Flamenca est un roman anonyme de 8095 vers octosyllabiques composé en ancien occitan dans le dernier tiers du XIIIe siècle. Il est connu par cette seule copie, découverte au XIXe siècle par François Raynouard dans les collections de la Bibliothèque de Carcassonne.
Mais Flamenca, roman du castia gilós (châtiment du jaloux) et de l’adultère, surprend surtout par son histoire, sulfureuse, d’autant qu’il fut composé dans la période de répression idéologique et religieuse de l’après-Croisade contre les Albigeois. Afin de conquérir Flamenca, tenue recluse par la jalousie de son mari Archambault, le chevalier Guilhem prend la place d’un clerc pour lui porter, à l’église, de dimanche en dimanche, le message de son amour, détournant le rite du baiser de paix (baiser du psautier). À la suite de nombreuses péripéties, cet amour adultère voire « hérétique » (René Nelli) finit par être consommé par les deux amants.
Flamenca est considéré comme un des premiers romans modernes et ne cesse de surprendre par la modernité de sa forme.
Le manuscrit de Carcassonne est incomplet. Le premier feuillet, mutilé, ne conserve que les premières lettres de six vers. Outre de nombreuses lacunes dans le corps même du volume, les derniers feuillets ont également disparu.
Le volume contient, en tête du manuscrit, une lettre autographe de François Raynouard, découvreur et premier éditeur de Flamenca, datée de 1834.
En savoir davantage sur l’œuvre : consulter Flamenca : roman occitan du XIIIe siècle [fiche d’inventaire] dans le Répertoire du patrimoine culturel occitan.
Le fragment de poème en occitan imité du traité De Consolatione Philosophae de Boèce (480?-524) est considéré comme « le plus ancien monument littéraire de la langue d'oc » (Paul Meyer). Cette œuvre morale est attribuée à un clerc limousin. Il a sans douté été composé et copié à l'abbaye de Saint-Martial de Limoges dans le premier tiers du XIe siècle.
Le manuscrit qui comprend les 258 vers liminaires du poème (le dernier est tronqué au deuxième mot) est conservé dans un recueil de manuscrits religieux provenant de l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire (abbaye de Fleury). Il est aujourd'hui conservé au sein du fonds ancien de la Bibliothèque d'Orléans (ms. 444, pp. 269-275).