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Elie Massenat
"la Marion de Prugne", suivi de Lou Perdigal de lo Suzeto (" le perdreau de Suzette") et "Lo Morquiso de Poumpodour"?
("la Marquise de Pompadour").

La Marion de Prugne (Emprugno, signifie très probablement "en Prugne", village de la commune d'Ussac)
Pendant la guerre, en novembre. Pays de Brive. Gel et neige. Marion attend désespérément des nouvelles de son Jeantou, parti il y a 3 ans dans l'armée de l'Empereur. Ce matin là elle a vu passer le Courrier de Beynat avec des drapeaux accrochés à sa voiture, mais elle n'a pas eu le temps de l'arrêter pour lui demander la raison de cette décoration. Intriguée, elle décide donc de se rendre à Brive. Elle prétexte qu'elle n'a plus de pain ni de farine et qu'avec ce méchant temps (neige et gel à pierre fendre) le meunier ne risque pas passer de sitôt... Elle se met en route, et emporte avec elle 2 poulets. Arrivée en ville, elle vend ses deux poulets, puis se rend sur la place pour écouter les nouvelles. Au balcon de la mairie, un homme annonce la victoire de Coulommiers (1870), l'évacuation d'Orléans et la fuite des Prussiens. (à ce moment du texte le Maire de Brive est nommé : "Bounal" -il s'agit de Gabriel Bonis-Bonal, qui n'a été maire qu'un mois, en novembre 1870).
La nuit tombe. Après avoir acheté son pain chez le pestourier (joli mot ancien pour désigner le boulanger, que tout le monde ou presque a depuis remplacé par boulèngier), elle se met en route pour rentrer chez elle. Près du cimetière, elle est apeurée par un eschonti (âme damnée dans la tradition limousine). Elle prend courage et se remet en route. Puis elle se sent suivie. Elle se retourne : un loup la suit ! Elle court, le loup la rattrape. Elle s'arrête, sort un grand couteau, non pour tuer le loup, mais pour lui couper un bout de sa tourte qu'elle lui fourre entre les babines. Tandis que le loup affamé mange le pain, elle repart en courant. Mais son bout de pain finit, il court à nouveau derrière elle. Elle lui recoupe et redonne un morceau de pain. etc. etc. jusqu'à ce que la tourte soit finie. Ne sachant plus que faire pour échapper au loup, Marion a tellement peur qu'elle attrape la "foire", la chiasse... Là, elle se dit "J'ai été propre toute ma vie, hors de question que je meurs sale". Elle retrousse sa robe et ses cotillons puis, cul face au loup, s'accroupit pour chier. Le loup, effrayé par cette image, se sauve à toute vitesse.
Une heure après, la Marion est rendue chez elle, à Prugne, sans sa tourte de pain mais heureuse d'être en vie. Heureusement personne ne la vit arriver.


Le perdreau de la Suzette
Fin du mois d'août. Canicule. Suzette veut se rendre à Brive. Elle part de Sirogno (Sirogne, commune d'Ussac) à 13h. Arrivant au pied de Locan (Lacan) en fasse de Migoulo (Migoule), elle trouve un perdreau étendu, les ailes ouvertes. Elle comprend rapidement qu'il est mort depuis longtemps, car il a les mouches au bec, le cul vert et une très mauvaise odeur. Mais Suzette le prend tout de même pour le vendre à Brive. Mais arrivée en ville, elle ne trouve pas d'acheteur, car tous le monde lui dit : "Il est pourri ton perdreau!". Elle prend honte et s'en va, cachant tout de même son perdreau son son jupon, se disant qu'elle trouvera bien un imbécile pour lui acheter. Comme elle ne doit repartir qu'à 18h avec une amie rencontrée là, et qu'il n'est que 16h, elle décide d'aller à l'église où il fait frais. Là, elle voit plein de jeunes filles et de femmes faisant la queue devant le confessionnal. Elle se dit que le curé doit être bien aimable pour que toute veuillent le voir. Curieuse, elle prend place dans la file. Quand son tour arrive, elle rentre dans le confessionnal, retrousse un peu ses jupes et s'assoit. Mais l'atroce odeur du perdreau pourri envahit le confessionnal. Le curé s'exclame : "C'est une infection !". Suzette répond : Monsieur le Curé, c'est mon perdreau qui sent comme ça !" (il y a bien un jeu de mot, car vérification faite le perdreau désigne effectivement, aussi, le sexe féminin). Ce à quoi le curé répond (en français dans le texte) : "Vieille salope ! Quand on a une infirmité pareille, on se lave avant de venir ici !". Il se lève et sort du confessionnal.
Suzette, honteuse, abandonne le perdreau sous un bénitier, rejoint son amie et s'en retourne à Sirogne. Et bien que très bavarde, elle ne dit pas un mot de cette histoire à personne !

Résumé, traduction et notes de Baptiste Chrétien.

cote : MAG.P LIM B1557 (Bfm Limoges)
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Martror : la fête des morts / Claudi Alranq
Alranq, Claude
"La tradition fait la différence entre Toussaint que les pays d'oc nomment Totsants (fête de tous les saints ou Martror, fête des martyrs) et le Jour des Morts.

Toussaint est le premier novembre, le Jour des Morts le 2 novembre. Aujourd'hui les deux fêtes se confondent, comme elles confondent et minimalisent leur contenu : la toilette, le fleurissement et la visite mémorable du tombeau.

En Occident, cette fête est synonyme de deuil et de tristesse, alors qu'en d'autres lieux ou d'autres temps, elle peut ou a pu être joyeuse (Mexique), initiatique (les Anthestéries grecques), contagieuse (Rome), paillarde (les « insolenzas » du Brésil), initiatique (Tibet) ou volontairement écartée (Tziganes).

Alors que tout poussait à croire que, chez nous, cette fête perdait sa fonction de « rite de passage » et que la mort était de plus en plus occultée, elle a rebondi curieusement avec le Halloween des enfants, sous l’œil complaisant du commerce mondial.

Devant la multiplicité et la complexité du phénomène, les chercheurs hésitent à élaborer une véritable « anthropologie de la mort ». [Cette] causerie n'en a pas l'ambition, elle cherche seulement à contribuer au débat que le renouveau des temporadas (fêtes saisonnières liées au « patrimoine culturel immatériel ») suscite en pays d'oc."

Claude Alranq
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Videoguidas de Montpelhièr
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault). Auteur
Kaleo design. Metteur en scène ou réalisateur
Las colleccions de la Bibliotèca de Medecina de Montpelhièr consèrvan un manuscrit occitan medieval preciós e misteriós, la Cirurgia, qu’a pas encara liurat totes sos secrets. Saupre se devem aquela traduccion occitana del cirurgian d’Al-Andalus Albucasis al comte Gaston Febus, Gaston III de Fois Bearn ?

Una autre domeni que demorèt lontgemps, sinon una sciéncia, al mens un biais vertadièr, es lo de la bugada. Las damoiselas de Grabèls, una comuna al nòrd de Montpelhièr, se ne faguèron una especialitat.

Aquestas videoguidas d'animacion foguèron realizadas en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.
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Guide des documents occitans de la Grande Guerre
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
La question linguistique demeure curieusement absente de l'historiographie de la Première Guerre mondiale en France. Parmi les soldats bretons, basques, « ch'tis » - le terme est d'ailleurs sorti des tranchées, créé par des soldats mis au contact de ces gars du Nord qui parlaient une langue particulière - provençaux, languedociens, auvergnats ou encore gascons pour l'espace occitanophone, une grande majorité a témoigné de son expérience de la guerre dans des carnets, lettres, mémoires et souvenirs, en français. Partant de ce constat, les historiens ont semble-t-il définitivement clos le dossier des langues dans la guerre.

On ne peut s'empêcher de penser, au regard de la littérature et des discours « anti-patois » qui dominent encore largement la pensée officielle au XXe siècle, que nombre d'historiens ont été détournés du sujet linguistique par l'idée, désormais classique, du faible intérêt de la réalité sociolinguistique d'un pays dont la langue est réputée, depuis l'abbé Grégoire, « une et indivisible ».

L'histoire de la Grande Guerre en France a pourtant considérablement évolué ces quarante dernières années, grâce à une plus grande considération pour les documents produits par les combattants eux-mêmes, au détriment des sources traditionnelles de l'administration et de la presse, plus aptes à véhiculer, en temps de guerre et de censure, l'idéologie officielle – le fameux « bourrage de crâne » - que la réalité des expériences vécues de la guerre. On aurait pu penser que ce retour à la « masse », aux sources directes des combattants et des populations de l'Arrière, à la question sociale, voire territoriale, aurait permis de mettre à jour les nombreuses questions linguistiques que le conflit met en lumière pour comprendre la France de 1914, comme celle, bouleversée, de l'après-1918. Force est de constater que ça n'a pas encore été le cas malgré un certain nombre de chantiers (enfin) ouverts, en majorité pour les soldats bretons ou, en ce qui concerne la question « occitane », avec l'analyse de l'affaire du 15e corps qui permit un nouvel examen de la doctrine de l'Union sacrée, comme dans le temps plus long, de la suspicion de nombreuses élites françaises pour un « Midi » culturellement et linguistiquement si différents.

Les traces et les documents sont pourtant bien là : mots, expressions voire passages entiers dans les carnets et correspondances de soldats, articles et journaux de guerre entièrement rédigés en occitan, en breton, en basque. De l'occitan, on en trouve finalement partout : sur les affiches, en légende de cartes postales et de caricatures de propagande, dans les journaux de tranchées, dans la presse y compris nationale de l'époque, et jusque sur les monuments aux morts et autres lieux de mémoire de la guerre.

Le CIRDÒC-Mediatèca occitana a entamé en 2014 un grand chantier de repérage, d'étude, de sauvegarde des documents occitans de la Grande Guerre, auquel tous les détenteurs de documents, institutionnels et privés, sont invités à participer en signalant une documentation parfois unique, souvent rarissime, et, dans la grande majorité des cas, encore inconnue des historiens.
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Vidèoguida : Boissier de Sauvages (en lenga occitana sostitolada francés)

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.

Lo Dictionnaire languedocien-français de Pierre-Augustin Boissier de Sauvages es una de las òbras lexicograficas occitanas las mai importantas de las que foguèron estampadas e difusidas a l’epòca modèrna. Es estat una aisina de trabalh importanta pels escrivans de la renaissença d’òc, que mantun còp i fan referéncia al sègle XIX. Es un dels primièrs diccionaris e lexics estampats de la lenga occitana, anteriors a las doas grandas entrepresas del sègle XIX, lo Dictionnaire provençal-français de Simon-Jude Honnorat (Digne, 1846-1848) puèi Lou Tresor dóu Felibrige de Frédéric Mistral (1878-1886).

Son autor, l'abat Pierre-Augustin Boissier de Sauvages (1710-1795), nascut e mòrt a Ales (Gard), es lo fraire del metge e naturalista François Boissier de Sauvages (1706-1767). Professor de filosofia al Collègi d’Ales, Pierre-Augustin Boissier de Sauvages se consacra a las sciéncias naturalas e publica mantun estudi relatiu a la sericicultura, sòcle de l’economia cevenòla al sègle XVIII. Es un dels pichons contribuidors provincials de l’Encyclopédie de Diderot e d’Alembert. Malgrat d’estudis de teologia quand èra jove a Paris, Pierre-Augustin Boissier de Sauvages  rejonh lo sacerdòci  pas que sul tard, en 1771, a 61 ans.

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Videoguida : Menèrba, peninsula de pèira (en lenga occitana sostitolada francés)

Menèrba, entre Cevenas e Montanha Negra, pòrta de dintrada del Pargue natural regional de Lengadòc Naut, atira cada annada toristas e badaires venguts descobrir un site natural grandiós e una ciutat del ric patrimòni istoric.

Menèrba constituís aprèp Besièrs e Carcassona lo tresen fach de guèrra màger de la Crosada contra los Albigeses. Lo sèti qu’endura pendent l’annada de 1210 marca tanben una virada dins lo conflicte. Aprèp una èrsa de capitada rapidas dins lo camp dels crosats, un tressaut sembla de se produsir de la part del camp lengadocian. Alara arriba l’episòdi de Menèrba e de son lenhièr, lo primièr d’una longa seria.

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.

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Videoguida : Lo canal de la Robina (en lenga occitana sostitolada francés)
Coma mantuna vila, l’istòria de Narbona es ligada a la d’un riu. Autres còps la ciutat antica èra plaçada sul traçat d’Aude, flume que la religava a la Mediterranèa. Vila portuària, son istòria economica dependèt fòrça de sa posicion rapòrt a las principalas vias navigablas e carrossablas.

Aital, la causida de Seta a son prejudici coma desembocadura del Canal de Miègjornal al sègle XVII constituiguèt un revèrs economic per la vila, d’autant mens aisit de comprendre per sos estajants que Narbona beneficiava d’una longa tradicion fluviala e de canals.

L’enjòc tot de las annadas venentas foguèron alara de religar lo Canal de la Robina al Canal de Miègjorn, per fins de rejonher la ret de trafics comercials màger de la region.

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.
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Videoguida : Para lo lop ! Istòria de la Bèstia (en lenga occitana sostitolada francés)
Pendent tres annadas, del 11 d'abrial de 1764 al 19 de junh de 1767, Gavaudan subís los assauts d'una bèstia fèra que terrorisa la populacion e semena la mòrt e lo dòl sus son camin.

Los melhors caçaires son mandats sul terrenh sens succès, fins a aquesta jornada de junh de 1767 qu'un òme de la region arrèsta la cavalcada macabra.

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.
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Videoguida : Quand dansan acordeon e cabreta (en lenga occitana sostitolada francés)

Lo duo cabreta/acordeon sembla uèi una evidéncia. En fach, lo rencontre entre la cornamusa tradicionala e lo novèl vengut dins lo Massís Central s’es pas facha sens dificultats. De fach, l’acordeon viu dins lo primièr mitan del sègle XX son ora de glòria e s’impausa pauc a cha pauc dins los bals e las manifestacions al detriment d’instruments mai tradicionals dins la region, coma la cabreta.

Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.

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Videoguida : La Fèira de Bèucaire (en lenga occitana sostitolada francés)

La fèira de Bèucaire figura pendent de sègles al rang de las grandas fèrias annalas francesas, als costats de las de Champanha o de Borgonha. Lo privilègi acordat a la ciutat gardonenca per la tenguda d’aquel eveniment comercial de primièr òrdre relèva tant d’una situacion geografica ideala, al caireforc de las grandas rotas de comèrci de l’epòca, coma de realitats politicas e istoricas. Dos obratges en occitan nos descrivan lo borbolh d’aquela fèira : La Canso, tèxte anonim delsègle XIII, e  L'Enbarras de la fieiro de Beaucaire de Jean Michel de Nîmes (1657).


Aquesta videoguida d'animacion foguèt realizada en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.

Version occitana sostitolada en francés.

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