Né à Aix-en-Provence en 1820, Marius Bourrelly est un poète et dramaturge provençal ayant longtemps vécu à Marseille. 
Il est l’un des acteurs principaux de l’histoire du félibrige. Il participe au recueil précurseur Li Prouvençalo impulsé par Joseph Roumanille en 1852 et intègre le félibrige dès sa création en 1854. Littérateur reconnu, il devient majoral du félibrige en 1876. Il participe en parallèle à de nombreuses revues : Bouil-Abaïsso, Lou Cassaire, Le Gay saber, Lou Brus, La Sartan et l’Armana prouvençau.
Il est également membre de l’Académie de Toulon. Il meurt à Pourcieux en 1896 et lègue sa bibliothèque et ses manuscrits à la Bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence.
Legs en 1896
Fonds clos
Un courrier notarial adressé au maire d'Aix le 27 mars 1896 identifie 77 ouvrages reliés, 80 ouvrages brochés, une centaine de brochures, 19 manuscrits français (vaudevilles, chansons, poèmes), 11 manuscrits provençaux (poèmes, poésies diverses, contes, fables de la fontaines).
La bibliothèque est exclusivement composée de documents du XIXe siècle à l'exception de deux ouvrages de 1775 et 1776.
1775-1896
Occitan (provençal)
Occitan (languedocien)
Français
Latin
Environ 300 documents imprimés et manuscrits
Manuscrits/Tapuscrits
Monographies imprimées
Périodiques (presse et revues)
Manuscrits : Ms 1231 à Ms 1246 Ms 1716 et 1717 Ms 1731
Imprimés intégrés dans le fonds Provence ou dans la Réserve
Les descriptions des Ms. 1231 à 1246, Ms. 1731 et Ms. 1716 et 1717 sont disponibles sur le Catalogue Collectif de France (CCFR).
Consultation gratuite sur place
Archives départementales de la Drôme
 14, rue de la Manutention
 BP 722
 26007 VALENCE CEDEX
Tél : 04.75.82.44.80
Fax : 04.75.82.44.82
Courriel : archives-drome@ladrome.fr
À la Révolution française, les administrations d’Ancien Régime sont supprimées tandis que sont confisqués, avec leurs « chartriers », les biens du clergé (biens nationaux de 1ère origine) puis ceux des émigrés (biens nationaux de 2e origine). La loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796) instaure des dépôts pour rassembler ces archives au chef-lieu de chaque département : les Archives départementales sont nées. 
Depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983, les Archives départementales sont placées sous l’autorité du président du Conseil général. Elles forment un service du Département, dont le budget relève de la politique culturelle du Conseil général. En matière de patrimoine archivistique, les Archives départementales sont un interlocuteur incontournable pour les Drômois (particuliers et administrations, ...). 
Toutefois le contrôle scientifique et technique sur les archives publiques reste une mission de l’État, coordonnée par le ministère de la Culture et de la Communication (Service Interministériel des Archives de France). Les critères de sélection des archives publiques sont ainsi déterminés pour l’ensemble du territoire. Dans le département, les éliminations d’archives publiques sont donc contrôlées par le directeur des Archives départementales. 
Dans la Drôme, jusqu’en 1939, les Archives départementales sont installées à Valence dans les locaux de la Préfecture (ancien hôtel de l’abbé de Saint-Ruf). Elles déménagent alors dans la chapelle du couvent des Cordeliers, située dans l’actuelle rue André Lacroix (conservateur des Archives départementales de 1860 à 1909). Elles évitent ainsi l’incendie qui a détruit la Préfecture, suite au bombardement du pont sur le Rhône le 15 août 1944.
Les archives départementales de la Drôme conservent plusieurs documents en occitan (la liste suivante est non exhaustive) : 
 - les livres de comptes de Guilhem Ramade, de Séguret, rédigés en latin et en occitan vers 1530 et conservés sous la cote 7 J 45 au sein du fonds Château de Suze la Rousse
- des statuts manuscrits de l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem à l’us de la langue de Provence rédigés vers 1366 et conservés sous la cote 20 J 94 au sein du fonds Suarez d’Aulan
- un reçu d’un marchand de Crest rédigé en 1478 et conservé sous la cote E 463
- une quittance relative au commerce des toiles rédigée en 1442 et conservée sous la cote E 2483
- le registre des délibérations consulaires de Buis rédigé entre 1570 et 1571 et conservé sous la cote E 2722
- des comptes consulaires de Pierrelatte rédigés en 1480 et conservés sous la cote E 3380
- un état des dépenses faites au pont de la Drôme à Livron rédigé entre 1511 et 1512 et conservé sous la cote E 3568
- un compte de la despensa fayta per Rigaut Tardivon rédigé en 1450 et conservé sous la cote E 3610
- un compte de Lentelme de Roamans rédigé en 1492 et conservé sous la cote E 3611
- une lettre d’Antoine Virron à Louis de Poitiers au sujet du péage de Romans rédigée en 1414 et conservée sous la cote E 3690
- les comptes faits aux fortifications de Payrins rédigés en 1436 et conservés sous la cote E 3692
- un bail de la boucherie de Roamans rédigé 1489 et conservé sous la cote E 3805
BLOR - Bibliothèque de Linguistique Occitane et Romane
16, rue de la Sorbonne - 4e étage (îlot Champollion)
75005 Paris
lettres-languefrancaise-
La Bibliothèque de Linguistique Occitane et Romane est issue du CEROC (Centre d’Enseignement et de Recherche d’Oc) et a changé de nom en 2022. Elle est rattachée à l’UFR de Langue Française de Sorbonne Université.
Cette bibliothèque est consacrée à la langue, à la littérature et à la civilisation des pays d’Oc, anciennes et modernes. Elle est notamment constituée de différents legs, parmi lesquels le fonds Frank, le fonds Boutière, le fonds Charles Roux et le fonds Méjean.
La bibliothèque contient également un fonds d’ancien français, ainsi qu’un fonds d’italien, de catalan, d’espagnol. En dialectologie romane, elle possède une importante documentation (notamment les atlas linguistiques). Les fonds s’accroissent par acquisitions.
7, rue Honoré-de-Balzac 
92330 SCEAUX 
Tél. : 01 46 61 66 10 - fax. : 01 46 83 97 74 
biblio@sceaux.fr
En 1956, Léon Ancely, toulousain d’origine, prend sa retraite et s’installe à Sceaux et fait don à la Ville de sa bibliothèque : plus de 10.000 volumes dont 3.000 documents consacrés à la langue, aux cultures et aux littératures occitanes (dont une partie de la bibliothèque personnelle de Joseph Loubet), ainsi que plus de 400 documents relatifs à la franc-maçonnerie (devenu le fonds Voltaire) et près de 400 documents consacrés à la Commune de Paris de 1871. 
Léon Ancely meurt en 1971 après avoir d’inauguré l’Institut Florian, centre d’études méridionales, en 1969. Après sa mort, la ville fait transformer son appartement au deuxième étage du Petit Château où ses collections sont transférées. 
Ce fonds rejoint alors la bibliothèque municipale qui logeait, elle aussi, au Petit Château. Lors du déménagement de la bibliothèque en 1985, le don la suivit jusqu’aux locaux actuels.
La collection s’est s’agrandie après que l’Institut Florian a reçu une partie des collections en langue occitane de la Bibliothèque publique d’information (BPI), vouées à être intégrées au fonds et interrogeables sur le catalogue de la Bibliothèque municipale.
L'Institut est ouvert sur rendez-vous du mardi au samedi sauf pendant les vacances scolaires. Ses collections sont consultables sur place uniquement. Son catalogue informatisé est consultable sous ce lien : http://bibliotheque.sceaux.fr/opacwebaloes/index.aspx?IdPage=241
Les collections occitanes de l’Institut Florian sont rassemblées au sein de fonds Ancely qui regroupe aujourd’hui plus de 3 000 documents consacrés aux langues, cultures et littératures méridionales. Ces collections sont composées d'une série de documents sur la philologique, de dictionnaires, de biographies, de grammaires en tous dialectes ainsi que d'études et de thèses.
Ce fonds comprend également les archives de Joseph Loubet qui mourut avant de pouvoir léguer sa propre bibliothèque.
365, rue du Forez 
30000 – NIMES
 Tél. 04.66.05.05.10 
Fax 04.66.05.05.55 
archives@gard.fr
Depuis 1796, les Archives départementales sont la mémoire du département. Lors de leur création, elles ont eu pour rôle de récupérer et conserver les documents d’administration d’Ancien Régime mais aussi les papiers confisqués aux établissements religieux et aux familles émigrées. Les plus anciens de ces documents remontent au IXe siècle.
 Depuis, elles n’ont cessé de s’accroître en recevant les archives publiques produites sur le territoire du département, par les administrations, les notaires, les établissements publics, mission qu’elles assument toujours aujourd’hui (en recevant en moyenne 500 mètres linéaires de documents par an). Elles peuvent aussi s’enrichir d’archives privées, émanant de particuliers, de syndicats, d’associations, d’entreprises, qui viennent en complément des documents administratifs.
Les archives départementales conservent deux fonds occitans : 
- fonds Ivan GAUSSEN : sous-série 43 J, articles 1 à 1838. Ce fonds contient des revues et des livres. Les Archives départementales du Gard possèdent par ailleurs un supplément au fonds Gaussen, composé de dossiers thématiques (documentation, coupures de presse, correspondance), dont le répertoire n'est pas achevé. Le fonds remis aux Archives départementales par M. Frédéric Gaussen comprenait également des archives appartenant au Félibrige : registres des délibérations de la Société des félibres de Paris, 1888-1893 et des Amis de la langue d'oc à Paris, 1929-1936. Elles ont été restituées aux Amis de la langue d'oc à Paris en 1983.
- fonds Jaumette ROUX : sous-série 77 J, articles 1 à 89. Ce fonds contient de la correspondance et des documents ronéotypés comme des tracts, mais aussi des revues, brochures et ouvrages.
Le répertoire de ces deux fonds est consultable sous forme dactylographiée en salle de lecture, ouverte au public du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h (demande de documents suspendue de 11h45 à 13h30).
L’origine des Archives de la Ville de Montpellier remonte au XIIIe siècle et est lié à l’apparition de deux institutions : la Commune Clôture, administration chargée de la construction, l’entretien et la défense des fortifications de la ville (1196) et le Consulat, administration municipale dirigée par des « consuls », instaurée en 1204.
Versement
Fonds ouvert
Le fonds de la Commune de Montpellier est riche de documents en occitan, surtout pour la période médiévale. Langue de gouvernement du Consulat montpelliérain entre le milieu du XIIIème et le premier tiers du XVIème siècle, l’occitan côtoie dans les archives consulaires de la ville de Montpellier le latin et le français comme langues de rédaction des documents administratifs.
Le Mémorial des Nobles (AA1), cartulaire des Guilhem seigneurs de Montpellier, compilé en 1202, consigne les plus anciens textes en occitan conservés aux Archives municipales de Montpellier.
Français, latin et occitan s’entremêlent dans les écrits médiévaux conservés dans le fonds de la Commune de Montpellier. Toutefois, quelques grands ensembles significatifs du point de vue de l’utilisation de la langue occitane se dégagent :
- Les livres du Consulat, de l’Œuvre de la Commune Clôture, Thalamus (séries AA et EE) et registres des élections (séries BB, HH) sont rédigés pour tout ou partie en occitan. Parmi ces documents, le Petit Thalamus dresse la chronique de 400 ans d’histoire montpelliéraine entièrement en occitan.
- Les documents comptables et fiscaux (Séries CC, inventaire Joffre) : livres de recettes de la Claverie (1357-1457), compoix (1380-1528) et livres des tailles (1437-1529). Les inventaires (XIVe-XVe siècles) des archives consulaires (II1 et II3), des meubles et papiers de la maison consulaire (DD151), des reliquaires et ornements de l’église Notre-Dame-des-Tables (DD151), les registres de fonctionnement et gestion des biens des hôpitaux Saint-Lazare, Saint-Éloi et Saint-Jacques (XIVe-XVe siècles) contiennent également de nombreux éléments de lexique occitan.
- Les livres des serments et de la charité des consuls des métiers (série HH, 1416-1535) ont également été partiellement rédigés en langue d’oc.
- La collection des autorisations de criées proclamées en ville (XIVe-XVe siècles - séries EE, BB pièces extraites, inventaire Loubet) sont également des sources contenant une grande part d’occitan.
- La correspondance adressée aux consuls de Montpellier contient également de nombreuses missives en langue d’oc. Sont notamment conservées dans le Grand chartrier des lettres en occitan de Gaston Fébus, comte de Foix et de Jean Ier, comte d’Armagnac rédigées durant la guerre de Cent Ans.
Pour les périodes modernes et contemporaines, les documents en occitan se font plus rares dans les fonds de la Commune de Montpellier, le français, langue officielle et administrative vient remplacer l’occitan et le latin. Quelques documents remarquables en langue d’oc peuvent toutefois être signalés :
- Dans les documents figurés : un placard révolutionnaire (7Fi7), des documents de propagande pour les élections (1K) ou encore des affiches créées lors de la manifestation viticole du 9 juin 1907 (série I).
- Dans les séries consacrées aux célébrations pour les XIXe et XXe siècles : de nombreux dossiers concernant l’organisation des fêtes félibréennes et célébrations occitanes.
[XI]e siècle - XXIe siècle
Latin, français, occitan
50 ml pour la partie contenant les documents en occitan
Manuscrits / Tapuscrits
Collection « Inventaires et documents publiés par les soins de l’administration municipale » :
Tome 1, [Joseph Berthelé], Notice sur les anciens inventaires. Inventaire du Grand chartrier, 1895-1899 [inventaire Louvet].
Tome 2, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Documents omis dans l’inventaire du Grand chartrier, 1955.
Tome 3, [Joseph Berthelé], Inventaire des cartulaires de Montpellier (980-1789), Cartulaire seigneurial et Cartulaires municipaux, Le Cartulaire montpelliérain des rois d’Aragon et des rois de Majorque, Eclaircissements topographiques, 1901-1907 [série AA].
Tome 4, [Joseph Berthelé], La Viguerie de Montpellier au XIIe siècle. Montpellier en 1697, en 1760, en 1768 et en 1836. Les Biens nobles du diocèse de Montpellier aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le premier Jardin des Plantes français (1593-1632), 1920.
Tome 5, Joseph Berthelé, Eclaircissements topographiques, 1928.
Tome 6, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Inventaire de Joffre, Archives du Greffe de la Maison consulaire, Armoires A et B, 1934 [série CC].
Tome 7, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Inventaire de Joffre, Archives du Greffe de la Maison consulaire, Armoire C, 1939.                                                   
Tome 8, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Inventaire de Joffre, Archives du Greffe de la Maison consulaire, Armoire D, 1943 [série CC].
Tome 9, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Inventaire de Joffre, Archives du Greffe de la Maison consulaire, Armoire D (suite), 1949 [série CC].
Tome 10, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Sceaux conservés dans les archives de la ville de Montpellier, 1952.
Tome 11, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Documents comptables, 1959 [série CC].
Tome 12, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Marcel GOURON, Série EE, Fonds de la Commune Clôture et affaires militaires, 1974.
Tome 13, Maurice OUDOT de DAINVILLE, Marcel GOURON, Liberto VALLS, Série BB (Notaires et greffiers du consulat 1293-1387), 1984.
Autres instruments de recherche :
Alain BOTTARO, Inventaire de la série HH, Affaires économiques (XIIIe-XVIIIe), 2002.
Lucie Laumonier, Les pièces extraites des registres des notaires du consulat, BB186 à BB195, inventaire des pièces médiévales (1293-1499), 2011.
Pierre-Joan BERNARD, Sous-série 1K, Elections, 2012.
Le Petit Thalamus, chronique en occitan de l’histoire de la Commune de Montpellier a fait l’objet d’un programme de numérisation et d’une édition électronique. Il est consultable en ligne : http://thalamus.huma-num.fr/
Voir les conditions de consultation sur le site des Archives municipales de Montpellier : http://www.montpellier.fr/491-archives-municipales.htm
Voir les conditions de reproduction sur le site des Archives municipales de Montpellier : http://www.montpellier.fr/491-archives-municipales.htm
Association des Amis du Musée de Château Gombert et de sa Bibliothèque 
5, place des Héros 
13013 MARSEILLE 
Tel : 04 91 68 14 38 - Fax : 04 91 68 90 83
Site Internet : http://www.espace-pignol.com/#!missions-et-fonctionnement/c1alk
Le Musée du Terroir Marseillais, fondé en 1928, est le deuxième musée d’ethnographie des Bouches du Rhône après le Museon Arlaten créé par Frédéric Mistral en 1899 à Arles. C’est dans la continuité de l’œuvre de Mistral que son fondateur Jean-Baptiste Julien-Pignol (1872-1970) fondateur en 1927 du Roudelet felibren, a voulu le situer.
 Installé dans un bâtiment construit spécialement dans ce but, il expose de riches collections de meubles, costumes, objets d'usage domestique, outils, instruments de musique, crèches et santons, art sacré et religion populaire. Le Musée retrace les modes de vie provençaux des 18e et 19e siècles, s’intéressant aussi bien au petit monde paysan qu’à la bourgeoise paysanne : mises en scène d’une cuisine provençale à Noël et sa table des 13 desserts, d’une chambre bourgeoise, etc.
 Géré par une association, il s’assigne la double mission de conserver et de transmettre. Son action est soutenue par l’Association des Amis du Musée de Château Gombert et de sa Bibliothèque qui participe activement aux expositions temporaires, ateliers, manifestations, conférences, concerts qui animent régulièrement le Musée.
Plus de 5000 m² qui regroupent : Un musée ethnographique de 1000 m² consacré au quotidien de la campagne marseillaise, une bibliothèque régionaliste, plus de 5000 ouvrages, revues, archives, une boutique de produits du terroir, un restaurant, "La Table Marseillaise" , un hôtel, L’Oustau, un théâtre de plein air.
Au sens géographique, c’est une mer au milieu des terres et, là, on peut évoquer ses iles d’or ensoleillées, ses rivages sans nuages et son ciel étoilé comme dit la chanson.
A l’approche de ses rivages, on aborde alors le sens historique et culturel et on est loin d’une description amène.
Dans la mythologie grecque, Poséidon règne sur l’empire de la mer, il vit entouré d’un cortège de dieux et de monstres marins qu’il déchaînera contre Ulysse après la chute de Troie. A travers son récit, Homère montre que les humains sont les instruments des luttes fratricides des divinités. De là naîtra, pour le théâtre, la tragédie, chère à Sophocle, mais aussi à nos auteurs classiques qui s’en inspirèrent. La poétique de notre civilisation s’est nourrie de la lutte des divinités gréco-romaines, reflet des passions des hommes.
1/ Qu’il s’agisse de polythéisme ou de monothéisme, le caractère idéologique de la religion sous tendu par les intérêts politiques et économiques dominera les peuples qui s’affrontent en son nom. En Orient et en Occident, à la fin du IV° siècle, le Christianisme devient religion d’état avec l’empereur Théodose. En 612, apparait, en Arabie, une nouvelle religion monothéiste : l’Islam. Cette 3° « religion du livre » édicte ses fondements dans le Coran. Allah est grand et Mohamed est son prophète. Mohamed est à la fois chef religieux, chef militaire et chef de guerre. Toute action est dictée par Allah, donc, la guerre est une guerre sainte, dite djihad, faite au nom d’Allah. Elle peut être une guerre intestine qui oppose entre eux sunnites et chiites, elle peut être expansionniste et dirigée vers l’empire chrétien d’orient, avec Constantinople ou vers la Méditerranée occidentale avec la conquête de l’Afrique du Nord, des iles et de la péninsule ibérique. Le caractère guerrier de cette religion peu nourrir en son sein des dissidences barbares comme la secte des Assassins, redoutée et utilisée selon les besoins du moment par les musulmans eux-mêmes.
Jésus, fondateur du Christianisme, est d’essence divine. Sa doctrine est inscrite dans les Evangiles. Elle est basée sur la non-violence : « tu ne tueras point » et « mon royaume n’est pas de ce monde ». C’était la 1° année de notre ère. L’église primitive appliquera la règle fondamentale de la séparation du spirituel et du temporel.
2- Observons l’image qui est projetée, il s’agit bien d’une expédition guerrière. Comment en est-on arrivé à l’idée de croisade ? Cette idée résulte d’un long processus de transformation de la doctrine chrétienne que nous fera appréhender Marie-Anna Chevalier dans son exposé.
Mais avant de nous éloigner de cette projection je veux vous lire un passage d’Amin Maalouf dans son livre : Les croisades vues par les Arabes .
3- En route vers Jérusalem.
En 1095, quand Urbain II, au concile de Clermont, prêche avec succès la 1° croisade, il n’imagine pas qu’il entraine l’occident chrétien dans deux siècles de guerres et que ce qui s’est passé ne pouvait être imaginé ni par les croisés ni par le pape. « Il fallait, écrit Jean Flori, un niveau suffisant de valorisation et de sacralisation de la guerre et un état de tension politico-militaire venant créer un choc émotionnel permettant à cette sacralisation de s’exprimer à la fois dans les actes et dans les écrits. »
« Guerre sainte », il fallait reconquérir le tombeau du Christ. Guerre de conquête, et c’est la création des états latins d’Orient, Yvan Gastaut évoquera le rapport des forces à cette époque en Méditerranée. Il nous dira aussi quel portrait pouvait-on faire de ces croisés partis à l’aventure.
En Occident, pour la Péninsule Ibérique, on peut difficilement parler de croisade car la destruction de Saint Jacques de Compostelle par Al Mansour ne revêt pas le degré de sacralisation de Jérusalem. Certes, la lutte engagée par les royaumes chrétiens ibériques contre les musulmans d’Al Andalus, à partir du XI° siècle s’inscrit dans un contexte global d’affrontement entre Chrétienté et Islam au Moyen Age. Mais Daniel Baloup nous montrera la singularité du phénomène et les relations complexes avec les entreprises dirigées vers la terre sainte.
Que dire ? 
Epopée ou fiasco pour les croisades en Orient, peut-être les deux.
Pour l’Occident, mettons en avant, entre-autres, l’épopée du Cid Campeador au XI° siècle, qui repousse les musulmans et s’empare de Valence. Corneille reprendra, dans « le Cid », cet épisode dans le fameux récit du combat de Rodrigues ou la vaillance des chrétiens n’aura d’égale que le nombre écrasant des galères musulmanes, et… »le flux les apporta, le reflux les remporte ».
Cette image est celle de la Reconquista. De petits royaumes divisés et hostiles entre eux, naitra un royaume unifié par les rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. De ces siècles ébauchés et que nous allons parcourir au cours de cette journée, nous verrons que la réalité a souvent dépassé la fiction aussi me pardonnerez-vous d’avoir souvent mêlé Histoire et Littérature et donné une part importante à l’imaginaire. . Oui, c’est un grand moment vécu par l’Occident ; d’où est né le gout de l’Orient que nous fera partager Alem Surre-Garcia cet après-midi dans sa géopoétique de la Méditerranée.
Maguy Chapot-Blanquet