Le Festival des Voix, des Lieu …des Mondes aura 21 ans cette année.
TÈ TU ! TÈ IEU ! A TOI ! A MOI !
Conte et chansons
Sorte de „battle“ entre un contaire et un musiquièr, Yves Durand et Arnaud Cance jouent avec les contes et les chansons, pour une fête de la parole !
S'inspirant des contes tradicionaus du pays d'Oc qu'il revisite avec jubilation depuis plus de 15 ans, Yves Durand dresse un panorama à la fois tendre et cocasse des campagnes et pratiques villageoises, secondé par Arnaud Cance qui revisite les chants et airs du massif Central : cançons de trabalh, d'a amors, ou qui rythment les sasons... Ils s'interrompent, s'accompagnent, se relaient, mêlent l'oc au français, la parole au chant, la tradition aux échappées contemporaines : ils dressent à tous deux un tableau vivant et enlevé de la culture, des bêtises et sagesses d'un pays, una pintura de l'uman risolièr et mélodieuse...
Un spectacle en contes et chansons bilingue français-occitan, de Yves Durand et Arnaud Cance
De 45 à 75'. Dès 6 ans.
A 21h BAL TRIO BROTTO-LOPEZ-RAIBAUD
Cyrille Brotto, Guillaume Lopez, Camille Raibaud
En 2017, Le Bal Brotto Lopez fête ses 15 ans !
Aquò es l’ocasion pour Cyrille et Guillaume d’inviter un ami musicien sur scène, le violoniste Camille Raibaud.
Une musique enivrante, pour un moment de complicité musicale et scénique incomparable.
Quand l’efficacité, le groove de Cyrille, la voix unique de Guillaume, ses flûtes vagabondes, s’allient à la finesse et à la virtuosité de Camille, cela donne un cocktail détonnant !
La musique est rodée, parfois sensuelle et chargée d’émotion, parfois soumise à l’explosion, à la folie. Lo repertòri est mi traditionnel, mi compositions des trois complices, mais entièrement ancré dans un
Territòri occitan ouvert à la modernité, à la Méditerranée, voire al mond entièr...
Cyrille Brotto : Accordéon diatonique, tustafòna
Guillaume Lopez : chant, flutes, cornemuse
Camille Raibaud : violon, bouzouki
Nicolas Panek : son
E tot aquò es gratuit
Projet : Travailler autour de l’image d’archive lozérienne (collecte, création) avec des intervenants professionnels.
L’axe retenu est celui de la fabrication d’une archive aujourd’hui à partir des images collectées et commentées.
Réalisation : Un film de 10 minutes à partir d’images d’archives et d’images filmées présenté en mai au ciné-théâtre.
- à redonner du sens à la fonctionnalité des cultures de tradition orale et à les resocialiser (pratiques ancrées dans le quotidien, bal en tant que pratique sociale, usage contextualisé de la langue occitane, etc.).
- à assurer la transmission aux nouvelles générations et aux nouveaux arrivants d’un patrimoine fragilisé par la mondialisation des pratiques culturelles à permettre les échanges avec d’autres cultures.
Un jorn la Marineta
Me disiá d'un air coquin
Mon enfant de qu'es aquò la cochilís
Repic:
La cochilís es una bèstia
Una canilha, un parpalhòl
Chuca rasim, chuca protinha
Chuca tot
Mas jamai chuca la marrana
Que nos escana
Nous avons trouvé trace de cette chanson dans un collectage sonore réalisé dans la région de Lodève par Pierre Bec et Eliane Gauzit en 1964. Dans cette enquête aujourd'hui conservée par le COMDT (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT), le témoin, Étienne Barral interprète cette chanson qu'il a appris à Béziers alors qu'il était jeune garçon de café.
Elle a également été collectée dans la commune de Lunas (34) par les mêmes enquêteurs, auprès de Jacques Blaye (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT).
La cochylis est une chenille qui se nourrit des feuilles et fruits de la vigne. Elle se développe plus particulièrement dans les régions méditerranéennes.
Nous avons tenté d'identifier le ou les auteurs de cette chanson, mais n'avons trouvé aucune occurence pour le moment.
Suite à cette enquête, une transcription de cette chanson a été publiée dans l'ouvrage Lodeva, ciutat occitana, Lodève, cité occitane : patrimoine occitan en Lodévois, contributions groupées et harmonisées par Eliane Gauzit, Toulouse : Presses universitaires du Midi, impr. 2015.
Voici les paroles de la chanson :
L'autre jorn, la gròssa Marièta | L'autre jour la grosse Mariette |
M'espia ambe sos uèlhs coquins ; | Me regarde avec ses yeux coquins |
Me demandèt la voes doceta : |
Elle me demanda d'une voix doucette : |
« de qu'es aquò la cochilís ? ». |
« Qu'est-ce que la cochylis ? ». |
« La cochilís, li responguèri, |
« La cochylis, lui répondis-je, |
Es una bèstia, un parpalhòl, | Est une bête, un papillon |
Doas alas jaunas, doas alas brunas, |
Deux ailes jaunes, deux ailes brunes |
Las patas blancas e lo cuòl gris. |
Les pattes blanches et le cul gris |
Es una garça que s'espandís |
C'est une pie qui s'étale |
Dins nòstra vinha, chuca-rasim, |
Sur notre vigne, suce-raisin |
Chuca-brostinha, chuca sulfata, |
Suce-grapillon, suce-sulfate |
Chuca-sabor e chuca-tot. |
Suce-saveur et suce-tout. |
Mas jamai chuca la marrana |
Mais jamais elle ne suce la maladie (marasme / poisse) |
Que nos escana ». |
Qui nous étouffe ». |
La cochilís, mai d'un l'aganta |
La cochylis, plus d'un l'attrape, |
Tot en tetant un plen sadol | Tout en tétant jusqu'à plus soif |
Aquel bon vin que nos encanta |
Ce bon vin qui nous enchante |
Siague muscat o picapol. |
Qu'il soit muscat ou picpoul. |
Ieu, avant ièr tròp ne tetèri, | Moi, avant-hier, j'en tétai trop, |
Tanben prenguèri la cochilís. | Aussi je pris la cochylis. |
Lo lum dançava, lo nas brilhava, |
La lumière dansait, le nez brillait, |
La pèl susava, lo cuòl pesava, |
La peau suait, le cul pesait, |
Los uèlhs iglauçavan, lo cap virava. |
Les yeux lançaient des éclairs, la tête tournait. |
Se m'aviatz vist, trampoligèri, |
Si vous m'aviez vu, je trébuchais, |
M'espandiguèri, fasiái paissièira |
Je m'affalais, je ruisselais |
Dins lo rajòl, mes aquò rai |
Dans la raie, mais peu importe, |
Es pas un crime, siái pas lo sol, |
Ce n'est pas un crime, je ne suis pas seul, |
Sem una banda |
Nous sommes une bande |
Que teta lo jus de la trelha |
Qui tête le jus de la treille |
Dins la botelha |
Dans la bouteille |
La cochilís es la canilha |
La cochylis est la chenille |
Del malur que sus nautres plòu. |
Du malheur qui pleut sur nous. |
Es la decha que nos espía |
C'est la dèche qui nous regarde |
Quand tanben ela a pas lo sòu. |
Quand avec elle tu n'as pas le sou. |
La cochilís nos envaís, |
La cochylis nous envahit, |
Nos espotís, nos adalís. |
Nous écrase, nous anéantit, |
Jamai fugís dins la borseta. |
Jamais elle ne fuit dans la boursette. |
L'avem sovent un còp per jorn. |
Nous l'avons souvent une fois par jour. |
Sem argentats coma una pala. |
Nous sommes argentés comme une pelle. |
Los deputats l'an pas jamai, |
Les députés ne l'ont jamais ; |
Los electors l'an a molon. |
Les électeurs l'ont à foison. |
Se ieu aicí vene far l'ase |
Si moi ici je viens faire l'âne, |
Ieu siái forçat, mas un vièt d'ase |
J'y suis forcé ; mais une verge d'âne |
S'aviái d'aiçò(t), m'auriatz pro vist. |
Si j'avais ça, vous m'auriez assez vu. |
E ieu tanben, aime la vida |
Car moi aussi j'aime la vie |
La bidòrsaire e lo bon vin |
La «bistronquette» et le bon vin, |
Los escursions, las distraccions |
Les excursions, les distractions |
E los teatres e las femnetas |
Et les théâtres et les petites femmes |
E tot çò z-autres ; de tot aquò |
Et toutes les autres choses ; de tout cela |
Me'n cal brossar, adiussiatz totes, |
Je dois m'en brosser, au revoir à tous |
Ie tornarai e cantarai |
J'y reviendrai et je chanterai |
Tant que la garça de canilha |
Tant que la garce de chenille |
Tendrà l'estrilha. |
Tiendra l'étrille. |