Explorar los documents (1132 total)

Ginoulhac, Raymond

Christian Laus, de culture scientifique, s’engagea très tôt dans l’occitanisme, notamment au sein de l’IEO. Il s’occupa de plusieurs revues et rédigea, outre des récits pour une large part d’inspiration autobiographique des dictionnaires de langue qui font référence.

Éléments biographiques

Christian Laux est né en 1934 à Lugné, commune de Cessenon (Hérault) dans une famille de viticulteurs. Après ses études au lycée de Béziers, puis en math-sup, math-spé à Montpellier, il est admis à l’École des Mines de Paris et à L’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (Paris puis Cachan). Souhaitant revenir au pays et exercer un métier centré sur les relations humaines, il choisit l’ENSET.

Abonné à la revue ÒC, il est ainsi informé du stage occitan d’Uzès de 1956 auquel il participe ; il y rencontre Robert Lafont, Jean Boudou, Pierre Bec, Serge Bec, Charles Camproux (son ancien professeur de français), Éliane Gauzit, Aimé Serres, Raymond Chabbert… C’est pour lui une découverte.

Il se marie, effectue le service militaire puis enseigne la physique au lycée technique d’Albi et, par la suite, assure des cours d’occitan. Il mènera de front enseignement, recherches, publications, responsabilités associatives…

Il meurt à Albi le 4 février 2002.

Engagement dans la renaissance d'oc

Il a été président de l’IEO du Tarn à deux reprises, président de la Société des Amis de Jean Boudou et organisateur du colloque de Naucelle de septembre 1985, collaborateur de revues occitanes (L’Occitan, Occitans !, Lo Gai Saber, Mesclum, Vent Terral), de la Revue du Tarn et d’Albi Mag, chef-rédacteur de l’Occitan de 1995 à 2002, producteur d’émissions à Radio Albigés, membre du CAOC, animateur d’ateliers de langue et de stages.

Cheville ouvrière du CREO du Tarn, il en est le premier président de 1988 à 1995 ; c’est durant ce mandat que sont créées en 1989 les premières écoles bilingues à Albi et à Saint-Affrique. Il est présent lors de la création de l’association ÒC – BI (association des parents d’élèves bilingues de l’enseignement public) en 1998. Conscient qu’il faut créer des outils adaptés à un nouveau public, il travaille à son dictionnaire FRANÇAIS – OCCITAN de 1990 à 1997. Il poursuit avec la réalisation du dictionnaire OCCITAN - FRANÇAIS.

Lespoux, Yan

Pierre-Louis Berthaud  (Bordeaux, Gironde, 24 août 1899, Séry-Magneval, Oise, 8 août 1956), journaliste, homme politique, majoral du Félibrige (Cigale du Tarn), membre de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), franc-maçon, cofondateur de la revue Occitania (1956).

Éléments biographiques

Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.

Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal L’Avenir de la Vienne.

Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.

De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien La Petite Gironde qui appartient au même consortium que L’Avenir de la Vienne

Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.

Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à Juliette Dissel, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la Revista de Catalunya pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.

Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.

De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.

Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.

Engagements dans la renaissance d’oc

 Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée Poètes provençaux modernes, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.

Dès le début des années 1920, il est en contact avec Ismaël Girard et, très certainement, abonné à Oc. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité.

Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue Calendau animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue Occitania pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte Occitania, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’Occitania duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec Jean Lesaffre qui participe lui-aussi à l’aventure d’Occitania. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.

En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera Oc – titre que lui confie alors Ismaël Girard – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.

Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la Revista de Catalunya et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la Revue Universelle ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.

Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue Occitania, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.

C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une Bibliographie gasconne du Bordelais.

De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa Bibliographie occitane (1919-1942). En 1947, il publie avec Jean Lesaffre un Guide des études occitanes. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'Institut Català d'Art i Cultura, et de la revue Presencia Catalana dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des Jocs Florals de la Llengua Catalana, de Paris.

C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.

Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », Jean Lesaffre, Léon Cordes et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de Jean Lesaffre qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.

Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre Occitania avec Ismaël Girard. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’Ismaël Girard jusqu’en 1962.

IMG_1673.JPG
Lo viatge de Joana - Sason 2 / Episòdi 5
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Vidal, Alain. Interprète
Huang, Edda. Interprète
Benichou, Daphné. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
François, Isabelle. Interprète
Alranq, Perrine. Interprète
Capron, Michel. Interprète
Duplan, Josette. Interprète
Tèxte de l'episòdi : 

Qualqu'un tusta a la pòrta cridant :

- Joana, Joana !

Sus l’escalièr de l’intrada de l’ostal magra, vièlha e tot en plors la vesina de Renat, l’Angèla :

- Joana secors ! Lo Renat s’es penjat dins son garatge e se te veni veire es qu’a laissat una letra.

- E alara ? Es terrible mas i pòdi pas res, es vengut ièr e l’ai fotut defòra. Voliái pas mai ausir d’istòrias sus nòstra joinessa que m’an fach tant de mal.

- Legís aquela letra !

- Se vòls mas ara es un pauc tard per faire quicòm.

A mon vilatge tant aimat tota ma vida, 

Dempuèi l’escòla primariá siái estat amorós de la Joana. Segur que l’ai abandonada per la Roseta a 20 ans. Mas uèi la Roseta es partida e pensavi que ara lo sòmi podiá devenir realitat. Veni d'apréner qu’es amorosa e que se va maridar ambe un american. Donc vòli pas mai contunhar a viure. Quand los sòmis son mòrts i a pas pus de rason de viure.

Adieu-siatz totes vòstre amic Renat lo malurós

- Encara un còp i pòdi pas res faire, es pas ma fauta. Es vengut me veire ièr e èra furiós.

- Tot lo mond van dire qu’es de ta fauta.

E l’Angèla furiosa s’en va. Uèch oras del ser. Temps de sonar lo Rémy.

- Allo ! Rémy !

- Cossí vas amor de ma vida ?

- Ai pas tròp de temps per parlar. Matilda m’a sonada. Es premsa e vòl venir faire son pichòt en çò de ieu. Lo problèma es qu’a pas un sòu per pagar lo bilhet d’avion. Es que pòs li mandar l’argent o melhor prendre lo bilhet e lo mandar a Philadelphia o per internet ? L’adreiça: Matilda Delbas encò de Fred Tiafran 2345 Hillview Avenue Philadelphia. E lo telefòn: 410 587 90 87.

- O vau faire. Te fagas pas de marit sang. Mas es que siás segura de çò que fas ? As pas jamai agut d’enfant e d’un còp vas devenir maire e grand, es pas simple.

- Mas tu serà ambe ieu e serai pas pus soleta. M’ajudaràs. E en mai lo paire del pichòt es negre, cantaire o musicaire, ai pas comprés. Te sonas lèu lèu. E de l’autre costat i a de problèmas al vilatge. Te contarai tot aquò lo còp que ven. Adieu e potons mon Rémy !

- Adieu ma bèla !

Tot va plan. Es bon de pas pus èstre soleta. E zo mai lo telefòn ! Qual pòt sonar ara ?

- Madomaisèla Belcaire ?

- Òc es ela ! De que voletz ?

- Aquí la gendarmariá del vilatge. Sabi qu’es tard mas volriam vos veire. Mossur Renat Delrieu s’es penjat e a laissat una letra que parla de vos. E en mai una vesina Madama Soulages a ausit una disputa entre vos, ièr a dos oras.

- E de que pòdi faire ? Es pas ieu que l’ai penjat.

- Madama se voletz podem vos venir veire a l’ostal.

- Deman matin ?

- Non ara. Avans de donar lo permés d'enterrar seriá bon de discutir ambe la darrièra persona que l’a vist.

- E ben vos espèri !

Mas avant me cal manjar un bocinet e subretot beure un copet de vin. Un pauc de cambajon, de fromatge amb una lesca de pan e una poma reineta del Vigan. E son dejà aquí ! Amb la veitura de la polícia. Comenci de me demandar s’ai plan fach de tornar al vilatge. Evidentament la mòrt del Renat es pas un plaser per ieu. Durbissi la pòrta. Dos òmes dintran. N’en coneissi un : Madama Blanquet. Mas l’autre l’ai pas jamai vist.

- Es que nos podem assetar ?

- Vos ne'n prèga. Venètz per aquí sus la terrassa.

Se meton cadun dins un fautuèlh de jardin. M’en vau cercar d’aiga e de gòts a la cosina.

- Avètz un polit ostal Madomaisèla Belcaire ! Vos fasètz pas de lagui aurem lèu fach. Pas que de rotina.

Lor conte nòstra istòria ambe lo Renat tre la debuta fins a ièr la disputa sus lo davantal de l’ostal. Escrivon tot çò que disi. E s’en van.

Siái anada me jaire e ai dormit tota la nuèch sens me desrevelhar. Uèi es un autre jorn. Ièr es lo passat.

Bonjorn tot lo mond. Adieu los sovenirs ! Ma vida comença ara! Lo solelh brilha sus mon teulat tot nòu !

helene_debax_Page_01.jpg
Les principautés dans le Midi de la France au XIIe siècle : comtes de Toulouse, vicomtes Trencavel et autres seigneurs / Hélène Débax
Débax, Hélène
La région située entre la Garonne et le Rhône, au sud du massif central, appartient pleinement au royaume de France mais, depuis le milieu du Xe siècle jusqu’au milieu du XIIe siècle, c’est une région sans roi. À partir de 944, le roi ne s’occupe plus de ce Midi et les princes méridionaux l’ignorent. La réorganisation du pouvoir à l’époque féodale s’effectue donc sans le roi. Ce dernier ne revient dans le jeu qu’à partir du milieu du XIIe siècle, à un moment où les pouvoirs supérieurs tentent de reprendre la main sur les seigneurs féodaux. Il va s’agir ici de dresser un tableau du jeu des différents pouvoirs en l’absence de roi, et de suivre le développement et l’évolution des grandes aires de domination jusqu’au XIIe siècle. Qui détient donc le pouvoir ? Comment s’exerce-t-il ? Sur quels territoires ? Et, in fine, comment peut-on expliquer l’engrenage qui mène à la croisade ?
V_2017-07-08-n038_Lo-Diari.JPG
Lo diari de l'IEO Miègjorn-Pirinèus. - 2017, N°038 (Julhet-Agost)
Pugin, Sebastien
Lo Diari conten d'articles suls eveniments passats o de venir, de renduts comptes scientifics, d’anóncias de publicacions, d’entrevistas amb los actors magèrs del monde cultural occitan e un agendà cultural.

(Lo temps de la publicacion sus papièr del numèro de la revista, podètz consultar aquí sonque la version simpla.)
VIGNETTE_CBB-89_00001_B.jpg
Jasmin et son oeuvre : esquisse littéraire & bibliographique / Jules Andrieu
Andrieu, Jules (1839-1895)
La vie de Jasmin au travers de son oeuvre, récrite par un autre agenais Jules Adrieu, membre de la Société des Sciences, Lettres et Arts d'Agen.
standrieugers.png
Comité d'animation Saint Andrieu
Hèsta gascona (Fête gasconne)– Saint André (32)
Salle des fêtes

à partir de 10 h , jeu de quilles et palets
14h30 -15h30 , L'heure du gascon avec Delphine Castaing
16 h , danses trad avec Les Dançaires deu Savés
19 h , REPAS GASCON : 15 € (aperitif offert ). Amener ses couvert
21h30 BAL TRAD avec LUMBRETS : 8 € -repas +bal :20 € 
Reservation pour le repas obligatoire avant le 31 juillet06 88 98 48 26 ou 06 80 13 91 82
camelio.jpg
Cameliò, Alan
Édition bilingue : tome 1 en occitan - tome 2 en français

Figure emblématique et cependant méconnue du mouvement anarchiste sétois, Pascal Verdale fait partie des oubliés de l'histoire. Deux articles parus dans le journal Midi Libre évoquent le personnage : un amuseur public qui écrit des vers en « patois ». Cet original publie en 1905 une pièce de théâtre en alexandrins Una séença à la Boursa Plata. Sous l'apparente banalité du propos - des ouvriers réunis à la Bourse du travail débattent de l'impérieuse nécessité d'augmenter la cotisation syndicale - l'œuvre renvoie à l'histoire de Sète, de son port, du syndicalisme, des luttes ouvrières et des anarchistes sous la IIIe République.
Ane-Bessan-2-300x163.jpg
L'Ase de Beçan
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Dins lo vilatge de Beçan se debana, dempuèi fòrt longtemps, un curiós ritual a l'entorn de l'Ase.
A l'apròcha de Sant Laurenç (10 d'agost), la populacion, venguda nombrosa, es al rendètz-vos per qualques jorns de fèsta. L'Ase, l'animal emblematic de la vila dançarà d'oradas. De la glèisa a la carrièra, de placetas en ostal de retirada, d'elegits de la comuna a la comunautat, l'ase parada en faire ressondir los còrs d'aqueles que lo fan viure.

La fèsta de Sant Laurenç es la fèsta locala de Beçan. Cada annada, se debana sus cinc jorns, dimenjada inclusa. Las sortidas de l'Ase constituisson los moments fòrts, d'ont lo segond nom donat a la fèsta : « La fèsta de l'ase ». L'animal es al centre de las festivitats e es d'alhors pas qu'a l'escasença de Sant Laurenç que la populacion pòt profechar de sa preséncia. Fòra de qualques evolucions, lo public assistís a un programa qu'a un encastre identic segon lo jorn.
Aital los beçaneses e los toristas veson la primièra dança de l'ase a 17h picanta, lo dissabte pròche del jorn de Sant Laurenç. La jornada de dimenge es plan emplenada mas los moments fars son aqueles : de la benediccion e de la messa en preséncia de l'ase e plan segur la remesa dels ramelets que la joinessa i met a l'onor la municipalitat. Lo diluns e lo dimars, las jornadas un pauc mens protocolàrias, recampan la populacion a l'entorn de l'ase a travers de diferentas animacions. Lo darrièr jorn de la fèsta l'animal aurà lo dreit de se repausar mas es lo moment que lo pichòt ase serà de la partida per finalizar l'eveniment.
Boeuf-2-300x163.jpg
Lo Buòu de Mesa
CIRDÒC-Mediatèca occitana
LO BUòU
« Moi, je suis l’un des animaux totémiques les plus impressionnants : loin du Coucaïrous débonnaire, des Poulains joueurs ou du Chameau placide, je fais presque peur avec mon énorme tête surmontée d’une immense paire de cornes, ma gueule qui s’ouvre largement, et mes puissantes mâchoires qui reprennent le rythme du tambour en claquant bruyamment : clac / clac / clac-clac-clac (1, 2, 1-2-3). Mon origine serait liée au culte de Mithra (Orient ancien), qui avait dompté et sacrifié un taureau, du sang duquel étaient nées toutes les créatures vivantes. Je symbolise donc aussi la renaissance après la mort. »
LEGENDE
En 59 de notre ère, une famille pauvre venue des environs de Béziers vint s’installer sur les bords de l’Etang de Thau. Elle se mit à défricher la plaine, à l’endroit appelé « Los Murgos », vivant là de son travail et de la pêche, très abondante à cette époque. Une solide paire de boeufs l’aidait dans sa tâche.
Grâce à un travail acharné, la famille connut bientôt l’aisance, puis la richesse... Lorsque les deux boeufs furent morts, on conserva la peau du plus beau, qui fut étalée sur un support en bois, en souvenir de cette bête courageuse. Et cette dépouille fut promenée chaque année pour les grandes occasions... Lorsque la peau primitive fut usée, on construisit un mannequin colossal, bien plus grand qu’un vrai boeuf, recouvert d’une toile brune. On lui tailla une tête de bois avec des cornes. Ce boeuf est, depuis, de toutes les fêtes et de toutes les manifestations...
Dans l’animal totem, 8 à 10 hommes peuvent se loger pour le mouvoir. L’un d’eux est chargé uniquement d’actionner la tête et les mâchoires de la bête au moyen d’une gaule.
À l’extérieur, le meneur (ou cornac), armé d’un long aiguillon, commande l’animal et décide des figures à exécuter. Le Boeuf parade uniquement dans la ville pour les deux corsos fleuris et pour la fête votive, qui a lieu le 19 août, et où il est toujours en tête du cortège. Il ouvre officiellement cette fête qui va durer trois jours, durant lesquels il anime par sa présence toutes les animations et défilés à travers la ville.
La course du Boeuf dans les rues de Mèze est imprévisible : à tout moment, il peut courir et même foncer sur ceux qui se mettent en travers de son passage ! Avec ses larges cornes, il éloigne les plus hardis qui veulent s’opposer à lui. Il est aussi capable de ruades, de trémoussements, de pas de danse, scandés par la musique qui l’accompagne...
Cet animal fort apprécié de la population rend aussi visite aux balcons des maisons, où lui sont jetées des pièces de monnaie qu’il récupère dans sa gueule ouverte...
Le dernier soir de la fête a lieu « la mort du Boeuf », qui doit mourir pour mieux renaître... Le sacrifice a lieu sur l’Esplanade. L’animal effectue d’abord sa course au milieu des badauds, monte dans le kiosque pour danser, s’amuse à faire éclater dans sa gueule des ballons gonflés...
Puis le meneur exécute quelques passes de corrida à l’aide d’une muleta fictive, et soudain, il transperce la tête du Boeuf avec une épée postiche... le Boeuf tremble, vacille, d’un côté, de l’autre... et tombe raide mort, dans une marre de sang répandu pour l’occasion, sous les « bravos » de la foule...
Avant sa mise à mort, le Boeuf initie les enfants à la « mort symbolique » : il les avale par sa gueule béante, et les fait passer dans son ventre... d’où ils ressortiront quelques instants plus tard, pour renaître plus forts et plus sains...
Cet héritage de l’initiation au culte de Mithra (où le sang du boeuf répandu sur l’initié le faisait naître une seconde fois) n’est plus qu’un jeu : il faut voir les enfants se bousculer pour être les premiers avalés ! Ils plongent tête la première dans la gueule du Boeuf et sont récupérés à l’intérieur de la structure par les porteurs...
sus 114