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Natalis Cordat, le vicaire de campagne, auteur de noëls très aristocratiques et Nicolas Saboly, le caustique maître de chapelle avignonnais, écrivain de pièces dans le goût populaire, se font écho. Leurs oeuvres illustrent la variété et l'intérêt des baroques occitans, qui marient populaire et savant, profane et religieux, local et universel, français et langue d'oc.
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A la manière du fiancé de la belle Isabeau qui hésite entre sa mie et la conquête d’un vaste monde au-delà des mers, Bruno Bonhoure a toujours navigué entre une tradition qu’il respecte infiniment et sa passion de la découverte. Pour cet enregistrement, comme alternative à la pureté originelle ou à l'amalgame des influences, Bruno Bonhoure et les musiciens de la Camera delle Lacrime ont choisi le métissage, c'est à dire la coexistence de fibres distinctes au sein d'un même tissu harmonieux. C’est donc par l’alternance du chant à voix seule et des rencontres avec le djembé, la mandora et l’accordéon, que s’incarne ce désir d’une autre forme d’authenticité.
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Ce concert restitue l'intégralité de la poésie chantée de Peirol d'Auvergne, poète troubadour qui s'est confronté aux atmosphères d'une terre éloignée au XIIème siècle.

Pleinement inspiré par l'amour courtois, en chantant les espoirs et les désespérances à travers des mélodies profondes qui nous interpellent encore aujourd'hui, Peirol nous emmène dans son itinérance à travers le sud de la France, puis l'Italie, la Syrie, enfin Jérusalem, avant de revenir en France, à Montpellier, imprégné de couleurs multicolores, de saveurs inconnues, de sonorités étonnantes.

A l'écoute des dix-sept poèmes de Peirol, témoin d'un monde tourmenté marqué par l'illusion des croisades, sur le point de basculer, tout un nouvel univers s'offre au public et le surprend par une "performance kaléïdoscopique" où les codes d'une esthétique d'aujourd'hui, d'un autre temps, ou d'un autre lieu, participent à donner une lisibilité nouvelle à un texte ancien, à une musique, à une danse.

Dans cette belle aventure envoutante et dépaysante, qui emprunte à l'esthétique occidentale et orientale par le choix des instruments et par l'interprétation, le verbe règne en maître et partage le trône avec la pulsation. Car au commencement était le rythme, le rythme sans cesse changeant, au gré de l'ondulation de la voix du chanteur, souple et mouvante, et de la cadence des instruments qui l'accompagnent.

Des rythmes évocateurs de vie et de mouvements, de découvertes et de rencontres...
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Souffle de la Terre du Milieu

Aura signifie le souffle ou le vent en occitan. Le rapport au souffle pour un chanteur comme pour un instrumentiste est le témoignage d’un héritage, d’un savoir faire, transmis à chacun par son histoire personnelle. Cançon de l'Aura est un voyage au fil des saisons à la découverte de la musique des XIIème et XIIIème siècles et de la musique de tradition orale de France et d'Angleterre.
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Né à Aurillac en 1971, Bruno Bonhoure porte en lui l'héritage des chants et des histoires d'Auvergne. Comparé au "bildung" par Carlo Ossola (Professeur au Collège de France) ou à Giovanna Marini par Lionel Esparza (France Musique), la qualité vocale, la présence scénique et la personnalité de Bruno Bonhoure en font l'un des ténors français les plus attachants. Ce musicien défend et valorise la langue occitane au travers de spectacles pluridisciplinaires.
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Fréquemment invitée au sein des festivals français dédiés à la musique ancienne, les créations de la Camera delle Lacrime sont également présentées à l'étranger et contribuent au rayonnement du patrimoine immatériel de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes.

Dirigé par Bruno Bonhoure, directeur musical et chanteur ténor, et Khaï-dong Luong, concepteur artistique et metteur en scène, cet ensemble propose des créations ayant pour fondement une source historique musicale ou littéraire, et cherche à rendre la musique de répertoire plus intelligible grâce à la réalisation d'un travail dramaturgique.

La compagnie a été fondée en 2005.
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Sorn (sombre en occitan) est le résultat d'un travail de recherche, d'expérimentation et de création musicale qui prend pour point de départ le répertoire collecté par Damase Arbaud en Haute-Provence à la fin du 19ème siècle. C'est une sélection et une mise en relation de textes qui se rejoignent autour des thématiques de l'obscur et du funèbre.

Ce répertoire pré-félibréen n'a quasiment jamais été réinterprété depuis sa collecte, tant il ne correspond pas à l'image policée d'une Provence idyllique que plus d'un siècle de littérature, cinéma et campagnes de publicité ont contribué à façonner en toute artificialité. Nous plongeons ici dans la Provence ténébreuse, rude et violente, celle du récit cru, où les codes esthétiques folklorisants sont dévorés et digérés dans un seul et même geste. C'est la Provence des bandits de grands chemins, d'une humanité maléfique, la Provence des terres arides et rocailleuses que l'on cache sous une abondance de couleurs vives.

Sorn est la mise en musique de cette histoire. Cinq solistes se relaient pour porter tour à tour une narration qui se veut tantôt collective tantôt solitaire, alors que chocs, frictions et tintements, dessinent un paysage peuplé d'ombres et de reflets qui conduisent les voix dans leur simplicité nue de parole initiale.

Quatre chanteurs issus de pratiques différentes, du chant populaire à la musique contemporaine, accompagnés d'un percussionniste au parcours à la fois classique et expérimental.

Le dispositif de percussions issu d'une collecte dans le montagne de Lure (pierres, bois, pommes de pins) se fait comme un écho matériel au territoire où ces chants ont été notés il y a de cela plus de cent ans.
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Cave Poésie - René Gouzenne
Après leur premier EP Cocanha sorti en 2015, le groupe sort en 2017 leur premier album : “I ÈS ?” .

Dix titres en occitan, trois voix enracinées, touchantes, timbrées qui s’entremêlent entre monodie, harmonies et rythmiques vocales.
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Leur rencontre féconde au sein de l'aventure musicale Dupain crée le plaisir de s'exprimer ensemble à travers ce duo intimiste. Gurvant le Gac, bercé par les aires de sa Bretagne natale, et Pierre-Laurent Bertolino, alchimiste musicien qui mêle les sons de sa vielle aux ondes électriques portées par le mistral méditerranéen, entament alors une recherche autour des textures sonores, à travers un travail d'improvisation qui met au jour une forte affinité musicale. Il suffira de tendre l'oreille pour se laisser porter à la rencontre d'une musique spontanée, buissonnière... Comme une invitation au voyage entre la Mediterranée et les Carpates Plougonverroises.
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En occitan « uèi » signifie « aujourd’hui », et c'est l'aujourd'hui humain que ce groupe chante, celui des combats anonymes, des courses tragiques, des destins dérisoires de l’individu en quête de bonheur. C’est aussi l’homophone de « uelh »: l’oeil, celui qui observe les scandales sociétaux, les drames humanitaires, la trajectoire funèste d'un monde désarticulé. Uèi veut décrire cette route étroite, route de l'humain dans sa solitude et ses espoirs aux croisements des pas du reste de l'humanité, un sillon qui abandonne son asphalte, ses pavés, tâche, embourbe, sinue... En toute banalité, Uèi veut chanter l'homme ou la femme, dans ses espoirs, ses amours, ses peurs, ses joies et ses larmes. Dans la continuité des cantastorie siciliens ou de la Nòva Cançon Occitana il veut, avec ses mots ou ceux des autres et dans sa langue, l'occitan, raconter la société, en reporter des chroniques : celle d’un jeune botaniste tué par les gendarmes dans le Tarn ou d’un mendiant niçois envoyé au bagne en juin 1920.

Uèi, c'est quatre chanteurs masculins, à la fois interdépendants et libres : tantôt l'éclatement du quatuor et de l'harmonie qui en relie les voix les projette sur des trajectoires solistes, tantôt la densité du tissu timbral les réunit tels les quatres muscles d'un même poing. Sa voix est pleine, et prête à rugir comme le coeur des sacrifiés. Son chant est contradictoire, âpre comme un cri desespéré et doux comme une caresse amoureuse. Il sait être lisse, étiré et aérien, tout comme générer l'hypnose et la transe par la démultiplication et les entrelacements rythmiques. Ces armes impressives, les deux fondateurs du groupe Rodin Kaufmann et Denis Sampieri les ont rapportées avec eux de leur périple musical de plus de dix ans avec Lo Còr de la Plana. De leurs tournées sur les cinq continents ils ont appris l'irréductible et impérissable valeur universelle de la voix nue, qui touche et bouleverse indifféremment du lieu dans le monde entier. Ils ont également embrassé les évolutions les plus contemporaines et actuelles que l'on retrouve en commun aux quatre extrémités d'un monde plus que jamais relié. Certes on pourrait déplorer une évolution globale qui tendrait vers l'uniformisation du propos musical d'où qu'il vienne, mais Uèi préfère s'en servir, y rechercher des moyens nouveaux pour pousser sa création au delà des frontières que lui impose la voix dépouillée : Uèi utilise l'artifice électro-acoustique qui transforme le chant nu en feu pyrotechnique musical aux effets sonores et charnels : octaves sub-harmoniques, lames de silence des gaters, les delays matraquent et les pitchers désorientent... Le chant polyphonique s'adjoint ainsi l'aide d'une cinquième voix, celle de l'électronique, aujourd'hui inséparable d'une création qui espère dépasser les limites que lui impose le fait d'avoir pour seul instrument harmonique la voix pure.

Uèi est un groupe occitan, une langue dans laquelle il s'exprime sans concession. L'Occitanie n'est ni un pays ni une nation, mais un territoire linguistique et culturel à l'existence séculaire, et dont les premiers poètes faisaient rayonner leur art dans toute l'Europe. C'est un lieu historique de passage, de traversée, de départ ou d'arrivée, qui s'est toujours nourri de cet apport constant de l'Autre : au 11e siècle déjà, ces mêmes poètes guerriers se plaisaient à voir dans le Khorassan perse le berceau de l’amour et de l’art. Ce désir presque inconscient de s'inspirer de l'Autre se remarque à différents niveaux dans l'attitude des musiciens de Uèi : dans les indiennes, emblèmes de la Provence, qui ornent leurs vêtements et sont déjà des emprunts lointains et toujours actuels, ou leur volonté d'intégration des autres musiques, la recherche d'un équilibre entre ces influences extérieures et le legs culturel immense du territoire qui les porte. Un équilibre dont il n'hésite pas à puiser les règles ailleurs, jusque dans l'océan Indien ou les caraïbes. Uèi est donc dans la continuité d'un chemin d'intégration tracé de longue date. Il espère continuer humblement cet élan musical porté par tant d'autres artistes occitans avant lui : troubadours, chanteurs populaires du XIXe siècle, acteurs du renouveau des années 70 et polyphonistes des années 2000.

Le groupe sort son premier disque long format en 2018, Soleu d'Argent, qui contient entre autres le titre Ai mamà.
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