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Gustave de Galard et les estampes occitanes
Escarpit, David (1980-....)

Gustave de Galard et les estampes occitanes

Éléments biographiques


Le comte Philippe-Gustave de Galard (L'Isle-Bouzon, actuellement Gers, 1779 - Bordeaux, 1841) est issu d'une ancienne famille de la noblesse gasconne de Lomagne. Troisième fils du marquis Joseph de Galard et de Marie Suzanne Vignes-Sainte-Croix - issue d'une vieille famille bordelaise - il est destiné comme fils de gentilhomme à la carrière des armes, et envoyé à l'école militaire de Sorèze.
Né dans un milieu royaliste profondément catholique, il se voit obligé, pendant la Révolution, de vivre une vie de clandestinité. Son père est guillotiné en 1793, ses biens de famille confisqués, sa mère arrêtée tandis que son frère aîné sert dans l'armée des Princes, l'armée contre-révolutionnaire des nobles émigrés.
Galard émigre et restera hors de France pendant neuf ans. Il passe successivement en Espagne, puis dans l'île antillaise de Saint-Thomas, alors sous gouvernement danois.. Selon son biographe Labat, il semble qu’il se soit alors vu contraint de pratiquer la peinture comme ouvrier, avant de se lancer dans la peinture artistique. Galard vit quelques temps encore aux États-Unis, à Philadelphie, puis en Angleterre et en Suisse, avant de rentrer en Europe lors de l’amnistie des émigrés en 1802.
Il s’installe à Bordeaux, dans le quartier élégant des Quinconces, au numéro 9 de la rue de Condé. Il s’y établit définitivement comme artiste-peintre et graveur, avant de s’initier en 1815 à la lithographie, technique moins onéreuse que la peinture à l’huile, qui lui permet de réaliser des oeuvres destinées à un public plus populaire. Ses talents de portraitiste lui confèrent une certaine renommée locale.
Gustave de Galard est surtout connu pour son œuvre de peintre des mœurs et de la vie populaire bordelaise, popularisée par l’édition de ses œuvres en gravure et lithographie. Entre 1818 et 1835, il publie une série de recueils de gravures et de lithographies sur la vie quotidienne et le patrimoine architectural de la région bordelaise, souvent accompagnés de textes descriptifs d’Edmond Géraud, fondateur de la revue la Ruche d’Aquitaine.
En 1838 il commence à être exposé au Salon, à Paris. En 1895-96, Gustave Labat, un érudit bordelais, édite chez Féret à Bordeaux le catalogue de ses œuvres, même s’il semble qu’un grand nombre encore à ce jour n’ait pas été répertorié et se trouve dans des collections privées.

Galard et l’occitan


Par ses séries de gravures et lithographies sur la vie populaire bordelaise et la présence de la langue locale dans ses œuvres, Gustave de Galard mérite de figurer parmi les personnalités de la pré-renaissance occitane (fin XVIIIe-milieu du XIXe siècle). Galard fait en effet partie de ce Romantisme des pays d'oc qui se situe à la croisée des chemins entre la révélation par leurs œuvres d’une pratique de la langue occitane très prégnante dans la vie et l’identité locale, et la redécouverte savante de l’histoire et des grands écrits occitans du Moyen Âge (troubadours, « geste » de la croisade contre les Albigeois, etc.).

À Bordeaux, Galard était l’exact contemporain de Jean-Antoine Verdié dit Mèste Verdié (1779-1820), écrivain, poète et chansonnier gascon de Bordeaux, véritable figure tutélaire de la culture populaire bordelaise. Galard a vécu à Bordeaux en même temps que Verdié triomphait avec ses farces en occitan et francitan. La preuve du lien qui unit les deux hommes est donnée par le premier biographe de Galard, Gustave Labat qui, en 1898, cite plusieurs vers de Verdié avant de préciser ceci : « L’aimable et bonne Mme de Sermenson, qui connaissait meste Verdié sur le bout des doigts, s’amusait à nous réciter ces vers quand nous allions, en compagnie du peintre Eugène Claveau, passer la journée avec elle dans sa ravissante propriété de Bouliac, sur le point culminant du coteau, près de la vieille église romane, et elle ajoutait : “Vous riez, n’est-ce pas ? Eh bien ! vous auriez pleuré de les entendre dire par Gustave de Galard, tant il y mettait de sentiment et d’expression”. » 1

Galard, gascon de naissance, n’était donc pas insensible à la production occitane du Bordeaux de son temps et semblait donc bon connaisseur des œuvres de Verdié. Nous savons en outre que Galard eut au moins une connaissance commune avec Verdié, il s’agit du polygraphe et écrivain bordelais Edmond Géraud (1775-1831). Poète exclusivement francophone d’inspiration romantique, tourné vers l’esthétique des ruines, des épopées du passé, Géraud, ainsi que le souligne Philippe Gardy, manifeste une sensibilité pour l’Occitanie médiévale que l’on redécouvrait précisément à son époque.
Galard introduisit de l’occitan à plusieurs reprises dans ses œuvres, sous la forme de petites légendes directement placées sous les gravures, indiquant ce qu’est en train de dire le personnage représenté, et devant donc être distinguées des commentaires, en vis-à-vis, de Géraud. Nous en trouvons une dans son premier recueil de 1818-19, Recueil des divers costumes des habitants de Bordeaux et des environs, dessinées d’après nature... où la planche n° 4 montre un jeune laitier en costume béarnais qui annonce Layt ! (lait). Dans L'Album bordelais ou Caprices (1823), la planche 19 montre une marchande de sardines qui proclame « Daoüs Rouyans, daoüs Rouyans tout bioüs ! » (des sardines, des sardines vivantes), tandis que la 20 représente une vendeuse de paille de maïs des environs de Macau, au nord de Bordeaux, qui annonce « Qui baoü dé la paillé dé blat d’Espagne ? » (qui veut de la paille de maïs ?). Dans l’Album départemental, ou Bordeaux et ses environs, réalisé avec le lithographe bordelais Légé, la planche 12 montre une marchande de vin qui proclame : « Aquet n’es pas baptisat !! » (celui-là, il n’est pas « baptisé », ainsi qu’on désigne le vin frauduleusement coupé d’eau), tandis que la 15 montre une dispute de femmes du peuple, l’une jetant du sable dans les yeux de l’autre en lui criant : « Baqui per tu !! » (voilà pour toi). Philippe Gardy a consacré un chapitre de son ouvrage sur Verdié à l’étude des correspondances entre les oeuvres respectives de Verdié et Galard2

 Galard peut être considéré comme le versant pictural de l'œuvre de Verdié, avec son inscription dans la réalité locale et son goût pour la représentation de personnages et de scènes populaires dont certaines font directement écho à des scènes de Verdié. Mais, comme Verdié, il possède également des liens avec les milieux savants qui, à cette même époque, commencent à penser l'histoire des pays d'oc.

1↑1     LABAT, Gustave, 1898. Gustave de Galard, sa vie, son oeuvre     (1779-1841), supplément. Bordeaux, Féret ; Paris,     Libraires associés, pp.9-10.

2↑GARDY, Philippe, 1990. Donner     sa langue au diable. Vie, mort et transfiguration d’Antoine     Verdié, Bordelais, suivi d’un Essai de bibliographie des oeuvres     gasconnes et françaises d’Antoine Verdié par François PIC.     Montpellier,     S.F.A.I.E.O. ; Église-Neuve-d’Issac, FÉDÉROP
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Lo poèta es una vaca d'Ives Roqueta
Caucat, Domenge
      Segond libre de pròsa d’Ives Roqueta mas d’edicion anteriora al primièr La Paciéncia, Lo poèta es una vaca es un raconte d’inspiracion autobiografica qu’a per cadre Lo Pont (Pont de Camarés), lòc d’origina de l’autor. Son los sovenirs d’enfança d’Ives Roqueta contats a travèrs una amistat amb un païsan de l’endrech, Estòqui –lo primièr que s’adreicèt a el en occitan- que va venir son modèl. Libre iniciatic doncas, bastit d'aqueles encontres o encontres mancats entre lo jove e lo vièlh, del primièr sojorn, dins lo temps de la guèrra, al retorn de l'autor qualques annadas aprèp.

Lo poèta es una vaca es un dels tèxtes que ditz lo mièlhs l’enrasigament d’Ives Roqueta dins aquel Rogièr del Sud Avairon, dins aqueles païsatges pintrats menimosament que causirà puèi per i acabar sa vida. Es sa fascinacion per lo trabalh de la tèrra, la vispror e la dificultat de l’èsser dichas sens complasença dins una lenga tota en finesa, incisiva e bèdra a l’encòp, d’una expressivitat poderosa. Es tanben l’amor dolentós comol de tendresa per un mond qu’es coma lo grand còs d’arbre d’Estòqui, gigant tombat al mitan del camin, un temps d’enfança que s’enfugís. Enfin es una introspeccion sus lo prètzfach d’escritura que campa l’autor cap-e-tot e per sempre mai, pòrta-paraula autoproclamat, « escriveire public », poèta-vaca al mitan d’un pòble qu’aima amb passion.

Lo títol, qualque pauc curiós, ven d’un manlèu a un poèta olandés Geritt Achterberg a qual –còsta Joan Bodon- es dedicat l’obratge. Lo poèma revirat per Frederic Jacques Temple es donat al dintre del libre mas es Maria Roanet que ne liura la clau en quatrena de cobèrta :
« Dins sos uòlhs (la vaca) i a lo païsatge concau en espèra e dins sa boca lo margalh de totara, d’una orada mai jove. An la granda paciéncia dels glacièrs. Ives Roqueta, vaca o poèta. Reviscòla los mòrts e los vius. »

Dins una entrevista amb Domenja Blanchard, Ives Roqueta disiá : «Estimi pas necessari de saupre la vida d’un escrivan per explicar son òbra, l’òbra es de préner coma es. » Se faguèt tanben l’aparaire d’una escritura occitana sortida de la ruralitat. Seriá donc legitim de s’interrogar sus çò que pòt semblar a travèrs aquel libre coma un renegament, una traïson. Es Robèrt Lafont que nos esclaira en parlant de
« souvenirs d’enfance, se situant sur le tracé d’une prose roergate où il nie Mouly et rencontre Boudou. […] il récuse l’embellissement suspect, la complaisance régionaliste. »

Ives Roqueta defugís tanben la construccion classica d’un roman autobiografic, lo legeire escapa als « primièrs còps » e al roman parental, a una cronologia pesugassa, per seguir l’autor sonque ont a causit de lo menar, valent a dire : « trevar los naut-pelencs d’aquelas memòrias d’òmes que sabon tot sens aver res legit que lo libre del temps que fa. »

Lo poèta es una vaca foguèt saludat a sa parucion en 1967, dins lo primièr butletin del Pen-Club, dins un article non signat mas que devèm –çò disiá Ives- a Max Roqueta coma « un grand petit livre », un libre de memòrias transfiguradas noiridas d’enfança, un eveniment, una consacracion de son autor, « le poète par qui l’ineffable passe à travers le langage » .

Sorsas principalas

- « Lo poèta es una vaca », Bulletin du PEN club de langue d’oc, N°1, decembre 1967
- Christian Anatole, Robert Lafont, Nouvelle histoire de la littérature occitane, PUF, 1971
- Ives Roqueta, De còr e d’òc, enregistrament de Domenja Blanchard, 2 discs, Beaumont sus Lèze, 2007
- Université Montpellier 3, departament d’occitan, Mille ans de littérature d’Oc, biografia d’Ives Roqueta en linha 
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Miquèu de Camelat
Miquèu de Camelat (1871-1962) est un dramaturge, poète et écrivain de langue gasconne. Né à Arrens en Bigorre, il suit des études secondaires au petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre. Il refuse cependant de devenir prêtre et revient chez lui en 1887 où il se consacre à la littérature gasconne. Il découvre l'oeuvre des Félibres.

En 1890, il obtient un premier prix de poésie à la Félibrée de Tarbes. Miquèu y rencontre Simin Palay. Les deux acolytes participent à la création de l'Escòla Gaston Fèbus, association littéraire dont les objectifs principaux sont l'étude et le développement de la langue et de la littérature occitanes d'expression gasconne. Dès 1897, il participe avec l'association au lancement de la revue Reclams de Biarn e Gascougne, qui publie des textes dans tous les dialectes occitans.

De 1909 à 1914, Miquèu de Camelat dirigea le bimensuel populaire gascon La Bouts de la Terre d'Armagnac, Biarn, Bigorre e Lanes  et sera interrompu au numéro 112 pour cause de guerre. Il est également l'auteur de poésies et de nouvelles comme  L'espigue aus dits  publié en 1934.
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Magali Bizot-Dargent
Valérie Bozon
Née en Provence, Magali Bizot-Dargent a toujours baigné dans le milieu littéraire. Institutrice de profession, elle a grandi entourée des livres de la bibliothèque de son père et se plaisait à lire tout ce qui lui passait par la main.
Élevée de l'autre côté du rideau de fer, elle éprouve à son retour au pays le besoin de retrouver ses racines. Elle s'oriente alors vers la langue de ses ancêtres et se met à publier des nouvelles, articles, poésies et chroniques dans divers journaux et revues.
En 2011, son recueil de nouvelles Cronicas Pacolinas remporte la première édition du Prix littérature jeunesse occitan, ce dernier relatant avec philosophie, humour et curiosité une tranche de vie qui parle aux petits comme aux plus grands. Forte de ce succès, Magali Bizot-Dargent a depuis publié d'autres oeuvres : Esquissas per un retrach de l'ombra, un recueil de nouvelles biographiques, ainsi qu'un autre recueil de poèmes et le tome 2 des Questions essencialas.
Férue d'arts, Magali chante aussi dans le groupe polyphonique Misé Babilha. Et quand elle ne chante pas, comme elle le dit si bien, elle peint – son oeuvre Frema Curda ayant été exposées à Aubagne en 2017 lors de l'exposition « Questions de femmes ».

Bibliographie :

- Questions essencialas e autreis escrichs minusculs (éditions IEO, 2010)
- Cronicas Pacolinas (éditions IEO, 2011)
- Esquissas per un retrach de l'ombra (éditions IEO, 2014)
- Minusculitats e autreis essencialitats (éditions IEO, 2015)
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Créées et portées par l’écrivain auteur, compositeur et interprète Jan dau Melhau les éditions du Chamin de Sent-Jaume ont publié depuis 1982 le meilleur de la littérature limousine contemporaine, dont Antoine Dubernard et Marcelle Delpastre. Le graveur Jean-Marc Siméonin accompagnera presque chacun des livres, le sculpteur Marc Petit sera aussi de l’aventure.

La rencontre de Jan dau Melhau avec Marcelle Delpastre et leur longue amitié seront décisives pour elle comme pour lui. Marcelle Delpastre, qui laisse à sa mort une quantité considérable d’inédits, l’ayant institué héritier de son œuvre, l’éditeur Melhau s’acquitte avec une scrupuleuse exactitude de cet engagement et Lo Chamin de Sent-Jaume offre maintenant la quasi totalité du trésor écrit par la paysanne de Germont. Autre « performance », artistique autant que spirituelle, dont il écrira le journal : le pèlerinage qu’il accomplit en 1987, seul et à pied, aller-retour, de sa maison de Royer à Saint-Jacques de Compostelle, en n’emportant aucun argent, mais une vielle à roue dont il joue dans la rue à chaque étape pour gagner sa subsistance.
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Michèu Chapduèlh
Michel Chadeuil, né à Agonac en Périgord, est issu d'une famille paysanne occitanophone, et plus précisément limousine. Ancien professeur de français et d'occitan, auteur et conteur, celui-ci est venu à l'écriture par la poésie.
Michel Chadeuil fonde en 1975 avec Jan dau Melhau et Marcelle Delpastre, la revue Lo Leberaubre – revue consacrée à la littérature fantastique et dont le but est de redonner un souffle nouveau à la littérature limousine en mélangeant son esprit populaire et ses oeuvres orales.
Auteur de chansons, chercheur en lexicographie, ethnographe et ethnobotaniste, Michel Chadeuil publie en 2012 un livre intitulé J'ai refermé mon couteau, qui, considéré comme une véritable plongée dans la société rurale périgourdine, recevra le grand prix Périgord de littérature. Ecrivain inclassable et insaisissable, Michel Chadeuil excelle dans tous les domaines. Du roman au conte, en passant par la poésie et les chroniques, il contribue également régulièrement à l'animation de la Rubrica en òc le lundi dans Sud Ouest et se produit sur scène en tant que conteur. Intéressé par des domaines aussi divers que la cuisine, la botanique, la mythologie ou encore l'écriture des rêves, Michel Chadeuil apprécie tout particulièrement les atmosphères fantastiques avec un certain penchant pour l'humour et la dérision, ce qui le pousse à transposer les contes traditionnels dans un univers contemporain : La fada multicarta, Grizzly-John...
Artiste aux oeuvres incontournables, Michel Chadeuil a été récompensé pour son travail via son intronisation en 2017, à Trémolat, dans l'Académie des lettres et des arts du Périgord, ainsi qu'à travers un film réalisé sur lui en 2018 par Patrick Lavaud, intitulé Micheu Chapduelh, una pensada sauvatja – incontestablement un bel hommage.

Bibliographie :

Poésie :

- Lo Còr e las Dents, éditions Traces Magazine, 1969
- L’Òme, pas mai, éditions Lemouzi, 1970
- L’Emplumat, éditions Périgueux, 1971
- Un Temps per viure, éditions IEO, 1996

Romans et contes :

- De Temps en Temps, éditions IEO, 1973 et 1981
- La Segonda Luna, éditions IEO et Lo Leberaubre, 1980
- L’Arquibaunobiliconofatz (en collaboration avec d’autres auteurs), éditions IEO, 1983
- Grizzly-John o la persisténcia dau mite, éditions IEO, 1996
- La Fada Multicarta, éditions Letras d’Òc, 2011

Linguistique :

- La Formation des Mots (dérivation et composition) dans le dialecte nord-occitan du Périgord, Université de Bordeaux, 1969
- Lo Chen en Lemosin, éditions EOE, 1978
- Expressions et dictons du Périgord et du Limousin, éditions Christine Bonneton, 2008
- Noms occitans des Plantes des Causses et des Truffières, éditions Novelum-IEO 24, 2008
- Expressions et dictons : Périgord-Limousin, éditions Christine Bonneton, 2015

Ethnographie :

- Quand las Bèstias parlan…, éditions Novelum-IEO, 1978
- Çò que disen las Bèstias…, édition languedocienne et limousine, Nîmes, 1996
- Beure et Minjar lo País, éditions Novelum, 1987
- Cuisine paysanne en Périgord, éditions L’Ostal del Libre, Aurillac, 1994
- J’ai refermé mon couteau, petites digressions d’ethnographie vicinale, éditions Lo Chamin de Sent-Jaume, 2012
- Des Mois et des Jours : almanach occitan, éditions Novelum, 2016
- J’ai refermé mon couteau, petites digressions d’ethnographie vicinale, nouvelle édition, éditions Novelum, 2018

Humour et satire :

- Coleras, éditions IEO, 1996
- « La Revolucion marquista, ensag de prospectiva parano-derisionista » dans Entre dos Milenaris, ouvrage collectif publié sous la direction de Claude Molinier, éditions IEO-IDECO, 2009
- Coleras e retrachs (avec son fils Denis Chadeuil), éditions IEO, 2014.

Onirologie :

- Darrier los Uelhs. Lo quasernet daus raives, Tomes 1 et 2, Lo Leberaubre, 2003 ; Tome 3, Lo Leberaubre, 2008
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La revue Lemouzi
La fondation de la revue Lemouzi, en novembre 1893, est liée à la naissance du félibrige en Limousin. D'abord organe de l'École limousine félibréenne puis de la Fédération provinciale des écoles félibréennes du Limousin, elle devient également l'organe d'expression de la Ruche corrézienne de Paris en 1895.
La ligne éditoriale connaît une sensible évolution de 1893 à 1900 : principal moyen d'action du félibrige à sa création, la revue publie la Grammaire limousine puis le Lexique limousin de l'abbé Joseph Roux, fondateur et premier directeur de la revue, elle devient rapidement une revue littéraire à part entière.
La publication est d'expression bilingue dès les premiers numéros et se présente dès 1898 comme « Revue franco-limousine », elle exalte le terroir et la « petite patrie » et offre des articles variés de folklore, d'histoire et de littérature tout en assurant la chronique de la vie des sociétés de limousins à Paris. Parmi les auteurs les plus connus on retrouve Albert Pestour, Eusèbe Bombal et Paul-Louis Grenier.
À partir de 1900, son orientation « provincialiste » s'affermit et elle s'engage résolument dans la lutte des régions françaises en faveur de la décentralisation tout en marquant une certaine prise de distance à l'égard du mouvement félibréen officiel. La parution de la revue cesse en 1931.

Depuis 1961, date de la renaissance de la publication, sous la direction de Robert Joudoux (1939-2016), Majoral du Félibrige, Lemouzi a publié des textes des auteurs Jean-Baptiste Chèze, Marcellin Caze, Roger Ténèze ou Marcelle Delpastre. Cette dernière donne en effet à la revue en 1964 son texte mythique La lenga que tant me platz (La langue qui tant me plaît) qui paraît dans le numéro 10 en 1964. Par la suite, Marcelle Delpastre revient régulièrement au sommaire de la revue, à la fois comme auteur de littérature mais aussi comme conteuse et ethnologue avec ses études Sorcellerie et magie en Limousin et son Tombeau des ancêtres : coutumes et croyances autour des fêtes chrétiennes et des cultes locaux. Michel Chadeuil et Antoinette Cougnoux, entre autres, ont donné également de nombreux textes à la revue, des poèmes, des contes et des nouvelles. La Société historique et régionaliste du Bas-Limousin édite la revue depuis 1961, sous la présidence de Paul Valière qui a succédé à Robert Joudoux.
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Le Comité occitan d'études et d'action (COEA)
Caucat, Domenge
Assié, Benjamin
Le Comité occitan d’étude et d’action (COEA) est un organisme militant créé en 1962 à Narbonne par un collectif de personnalités déjà impliquées dans le mouvement occitan, notamment au sein de l’Institut d’Estudis Occitans, « des écrivains et des militants de l’action dite culturelle, essentiellement linguistique, abordant les problèmes économiques et sociaux. » comme ils se définissent eux-mêmes, dans le Bulletin d’information du COEA (janvier 1970).
Dans les faits il est initié par Robert Lafont engagé depuis le début des années 1950 comme Secrétaire général de l’IEO pour la refondation d’une stratégie, d’une pensée et d’une action occitanes sur l’analyse des réalités économiques et sociales. Il est pendant une décennie le le principal animateur et le Secrétaire général du COEA, qui compte également parmi ses membres Yves Rouquette, Guy Martin, Gaston Bazalgues, Jean Larzac, Claude Marti, Michel Grosclaude, Bernard Lesfargues, Michèle Stenta, entre autres (source : Bulletin d’information du COEA).

Origines

En 1950, Robert Lafont devient Secrétaire général du tout nouvel Institut d’Estudis Occitans, fondé à Toulouse en 1945. Il présente un rapport de rupture avec l’action et l’objectif traditionnel - culturel, savant et linguistique - des organisations occitanes. Tout au long des années 1950 il ne cessa d'argumenter en faveur d’une refondation d’une stratégie occitaniste qu’il souhaite fondée sur une analyse solide des réalités économiques et sociales et proposer ainsi un projet politique pour l’avenir de l’Occitanie.
La position de Lafont convainc une nouvelle génération militante mais fait débat et entraîne un temps de crise avec les tenants d’une position « culturelle » autour de Bernard Manciet et surtout Félix Castan. La crise au sein de l’IEO est soldée en 1964 par l’exclusion de Manciet, Castan et Ismaël Girard.
Entretemps, le mouvement des mineurs de Decazeville avait fait émerger dans l’opinion occitane et dans les médias, une prise de conscience du malaise occitan autour de la notion de « colonialisme intérieur ». Robert Lafont avait analysé en 1954 dans son essai Mistral ou l’illusion (Paris : Plon) le rendez-vous manqué entre le mouvement félibréen et la révolte des viticulteurs languedociens de 1907 qui aurait pu déboucher, selon lui, à une adhésion massive de la société au mouvement de renaissance occitane du moment où il ne se cantonnait plus à l'action littéraire et linguistique, et ainsi déboucher sur un projet politique pour l’Occitanie. C’est donc pour ne pas rater un nouveau rendez-vous avec le mouvement social que le COEA est créé dès 1962, sans attendre la transformation au sein de l’IEO.

L’organisation

Quelques mois après sa création, le Bulletin d’information du COEA (n° 2, 15 mars 1963) fait un premier bilan de la nouvelle organisation : il annonce une cinquantaine de personnes adhérentes, la tenue d’une première assemblée générale en mai 1962 et l’adoption de statuts ouvrant la voie à une existence légale. L’organisme se veut « d’un type entièrement nouveau » et doté d’une doctrine qui « doit être entièrement neuve ». L’établissement de cette doctrine doit se faire dans le cadre de séances de travail et de débats par correspondance mais déjà le premier bulletin, « à un grand nombre d’élus du Pays d’Oc », contient une synthèse sur le concept de colonialisme intérieur à la fois comme grille d’analyse mais également comme vecteur de propositions politiques concrètes.
Sur le plan de l’organisation militante, le COEA affiche l’ambition de créer à partir du Comité central un maillage de « comités occitan d’action » au niveau régional, local, et dans les entreprises. Les fonctions entre le comité central et les comités divers sont définies ainsi : « le comité central analyse la situation, donne des directives et les comités divers sont les organes de l’intervention. » L’ambition est de mettre sur pied une organisation militante et ne pas devenir une organisation « académique », c’est-à-dire purement intellectuelle. Il s’agit également pour le COEA de créer un réel mouvement d’opinion autour de ses analyses et propositions et de favoriser « une prise de conscience occitane ».
Dans les faits, le développement d’une organisation militante massive ne s’est pas réalisé même s’il est fait état au fil des Bulletins d’un Comité auvergnat d’étude et d’action ou d’un COEA Paris.
En 1964 Robert Lafont, Yves Rouquette et d’autres membres actifs du COEA fondent la revue Viure. Si elle n’est pas un organe direct du COEA, elle est un lieu de diffusion et de débat sur les idées portées par l’organisation.
Le COEA publiera quelques livres : Principes d'une action régionale progressiste (Nîmes : COEA, 1966, réed. 1969), Le petit livre de l'Occitanie (Saint-Pons : 4 Vertats, 1971 ; réed. Paris : Maspero, 1972). Mais c’est avec les essais politiques de Robert Lafont autour du problème région et du colonialisme intérieur, publiés à grand tirage chez de grands éditeurs parisiens, que les analyses et propositions du COEA seront véritablement connues et diffusées auprès de l’opinion : La Révolution régionaliste (Paris : Gallimard, 1967), Sur la France (Paris : Gallimard, 1968), Décoloniser en France. Les Régions face à l’Europe (Paris, Gallimard, 1971), Clefs pour l’Occitanie (Paris : Seghers, 1971), Lettre ouverte aux Français d’un Occitan (Paris : Albin Michel, 1973), La Revendication occitane (Paris : Flammarion, 1974) ou encore Autonomie, de la Région à l’autogestion (Paris, Gallimard, 1976).

Le rôle politique

En juin 1964, le contact avec la vie politique est établi : le COEA participe avec des délégués à la Convention des Institutions Républicaines, nouveau parti politique créé par François Mitterrand, qui aboutira sept ans plus tard au fameux congrès d’unification des socialistes d’Épinay-sur-Seine (juin 1971). Le COEA reconnaît s’être constitué en club politique - mais refuse explicitement de devenir un « parti politique » traditionnel - afin d’entrer en contact avec d’autres clubs politiques (comme le Front régionaliste corse).
S’il fait partie des clubs fondateurs de la Convention des Institutions Républicaines qu’il fait adhérer à la problématique de l’autonomie régionale, le COEA prend ses distances avec l’organisation de François Mitterrand dans sa dynamique d’union avec la SFIO et la famille radicale. Non seulement la SFIO et les radicaux n’ont pas exprimé de position favorable aux problématiques régionalistes, mais de nombreux membres du COEA sont adhérents ou sympathisants des deux autres forces de la gauche des années 1960 : le parti communiste et le PSU. En 1967 la séparation avec la Convention des Institutions Républicaines est actée. Dans les faits le PSU de Michel Rocard apparaît de plus en plus comme l’organisation politique la plus proche des problématiques politiques du COEA (dénonciation d’une situation de colonialisme intérieur, défense de l’autonomie régionale, de l’autogestion, etc.) On peut sans doute mettre au compte du COEA le fameux rapport « Décoloniser la province » présenté en 1966 par Michel Rocard lors des Rencontres socialistes de Grenoble.
Le Comité occitan d’étude et d’action disparaît à l’orée des années 1970 et débouche sur la candidature de Robert Lafont, candidat des « minorités nationales » à l’élection présidentielle de 1974. Le COEA rendait possible une telle candidature, non seulement en permettant de mûrir une analyse et des propositions capables de tenir une telle candidature, mais également en établissement les liens entre organisations politiques régionalistes et en diffusant les idées du colonialisme intérieur en dehors des cercles militants. La candidature ayant été invalidée par le Conseil constitutionnel, les comités de soutien vont se transformer en mouvement autonome Volèm viure al país qui sera l’organisation des années 1970.
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La cabrèta
La cabrèta (ou « cabrette », pour « petite chèvre ») est un instrument à vent de la famille des cornemuses. Composée d’un sac originellement en peau de chèvre, d’où elle tire son nom, d’un soufflet et d’un « pied », une sorte de hautbois à perce conique et à anche double, elle est l’instrument emblématique de la musique traditionnelle auvergnate. Elle doit en grande partie sa popularité à la communauté auvergnate de Paris de la fin du XIXe siècle qui en fait un instrument mythique et le catalyseur d’une identité auvergnate fantasmée. Son ancêtre, la musette, donnera même son nom au genre musical que l’on connaît.
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Le Gallia Saintes

PRÉSENTATION 

C’est un spectacle arc-en-ciel pour reprendre la formule dont Mandela peignit l’Afrique du Sud post-apartheid. Un spectacle fait de théâtre, de musiques, de danses, mais aussi, mais surtout métissé de langues que la mondialisation culturelle menace.

Au début, il y avait un petit garçon qui enregistrait son grand-père quand il parlait une langue pour lui fascinante : l’occitan. La lenga nostra, disait le vieux monsieur. Aujourd’hui, Christophe Rulhes est devenu anthropologue, musicien et, avec l’acrobate, chorégraphe, scénographe, Julien Cassier, co-fondateur du GdRA, cette unique troupe de théâtre toulousaine.
Unique car leur projet ne ressemble à aucun autre. En témoigne cet étrange et vivifiant spectacle évidemment baptisé Lenga. On y voit, on y entend un acrobate de rue de Madagascar (Maheriniaina Pierre Ranaivoson), un initié Xhosa d’Afrique du Sud (Lizio James), un comédien Toulousain, un musicien Occitan jouant de la cabrette et des platines. On y parle un occitan débarrassé de sa gangue folkloriste, on y entend des langues, malgaches, sud-africaines, que le rabot culturel amoindrit chaque jour un peu plus. On y suit, entre Le Cap et Tananarive, les destins de grand-mères qui semblent venir d’un monde en pleine mutation…
Lenga, c’est de l’anthropologie joyeuse.

Un spectacle : GdRA - Christophe Rulhes & Julien Cassier 

INFORMATIONS PRATIQUES

Durée : 1h40
Dès 7 ans 
Spectacle en partie surtitré

Contacts et réservations 

Le Gallia Théâtre Cinéma Saintes
67 ter, cours National - BP 90122 - 17104 Saintes Cedex
Téléphone : 05 46 92 10 20

Site internet : https://www.galliasaintes.com 

Réservations en ligne : ICI.

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