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Les Cantiques spirituels en occitan : XVII-XIXe siècles
Escarpit, David (1980-....)
Les cantiques spirituels sont des textes religieux qui ne font pas partie du rituel catholique romain. Ils sont d'ailleurs généralement en langue vernaculaire, et non pas en latin, et sont pensés pour être chantés. Il s'agit de poèmes ayant pour sujet la doctrine catholique, l'histoire sainte et le comportement d'un parfait chrétien. Ils sont caractéristiques de l'époque de la Contre-Réforme ou Réforme catholique. La Contre-Réforme est un ensemble de mesures prises au sein de l'Église catholique suite aux conclusions du concile de Trente (1545-1563). Ces réformes visent à contrer le développement de la Réforme protestante, en modifiant le rituel catholique, en introduisant de façon importante la musique dans les célébrations religieuses, et développant les écrits en langue vernaculaire, préférablement au latin, afin de toucher plus efficacement les populations. Le diocèse de Toulouse en particulier se montre actif dans cette reconquête catholique vers le milieu du XVIIe siècle.

Une édition importante en pays d’Oc

Plusieurs recueils de cantiques spirituels en occitan ont été imprimés en pays d'Oc, principalement entre le XVIIe et le début du XIXe siècle, de Bordeaux à la Provence en passant par le Rouergue. La plupart sont entièrement ou partiellement rédigés en occitan. On peut constater vers la fin du règne de Louis XIII et au début de celui de Louis XIV un essor des recueils de cantiques spirituels en langue d'oc. Cet essor est à relier avec celui des noëls en langue vernaculaire, déjà ancien, à cela près que les cantiques spirituels n'ont pas forcément pour propos la Nativité (qui est toutefois présente, ne serait-ce que dans l'Angélus), mais tout ce qui concerne la morale religieuse, les prières et l'histoire sainte.
Jean Eygun dans Au risque de Babel, synthèse sur le texte religieux en langue occitane de cette période, date cet essor des alentours de l’année 1673, malgré la présence d'oeuvres imprimées antérieurement, dans les années 1630, 1640 et 1650, relatives à des missions catholiques principalement dans la zone pyrénéenne, où elles furent particulièrement nombreuses. À l'instar des noëls, la Provence figure en bonne place de la production de cantiques spirituels en occitan, ainsi que la région toulousaine.

Occitanie, terre à convertir : les éditions de cantiques spirituels en domaine occitan du XVIIe au XIXe siècle

Parmi les nombreuses impressions de cantiques spirituels en occitan (plus ou moins mêlé avec le français) du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, nous pouvons citer :

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Le colonialisme intérieur / Alain Alcouffe
Alcouffe, Alain (1945-....)
Dans cet article, Alain Alcouffe traite du concept de colonialisme intérieur grâce auquel « Robert Lafont a donné au mouvement occitan une grille d'analyse de la société occitane du milieu du 20e siècle. La communication étudie l'origine du concept au moment de la décolonisation et étudie son impact sur le mouvement occitan. Elle montre que peu après son élaboration, le développement économique des régions occitanes dans le cadre du capitalisme en voie de mondialisation ne rentrait plus dans le cadre proposé et que l'analyse originale devait être profondément remaniée. » - Résumé de l'auteur

Consultez l'article d'Alain Alcouffe sur le site des archives ouvertes HAL

Pour en savoir plus :  l'archive ouverte pluridisciplinaire HAL

Pour citer cet article :
ALCOUFFE, Alain. Le colonialisme intérieur. 2009. hal-00848175
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Le « colonialisme intérieur » / Christian Lagarde
Lagarde, Christian (1953-.... ; professeur)
Christian Lagarde, enseignant à l'Université de Perpignan, revient dans cet article sur la grève des mineurs de Decazeville (1961-1962) et la notion de « colonialisme intérieur » qui émergea lors de ce mouvement social, donnant naissance à la sociolinguistique occitane.

Consultez l'article de Christian Lagarde sur le site Glottopol

Pour en savoir plus :  Glottopol : la revue de sociolinguistique en ligne

Pour citer cet article :
LAGARDE, Christian. Le « colonialisme intérieur » : d'une manière de dire la domination à l'émergence d'une « sociolinguistique périphérique » occitane. Glottopol : revue de sociolinguistique [En ligne]. Juillet 2012. [Consulté le 21/05/2019]. N° 20, pp. 39-54. Disponible à l'adresse : http://glottopol.univ-rouen.fr/index.html
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Le patois d'Étroussat et la vie rurale / A. Ferrier
Ferrier, Aimé (1896-1975)
Tapuscrit accompagné de notes manuscrites d'une étude linguistique et ethnographique sur la commune d'Étroussat (Allier).

Aimé Ferrier (Auguste Antoine à l’état-civil) naît le 6 avril 1896 à Étroussat (Allier), le village où ses parents sont nés eux-aussi. Il grandit au hameau des Noirs, dans la propriété de son grand-père maternel Bonnamour, où son père travaille comme viticulteur pépiniériste.
Instituteur public, il enseigne après la Premère guerre dans les écoles normales de Varzy (Nièvre), de Périgueux (Dordogne), puis en 1935 à l’école primaire supérieure d’Ussel (Corrèze). En 1948 il devient directeur du collège de Cusset (Allier). Il se retire à Ébreuil, commune de naissance de son épouse Jeanne Pinel, où il décède le 25 mars 1975. Curieux de théorie des nombres, Aimé Ferrier reste célèbre pour avoir déterminé en 1951 le plus grand nombre premier alors connu. Ce nombre de 44 chiffres lui avait demandé deux mois de calcul à la main. L’usage des ordinateurs supplante peu après le calcul humain, ce qui fait d’Aimé Ferrier le dernier détenteur de ce record.
Aimé Ferrier rédige en 1939 une monographie sur le parler de son village natal, sa langue maternelle. Cette étude a été consultée et utilisée par plusieurs dialectologues universitaires. Simone Escoffier, auteur d’une thèse intitulée «La rencontre de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du francoprovençal entre Loire et Allier » (1958), qualifie ce travail d'Aimé Ferrier de « monographie tout à fait remarquable ». Il est pourtant resté inédit.

Présentation par Jean-Michel Effantin

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Quaranta ans amb las Calandretas : lo fons fotografic de Patrici Baccou
Baccou, Patrice
Regent a la Calandreta de Besièrs de 1980 cap a 2008, puèi director de l'establiment d'ensenhament superior Aprene, que forma las regentas e los regents en Calandretas, Patrici Baccou es tanben fotograf. Son fons fotografic conta d'un biais sensible la debuta de l'aventura del projècte Calandreta, dins lo quotidian de las escòlas, de las activitas e de las manifestacions.
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Les Amis de la Baragogne
Union régionale des Foyers ruraux d'Occitanie
Lo CIRDOC-Institut occitan de cultura
Le 3 juin, la Passejada et son Centre de premiers secours occitans sont accueillis par les Amis de la Baragogne en ouverture de leur Total Festum. 

Qu'es aquò la Passejada ? 

La « Passejada », Centre de primièrs secorses occitans est le résultat d’un partenariat entre l’union régionale des foyers ruraux Occitanie Pyrénées Méditerranée et le  Centre international de recherche et documentation occitanes   (CIRDOC - Institut occitan de cultura).
Cette année encore, le Centre de Primièrs secorses va à la rencontre du public pour s’assurer qu’il connaît bien les mots et gestes qui sauvent en milieu occitan ou catalan ! En 30 minutes chrono, le parcours d’activités interactif et ludique permet à chacun (petits et grands) de passer un moment convivial en famille et de tester ses connaissances, avant de découvrir son profil (curieux, expert, occitan qui s’ignore…).
Envie de prolonger l’expérience ou de se ménager un temps de pause ? Avec leurs désormais incontournables transats, les espaces détente et jeux du Centre accueillent toute la famille au gré des envies : « musicothérapie » avec les siestes sonores, bibliothèque éphémère pour tous les âges, initiation aux jeux traditionnels, etc...

INFORMATIONS PRATIQUES 


Les Amis de la Baragogne
Adresse : 104 Avenue Boutonnet, 34400 ST CHRISTOL
Site internet : https://www.facebook.com/labaragogne
Téléphone : 06 08 41 41 29
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De la Ligue pour la langue d’oc à l’école à la FELCO : groupes et collectifs pour l’enseignement de l’occitan
Escarpit, David (1980-....)

1875-1923 : les prémisses de la revendication d’Oc pour l’école : la revendication félibréenne

1875
Mistral publie dans l’Armana Prouvençau un article dans lequel il demande que les enfants provençaux - occitans - puissent bénéficier d’un enseignement dans leur langue, et même bénéficier d’un cursus scolaire complet en occitan. C’est la première prise de position publique du Félibrige sur la question.

1876
Joseph Lhermite (en religion frère Savinien), professeur et frère des Écoles chrétiennes, se fait un des tenants de l’usage de l’occitan comme méthode pour aider les enfants des pays du Midi à acquérir le français. Dès lors apparaissent deux lignes idéologiques antagonistes de défense de l’occitan à l’école : enseigner l’occitan pour enseigner le français ou l’enseigner pour lui-même. Il publie cette année-là son Recueil de versions pour l’enseignement du français en Provence par un professeur. Troisième partie qui passera à la postérité sous le nom de Méthode Savinienne.

1876-1883
Sous l’influence du Félibrige et de la récente Société pour l’étude des langues romanes, plusieurs chaires de langue et culture occitanes (sous des intitulés divers) sont ouvertes dans les universités des villes du Midi. C’est ainsi que Léon Clédat est nommé à Lyon en 1876, Camille Chabaneau à Montpellier en 1878, Achille Luchaire à Bordeaux en 1879 et Antoine Thomas à Toulouse en 1883 à des chaires d’études romanes. Tous sont plus ou moins spécialisés dans les études occitanes.

1878
Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Michel Bréal, futur inspecteur général de l’Instruction Publique pour l’enseignement supérieur, harangue 1.500 instituteurs venus de toute la France, se positionnant en faveur d’une présence des langues minoritaires à l’école, jugeant que d'un point de vue pédagogique, c’est toujours une chose dangereuse d’apprendre à l’enfant à mépriser ce qu’il doit à la maison paternelle. Ses propos sont applaudis.

1886
Antonin Perbosc lance et entretient un long débat sur l’usage des « patois » à l’école dans les colonnes du journal La Tribune des instituteurs.

1889-1893
En 1889, Alfred Jeanroy succède à Antoine Thomas à Toulouse, ancrant fermement et développant grandement les études occitanes dans l’établissement toulousain. En 1893 une chaire de « langue et littérature du Sud-Ouest » est ouverte par la ville de Bordeaux à la faculté de Lettres. Elle est confiée au romaniste Édouard Bourciez.

1894
L’instituteur agenais P.-Émile Boudon publie son Manuel élémentaire de linguistique pour l’enseignement du français par les idiomes locaux. Dans le débat qui agite  les tenants de l’occitan à l’école, l'application au sous-dialecte agenais positionne l'auteur dans le camp de ceux qui plaident l’usage de l’occitan comme outil pour faciliter l’apprentissage du français (en opposition à ceux qui pensent que les langues minoritaires doivent être enseignées pour elles-mêmes).

1898
Henri Oddo fait paraître De l'Utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française, dans la ligne de Frère Savinien. Frédéric Mistral lui répond de façon cinglante dans l’Aiòli, argumentant sur l’apprentissage de la langue d’Oc pour elle-même et fustigeant les « cireurs de bottes » de l’apprentissage du français.

1900
Sylvain Lacoste, félibre membre de l’Escolo Gastou Fébus et instituteur en Béarn, fait paraître l’ouvrage Du patois à l’école primaire (Pau, Vignancourt). Il y milite pour que l’occitan soit enseigné à l’école de la République aux côtés du français et pour lui-même. Les deux premières parties sont publiées dans la revue Reclams de Biarn e Gascougne.

1901
Le Consistoire du Félibrige adresse au ministre de l’Instruction publique, le Lot-et-garonnais Georges Leygues, une lettre demandant expressément la fin de la politique hostile à l’occitan dans l’école française. Elle restera sans réponse.

1902
Une modification du règlement scolaire dans le département des Basses-Pyrénées (Pyrénées Atlantiques) autorise des exercices de traduction du béarnais et du basque en français, dans la limite du nécessaire et uniquement en vue de faciliter aux enfants l’étude de la langue nationale.

1905-1908
Série d’articles de Bernard Sarrieu, professeur de philosophie, dans Era bouts dera mountagno sur “l’utilité pédagogique du gascon”, adressés aux enseignants de la région.

1909-1911
Jean Jaurès publie dans la Dépêche de Toulouse une série d’articles dans lesquels il se déclare favorable au savinianisme, c’est à dire à l’utilisation de l’occitan pour aider les écoliers méridionaux à apprendre le français.

1910
Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique, dépose à la Chambre un projet de loi interdisant absolument l’usage d’une autre langue que le français dans l’enseignement. Tollé chez les félibres. Valère Bernard, capoulié, adresse au ministre une lettre de protestation au nom du félibrige, qui reprend les termes de celle de 1901.

1911
Le majoral du félibrige Maurice Faure est nommé ministre de l’Instruction publique à la place de Gaston Doumergue. Sa nomination entraîne une vague d’espoir et même d’enthousiasme dans les milieux félibréens. Son ministère se soldera néanmoins par une déception : la position du gouvernement et du parlement ne permettent pas au majoral de faire passer de vraies mesures, malgré une position clairement affichée en faveur de la langue d’Oc à l’école.

1919
Lors de la Conférence de la Paix, la question bretonne est posée à l’appel du député Régis de l’Estourbeillon. Un million de citoyens français, de Bretagne et d’ailleurs, signent une pétition en faveur de la reconnaissance et de l’enseignement du breton. L’ampleur du mouvement atteint, par ricochet, les consciences des défenseurs de l’occitan. La question des minorités linguistiques devient centrale. Ainsi, des enseignements d’occitan sont ouverts dans quelques lycées de Provence et de Gascogne. Ils sont prodigués par des félibres, comme le majoral Pierre Fontan au lycée de Toulon et Frédéric Mistral neveu à l’École primaire supérieure et au lycée d’Avignon ou encore Jean-Victor Lalanne à l’École normale de Pau.

1923-1928 : la Ligue pour la langue d’oc à l’école : un projet prometteur tué dans l’œuf

1923
La Ligue pour la langue d’oc à l’école est créée par les félibres Jean Bonnafous, Jean Charles-Brun et l’universitaire toulousain Joseph Anglade. La revue Oc d’Ismaël Girard relaie ses revendications. Sous l’égide de Bonnafous, la Ligue lance un appel national aux membres de l’Enseignement, avec le soutien du ministre de l’Instruction publique, le félibre gascon Léon Bérard. Dans cet appel, il est exigé que les enseignants n’inculquent plus le mépris de la langue d’Oc aux enfants et ne punissent plus ceux qui la parlent, qu’ils l’utilisent comme appui pour l’enseignement du français, du latin, etc., qu’ils l’enseignent aussi pour elle-même comme “langue de civilisation”, qu’ils intègrent la littérature d’Oc à leur enseignement et fassent travailler les élèves sur des textes occitans, si possible du même “terroir” qu’eux. Dans Oc, Bonnafous développe ses visions pédagogiques pour l’occitan.

1924
Au printemps, l’appel de la Ligue est un succès : on recense près de deux cents adhérents. On trouve parmi eux des académiciens, des doyens de facultés, des inspecteurs de l’Instruction publique, des professeurs d’École Normale. Novembre : le ministre François Albert autorise la tenue de conférences sur la langue d’Oc dans les établissements secondaires et les Écoles Normales du Midi. Lors de la présentation du budget de l’Instruction publique pour l’année 1925, le rapporteur Ducos précise qu’il est important de laisser une place à la langue d’Oc.

1925
Coup d’arrêt à la progression de l’enseignement de la langue d’Oc à l’école : voulant aller trop loin, Bonnafous cosigne avec d’autres acteurs et enseignants de langue d’Oc (dont Alfred Jeanroy et Édouard Bourciez) une lettre au nouveau ministre Anatole de Monzie - originaire de Cahors - afin qu’il fasse une circulaire autorisant formellement l’enseignement de la langue occitane dans les écoles. Monzie réagit négativement, non seulement en refusant de faire la circulaire, mais en plus en en rédigeant une autre le 14 août qui remet en cause fondamentalement la présence de l’occitan à l’école, revenant presque à l’interdire. En novembre, le Béarnais Jean Bouzet dresse un bilan de l’échec de la Ligue qui est en train de se dessiner. Membre actif de la Ligue pour la langue d’Oc à l’école, Bouzet tire pourtant à boulet rouge sur les méthodes employées, sur "l’enthousiasme félibréen” mais aussi sur “l’incompétence” et “l’amateurisme” et conclut à un constat d’échec. Le nouveau ministre, Édouard Daladier, ancien maire de Carpentras et ami de la langue d’Oc, interpellé par les députés bretons et alsaciens, rejette tout droit aux langues minoritaires à être enseignées à l’école, même pour enseigner le français.

1928
Le premier août, la Ligue tente un nouvel appel aux enseignants dans les colonnes de la revue Oc. Ce sera un échec.

1943-1951 : le Groupe Antonin-Perbosc : vers des pédagogies nouvelles pour l’occitan

1943
Hélène Gracia-Cabanes, jeune institutrice héraultaise, se met en relation avec Charles Camproux pour réfléchir à la construction d’une pédagogie nouvelle pour l’enseignement de l’occitan : la méthode Freinet.

1945
Création de l’Institut d’Études Occitanes. Autour d’Hélène Gracia-Cabanes se crée une section enseignement et pédagogie. Autour de l’IEO gravite un groupe d’enseignants versés dans les nouvelles pédagogies, qui prend le nom de Groupe Antonin-Perbosc. Ce n’est toutefois pas un groupe occitaniste, et la sauvegarde de l’occitan est moins son projet que le travail sur les pédagogies nouvelles de l’École moderne, même s’il intègre l’occitan de plein droit dans son projet. Il publie à partir de 1947 un bulletin, Escòla e Vida. De son côté l’IEO possède un Centre de l’Enseignement, peu actif.

1951 à nos jours  : le temps des lois : la prise en charge par les pouvoirs publics de l’enseignement de l’occitan

1951
11 janvier : loi Deixonne, qui autorise l’enseignement facultatif du basque, du breton, du catalan et de l’occitan. Des enseignements sont organisés à Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Paris et Aix (ainsi que Rennes pour le breton). L’action de Pierre-Louis Berthaud, élu et journaliste parlementaire, a joué un rôle important dans l'adoption de la loi. Félix Castan présente au conseil d’administration de l’IEO un rapport intitulé Le sens d'une pédagogie occitaniste dans lequel il insiste, au terme d’une longue correspondance avec Robert Lafont, sur la nécessité d’intégrer une section pédagogie à part entière au sein de l’IEO, projet repris par Lafont lors de l’AG de l’IEO la même année. Première parution du Bulletin pédagogique de l'Institut d'études occitanes qui sera un échec, du fait de son trop faible nombre de lecteurs. Premiers stages pédagogiques de l’IEO. Parution de Per jòia recomençar, premier manuel scolaire occitan, sous l’égide des rectorats de Toulouse et Montpellier.

1952
Création officielle de la Section Pédagogiques de l’IEO autour d’Hélène Gracia-Cabanes, Robert Lafont, Félix Castan entre autres. Elle existait toutefois déjà de façon informelle. Elle édite le Bulletin pédagogique de l’IEO. Parution de la version gasconne de Per jòia recomençar.

1956
Les Cahiers pédagogiques, plus tournés vers le grand public, succèdent au Bulletin pédagogique.

1958
Création du Mouvement Laïque des Cultures Régionales (MLCR) à Uzès lors d’un stage pédagogique de l’IEO. Il se donne pour but de promouvoir et développer les langues et cultures régionales dans l'enseignement public. Sa laïcité affichée lui attire la bienveillance des syndicats enseignants, dont la Fédération de l'Éducation nationale (FEN) qui fédère plusieurs syndicats.

1969
Création des CREO, Centre Régionaux des Enseignants de l’Occitan qui réunissent les enseignants du premier degré, du second degré et de l’université de l’enseignement public des académies concernées par la langue d’Oc. D’abord rattachées à l’IEO, ils s’en détachent peu à peu.

1975-1976
La loi Haby (loi 75-620 du 11 juillet 1975 relative à l’éducation) précise dans son article 12 qu’« un enseignement des langues et cultures régionales peut-être dispensé tout au long de la scolarité ». Les 21 novembre 1975 et 29 mars 1976, des circulaires viennent appuyer le texte en organisant des stages de langues et de cultures « régionales » dans les académies concernées.

1979
La première école Calandreta voit le jour à Pau. Premières écoles bilingues français-occitan, les Calandretas proposent un enseignement en immersion linguistique précoce et suivent les programmes de l'Éducation nationale. La pédagogie y est inspirée des techniques pédagogiques de Célestin Freinet.

1981
Dans la 56e de ses 110 propositions pour la France, lors de sa campagne présidentielle, François Mitterrand indique que : « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ».

1983
Circulaires n°82-261 (Circulaire Savary) et 83-547 du 30 décembre 1983 (Texte d’orientation sur l’enseignement des cultures et langues régionales), établies sur la base d’un rapport de Pierre Lagarde, enseignant d’occitan et d’espagnol, de l’IEO Foix. Ces textes instaurent trois axes : un engagement officiel de l’Etat en faveur de cet enseignement, la création d’un véritable statut de cet enseignement dans l’Education Nationale, le volontariat des élèves et des enseignants. Elle assure notamment une continuité entre le primaire et la 4ème en créant une option facultative d’une heure hebdomadaire en 6ème et 5ème, crée des groupes d’inspecteurs chargés de mettre en œuvre sur le terrain les mesures prévues, et surtout lance l’idée de créer des classes expérimentales bilingues.

1987
Création de la Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc (FELCO) qui regroupe les associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale. Création de la FLAREP (Fédération pour les Langues Régionales dans l'enseignement public).

1991
Création du CAPES d’occitan.

1994
Ouverture d’Aprene, centre de formation des enseignants des écoles Calandreta. Convention de partenariat entre le Rectorat et la région Midi-Pyrénées pour le développement de l’édition pédagogique par l’attribution de fonds nécessaires.

1995
Aprene est conventionné par l’Éducation nationale. Publication de la Circulaire Bayrou, qui reprend l’essentiel de la circulaire Savary dont l’application a été plus compliquée que prévu. En effet, dans le courant des années 1980, des baisses de moyens dans les budgets alloués à l’enseignement des langues régionales et minoritaires sont enregistrées de façon très nette.

1997
Le premier collège Calandreta ouvre en septembre 1997 à Lattes (Hérault).

2001
Circulaire Jack Lang qui réaffirme l’intérêt du bilinguisme à parité horaire, et aussi celui de l’immersion.

2002
Mise en place d’un concours spécial d’occitan pour le primaire.

2018
Création de l’agrégation d’occitan.

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Lagarda, Andrieu
Adaptés en occitan, voici un bel éventail de contes choisis parmi les plus grands créateurs de contes d’Europe : Charles Perrault, les frères Grimm, Hans Andersen ou Robert Browning.
C’est André Lagarde, le maître des contes d’Oc, qui les a traduits pour le plus grand plaisir du lecteur. À savourer par les enfants comme par les adultes.

Livre + CD mp3
Enregistrement intégral par Camille Bilhac.
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Robert Lafont : La Révolution régionaliste (1967)
Mediatèca occitana (CIRDOC-Béziers)

Dès 1954, Robert Lafont amorce une réflexion sur les « aspirations profondes, encore qu'inconscientes, d'une très vaste collectivité », qu’il observe en particulier dans la révolte des vignerons languedociens de 1907. En 1961-1962, le mouvement des mineurs de Decazeville fait émerger une prise de conscience autour du concept de colonialisme intérieur. On le retrouve en filigrane du fameux rapport de Michel Rocard « Décoloniser la province » (1966). Avec La Révolution régionaliste, paru à grand tirage chez Gallimard en 1967, Robert Lafont parachève l’émergence d’une conception, largement diffusée, du fait régional français ; il y trace une feuille de route qui sera un des socles de la pensée et de l’action régionaliste pour toute une génération.

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Robert Lafont candidat des minorités nationales à l’élection présidentielle de 1974
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Quelques jours après la mort du président Georges Pompidou, le 2 avril 1974, Robert Lafont doute dans une lettre datée du 8 avril de son projet de candidature à la présidence comme l'atteste le manuscrit ci-dessous retrouvé dans ses archives.  
Pourtant il se présenta mais sa candidature fut invalidée par le Conseil constitutionnel. Le motif officiellement allégué a été que sur 114 signatures présentées, 18 émanaient d'élus qui avaient déjà signé pour d'autres candidats. 
Sont ici rassemblées en pièce annexe les attestations sur l'honneur de différents maires qui déclarent n'avoir donné aucune autre signature. Nous avons sélectionné  quelques exemples de lettres où les maires soulignent leurs convictions vis-à-vis du projet politique de Lafont.
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