Scène Balèti (Conte / Jeune Public / Trad) :
Le voyage de Piou-Piou est un CD-livre qui mène un jeune héros, sans peur et sans reproche comme il se doit, dans quelques coins des Pays d’Òc. Pourquoi un conte (ici une création de Bernard Cauhapé) pour un bal enfant ? Dans la culture occitane, comme dans de nombreuses cultures, la transmission orale est prédominante, et de même que le conte peut être initiatique, il peut structurer le temps et l’espace, ouvrir les oreilles et les esprits. De toutes ces qualités, il en faut aux danseuses et danseurs, petits ou grands, et si en plus comme ici on peut s’aider des chansons, les pieds n’ont plus qu’à commander… Les musiciennes et musiciens chanteront, joueront, et un guide au voyage aidera les enfants de 5 à 12 ans à danser. En plaça, lo bal va començar !
Animation proposée en partenariat avec le C.A.M.O.M, Comité Artistique Musical Occitanie Méditerrannée.
Avec :
Guillaume Lopez : chant, flûte / Manu Isopet : accordéon, chant / Simon Portefaix : percussions / Sam Burguière : violon, bugle / Philippe Espinasse : cornemuse / Fabienne Vayrette : chant / Bernard Cauhapé : chant / Mickael Vidal : clarinette
Cap'Cinéma :
Matthieu Verlhaguet est jeune gars du pays, vaguement blasé de la vie qu’il mène, partagée entre les filles, les dimanches pastis-grillades chez les parents, et son boulot…mortel. Il a suivi son père, entrepreneur de pompes funèbres, et tout naturellement monté une affaire de films d’enterrements, sans jamais trop y croire lui-même. Tout irait donc platement bien pour Matthieu si un jour ne (re)surgissait dans son existence Thomas Lebouly, un jeune homme beaucoup trop enthousiaste, qui veut lui forcer la main pour monter une série audiovisuelle en occitan. Un drôle de road-trip commence alors à bord de la « Paure Trencavel », sur les traces de financements publics et de trésors perdus, en compagnie d’un cynique qui pourrait bien s’attendrir et d’un idéaliste pas encore tout à fait irrécupérable. Frais, drôle, rythmé, d’une qualité technique irréprochable qui n’a rien à envier au paysage télévisuel actuel et surtout presque entièrement tourné en occitan (sous-titré), le projet de La Seria est résolument nouveau, tout en portant en lui des questions latentes sur le rapport à sa langue, à sa culture, la possible ou l’impossible conciliation avec la jeunesse, la « normalité », la « société »… Mais La Seria est d’abord une œuvre de fiction divertissante, celle, croisée, d’un écrivain-scénariste (Julien Campredon) et d’un réalisateur (Amic Bedel) qui se jouent de bon nombre de codes et se moquent allègrement de leur propre processus de création. La Seria, une série de deux types (avec des potes) sur deux types (avec des potes) qui veulent réaliser une série et galèrent pour y arriver… de pas mancar !
Seront diffusés à l’Estivada les 2 premiers épisodes, de 26 minutes, Spielberg ! Barcelona ! et Los que cagan. En esperant la seguida !
Distribution :
Réalisateur : Amic Bedel / Scénario : Julien Campredon et Amic Bedel / Photographie : Benoit Pain / Son : Jules Ribis / Montage : Lila Fraysse / Production : Amic Bedel / Société de production : Piget
Espace CIRDÒC :
Si pour être reconnu il faut sa propre page Wikipédia et voir son nom remonter dans les recherches Google, c’est un peu manqué pour le discret Jean-Marc Simeonin, qui poursuit, depuis de nombreuses années un travail de fourmi, bien loin de toute vaine quête de gloire passagère. Mais il mérite bien, ma foi, que l’on le regarde avec davantage d’attention, que l’on s’approche de son œuvre, ou bien plutôt que l’on la laisse s’approcher de soi. Fidèle illustrateur des éditions dau Chamin de Sent Jaume et de Jan dau Melhau, imprégné comme lui d’une part d’âme limousine, son style se reconnaît de loin, et se révèle de près. C’est qu’il a l’art d’occuper l’espace, celui qu’il veut bien se laisser, ce cadre dans le cadre qu’il se trace, et qu’il remplit consciencieusement et minutieusement pour mieux le faire éclater. Les traits sont fins, sombres, nerveux, les figures désarticulées, qu’elles soient de mythes, de bêtes ou d’hommes ensemble entortillés, figés dans un même mouvement. Souvent comme lien sortira une langue, longue, bien pendue, double, multiple, enserrant ou libérant tour à tour les fous qui auraient tenté de la dompter. L’illustrateur extrait les mots, torture les lettres, fait du verbe un dessein, lui conférant une autre profondeur, une autre forme, une autre force. Et ce sont justement ses eaux-fortes que Jean-Marc Simeonin, également peintre et émailleur, viendra présenter à l’Estivada, à commencer par un de ses derniers travaux, l’illustration de « A chara o crotz » de Cecila Chapduelh.
Les œuvres de Jean-Marc Simeonin seront exposées durant toute l’Estivada à l’Espace CIRDÒC, à l’Accueil du festival ainsi qu’à la Librairie Occitane de Limoges, sur l’Espace Edition.
La rencontre avec l’artiste sera animée par Jean-Claude Forêt.
MJC (Audiovisuel / Cinéma / Classique / Contemporain / Impro / Jazz / Poésie) :
Asuelh, l’horizon », traduit les pratiques musicales multiples des 6 musiciens composant ce collectif. Totalement libres et ouverts, leur contemporanéité, leur rapport à l’instant, celui où, avec le public, ils créent en direct une musique unique à chaque concert, leur goût pour la poésie, enracinent leur discours dans un imaginaire collectif plus large, faisant fi du passage du temps. Le temps est, on s’en doute, central dans le projet Chronos, où Asuelh s’empare littéralement de films, d’images d’archives tournées par le réalisateur Michel Cans dans le Languedoc des années 50 et 60, livrant une « galeries de portraits de famille » (dixit Max Rouquette) à laquelle ils ajoutent une narration ainsi que toute une bande-son qui n’existait pas. Scénarisées par la monteuse Catherine Legrand, ces images si proches et distantes d’un quotidien révolu sont interrogées, disséquées, et ces instants volés à ceux qui ne sont plus, beaux et émouvants, dialoguent avec des musiciens et des auditeurs-voyeurs de ce spectacle intimement universel. La langue occitane n’est plus l’objet, mais l’interprète d’une matière muette et décalée de notre temps. Un véritable ciné-concert, qui ne cède jamais à la nostalgie et préfère se concentrer sur l’évocation vraie et la contemplation poétique du temps qui a passé.
Avec :
Aimé Brees : Chant, Clarinettes / Damien Fadat : Flûtes traversières / Yannick Laurent : Basse / Maxime Dupuis : Violoncelle / Watson Chadi : Batterie / Tom Gareil : Vibraphone / Catherine Legrand : Monteuse vidéo
À la MJC de Rodez :
Lo famós Papet es Bernard Cauhapé, compagnon de route de l’Estivada depuis longtemps, touche-à-tout inventif et gouailleur, avec des approches de l’art faussement naïves. L’essence du jazz en quelque sorte, cette musique accessible et néanmoins exigeante, sautillante, populaire, travaillée jusque dans ses parts d’improvisation. Autant de choses que l’éternel Papetapprécie, d’autant plus s’il est entouré d’un trio jazz et jeune bien plus classique dans sa formation (guitares-contrebasse) que dans son approche d’un répertoire manouche où se côtoient les icônes, Django en tête. Le Trio Savignoni touche au manouche et lo Papet passe glissando du conte à Paolo, dont il a, il est vrai, certains atours, qui attendaient simplement d’être révélés. Ça croone crânement, ça groove grave, ça swingue suavement, ça pinga-panga du tango-tango sans en faire trop, alors que le Just a Gigolo livre son numéro sur des textes revisités par l’écrivain Robert Marti. La tonique de l’òc et celle du jazz de concert dans un concert complice et enthousiasmant !
Avec :
Bernard Cauhapé : Chant / Symon Savignoni : Guitare solo / Sam Guasch : Guitare rythmique / Jacques Bernard : Contrebasse
Le plafond est entièrement peint : les poutres portent un décor floral qui rythme l'espace, les consoles sont décorées d'élégants enroulements végétaux, mais le plus spectaculaire ce sont les décors des closoirs (planchettes positionnées entre 2 poutres) : les animaux y sont nombreux, en particulier les oiseaux . Ils cohabitent avec quelques scènes guerrières. Il est plausible que le commanditaire du plafond avait encore présents à l'esprit les terribles combats qui opposèrent les fidèles du Pape et du Roi de France à de nombreux Occitans au cours des guerres dites, aujourd'hui, « cathares » .
Restauré dans les années 1940, c’est vraisemblablement l’un des plus anciens plafonds peints de la région. Cette charpente, qui , au sein du palais archiépiscopal, ornait une vaste salle dont on ne connaît pas la fonction, exprime la puissance des archevêques de Narbonne . L’issue de la croisade contre les Albigeois au cours de laquelle, en 1212, le légat pontifical Arnaud Amalric devient archevêque de Narbonne, accroît leur fortune et leur pouvoir sur les seigneuries concurrentes, de même que leur engagement dans la Reconquista. Ils furent par la suite proches des rois de France et au XIVe siècle, des papes d’Avignon.
Narbonne, Hôtel de Ville
Lieu de résidence et d’administration des archevêques de Narbonne.
Musée d’archéologie, locaux de l’Hôtel de Ville.
XIIIe siècle
La salle elle-même (14 m de long, 6 m de large, 6 m de haut) est d’une architecture remarquable : le mur oriental notamment, très mince (environ 30 cm) malgré sa hauteur, fait en petit appareil antique remployé, et renforcé par de grands arcs formerets.
La salle touchait au Sud à la chapelle de la Madeleine, avec laquelle elle ne communiquait pas : à l’époque la circulation se faisait à l’extérieur, par une galerie disparue.

La charpente de cette pièce, montée sur 33 poutres, est exceptionnelle. Elle a quelques ressemblances avec la Loggia de la reine au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, (fin du XIIIe siècle). Mais ici, les poutres ont été datées par dendrochronologie (étude des cernes de croissance des arbres) du premier quart du XIIIe siècle : donc en pleine croisade des Albigeois.
Les 33 poutres reposent sur des corbeaux, eux-mêmes posés sur une poutre sablière. Pas d’assemblage en bois, mais de longs clous traversants fixent la poutre aux corbeaux; poutre et corbeaux ont été assemblés au sol et hissés ensemble. Deux rangées de planchettes, glissées dans des fentes ménagées dans les poutres et les corbeaux, cachent les « trous noirs » entre les poutres. Les planches constituant le plafond (et, en même temps, le plancher de l'étage supérieur) viennent sur les poutres : des couvre-joints cachent les jointures entre les closoirs et entre les planches.
Tout l’ensemble est peint, en partie au sol, avant d’être mis en place. Les analyses physico-chimiques ont montré un curieux mélange d’emploi de pigments peu coûteux, grossièrement broyés et d’un rouge précieux, venu d’Asie, le lac-laque, pour la couche supérieure du fond, aux effets de brillance.

On y voit des dessins géométriques, des arbres, des animaux bondissant, des oiseaux dans un style d’influence espagnole. Les scènes de guerre sont nombreuses, mais les combats entre fantassins sont un thème rare à l’époque de la chevalerie triomphante.
Un éléphant et une machine de guerre occupent la tranche des corbeaux dans l’angle nord-est. La machine détruit les murs d’une ville d’où tombe un combattant noir (c’est-à-dire, à l’époque, mauvais).
L’absence de représentations héraldiques, très fréquentes sur les plafonds peints médiévaux, s’explique peut-être par l’ancienneté du décor de cette salle.

Classement au titre de Monuments historiques par liste 1840 et 8/07/1937.