Après les événements du printemps et de l’automne 2016 accueillis dans le somptueux site de Saint-Guilhem-le-Désert, le Centre International de Musiques Médiévales – Du ciel aux marges (CIMM) crée un événement de type festival-rencontres du 21 au 24 mai. En amont du festival, dès le 14 mai, sont organisés deux ateliers d’archéo-lutherie.
Fidèle à sa volonté d’associer artistes, luthiers et chercheurs pour renouveler l’approche des musiques médiévales, le CIMM propose un événement complet destiné au grand public mêlant concerts, ateliers d’archéo-lutherie, conférences et exposition d’instruments.
Conventionné avec l’Université Paul-Valéry - Montpellier 3 et le Conservatoire à Rayonnement Régional de Montpellier Méditerranée Métropole, le CIMM promeut la création dans le domaine des musiques médiévales, en prenant en compte l’apport de la recherche musicologique et les enjeux contemporains du spectacle vivant. Il accueille des artistes professionnels en résidences de création et de sensibilisation qui donnent lieu à des concerts et à des conférences pour sensibiliser un large public à la richesse et l’originalité de ces musiques.
Née et morte à Germont, commune de Chamberet en Corrèze où elle a toujours vécu, Marcelle Delpastre (1925-1998), est un auteur majeur de la littérature occitane. En occitan et en français, elle s’est illustrée dans tous les genres : poésie, contes, mémoires, ethnographie, etc. Dans ces pages, obéissant au genre biographique, il s’agit d’approcher une personnalité originale, et d’en permettre la connaissance à un large public. Et au-delà de la Marcelle de l’œuvre littéraire, de celle des sept tomes de ses Mémoires, amplement citées, dans son occitan limousin d’origine et traduites en français, ce qui évite la glose et l’interprétation, au prix de la vérité et d’une vérité assumée par elle-même. Elles s’enrichissent d’un reportage photographique inédit, réalisé chez elle à la fin des années 70 par le photographe Charles Camberoque.C’est à partir des mémoires du grand poète qu’est Marcelle Delpastre que Miquèla Stenta a écrit ce livre, nourri d’une lecture fine et sensible de l’œuvre et aussi des souvenirs que lui laissèrent les rencontres qu’elle fit de l’auteur.
Louisa Paulin, malgré le beau travail d’édition entrepris par Vent Terral depuis les années 70 et continu depuis lors, est encore largement méconnue et trop réduite à un poète d’anthologies scolaires. La journée du 1er avril 2016 dont les Actes édités sous la direction de M.J. Verny, viennent d’être publiés, a permis d’approfondir la genèse de l’œuvre, d’en explorer les résonnances et de replacer son auteur dans le réseau littéraire occitan et français de la première partie du XXe siècle.
"Dire que sa démarche est assez incomprise est un euphémisme. Il n’en a cure, fait le gros dos, se fait la main avec des musiques de théâtre ou de films. Paradoxalement, la conviction qu’il n’est pas totalement dans l’erreur il la trouve en Hongrie… Lorsqu’en mars 1990, il lance à Budapest l’ensemble Vents d’Est, plus de quinze ans de potlatch musical servent de soubassement à son utopie sonore. Avec Vents d’Est, il s’agit pour lui de fonder une sorte d’agora musicale à cheval sur plusieurs frontières, susceptible de susciter une musique ouverte, atemporelle, « imaginogène ». Une agora qui au fil des années sera nourrie d’amitiés électives dans laquelle vont se croiser Hongrois, Provençaux, Sardes, Grecs, Italiens, Espagnols, etc. Un caravansérail dans lequel feront bon ménage, la cornemuse et le piano à queue, le cymbalum et la vielle, les styles anciens et contemporains se frottant les uns aux autres pour accoucher d’une « nouvelle musique populaire » assumant ses origines pluriculturelles, loin des fusions réductrices. Une démarche dont Miquèu Montanaro a fait sa méthode… Ce qui implique un système d’écriture à plusieurs langages, à l’architecture stable et complexe, d’approche facile, dans lequel une grande place est laissée à la personnalité de chaque invité. Cette aventure autant humaine que musicale, de nombreux enregistrements en rendront compte ? C’est que l’exubérance entrepreneuriale d’un Miquèu Montanaro doit s’apprécier comme un « work in process » dont les concerts et les enregistrements sont des traces, des référents, façon de marier sa passion du voyage, son goût de la rencontre, et le besoin de se rassurer par le faire."
Franck Tenaille