com/labaragogne
Téléphone : 06 08 41 41 29
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De la Ligue pour la langue d’oc à l’école à la FELCO : groupes et collectifs pour l’enseignement de l’occitan
Escarpit, David (1980-....)

1875-1923 : les prémisses de la revendication d’Oc pour l’école : la revendication félibréenne

1875
Mistral publie dans l’Armana Prouvençau un article dans lequel il demande que les enfants provençaux - occitans - puissent bénéficier d’un enseignement dans leur langue, et même bénéficier d’un cursus scolaire complet en occitan. C’est la première prise de position publique du Félibrige sur la question.

1876
Joseph Lhermite (en religion frère Savinien), professeur et frère des Écoles chrétiennes, se fait un des tenants de l’usage de l’occitan comme méthode pour aider les enfants des pays du Midi à acquérir le français. Dès lors apparaissent deux lignes idéologiques antagonistes de défense de l’occitan à l’école : enseigner l’occitan pour enseigner le français ou l’enseigner pour lui-même. Il publie cette année-là son Recueil de versions pour l’enseignement du français en Provence par un professeur. Troisième partie qui passera à la postérité sous le nom de Méthode Savinienne.

1876-1883
Sous l’influence du Félibrige et de la récente Société pour l’étude des langues romanes, plusieurs chaires de langue et culture occitanes (sous des intitulés divers) sont ouvertes dans les universités des villes du Midi. C’est ainsi que Léon Clédat est nommé à Lyon en 1876, Camille Chabaneau à Montpellier en 1878, Achille Luchaire à Bordeaux en 1879 et Antoine Thomas à Toulouse en 1883 à des chaires d’études romanes. Tous sont plus ou moins spécialisés dans les études occitanes.

1878
Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Michel Bréal, futur inspecteur général de l’Instruction Publique pour l’enseignement supérieur, harangue 1.500 instituteurs venus de toute la France, se positionnant en faveur d’une présence des langues minoritaires à l’école, jugeant que d'un point de vue pédagogique, c’est toujours une chose dangereuse d’apprendre à l’enfant à mépriser ce qu’il doit à la maison paternelle. Ses propos sont applaudis.

1886
Antonin Perbosc lance et entretient un long débat sur l’usage des « patois » à l’école dans les colonnes du journal La Tribune des instituteurs.

1889-1893
En 1889, Alfred Jeanroy succède à Antoine Thomas à Toulouse, ancrant fermement et développant grandement les études occitanes dans l’établissement toulousain. En 1893 une chaire de « langue et littérature du Sud-Ouest » est ouverte par la ville de Bordeaux à la faculté de Lettres. Elle est confiée au romaniste Édouard Bourciez.

1894
L’instituteur agenais P.-Émile Boudon publie son Manuel élémentaire de linguistique pour l’enseignement du français par les idiomes locaux. Dans le débat qui agite  les tenants de l’occitan à l’école, l'application au sous-dialecte agenais positionne l'auteur dans le camp de ceux qui plaident l’usage de l’occitan comme outil pour faciliter l’apprentissage du français (en opposition à ceux qui pensent que les langues minoritaires doivent être enseignées pour elles-mêmes).

1898
Henri Oddo fait paraître De l'Utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française, dans la ligne de Frère Savinien. Frédéric Mistral lui répond de façon cinglante dans l’Aiòli, argumentant sur l’apprentissage de la langue d’Oc pour elle-même et fustigeant les « cireurs de bottes » de l’apprentissage du français.

1900
Sylvain Lacoste, félibre membre de l’Escolo Gastou Fébus et instituteur en Béarn, fait paraître l’ouvrage Du patois à l’école primaire (Pau, Vignancourt). Il y milite pour que l’occitan soit enseigné à l’école de la République aux côtés du français et pour lui-même. Les deux premières parties sont publiées dans la revue Reclams de Biarn e Gascougne.

1901
Le Consistoire du Félibrige adresse au ministre de l’Instruction publique, le Lot-et-garonnais Georges Leygues, une lettre demandant expressément la fin de la politique hostile à l’occitan dans l’école française. Elle restera sans réponse.

1902
Une modification du règlement scolaire dans le département des Basses-Pyrénées (Pyrénées Atlantiques) autorise des exercices de traduction du béarnais et du basque en français, dans la limite du nécessaire et uniquement en vue de faciliter aux enfants l’étude de la langue nationale.

1905-1908
Série d’articles de Bernard Sarrieu, professeur de philosophie, dans Era bouts dera mountagno sur “l’utilité pédagogique du gascon”, adressés aux enseignants de la région.

1909-1911
Jean Jaurès publie dans la Dépêche de Toulouse une série d’articles dans lesquels il se déclare favorable au savinianisme, c’est à dire à l’utilisation de l’occitan pour aider les écoliers méridionaux à apprendre le français.

1910
Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique, dépose à la Chambre un projet de loi interdisant absolument l’usage d’une autre langue que le français dans l’enseignement. Tollé chez les félibres. Valère Bernard, capoulié, adresse au ministre une lettre de protestation au nom du félibrige, qui reprend les termes de celle de 1901.

1911
Le majoral du félibrige Maurice Faure est nommé ministre de l’Instruction publique à la place de Gaston Doumergue. Sa nomination entraîne une vague d’espoir et même d’enthousiasme dans les milieux félibréens. Son ministère se soldera néanmoins par une déception : la position du gouvernement et du parlement ne permettent pas au majoral de faire passer de vraies mesures, malgré une position clairement affichée en faveur de la langue d’Oc à l’école.

1919
Lors de la Conférence de la Paix, la question bretonne est posée à l’appel du député Régis de l’Estourbeillon. Un million de citoyens français, de Bretagne et d’ailleurs, signent une pétition en faveur de la reconnaissance et de l’enseignement du breton. L’ampleur du mouvement atteint, par ricochet, les consciences des défenseurs de l’occitan. La question des minorités linguistiques devient centrale. Ainsi, des enseignements d’occitan sont ouverts dans quelques lycées de Provence et de Gascogne. Ils sont prodigués par des félibres, comme le majoral Pierre Fontan au lycée de Toulon et Frédéric Mistral neveu à l’École primaire supérieure et au lycée d’Avignon ou encore Jean-Victor Lalanne à l’École normale de Pau.

1923-1928 : la Ligue pour la langue d’oc à l’école : un projet prometteur tué dans l’œuf

1923
La Ligue pour la langue d’oc à l’école est créée par les félibres Jean Bonnafous, Jean Charles-Brun et l’universitaire toulousain Joseph Anglade. La revue Oc d’Ismaël Girard relaie ses revendications. Sous l’égide de Bonnafous, la Ligue lance un appel national aux membres de l’Enseignement, avec le soutien du ministre de l’Instruction publique, le félibre gascon Léon Bérard. Dans cet appel, il est exigé que les enseignants n’inculquent plus le mépris de la langue d’Oc aux enfants et ne punissent plus ceux qui la parlent, qu’ils l’utilisent comme appui pour l’enseignement du français, du latin, etc., qu’ils l’enseignent aussi pour elle-même comme “langue de civilisation”, qu’ils intègrent la littérature d’Oc à leur enseignement et fassent travailler les élèves sur des textes occitans, si possible du même “terroir” qu’eux. Dans Oc, Bonnafous développe ses visions pédagogiques pour l’occitan.

1924
Au printemps, l’appel de la Ligue est un succès : on recense près de deux cents adhérents. On trouve parmi eux des académiciens, des doyens de facultés, des inspecteurs de l’Instruction publique, des professeurs d’École Normale. Novembre : le ministre François Albert autorise la tenue de conférences sur la langue d’Oc dans les établissements secondaires et les Écoles Normales du Midi. Lors de la présentation du budget de l’Instruction publique pour l’année 1925, le rapporteur Ducos précise qu’il est important de laisser une place à la langue d’Oc.

1925
Coup d’arrêt à la progression de l’enseignement de la langue d’Oc à l’école : voulant aller trop loin, Bonnafous cosigne avec d’autres acteurs et enseignants de langue d’Oc (dont Alfred Jeanroy et Édouard Bourciez) une lettre au nouveau ministre Anatole de Monzie - originaire de Cahors - afin qu’il fasse une circulaire autorisant formellement l’enseignement de la langue occitane dans les écoles. Monzie réagit négativement, non seulement en refusant de faire la circulaire, mais en plus en en rédigeant une autre le 14 août qui remet en cause fondamentalement la présence de l’occitan à l’école, revenant presque à l’interdire. En novembre, le Béarnais Jean Bouzet dresse un bilan de l’échec de la Ligue qui est en train de se dessiner. Membre actif de la Ligue pour la langue d’Oc à l’école, Bouzet tire pourtant à boulet rouge sur les méthodes employées, sur "l’enthousiasme félibréen” mais aussi sur “l’incompétence” et “l’amateurisme” et conclut à un constat d’échec. Le nouveau ministre, Édouard Daladier, ancien maire de Carpentras et ami de la langue d’Oc, interpellé par les députés bretons et alsaciens, rejette tout droit aux langues minoritaires à être enseignées à l’école, même pour enseigner le français.

1928
Le premier août, la Ligue tente un nouvel appel aux enseignants dans les colonnes de la revue Oc. Ce sera un échec.

1943-1951 : le Groupe Antonin-Perbosc : vers des pédagogies nouvelles pour l’occitan

1943
Hélène Gracia-Cabanes, jeune institutrice héraultaise, se met en relation avec Charles Camproux pour réfléchir à la construction d’une pédagogie nouvelle pour l’enseignement de l’occitan : la méthode Freinet.

1945
Création de l’Institut d’Études Occitanes. Autour d’Hélène Gracia-Cabanes se crée une section enseignement et pédagogie. Autour de l’IEO gravite un groupe d’enseignants versés dans les nouvelles pédagogies, qui prend le nom de Groupe Antonin-Perbosc. Ce n’est toutefois pas un groupe occitaniste, et la sauvegarde de l’occitan est moins son projet que le travail sur les pédagogies nouvelles de l’École moderne, même s’il intègre l’occitan de plein droit dans son projet. Il publie à partir de 1947 un bulletin, Escòla e Vida. De son côté l’IEO possède un Centre de l’Enseignement, peu actif.

1951 à nos jours  : le temps des lois : la prise en charge par les pouvoirs publics de l’enseignement de l’occitan

1951
11 janvier : loi Deixonne, qui autorise l’enseignement facultatif du basque, du breton, du catalan et de l’occitan. Des enseignements sont organisés à Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Paris et Aix (ainsi que Rennes pour le breton). L’action de Pierre-Louis Berthaud, élu et journaliste parlementaire, a joué un rôle important dans l'adoption de la loi. Félix Castan présente au conseil d’administration de l’IEO un rapport intitulé Le sens d'une pédagogie occitaniste dans lequel il insiste, au terme d’une longue correspondance avec Robert Lafont, sur la nécessité d’intégrer une section pédagogie à part entière au sein de l’IEO, projet repris par Lafont lors de l’AG de l’IEO la même année. Première parution du Bulletin pédagogique de l'Institut d'études occitanes qui sera un échec, du fait de son trop faible nombre de lecteurs. Premiers stages pédagogiques de l’IEO. Parution de Per jòia recomençar, premier manuel scolaire occitan, sous l’égide des rectorats de Toulouse et Montpellier.

1952
Création officielle de la Section Pédagogiques de l’IEO autour d’Hélène Gracia-Cabanes, Robert Lafont, Félix Castan entre autres. Elle existait toutefois déjà de façon informelle. Elle édite le Bulletin pédagogique de l’IEO. Parution de la version gasconne de Per jòia recomençar.

1956
Les Cahiers pédagogiques, plus tournés vers le grand public, succèdent au Bulletin pédagogique.

1958
Création du Mouvement Laïque des Cultures Régionales (MLCR) à Uzès lors d’un stage pédagogique de l’IEO. Il se donne pour but de promouvoir et développer les langues et cultures régionales dans l'enseignement public. Sa laïcité affichée lui attire la bienveillance des syndicats enseignants, dont la Fédération de l'Éducation nationale (FEN) qui fédère plusieurs syndicats.

1969
Création des CREO, Centre Régionaux des Enseignants de l’Occitan qui réunissent les enseignants du premier degré, du second degré et de l’université de l’enseignement public des académies concernées par la langue d’Oc. D’abord rattachées à l’IEO, ils s’en détachent peu à peu.

1975-1976
La loi Haby (loi 75-620 du 11 juillet 1975 relative à l’éducation) précise dans son article 12 qu’« un enseignement des langues et cultures régionales peut-être dispensé tout au long de la scolarité ». Les 21 novembre 1975 et 29 mars 1976, des circulaires viennent appuyer le texte en organisant des stages de langues et de cultures « régionales » dans les académies concernées.

1979
La première école Calandreta voit le jour à Pau. Premières écoles bilingues français-occitan, les Calandretas proposent un enseignement en immersion linguistique précoce et suivent les programmes de l'Éducation nationale. La pédagogie y est inspirée des techniques pédagogiques de Célestin Freinet.

1981
Dans la 56e de ses 110 propositions pour la France, lors de sa campagne présidentielle, François Mitterrand indique que : « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ».

1983
Circulaires n°82-261 (Circulaire Savary) et 83-547 du 30 décembre 1983 (Texte d’orientation sur l’enseignement des cultures et langues régionales), établies sur la base d’un rapport de Pierre Lagarde, enseignant d’occitan et d’espagnol, de l’IEO Foix. Ces textes instaurent trois axes : un engagement officiel de l’Etat en faveur de cet enseignement, la création d’un véritable statut de cet enseignement dans l’Education Nationale, le volontariat des élèves et des enseignants. Elle assure notamment une continuité entre le primaire et la 4ème en créant une option facultative d’une heure hebdomadaire en 6ème et 5ème, crée des groupes d’inspecteurs chargés de mettre en œuvre sur le terrain les mesures prévues, et surtout lance l’idée de créer des classes expérimentales bilingues.

1987
Création de la Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc (FELCO) qui regroupe les associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale. Création de la FLAREP (Fédération pour les Langues Régionales dans l'enseignement public).

1991
Création du CAPES d’occitan.

1994
Ouverture d’Aprene, centre de formation des enseignants des écoles Calandreta. Convention de partenariat entre le Rectorat et la région Midi-Pyrénées pour le développement de l’édition pédagogique par l’attribution de fonds nécessaires.

1995
Aprene est conventionné par l’Éducation nationale. Publication de la Circulaire Bayrou, qui reprend l’essentiel de la circulaire Savary dont l’application a été plus compliquée que prévu. En effet, dans le courant des années 1980, des baisses de moyens dans les budgets alloués à l’enseignement des langues régionales et minoritaires sont enregistrées de façon très nette.

1997
Le premier collège Calandreta ouvre en septembre 1997 à Lattes (Hérault).

2001
Circulaire Jack Lang qui réaffirme l’intérêt du bilinguisme à parité horaire, et aussi celui de l’immersion.

2002
Mise en place d’un concours spécial d’occitan pour le primaire.

2018
Création de l’agrégation d’occitan.

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Lagarda, Andrieu
Adaptés en occitan, voici un bel éventail de contes choisis parmi les plus grands créateurs de contes d’Europe : Charles Perrault, les frères Grimm, Hans Andersen ou Robert Browning.
C’est André Lagarde, le maître des contes d’Oc, qui les a traduits pour le plus grand plaisir du lecteur. À savourer par les enfants comme par les adultes.

Livre + CD mp3
Enregistrement intégral par Camille Bilhac.
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Robert Lafont : La Révolution régionaliste (1967)
Mediatèca occitana (CIRDOC-Béziers)

Dès 1954, Robert Lafont amorce une réflexion sur les « aspirations profondes, encore qu'inconscientes, d'une très vaste collectivité », qu’il observe en particulier dans la révolte des vignerons languedociens de 1907. En 1961-1962, le mouvement des mineurs de Decazeville fait émerger une prise de conscience autour du concept de colonialisme intérieur. On le retrouve en filigrane du fameux rapport de Michel Rocard « Décoloniser la province » (1966). Avec La Révolution régionaliste, paru à grand tirage chez Gallimard en 1967, Robert Lafont parachève l’émergence d’une conception, largement diffusée, du fait régional français ; il y trace une feuille de route qui sera un des socles de la pensée et de l’action régionaliste pour toute une génération.

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Robert Lafont candidat des minorités nationales à l’élection présidentielle de 1974
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Quelques jours après la mort du président Georges Pompidou, le 2 avril 1974, Robert Lafont doute dans une lettre datée du 8 avril de son projet de candidature à la présidence comme l'atteste le manuscrit ci-dessous retrouvé dans ses archives.  
Pourtant il se présenta mais sa candidature fut invalidée par le Conseil constitutionnel. Le motif officiellement allégué a été que sur 114 signatures présentées, 18 émanaient d'élus qui avaient déjà signé pour d'autres candidats. 
Sont ici rassemblées en pièce annexe les attestations sur l'honneur de différents maires qui déclarent n'avoir donné aucune autre signature. Nous avons sélectionné  quelques exemples de lettres où les maires soulignent leurs convictions vis-à-vis du projet politique de Lafont.
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Historique des mobilisations et revendications pour l'enseignement de l'occitan
Escarpit, David
Bertrand, Aurélien

1875-1923 : les prémices de la revendication d’Oc pour l’école : la revendication félibréenne.


1875. Frédéric Mistral publie dans l’Armana Prouvençau un article dans lequel il demande que les enfants provençaux - occitans - puissent bénéficier d’un enseignement dans leur langue, et même bénéficier d’un cursus scolaire complet en occitan. C’est la première prise de position publique du Félibrige sur la question.

1876. Joseph Lhermite (en religion frère Savinien), professeur et frère des Écoles chrétiennes, se fait un des tenants de l’usage de l’occitan comme méthode pour aider les enfants des pays du Midi à acquérir le français. Dès lors apparaissent deux lignes idéologiques antagonistes de défense de l’occitan à l’école : enseigner l’occitan pour enseigner le français ou l’enseigner pour lui-même. Il publie cette année son Recueil de versions pour l’enseignement du français en Provence par un professeur : troisième partie qui passera à la postérité sous le nom de Méthode Savinienne.

1876-83. Sous l’influence du Félibrige et de la récente Société pour l’étude des langues romanes, plusieurs chaires de langue et culture occitanes (sous des intitulés divers) sont ouvertes dans des universités de villes du Midi. C’est ainsi que Léon Clédat est nommé à Lyon en 1876, Camille Chabaneau à Montpellier en 1878, Achille Luchaire à Bordeaux en 1879 et Antoine Thomas à Toulouse en 1883 à des chaires d’études romanes. Tous sont plus ou moins spécialisés dans les études occitanes.

1878. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Michel Bréal, futur inspecteur général de l’Instruction Publique pour l’enseignement supérieur, harangue 1500 instituteurs venus de toute la France, se positionnant en faveur d’une présence des langues minoritaires à l’école, jugeant que au point de vue pédagogique, [...] c’est toujours une chose dangereuse d’apprendre à l’enfant à mépriser ce qu’il doit à la maison paternelle. Ses propos sont applaudis.

1886. Antonin Perbosc lance et entretient un long débat sur l’usage des « patois » à l’école dans les colonnes du journal La Tribune des instituteurs.

1889-93. En 1889, Alfred Jeanroy succède à Antoine Thomas à Toulouse, ancrant fermement et développant grandement les études occitanes dans l’établissement toulousain. En 1893 une chaire de « langue et littérature du Sud-Ouest » est ouverte par la ville de Bordeaux à la faculté de Lettres. Elle est confiée au romaniste Édouard Bourciez.

1894. L’instituteur agenais P.-Émile Boudon publie son Manuel élémentaire de linguistique pour l’enseignement du français par les idiomes locaux. Application au sous-dialecte agenais, prenant place au sein du débat qui agite les tenants de l’occitan à l’école dans le camp de ceux qui plaident l’usage de l’occitan comme outil pour faciliter l’apprentissage du français (en opposition à ceux qui pensent que les langues minoritaires doivent être enseignées pour elles-mêmes).

1898. Henri Oddo fait paraître De l'Utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française, dans la ligne de Frère Savinien. Frédéric Mistral lui répond de façon cinglante dans l’Aiòli, argumentant sur l’apprentissage de la langue d’Oc pour elle-même et fustigeant les « cireurs de bottes » de l’apprentissage du français.

1900. Sylvain Lacoste, félibre membre de l’Escolo Gastou Fébus et instituteur en Béarn, fait paraître l’ouvrage Du patois à l’école primaire (Pau, Vignancourt). Il y milite pour que l’occitan soit enseigné à l’école de la République aux côtés du français et pour lui-même. Les deux premières parties sont publiées dans la revue Reclams de Biarn e Gascougne.

1901. Le Consistoire du Félibrige adresse au ministre de l’Instruction publique, le Lot-et-garonnais Georges Leygues, une lettre demandant expressément la fin de la politique hostile à l’occitan dans l’école française. Elle restera sans réponse.

1902. Une modification du règlement scolaire dans le département des Basses-Pyrénées (Pyrénées Atlantiques) autorise des exercices de traduction du béarnais et du basque en français, dans la limite du nécessaire et uniquement en vue de faciliter aux enfants l’étude de la langue nationale.

1905-1908. Série d’articles de Bernard Sarrieu, professeur de philosophie, dans Era bouts dera mountagno sur “l’utilité pédagogique du gascon”, adressés aux enseignants de la région.

1909-1911. Jean Jaurès publie dans la Dépêche de Toulouse une série d’articles dans lesquels il se déclare favorable au savinianisme, c’est à dire à l’utilisation de l’occitan pour aider les écoliers méridionaux à apprendre le français.

1910. Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique, dépose à la Chambre un projet de loi interdisant absolument l’usage d’une autre langue que le français dans l’enseignement. Tollé chez les félibres. Valère Bernard, capoulié, adresse au ministre une lettre de protestation au nom du félibrige, qui reprend les termes de celle de 1901.

1911. Le majoral du félibrige Maurice Faure est nommé ministre de l’Instruction publique à la place de Gaston Doumergue. Sa nomination entraîne une vague d’espoir et même d’enthousiasme dans les milieux félibréens. Son ministère se soldera néanmoins par une déception : la position du gouvernement et du parlement ne permettent pas au majoral de faire passer de vraies mesures, malgré une position clairement affichée en faveur de la langue d’Oc à l’école.

1919. Lors de la Conférence de la Paix, la question bretonne est posée à l’appel du député Régis de l’Estourbeillon. Un million de citoyens français, de Bretagne et d’ailleurs, signent une pétition en faveur de la reconnaissance et de l’enseignement du breton. L’ampleur du mouvement atteint, par ricochet, les consciences des défenseurs de l’occitan. La question des minorités linguistiques devient centrale. Ainsi, des enseignements d’occitan sont ouverts dans quelques lycées de Provence et de Gascogne. Ils sont prodigués par des félibres, comme le majoral Pierre Fontan au lycée de Toulon et Frédéric Mistral neveu à l’École primaire supérieure et au lycée d’Avignon ou encore Jean-Victor Lalanne à l’École normale de Pau.

1923-1928 : la Ligue pour la langue d’oc à l’école : un projet prometteur tué dans l’œuf

1923. La Ligue pour la langue d’oc à l’école est créée par les félibres Jean Bonnafous, Jean Charles-Brun et l’universitaire toulousain Joseph Anglade. La revue Oc d’Ismaël Girard relaie ses revendications.
Sous l’égide de Bonnafous, la Ligue lance un appel national aux membres de l’Enseignement, avec le soutien du ministre de l’Instruction publique, le félibre gascon Léon Bérard. Dans cet appel, il est exigé que les enseignants n’inculquent plus le mépris de la langue d’Oc aux enfants et ne punissent plus ceux qui la parlent, qu’ils l’utilisent comme appui pour l’enseignement du français, du latin, etc., qu’ils l’enseignent aussi pour elle-même comme “langue de civilisation”, qu’ils intègrent la littérature d’Oc à leur enseignement et fassent travailler les élèves sur des textes occitans, si possible du même “terroir” qu’eux. Dans Oc Bonnafous développe ses visions pédagogiques pour l’occitan.

1924. Au printemps, l’appel de la Ligue est un succès : on recense près de deux-cents adhérents. On trouve parmi eux des académiciens, des doyens de facultés, des inspecteurs de l’Instruction publique, des professeurs d’École Normale.
Novembre : le ministre François Albert autorise la tenue de conférences sur la langue d’Oc dans les établissements secondaires et les Écoles Normales du Midi.
Lors de la présentation du budget de l’Instruction publique pour l’année

1925, le rapporteur Ducos précise qu’il est important de laisser une place à la langue d’Oc. 1925. Coup d’arrêt à la progression de l’enseignement de la langue d’Oc à l’école : voulant aller trop loin, Bonnafous cosigne avec d’autres acteurs et enseignants de langue d’Oc (dont Alfred Jeanroy et Édouard Bourciez) une lettre au nouveau ministre Anatole de Monzie - originaire de Cahors - afin qu’il fasse une circulaire autorisant formellement l’enseignement de la langue occitane dans les écoles. Monzie réagit négativement, non seulement en refusant de faire la circulaire, mais en plus en en rédigeant une autre le 14 août qui remet en cause fondamentalement la présence de l’occitan à l’école, revenant presque à l’interdire.
En novembre, le Béarnais Jean Bouzet dresse un bilan de l’échec de la Ligue qui est en train de se dessiner. Membre actif de la Ligue pour la langue d’Oc à l’école, Bouzet tire pourtant à boulet rouge sur les méthodes employées, sur l’”enthousiasme félibréen” mais aussi sur “l’incompétence” et “l’amateurisme” et conclut à un constat d’échec.
Le nouveau ministre, Édouard Daladier, ancien maire de Carpentras et ami de la langue d’Oc, interpellé par les députés bretons et alsacien, rejette tout droit aux langues minoritaires à être enseignées à l’école, même pour enseigner le français.

1928. Le premier août, la Ligue tente un nouvel appel aux enseignants dans les colonnes de la revue Oc. Ce sera un échec.

1943-1951 : le Groupe Antonin-Perbosc : vers des pédagogies nouvelles pour l’occitan

1943. Hélène Gracia-Cabanes, jeune institutrice héraultaise, se met en relation avec Charles Camproux pour réfléchir à la construction d’une pédagogie nouvelle pour l’enseignement de l’occitan : la méthode Freinet.

1945. Création de l’Institut d’Études Occitanes. Autour d’Hélène Gracia-Cabanes se crée une section enseignement et pédagogie. Autour de l’IEO gravite un groupe d’enseignants versés dans les nouvelles pédagogies, qui prend le nom de Groupe Antonin-Perbosc. Il publie Ce n’est toutefois pas un groupe occitaniste, et la sauvegarde de l’occitan est moins son projet que le travail sur les pédagogies nouvelles de l’École moderne, même s’il intègre l’occitan de plein droit dans son projet. Il publie à partir de 1947 un bulletin, Escòla e Vida. De son côté l’IEO possède un Centre de l’Enseignement, peu actif.

1951-aujourd'hui : le temps des lois : la prise en charge par les pouvoirs publics de l’enseignement de l’occitan

1951. 11 janvier : loi Deixonne, qui autorise l’enseignement facultatif du basque, du breton, du catalan et de l’occitan. Des enseignements sont organisés à Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Paris et Aix (plus Rennes pour le breton). L’action de Pierre-Louis Berthaud, élu et journaliste parlementaire, a joué un rôle important dans l'adoption de la loi.
Félix Castan présente au conseil d’administration de l’IEO un rapport intitulé Le sens d'une pédagogie occitaniste dans lequel il insiste, au terme d’une longue correspondance avec Robert Lafont, sur la nécessité d’intégrer une section pédagogie à part entière au sein de l’IEO, projet repris par Lafont lors de l’AG de l’IEO la même année.
Première parution du Bulletin pédagogique de l'Institut d'études occitanes qui sera un échec, du fait de son trop faible nombre de lecteur.
Premiers stages pédagogiques de l’IEO. Parution de Per jòia recomençar, premier manuel scolaire occitan, sous l’égide des rectorats de Toulouse et Montpellier.

1952. Création officielle de la Section Pédagogiques de l’IEO autour d’Hélène Gracia-Cabanes, Robert Lafont, Félix Castan entre autres. Elle existait toutefois déjà de façon informelle. Elle édite le Bulletin pédagogique de l’IEO. Parution de la version gasconne de Per jòia recomençar.

1956. Les Cahiers pédagogiques, plus tournés vers le grand public, succèdent au Bulletin pédagogique.

1958. Création du Mouvement Laïque des Cultures Régionales (MLCR) à Uzès lors d’un stage pédagogique de l’IEO. Il se donne pour but de promouvoir et développer les langues et cultures régionales dans l'enseignement public. Sa laïcité affichée lui attire la bienveillance des syndicats enseignants, dont la Fédération de l'Éducation nationale (FEN) qui fédère plusieurs syndicats.

1969. Création des CREO, Centre Régionaux des Enseignants de l’Occitan qui réunissent les enseignants du premier degré, du second degré et de l’université de l’enseignement public des académies concernées par la langue d’Oc. D’abord rattachées à l’IEO, ils s’en détachent peu à peu.

1975-76. La loi Haby (loi 75-620 du 11 juillet 1975 relative à l’éducation) précise dans son article 12 qu’« un enseignement des langues et cultures régionales peut-être dispensé tout au long de la scolarité ». Les 21 novembre 1975 et 29 mars 1976, des circulaires viennent appuyer le texte en organisant des stages de langues et de cultures « régionales » dans les académies concernées.

1979. La première école Calandreta voit le jour à Pau. Premières écoles bilingues français-occitan, les Calandretas proposent un enseignement en immersion linguistique précoce et suivent les programmes de l'Éducation nationale. La pédagogie y est inspirée des techniques pédagogiques de Célestin Freinet.

1981. Dans la 56e de ses 110 propositions pour la France de sa campagne présidentielle, François Mitterrand indique que : « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ».

1983. Circulaires n°82-261 (Circulaire Savary) et 83-547 du 30 décembre 1983 (Texte d’orientation sur l’enseignement des cultures et langues régionales), établies sur la base d’un rapport de Pierre Lagarde, enseignant d’occitan et d’espagnol, de l’IEO Foix. Ces textes instaurent trois axes : un engagement officiel de l’Etat en faveur de cet enseignement, la création d’un véritable statut de cet enseignement dans l’Education Nationale, le volontariat des élèves et des enseignants. Elle assure notamment une continuité entre le primaire et la 4ème en créant une option facultative d’une heure hebdomadaire en 6ème et 5ème, crée des groupes d’inspecteurs chargés de mettre en œuvre sur le terrain les mesures prévues, et surtout lance l’idée de créer des classes expérimentales bilingues.

1987. Création de la Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc (FELCO) qui regroupe les associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale.
Création de la FLAREP - Fédération pour les Langues Régionales dans l'enseignement public.

1991. Création du CAPES d’occitan.

1994. Ouverture d’Aprene, centre de formation des enseignants des écoles Calandreta.
Convention de partenariat entre le Rectorat et la région Midi-Pyrénées pour le développement de l’édition pédagogique par l’attribution de fonds nécessaires.

1995. Aprene est conventionné par l’Éducation nationale.
Publication de la Circulaire Bayrou, qui reprend l’essentiel de la circulaire Savary dont l’application a été plus compliquée que prévu. En effet, dans le courant des années 1980, des baisses de moyens dans les budgets alloués à l’enseignement des langues régionales et minoritaires sont enregistrées de façon très nette.

1997. Le premier collège Calandreta ouvre en septembre 1997 à Lattes (Hérault).

2001. Circulaire Jack Lang qui réaffirme l’intérêt du bilinguisme à parité horaire, et aussi celui de l’immersion.

2002. Mise en place d’un concours spécial d’occitan pour le primaire.

2018. Création de l’agrégation d’occitan.

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Convencion-quadre pel desvolopament de l'ensenhament de l'occitan dins 5 acadèmias (Bordèu, Lemòtges, Montpelhièr, Peitieus, Tolosa)
Cette convention s’inscrit dans la lignée des efforts du PS envers les langues et cultures régionales, ainsi que dans la refondation de l'École, l’un des axes de la volonté de réforme des gouvernements durant le quinquennats Hollande, par le biais de la Ministre Najat Vallaud-Belkacem et de sa réforme de l'enseignement au collège de 2015, qui suivait déjà la loi sur l’école primaire de 2013. Cette réforme avait provoqué des contestations, notamment pour l’enseignement de l’allemand, du latin et du grec, ainsi que des thèmes d’histoire.
Cette convention pour le développement et la structuration de l'enseignement contribue à la transmission de l’occitan dans les académies de Bordeaux, Limoges, Montpellier, Poitiers et Toulouse pour les années 2017/2022. Elle est signée par l’État, via le ministère de l'Éducation, les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ainsi que l’Office Public de la Langue Occitane. La convention a pour but de valoriser la langue et la culture occitanes dans l’enseignement des différentes académies concernées, et se fixe notamment comme objectif d’augmenter le nombre d’élèves possédant à l’issue de leur scolarité des compétences culturelles et de communication en occitan (niveau de langue dit B1). L'objectif est aussi d’augmenter le nombre d’élèves bénéficiant d’un enseignement bilingue français-occitan qui permet d’atteindre au lycée le niveau dit B2. La convention décrit ensuite comment devront se dérouler les cours, quels seront les modalités du parcours d'enseignement, comment seront évalués les élèves et comment ils seront encadrés. Elle s’attache également à définir quelles sont les compétences et contributions de chaque partie prenante, et à rappeler le cadre de référence législatif et réglementaire qui entoure cette convention. On y trouve également, à la fin, la transcription d’un discours de Madame Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
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Commune de Garrigues-Sainte-Eulalie
Kollectif du Pois Chiche Masqué
Lancement de Total Festum en Pays d'Uzès !
Du 15 mai au 23 juin 2019, les cultures régionales font vibrer la ville de Garrigues-Sainte-Eulalie. 
Au programme, plusieurs dates et événements, pour tous et pour les scolaires. 
- Du 15/05 au 23/06 : Exposition:Tradition culturelle en Occitanie. 

- 16/05 : Journée des scolaires. 
Centre de Primièrs secorses occitans, par le CIRDOC-Institut occitan de cultura et l’union régionale des foyers ruraux Occitanie Pyrénées Méditerranée.
En 30 minutes chrono, ce parcours d’activités interactif et ludique permet à chacune et chacun, petits et grands, de passer un moment convivial en famille et de tester ses connaissances, avant de découvrir son profil (l’occitan curieux, l’occitan qui l’a dans l’oreille, l’occitan qui se connaît…).
Envie de prolonger l’expérience ou de se ménager un temps de pause ? Avec leurs désormais incontournables transats, les espaces jeux et détente du Centre accueillent toute la famille au gré des envies : « musicothérapie » avec les siestes sonores, bibliothèque éphémère, initiation aux jeux traditionnels, etc. 
- Le 18/05 : Soirée contes 
- Le 21/06 : Fête de la Saint-Jean. 

INFORMATIONS PRATIQUES
Site de la Commune de Garrigues-Sainte-Eulalie : ICI
Place de la mairie. 
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Dufis, Isidore
Rivière, Vincent
L’Isle-Jourdain, une petite ville gasconne à la campagne, l’archétype de tant d’autres petites villes gasconnes qui s’y reconnaîtront sûrement. Dans le bourg, la ville comme on dit, et dans la campagne environnante, on y naît, on y grandit, on y travaille, on s’amuse aussi. La vie se déroule avec ses joies, ses peines, l’entraide fraternelle entre voisins, les farces et bizutages, les bêtises des enfants, quelques règlements de comptes aussi. Tout un microcosme laborieux et solidaire où chacun occupe sa place, est utile aux autres et à soi-même. Avec des personnages ordinaires certes mais aussi hauts en couleur, les animaux que l’on élève et la sauvagine que l’on côtoie. Et puis ce qui apporte des techniques nouvelles, plus ou moins bien acceptées, ces petits métiers qui disparaissent, ces outils, devenus obsolètes, qui finissent dans les vitrines des musées paysans ; un monde presque disparu.
Dans une prose pleine d’un humour décapant, parfois de gravité mais aussi de beaucoup de bienveillance, Georges Laborie nous livre ses souvenirs, faisant ainsi, du même coup, oeuvre d’historien et de passeur de mémoire.

édition bilingue français/occitan
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Lo Rapòrt Giordan : primièr rapòrt oficial en França sus la ciutadanetat culturala
Giordan, Henri (1937-....)

Le rapport  Démocratie culturelle et droit à la différence  remis en 1982 à Jack Lang, nouveau ministre de la Culture au pouvoir depuis moins d’un an, représente un événement quasi-historique, en tout cas porteur d’espoirs pour les acteurs engagés pour la fin de la politique unilingue pluriséculaire de l’État. Son auteur, Henri Giordan, est directeur de recherche en littérature occitane contemporaine au CNRS, militant occitaniste depuis les années 1960, et travaille depuis 1976 aux commissions du Parti Socialiste sur les problèmes régionaux. Le texte qu’il présente au ministre est notamment le fruit de 400 auditions et 15 missions de consultation en régions.

Contenu du Rapport

Il devait s’articuler autour de trois thèmes :
 - déterminer la place des cultures régionales dans l’action culturelle et la création contemporaine
 - favoriser les échanges entre les cultures régionales
 - soutenir la création artistique régionale

Introduit notamment par un rappel de la définition de la culture exposée par l’UNESCO à Helsinki en 1972, il débute par un constat : nonobstant les traités internationaux, la France évite de s’engager en faveur des langues et cultures minoritaires et se replie sur une logique uniformisatrice.

Le rapport se décompose en deux parties. Dans la première, Henri Giordan rappelle que la « concentration des forces créatrices à Paris » a caché le « sous-développement global de la vie culturelle française », et propose en conséquence des mesures pour pallier le manque de politique à l’égard des langues minoritaires, d’abord par l’établissement d’une véritable concertation et d’un débat. Il conseille même la création d’états généraux de la langue, voire de conseils régionaux de la culture et de l’audiovisuel, puis poursuit avec la nécessité de donner de nouvelles priorités aux régions, dotées d’une politique régionale spécifique et d’agences techniques régionales ayant pour but d’accompagner les moyens techniques de production et de diffusion.
Pour l’auteur, de nouveaux espaces culturels régionaux devraient être envisagés à toutes les échelles : à l’intérieur même des régions, entre elles, et enfin à l’international. Cela afin de correspondre au mieux à la réalité culturelle locale, et de consolider la lutte contre « l'emprise du marché international des biens culturels » pour atteindre « un développement équilibré des échanges culturels en Europe ».

Dans sa deuxième partie, il décrit « une politique de réparation historique pour les langues et cultures minoritaires », par une politique volontariste de reconnaissance des cultures minoritaires. La promotion des langues via une nouvelle politique linguistique éducative et culturelle enrichira selon lui la langue française et l’armera au mieux face à l’anglais. Afin de soutenir ces langues, leur représentation à l’école, dans l’audiovisuel et dans la création artistique doit être encouragée, mais doit l’être également la recherche fondamentale, par la création d’une commission de la recherche sur les langues et cultures minoritaires, ou encore d’un centre national de documentation, de recherche et d’échange sur les langues et cultures minoritaires. Pour mettre ces politiques en place, Giordan insiste sur le fait que ce soutien ne « nécessite pas des moyens budgétaires très importants » car « l’essentiel [...] est de parvenir à insuffler un esprit nouveau et de définir les étapes d’une politique à moyen et long terme ».
Il conclut en appelant à la fin de l’oppression culturelle, et en plaidant pour une avancée décisive vers la citoyenneté culturelle.

Contexte et réceptions du rapport

L'aggiornamento culturel de 1981

L’élection de François Mitterrand, puis d’une majorité législative de gauche de coalition sur la base du Programme commun, est vécue par les acteurs et militants de la cause des langues de France comme une potentielle révolution dans le paradigme unilingue pluriséculaire de l’État central. Le Programme commun sera concrétisé dans les 110 propositions pour la France (programme de l’élection de 1981), dont la proposition 56 indique que « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ». Mais ce qui concentre avant tout l’intention des défenseurs des langues de France, c’est le discours à Lorient du candidat Mitterrand du 14 mars 1981, où il déclare que « c’est blesser un peuple au plus profond de lui-même dans sa culture ou dans sa langue, si l’on nie le droit à la différence ». Il proclame ce « droit à la différence » et assure que « le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle ».
La commande de Jack Lang d’un rapport sur « l’épanouissement des différences linguistiques et culturelles » se définit autour de deux axes de réflexion : imaginer les procédures adaptées pour déterminer la place des cultures et langues de France dans l’action culturelle, et concevoir de potentielles ouvertures culturelles vers l’étranger. Le ministre demande également à Henri Giordan de faire l’inventaire des réalisations et des projets afin d’en assurer le développement, et faire vivre ainsi les régions par leurs cultures endogènes ; puis il lui demande de proposer des mesures permettant de coordonner l’action culturelle en articulation avec différents domaines (enseignement, radiotélévision, environnement, recherche…)

La realpolitik d'une gauche divisée sur la question

Le ministère de la Culture, de 1981 à 1986, sera plus favorable aux propositions relevant des langues dites régionales que le ministère de l’Éducation nationale. En 1984 une proposition de loi sur les langues et cultures régionales est déposée par Jean-Pierre Destrade, en correspondance avec le groupe de travail de Giordan, mais le gouvernement ne l'inscrit pas à l’ordre du jour. Laurent Fabius lui-même ne tranchera pas entre les deux ministères et la défaite aux élections législatives de 1986 ramènera la droite au pouvoir, peu encline à poursuivre les travaux de la majorité précédente. Le 14 octobre 1988, une nouvelle proposition de loi sur les langues et cultures régionales est enregistrée, cette fois par les communistes qui sont toujours dans l’opposition.

Durant la séance du 21 avril 1982 à l’Assemblée nationale, Michel Debré (RPR, Gaulliste) député de la première circonscription de la Réunion, pose une question orale à Jack Lang, ministre de la Culture. Après avoir énuméré certaines des recommandations du rapport, le député dit ne pouvoir que « s’inquiéter de cette tendance », à « l’opposé de l’effort des générations qui par brassage ont fait la France, c’est-à-dire la Nation ». M. Debré insiste également sur le fait qu’une distinction entre citoyenneté politique et culturelle ne peut que vouloir dire qu’il y a une composante ethnique et donc raciale, sous les protestations des socialistes. Jack Lang se contentera en réponse de lui dire que le véritable enjeu est le droit à la différence. Il inscrit ce rapport dans la volonté du gouvernement d’amorcer la décentralisation, et rappelle que Jacques Chirac déclarait le 10 avril 1981 devant le cercle occitan de Narbonne qu’il était « tout à fait partisan du bilinguisme dans le cadre d’institutions régionales qui auraient toute autorité sur ce point pour prendre des mesures appropriées dans le domaine de l’enseignement, des médias, de la vie publique. »

Réception dans les médias

La presse régionale, d’abord, exprime la crainte de voir au sein d’une région s’imposer une langue régionale au détriment d’une autre - au niveau de la signalisation, par exemple - dans une sorte de répétition de la politique jacobine nationale à l’échelle locale (L’Indépendant du 27 mars1982). Elle pointe parfois la contradiction entre ce que dit et fait le ministre de la Culture quand, au même moment, il « parachute » en régions les projets de la capitale,  signe d’une « décentralisation culturelle ignorant les créateurs régionaux » (La Marseillaise, 13 mars 1982). Enfin, en avril 1982, le journal Rot un Wiss parle de « devoir de réparation historique. »


Dans la presse nationale, les réactions sont partagées entre la sympathie (Libération, l’Humanité...) et l’hostilité (Le quotidien de Paris, le Figaro...), quand le rapport et ce qui en découle ne laissent pas tout simplement indifférent.

Postérité du rapport Giordan

Malgré quelques annonces et quelques avancées, le journaliste Roger Cans constate dans un article du Monde du 7 novembre 1985 que les langues sont « marginalisées par l'État français », et il se demande si les langues régionales « seront sauvées par l'Europe ». Il déplore une « situation [qui] semble désespérée » et où « presque 100 % des enfants nés en Bretagne sont aujourd'hui exclusivement francophones ». Henri Giordan y est cité, dénonçant « la léthargie française [qui] nous fait glisser vers la soumission aux autres pays européens, plus éveillés », c'est-à-dire déjà plurilingues et donc mieux outillés pour vivre l'Europe communautaire.

Le Rapport Giordan reste le symbole de l'ouverture institutionnelle de l’État sur la question des langues régionales : le fait même que ce rapport, complet et audacieux, soit une commande du ministère de la Culture montre que le gouvernement — ou tout du moins une partie de celui-ci — peut être porteur de ces espoirs sur la « démocratie culturelle ». Cependant, le rapport restera au final une déclaration d’intention, qui ne donnera lieu qu’à des actions symboliques pour les langues dites régionales dans le corpus légal. Les avancées principales se feront par voie réglementaire, c’est-à-dire circulaires et décrets, moins difficiles à mettre en place mais plus fragiles et peu engageants. De la même manière, ces changements ne se répercutent pas au niveau international, la France continuant à éviter de s’engager sur les langues et cultures minoritaires.

Chronologie générale

1982-83 : les circulaires Savary autorisent l’expérimentation du bilinguisme à l’école avec une définition des horaires, du programme, du personnel formé (136 000 élèves concernés en 1984-1985)

1984 : le député Jean-Pierre Destrade (PS) dépose un texte pour « rendre possible en tout point du territoire national l’enseignement des langues et cultures de France » et même de « garantir l’usage des langues de France dans les domaines juridique, administratif et dans tous les actes de la vie publique ». La proposition de loi ne sera ni discutée ni votée.

1985 : le Conseil National des Langues et Cultures de France est créé ; le CAPES de breton est instauré par voie réglementaire.

1989 : la loi d’orientation de Lionel Jospin confirme la place des langues régionales à tous les niveaux de l’enseignement. Elle donne un véritable statut aux enseignants (plusieurs centaines de professeurs certifiés à ce jour) et à l’enseignement de ces langues (loi du 12 Juillet 1989, article 1 : « La formation donnée par l’Éducation Nationale peut comprendre un enseignement des langues et cultures régionales »).

1991  : le CAPES est créé pour l’occitan, le corse, le basque et le catalan

1992 :  les langues mélanésiennes sont prises en compte sur leur territoire

1995 : la circulaire Bayrou réaffirme l’engagement de l’État de veiller à un élément essentiel du patrimoine national. Elle déclare le recrutement d’un inspecteur général.

1996 : le catalan et l’occitan figurent comme options au CAPES de lettres modernes

2000 : le CAPES de créole est créé

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