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L'art roman a produit un très riche bestiaire symbolique, composé d'animaux réels et d'animaux exotiques et fantastiques. Ce bestiaire est particulièrement représenté dans la sculpture des édifices religieux (portails, chapiteaux, corniches, etc.) et dans l'enluminure des manuscrits à contenu représentations symboliques incarnant souvent le combat entre le bien et le mal. De même les « bestiaires » littéraires sont destinés à l'instruction morale des chrétiens. Les animaux y ont des caractères et des mœurs comparables à ceux des hommes.
Les animaux humanisés sont également présents dans le décor des fables et satires comme le très célèbre ensemble de récits des XIIe et XIIIe siècle regroupés sous le nom de Roman de Renart. À partir du XIIIe siècle, la redécouverte des œuvres d'Aristote produit une approche plus réaliste du monde animal, en particulier dans les encyclopédies. Les livres de chasse donnent également lieu à une importante iconographie relative au gibier et aux animaux sauvages.  
 
« Le bestiaire dans l'enluminure médiévale », exposition et dossier virtuel réalisés à partir de l'exposition de manuscrits à la Bibliothèque nationale de France (11 octobre 2005 au 8 janvier 2006). Exposition virtuelle (commissariat : Marie-Hélène Tesnière, conservateur en chef au département des Manuscrits). L'exposition virtuelle propose de nombreuses reproduction de manuscrits, pour la plupart issus des collections de la Bibliothèque nationale de France et de la Médiathèque d'agglomération de Troyes. Peu de manuscrits de provenance méridionale. 
Parcourir l'exposition sur le site de la BnF
 
Liste des bestiaires littéraires du Moyen-Âge sur le site ARLIMA : à consulter en ligne.
« Les mystères du bestiaire roman » : un petit dossier sur le bestiaire sculpté dans les édifices religieux de Poitou-Charentes réalisé par le service des musées de Poitiers. 
Juliette GUIGON, Le bestiaire de la sculpture romane : Thèse de doctorat : Médecine vétérinaire : École vétérinaire de Maisons-Alfort : 2004
Voir la fiche en ligne sur le répertoire informatisé d'ARLIMA
2e moitié du XIIIe siècle. Imitation en prose occitane du Bestiaire d'amour de Richard de Fournival (en français, vers 1250). Auteur anonyme, connu par une copie sans doute incomplète présente dans l'un des plus importants chansonniers occitans, le chansonnier dit La Vallière (Bnf, ms français 22543, f. 140 r et v).
Consulter la fiche sur le répertoire ARLIMA
Consulter le Chansonnier provençal (Chansonnier La Vallière) en ligne sur GallicaBreviari d'amor, copie N (Bibliothèque nationale de Russie : Ms. Prov. F. V. XIV.1)
Le ms N, sans doute réalisé à Lérida à la fin du XIIIe siècle, est l'un des plus richement enluminés.
Breviari d'amor, copie A (Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 857)
Breviari d'amor, copie B ( Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 9219)
Breviari d'amor, copie C ( Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 858)
 
                     
         
                    Es un poèta e fabulista originari de Carcassona. L’autor, coma un fum de sos confraires, escriu primièr en francés abans de se virar cap a l’occitan. Son primièr poèma occitan, La Bigno, es escrich en 1863. Mir lo manda al Concors de la Societat Arqueologica e Literària de Bezièrs e lo fa paréisser dins la revista Les Muses du Midi. Es alara remarcat per Mistral. En 1874, Mir adreça una primièra letra al poèta de Malhana que li respond lèu. S’enseguís una correspondéncia que durarà mai de 30 ans e al dintre de laquala aparéis una amistat franca e sincèra entre los dos òmes. Mir serà l’un dels contributors màgers en tèrme de lexicografia carcassonesa al diccionari occitan de Mistral : Lou Tresor dóu Felibrige.
Aquesta letra de Frederic Mistral a Aquiles Mir datada del 10 de mars de 1874 e mandada dempuèi Malhana es un bon exemple de la mena de rapòrt qu’entretenián los dos autors.
Sus aquesta letra aparéis clarament l’estima de Mistral : “vous êtes un poëte certainement, vous avez (...) une profonde connaissance du riche dialecte carcassonais”. Aquesta estima se fonda doncas tant sus la qualitat literària de l’autor que sus sa granda coneissença de sa lenga. Ça que la, als uèlhs de Mistral l’escritura de Mir es pas exempta de tot repròchi : “il faut, si l’on veut exister, affirmer carrément son existence en reprenant les traditions de notre littérature nationale. Il faut expulser hardiment tous les gallicismes”. En efièch d’unes literators de l’epòca reprochavan a Mir una grafia e de causidas lexicalas de còps tròp pròchas del francés, çò qu’explica, encara uèi, la manca d’estudis prigonds portats sus son òbra. La letra s’acaba sus la demanda de Mistral d’expressions localas : “Je termine un grand Dictionnaire de tous les dialectes du midi. Vous seriez bien aimable de me faire une liste des mots que vous croyez particuliers à Carcassonne” que pròva que lo Tresor dóu Felibrige aviá ja plan avançat, e que l’ajuda de Mir foguèt plan sollicitada.
 
         
                    
Jusèp Sandaran Bacaria (1875-1942) est un auteur originaire de Canejan, village du Val d'Aran (Espagne) près de la frontière Franco-Espagnole.
 Il écrit principalement dans un dialecte gascon aranais se rapprochant de celui des villages frontaliers de la Haute-Garonne, mais aussi en catalan.
 Vers 1906, il commence une production linguistique en défense de sa langue natale aranaise. On trouve dans ses archives personnelles la Grammaire aranaise et des fiches lexicales de Jusèp Condò Sambeat, qui ont servi à la rédaction d'El parlar de la Vall d'Aran de Joan Coromines, ouvrage de référence sur l'occitan du Val d'Aran. A cela s'ajoutent des fiches lexicales inédites produites très certainement par Jusèp Sandaran Bacaria lui-même.
 L'auteur aranais a vécu une partie de sa vie à Barcelone où il prononce, le 23 octobre 1913, un discours intitulé « La Val d'Aran i els Catalans ».
 Témoin d'une culture qu'il souhaite faire connaître, il recense les coutumes aranaises dans un recueil également présent dans ses archives. 
Poète, il présente ses textes à divers concours des jeux floraux et les publie dans diverses revues occitanes comme Era Bouts dera Mountanho. En 1912, il finalise un manuscrit mêlant des poèmes en catalan et en aranais dédiés à sa femme, Felipa Sambeat Romeva. 
Il meurt à Barcelone en 1942.
En 2005, ses archives ont fait l'objet d'un dépôt aux Archives Générales du Val d'Aran et sont également maintenant consultables en partie dans Occitanica.
Dépôt
Fonds clos
Fiche de fonds du Répertoire du patrimoine culturel occitan des archives de Jusèp Sandaran Bacaria conservées aux Archives Générales du Val d'Aran
Intervention d'Aitor Carrera Baiget : Un apòrt important ara coneishença dialectologica der aranés e deth gascon pirenenc orientau : es documents de Jusèp Sandaran, Dans "L'Occitanie invitée de l'Euregio. Liège 1981 - Aix-la-Chapelle 2008 : Bilan et perspectives : Actes du Neuvième Congrès International de l'AIEO, Aix-la-Chapelle, 24-31 août 2008 / éd. par Angelica Rieger ; avec la collab. de Domergue Sumien", éditions Shaker (Aachen), 2011
Le fonds Jusèp Sandaran Bacaria est composé de poésies. Celles-ci sont consultables en lignes sur Occitanica : 
- Poesies de Joseph Sandarán Bacaria á sa esposa Felipa Sambeat Romeva. 1èr maig 1912. Barcelona 
- Poesia aranesa : Idili / Jusèp Sandaran Bacaria [Texte dactylographié] 
- Idili / Jusèp Sandaran Bacaria [Texte manuscrit] 
- Era mía pastura / Jusèp Sandaran Bacaria [texte manuscrit] 
- Era mía pastura, version avec corrections / Jusèp Sandaran Bacaria [texte manuscrit daté] 
- Et Noste Pastú / Jusèp Sandaran Bacaria [texte manuscrit] 
- Et nòste pastou / Jusèp Sandaran Bacaria [texte manuscrit] 
- Et Noste Pastú, version annotée avec corrections / Jusèp Sandaran Bacaria [texte manuscrit]
1866 - 1930
Occitan (gascon)
Catalan
Manuscrits/Tapuscrits
AGA
L'inventaire du fonds Jusèp Sandaran Bacaria aux Archives Générales du Val d'Aran est consultable en suivant ce lien
Documents numérisés sur Occitanica : voir partie Description du fonds
A l'est du département de l'Hérault et dans une bonne part de celui du Gard, s'étendent des zones humides, partie occidentale de la Camargue. Au cœur de cette Petite Camargue, évoluent manadiers et taureaux noirs, les biòus qui chaque année, d'avril en octobre défient l'homme au cours des courses camarguaises. Cette pratique sportive consiste pour les raseteurs, à décrocher grâce à de petits crochets de métal, la cocarde placée sur l'os frontal de l'animal.
La bouvine, tradition séculaire de ces espaces, regroupe autour d'elle la communauté villageoise au cours des fêtes votives. Abrivada, capelada, aubadas et empègas perpétuent les rites et traditions de cette fête aux accents occitans.
L'homme et le taureau ont en commun une longue histoire, dépassant les frontières de la Camargue. Les trésors architecturaux et artistiques de la Haute Antiquité, témoignent du culte voué au bovin. Il est le dieu Apis des éyptiens, et les représentations de voltige avec taureau ornent toujours les ruines de l'ancienne civilisation minoenne en Crète. Il demeure depuis cette époque, un symbole de force, de puissance et de fertilité dans de nombreuses civilisations.
La Camargue, aux riches maraîs et terres de patures, constitue un microcosme favorable à l'élevage de bovins sauvages. Le biòu de Camargue, taureau noir aux cornes en forme de lyres, aujourd'hui élevé de façon semi-sauvage, constitue ainsi depuis des siècles, l'un des emblèmes d'une région et de ses modes de vie. (P15TRADITIONS TAURINES ENTRE MER ET VIDOURLE). Il est la vedette des courses camarguaises, un jeu taurin attesté au moins depuis le début du XVe siècle dans la région, lorsqu'en 1402 à Arles, l'un de ces combats est organisé en l'honneur de Louis II de Provence (cf. Lis p.82).
Longtemps, la bouvine demeure sans codes ni réglementation précise, comme en témoignent les témoignages disséminer de siècles en siècles. La pratique a alors des contours flous, présentant des divergences vis-à-vis des courses camarguaises actuelles. Elle n'en demeure pas moins déjà, une pratique bien ancrée dans un territoire faite de traditions et de coutumes propres à un espace et regroupant autour d'elle la communauté.
Nombreux sont les auteurs a avoir trouvé en la bouvine une source d'inspiration. Nous devons à l'érudit marsillarguois Germain Encontre, un ouvrage de référence pour la connaissance de cette pratique avant le tournant opéré au cours du second XIXe siècle, l'introduction de la corrida en France venant bouleverser l'existant. Paru en 1839 et depuis réédité et analysé par Alain Laborieux dans Le Taureau et la fête, ce long poème de 1500 vers revient sur la préparation et le déroulement d'un jour de fête en Camargue. Comme bien des fêtes patronales, cette journée est l'occasion de faire entrer les taureaux dans la ville.
La corsa di biòu nous présente les acteurs de la fête pris au cœur de l'action, gardians,biòus et raseteurs sont les héros de l'intrigue. L'ouvrage présente les particularités de cette pratique en ce premier XIXe siècle. Du temps de Germain Encontre, c'est au son des instruments traditionnels occitans que sont les hautbois et les tambourins, que s'organisent les festivités. (cf. Le Taureau et la fête...). Cette journée constitue un moment de fête réunissant l'ensemble de la communauté villageoise. Notons ainsi la présence des Chivau frus, les chevaux jupons, mais surtout des danses comme celle du Chivalet (cf. P166), ou la farandole. Celle-ci ouvre communément les festivités menée, comme bien souvent durant les fêtes traditionnelles, par les jeunes célibataires de la ville.
Gratuite comme nous le rappelle l'auteur, la fête patronale repose sur la participation de l'ensemble de la communauté, soit par l'entremise de la municipalité, soit plus traditionnellement, par la prise en charge des jeunes gens célibataires. Ils seront par la suite remplacés par les conscrits qui héritent de ce privilège.
Les murs et les portes de bien des communes en pays de bouvine présentent aujourd'hui encore d'étranges peintures, les empègues. Ces dessins réalisés au pochoir témoignent de la part rituelle des courses camarguaises.
L'empègue, de l'occitan empegar (coller) en référence à la résine – la pega - utilisée, s'inscrit dans le cadre plus large de la pratique de l'aubade. Il était en effet de coutume de confier aux plus jeunes la mission d'organiser la tenue de la bouvine. Afin de mener à bien cette mission, les jeunes ou abats faisaient une aubada (aubade), une tournée les menant de maison en maison (traditionnellement celles abritant de jeunes filles non mariées) en vue de collecter les dons qui leur permettraient de financer les spectacles à venir. Symbole de cette pratique, l'empègue venait alors orner le mur des demeures ayant contribué. A chaque année sa troupe de jeune et ses empègues, les motifs évoluant afin de différencier chacun des paiements. Ces dessins renvoient généralement au monde de la bouvine ou de la Camargue : chevaux, taureaux, croix camarguaise... bien qu'aujourd'hui des représentations plus contemporaines s'y ajoutent périodiquement, tel un maillot de football. L'empègue dont la tradition voudrait que Beauvoisin abrite le plus ancien exemple, un dessin de 1894, se perpétuent aujourd'hui encore dans certaines communes du Gard. On en trouve ainsi à Beauvoin, aux Aubais ou encore au Caylar (page wikipédia et blogs respectifs...).
En dépit d'évolutions notables de la pratique, la course camarguaise n'en demeure pas moins liée à l'histoire et à la culture provençale, un temps à part qui réunit autour de lui l'ensemble de la communauté. La course en elle-même, ses moments de défis entre l'homme et l'animal, ne sont-ils pas autant de rites de passage ? De fait, la bouvine et les rituels qui l'accompagnent, participent de l'identité et de la culture provençale. En cela, elle fut au XIXe siècle l'objet de toutes les attentions du Félibrige.
Les toros bravos espagnols entrent en France au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les arènes rouvrent leur portes, après avoir été jusque-là délaissées par les jeux taurins provençaux qui investissait de préférence l'espace même de la ville. Face au succès grandissant des corridas, la bouvine, née d'une nécessité quotidienne, l'élevage et la manade des biòus, va évoluer, aidée en cela par l'intervention de passionnés soucieux de préserver ce pan du patrimoine occitan.
Parmi les figures notables ayant travailler à donner à la course camarguaise ses lettres de noblesse, notons Folco de Baroncelli-Javon, poète et manadier. (cf. Georges Lis, p.85).
Né à Aix-en-Provence en 1869, le jeune marquis est le descendant d'une vieille et noble famille italienne installée depuis le XVe siècle en Avignon, ville qui abrite le palais de la famille, mieux connu sous le nom de Palais du Roure. Le lieu conserve aujourd'hui encore les collections réunies par Baroncelli, véritable musée dédié à la muse provençale et temple de la course camarguaise (cf. Site du Palais du Roure ou de la ville d'Avignon).
C'est auprès de sa grand-mère, Madame de Chazelles, qu'il découvre et nourrit une passion pour la manade : la fé di biòu. (cf; René Béranger, p17). L'âge adulte venu, il se fait d'ailleurs manadier et s'installe aux Saintes-Marie-de-la-Mer où il fonde la Manada Santenca (cf.idem p/.99). Depuis les Saintes, il circule avec son troupeau au cœur de la Camargue, se rendant notamment fréquemment au Caylar, cette 'Mecque' de la manade provençale (P18 Georges Lis). Poète de langue occitane et membre du Félibrige dont il s'est rapproché durant sa période avignonnaise (cf. L'Astrado, n°29, 1994, p97), Folco de Baroncelli compose parallèlement de nombreux ouvrages et poésies, compositions dans lesquelles s'invitent fréquemment taureaux, manadiers et Camargue (cf. Lo biòu, Babali, Nouvello prouvençalo...).
Le Félibrige, fondé en 1854 et qui se structure alors autour de Roumanille, Devoluy mais surtout de Mistral, a alors à cœur de renouveler et de préserver les "petites patries" et les traditions propres à un monde qu'ils considèrent en danger de disparition. En pays de bouvine se mettent en place différentes festivités et cérémonies autour du costume (Festas Virginencas) et des gardians. A Arles aujourd'hui encore, la fête des Gardians débute d'ailleurs par un salut à la figure tutélaire du poète Mistral.
En 1909, suite à l'action de Folco de Baroncelli, lo Comitat Virginenc devient la Nacion Gardiana (idem Astrado 101), société de défense des traditions camarguaises. En 1921, le même Folco est aux premières loges de la Levée des tridents, en référence à l'outil symbolique des gardians, phénomène de réaction face aux procès et attaques dont les courses camarguaises font alors l'objet. Le défilé, pacifique, parvient à obtenir gain de cause (Georges Lis, Pays de Bouvine, Montpellier, les Presses du Languedoc, 2004). Outre cette manifestation emblématique, Lo marquès, agit plus en profondeur, contribuant à l'uniformisation et à la réglementation d'une pratique qui pâtissait jusque-là de son relatif anarchisme. (P75Marcel Salem, Envoûtement camarguais.).
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Alors que la corrida s'impose peu à peu en Provence, les afecionats (les passionnés) de la bovina, prenant en compte les faiblesses d'une pratique très peu codifiée et uniformisée sur le territoire camarguais, travaillent à son renouvellement. Peu à peu des règles s'instaurent, un calendrier des festivités se met en place, rythmé autour de l'abrivada (l'arrivée), jusqu'aux courses elles-mêmes opposant raseteurs et taureaux cocardiers (hommes et bêtes).
Folco de Baroncelli décède le 15 décembre 1943 à Avignon, loin de son mas du Simbèu réquisitionné par les troupes allemandes. Rénovateur de la course camarguaise, il fut aussi le principal artisan de sa mémoire, réunissant dans le palais familial d'Avignon, de précieuses collections retraçant l'histoire d'une pratique et d'un peuple.
Aujourd'hui la bouvine a opéré sa mue et peut compter sur un nombre stable sinon croissant d'afecionats.Les courses camarguaises viennent ainsi rythmer, entre avril et octobre (elle se déroule à Aigues-Mortes au début de ce mois), la vie des communes camarguaises.
 
         
                    En 1754 Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, compositor famós per sos grands motets presenta a Fontainebleau, davant la cort del rei Loís XV, Dafnís e Alcimadura, pastorala lengadociana entegrament redigida en occitan. Dins l’encastre de çò qu’an apelat la Querèla dels Bofons, qu’opausa tenents de l’opèra italian e defenseires del lirisme francés, Dafnís e Alcimadura, que gaitan coma lo primièr opèra occitan seduïs lo public notadament per l’utilizacion de la lenga occitana. L’òbra coneis un succès dels grands, es representada en província entrò 1789. La revirada del tèxte en francés, fauta d’interprètes lirics mestresant l’occitan, la ravalant al reng de pastorala « ordinària », preissèt son oblit.

Títol convencional : [Daphnis e Alcimadure. Op. 9]
Autras apelacions :
< Dafnís e Alcimadura
< Daphnis e Alcimadure
< Daphnis e Alcimaduro
Al dintre d’aquel ric repertòri, se distinguís donc Dafnís e Alcimadura, representat davant la cort a Fontainebleau los 29 d’octobre e 4 de novembre de 1754, puèi a l’Opèra lo 29 de decembre de la meteissa annada. Aquela pastorala es non solament representativa del talent del compositor, mas tanben l’originalitat de sa desmarcha es mai que mai de prepausar a la cort del rei Loís XV una òbra entègrament compausada en occitan.
Dafnís e Alcimadura es reivindicada per Mondonville coma pastorala lengadociana. Fins aicí rès de plan original, perqué l’estile pastoral es alavetz fòrt de mòda a la cort. Mas en mai de l’emplec de la lenga d’òc, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville es anat putzar dins lo repertòri musical popular del sieu parçan d’origina.
La presentacion de la pastorala devant la cort non se fa pas sens criticas. Lo baron Grimm notadament acusa Mondonville de plagiat. Segond el, lo compositor auriá tant solament arrengat l’Opéra de Frontignan de Nicolas Fizes (1679), gaitat al jorn de uèi coma lo primièr opèra en occitan, acusacion que ne ten pas la rota perqué l’obratge de Fizes n’es pas un opèra al sens qu’o entendem (e qu’o entendián desjà al temps de Mondonville) mas una sequèla de represas de cançons popularas occitanas, mentavudas per de timbres e non pas notadas sus de portadas. Mondonville putza plan mens dins lo repertòri musical popular e tradicional de Lengadòc qu’o aviá fach lo Frontinhanés. Reconeis çaquelà dens l’avant-prepaus de son opèra qu’i a integrat al mens un aire lengadocian : "J'ay crû nécessaire d'insérer dans mon Ouvrage un Air du Pays que j'ay ajusté".
L’òm pòt d’alhors reconéisser dens Dafnís e Alcimadura mantes aires aparenent uèi al repertòri tradicional de las regions occitanas, tals que Polida Pastorela o encara  L'Aiga de Ròcha.
Per l’escritura de Daphnis et Alcimadura, Mondonville emplega un occitan lengadocian que poiriam qualificar d’estandardizat », sens marcaire dialectals particulars. Un parlar simple, de bon comprendre per la majorta part dels locutors de lenga d’òc. Demest los rares cantaires a la cort de Loïs XV originaris del Miegjorn, se tròban dos Gascons : la Bordalesa Marie Fel e lo Bearnés Pierre Jéliote, emai un cantaire provençal, Antoine Trial. Benlèu es per fin de facilitar la tasca d’aqueles locutors occitans non lengadocians que Mondonville prepausèt un tèxte relativament unificat e simple d’accès. Marie Fel, Jéliote e Trial an eles poscut modificar lors accents, an eles tan solament assajat de se’n tenir a l’estricta prononciacion d’origina, o an eles laissat lors parlars colorar lo lengadocian del tèxte ? N’es pas possible d’o dire. L’òm pòt çaquelà veire dins aquela produccion parisiana d’un tèxte narbonés cantat per una Bordalesa, un Bearnés emai un Provençal quicòm coma una òbra panoccitana per concors de circonstància.

A l’enreboch, totas las temptativas de revirada en francés del liberet se son soldadas per d’escacs. Sembla donc plan estar que la lenga occitana siasque un factor essencual del succès de la pèça. Cal dire que Mondonville aviá presas totas las precaucions necessàrias per que l’emplec de l’occitan ne tumèsse pas las mentalitats parisianas ; l’opèra es precedit d’un prològ en francés de l’abat Voisenon que plaça l’òbra dins la tradicion dels Jòcs Florals tolosans e fornís de claus per comprendre la lenga. Prepausa per alhors dins lo liberet, tanplan lo tèxte dins sa version originala coma una revirada francesa de las expressions mai complicadas.
 
Las diferentas gasètas e escriches del temps nos an permés de saber que l’opèra foguèt representat a de nombrosas represas a París dins l’annada que seguèt mas tanben en província onte lo liberet, la particion amei tanben d’adaptacions dins los dialèctes locals son publidadas (es notadament lo cas a Montpelhièr en 1755) . La proliferacion de las parodias de l’opèra atèstan tanben de son dardalh e de sa popularitat. 
Per fin de respondre a las demandas del public e permetre a un mai grand nombre d’interprètes de cantar dins aquel opèra, Mondonville sortirà en 1768 una novèla version de Dafnís e Alcimadura revirada en francés. L’opèra se difusa alavetz mai largament.
 La darnièra representacion coneissuda de Dafnís e Alcimadura es donada en 1778. Amb la mòrt del compositor, matunas de sas òbras tomban dens l’oblit, dont Dafnís e Alcimadura que  ne sera remontada qu'en 1981.
Es en 1977 que l’òbra es redescobèrta amb la tèsi de Roberte Marchand consacrada al compositor. Seguerà una mòstra a Lille, vila onte Mondonville exercèt sos talents quora comencèt, puèi la publicacion del catalòg de la mòstra en 1980 pel Centre Internacional de Documentacion Occitana (CIDO) e la Societat de Musicologia de Lengadòc.
Aquò’s alavetz la debuta d’una fasa granda de redescobèrta de l’òbra del compositor en Occitania.
En  julhet de 1981, l’opèra es per, fin recreat a Montpelhièr, a l’ocasion de la primièra edicion del festenal Montpelhièr-Dança. L’orquèstra de Montpelhièr es dirigit per Louis Bertholon e fisan a Dominique Bagouet, figura de la Dança Novèla Francesa, la coregrafia. La causida d’aquela pèça n’es pas anodina per la primièra edicion del festenal Montpelhièr-Dansa coma o explican los elegits d’aquel temps : « Caliá una òbra de crear o tornar crear per tal de consacrar lo renadiu cultural de la region. Montar una òbra escricha en lenga regionala, aquò’s ancorar aquel renadiu dins la perenitat d’una cultura occitana especifica. La causida de Mondonville s’impausava. »
Aquò’s lòrs d’aquel espectacle qu’es realizat un enregistrament que serà editat jos la fòrma d’un vinil la meteissa annada per la maison de disques Ventadorn, sol enregistrament complet de l’opèra editat al jorn d’anuèch.
Mai recentament, l’opèra es estat recreat pels escolans del conservatòri de Tolosa sus l’empont del teatre del Capitòli en 2002.
 Tanlèu la primièra representacion de l’opèra, mantunas criticas son publicadas dins las gasètas del temps. Los vejaires son partatjats entre bofonistas (italianizants) e partisans de l’opèra francés. En mai de las acusacions de plagiat proferidas per Grimm, aquò’s la question de la lenga emplegada dins l’opèra que sembla cristallizar totes los debats, coma nos o indica l’abat Xavier de La Porte dins lo tòme III de sas Anecdotes Dramatiques : « Le jargon languedocien qu'il avoit parlé dans son enfance, et qui est presque aussi favorable au chant et aux idées tendres et galantes, que la langue Italienne, fut une nouveauté piquante à l'Opéra... ».
Aital, lo Mercure de France de decembre de 1754 fa paréisser una critica elogiosa (consultar l’article original sus Gallica) : « M. Mondonville poète tout à la fois et musicien, est l'auteur des paroles et de la musique : tels étoient autrefois nos fameux Troubadours. La pastorale est écrite en langage toulousain, le prologue l'est en notre langue. [...] Alcimadure [...] et [...] Daphnis ont été rendus par Mlle Fel et Mr Jeliote. Ils sont si supérieurs l'un et l'autre, lorsqu'ils chantent le François, qu'il est aisé de juger du charme de leur voix, de la finesse de leur expression, de la perfection de leurs traits, en rendant le langage du pays riant auquel nous devons leur naissance... ».
A l’enreboch, l’autor del Manuscrit de Munich, partisans dels Italians redigís una critica mai sevèra : « Daphnis et Alcimadure opera dont les paroles sont de l'idiome languedocien n'a pas plu généralement et nous n'en sommes pas surpris ; il faut sçavoir ce jargon, et si l'on l'avoit sçu, peutetre l'auroit-on encore moins gouté. Le Sr Mondonville pretend que les paroles sont de luy ainsy que la musique ; on luy reproche d'avoir beaucoup pillé chez les italiens. En tout cas ce n'est pas voler dans le tronc des pauvres. »
Grimm, per tant qu’a el, acusa clarament Mondonville de plagiat, afirma dins un article pareissut dins la revista Correspondance Littéraire que lo compositor es anat putzar dins l’Opéra de Frontignan de Nicolas Fizes, amei tanben dins mantuns intermèdes italians e per fin que « le reste consiste dans des airs en Languedoc que tout le monde, en Languedoc, sait par cœur. » (Melchior Grimm IN Correspondance littéraire). Mas un còp mai, aquò’s l’emplec de la lenga occitana que suslèva d’interrogacions : Grimm explica que lo sol meriti d’aquel opèra seriá l’emplec de l’occitan que, se sarrant de l’italian « pour la simplicité, la naïeveté, l'expression et la gentillesse » ven amenar una valor ajostada a la pèça de Mondonville.
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                    Lo Compendion de l'abaco del nom donat als instruments mecanics plans que facilitavan lo calcul) es un tractat d’aritmetica de Frances Pellos (14..-....) (Francés Pelós en grafia occitana classica), matematician niçard. L’obratge, estampat a Turin en 1492 es, en l'estat de las coneissenças actualas, lo primièr libre estampat en occitan.
< Lo Compendion de lo Abaco, [varianta del títol de l'òbra sens elision presenta dins lo recuèlh]
< Lo Compendion del Abaco, [varianta modèrna amb contraccion del títol de l'òbra]
Existís mai d'un exemplars coneguts d'aquel obratge conservats a : 
Londres, British Library, IA. 32436
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Nice, Bibliothèque municipale Romain Gary, 3 exemplaires : Rés. 12389, Rés. 12390, XV 254
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Nîmes, Bibliothèque Carré d’art, INC 64 
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New York, Columbia University, Rare Book and Manuscript Library, Incunabula Goff P-260 
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Paris, Bibliothèque nationale de France, Res. p. V. 351.
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Séville, Biblioteca Colombina, V, p. 294 
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Tokyo Nihon University College of Commerce
Incunable in 4° de 82 fulhets numerotats en chifras romanas en naut de pagina. Una numerotacion, mens regulara, en bas de pagina balha en letras d’alfabet l’òrdre dels quasèrn e en chifras romanas la dels fulhets al dintre del quasèrn. « La pagina del títol es compausada d’un enquadrament de fusta gravada... conten de multiples tablèus e operacions , 40 figuras geometricas dins lo tèxte e 2 fustas gravadas ».
Extrach de la descripcion detalhada de F. Pic (ref. çai-jos, traudccion CIRDÒC) Incunable in 4°, 80 f. ill. bois gravé. 
Exemplar de Nimes : 
Incomplet des ff. 51-54. - Tèxte en dialècte niçard, 41 linhas ; car. got. 2 grandors ; letras d'espèra ; figures geometricas et 2 gr.s.b. (f. 79). Nòtas ms sus 2 ff. bl. Aponduts abans lo títol.
Frances Pellos presenta son òbra del biais seguent dins son primièr capitol :
Dieus done a mi gratia et sia en son plaser che fassa principi he fin de aquest compendion de abaco de art de arithmeticha he semblantment dels exemples de jeumetria contenguts en los presents sequents capitols, (...) Non obstant ordeneray la presente opera per capitols, debitament entendabla a un cascun, per so que las dichas arts son necessari, nedum a merchans, mas ad ogni persona de che condition se vulha sia.
Se presenta per la seguida e dins la conclusion de l'obratge :
Complida es la opera, ordenada he condida
Per noble Frances Pellos, citadin es de Nisa,
Laqual opera a fach, primo ad laudem del criator
Et ad laudour de la ciutat sobredicha,
Laqual es cap de Terra Nova de Provensa,
Contat es renomat per la terra universsa.
Son doncas pas los universitaris mas los mitans mercants que produsisson a partir del sègle XIII aqueles novèls « algorismes » (metòdes de l'art del calcul) o libres d’« abaco », que lor tòca es de portar los rudiments matematics necessaris al bon exercici del negòci. Es la rason per la quala aqueles tractats son redigits dins las lengas d'usatge dels mercants, en occitan, italian, francés, etc. e non en latin.
Lo Compendion de lo Abaco, que figura demest los primièrs libres de matematics imprimits en Euròpa, testimoniatge de la place qu'ocupa la lenga occitana dins los escambis comercials a l'auba de la Renaissença
Primièr obratge de matematicas aplicadas, redigit dins un provençal medieval sonhat, que compòrta de traches especificament niçards que lo rendon particularament interessant per l'estudi d'aquel dialècte a la fin del sègle XV. D’aprèp l’istorian André Compan : « Es primièr un còdi mercant, un tractat d’economia qu'es lo benvengut dins aquela fin del sègle XV a Niça e dins son comtat. En efècte, un sègle aprèp la dedicion de nòstra region als comtats de Savòia, en 1388, l’aviada mercantila metèt en bona plaça la renommada de Niça. Es aital que podèm retrobar dins aquel tractat las unitats de valor e e los escambis monetaris que demoraràn valables fins a la Revolucion ». L'autor, a la fin del tèxte, pren lo temps d'especificar qu'es niçard e qu'escriguèt aquel obratge a la lausenja del creator e de sa vila renommada « per la terra universsa ».1
A despart de l'edicion originala, existís una reedicion realizada per Robert Lafont. Dins son edicion, Lafont perseguís per un estudi genealogic que, en s'apiejant sus la noblesa de Francés Pelós, lo raprochariá de las divèrsas brancas de la familha Pellosio a las armas d' « òr a l'ors de sabla passanta » e en ligam amb lo quite nom de Pelós.
Edicion critica  
Compendion de l'Abaco / Francés Pellos ; texte établi d'après l'éd. de 1492 par Robert Lafont, avec un comment. philologique ; comment. mathématique de Guy Tournerie. Montpellier : Univ. de Montpellier Fac. des lettres et sciences humaines, 1967. 
Bibliografias  
Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 5e édition, Paris, Firmin Didot, 1860-1865, T. 4, colonne 475. 
Catalogue général des incunables des bibliothèques publiques de France, Nendeln, Kraus-Thomson, 1970, T. XVI, p. 8977. 
Estudis  
Baldassare Boncompagni, « Intorno ad un trattato d’aritmetica stampato nel 1478 », Atti dell’Accademia Pontifica de’ nuovi Lincei, T. XVI, 1862-1863, p.161, 332-335. 
J. Rance-Bourrey, « Incunables niçois », Nice Historique, vol. X, mars 1908, p. 89-91. 
Étude critique et méthodique d’un ouvrage en moyen provençal : Lo compendion de l’abaco de Frances Pellos 1492 par Adolphe Viani sous la direction de Jean Granarolo [S.l.] : [s.n.], 1981. Thèse de 3e cycle : Études régionales : Nice : 1981. 
Roger Casaglia, « Frances Pellos e lou 500ème aniversari dou Compendium de l’Abaco », Nice Historique, 1982, n. 2, p. 108-112. 
François Pic, « Itinéraire bibliographique en mathématiques occitanes de F. Pellos (1492) à J.-F. Fulconis (1562) » dans : Huit siècles de mathématiques en Occitanie : de Gerbert et des Arabes à Fermat, Monein : Ed. PyréMonde, impr. 2008, p. 138-158. 
Michel Guillemot, « Les méthodes de fausse position dans le Manuscrit de Pamiers (1430) et le Compendion de l’Abaco de F. Pellos (1492) » dans : Huit siècles de mathématiques en Occitanie : de Gerbert et des Arabes à Fermat, Monein : Ed. PyréMonde, impr. 2008, p. 138-158. 
Ressorsas numericas 
BM Carré d'art Nîmes
BMVR Nice
1. Traduccion realizada per lo CIRDÒC. ↑
 
         
                    
« Sens la lenga, queu film seria pas la meitat de çò que es. E Denis zo sap ben que vòu pas auvir parlar d'una version francèsa. En francès, Histoire d'Adrien seria estat "regionalista" o "provinciau". En occitan, es universau. » Michèu Chapduèlh (1)  
« Le choix de la langue d'oc a été dicté par un souci de cohérence et d'authenticité, simplement parce qu'il ne pouvait en être autrement ; il va de soi qu'en 1905, dans les champs, les villages, les paysans s'exprimaient dans leur langue. » J.-P. Denis (2)
[« La causida de la lenga d’òc foguèt impausada per una volontat de coeréncia e d’autenticitat, simplament perque ne podiá pas anar autrament ; aquò’s evident qu’en 1905, pels camps, dins los vilatges, los païsans parlavan dins lor lenga. »]
(1) « Un grand film occitan : ‘Histoire d’Adrien’ » publié dans le n°9 de la revue Oc.↑
(2) Propos recueillis par Bernard Tremege et publiés dans Tecimeoc n°9.↑
(3) Jean-Pierre DENIS (réal.), Histoire d’Adrien, 95 min., couleur, VHS-SECAM, Gaillon : Film à film, collection “Caméra d’or” dirigée par Jean-François Davy, 1990↑
 
        Ludovic Legré es eissut d’una anciana familha borgesa marselhesa compausada gaireben sonque de comerciants. S’inscriurà pas dins la tradicion familiala puèi que farà d’estudis de drech fins a venir avocat. Es tanben poèta e istorian mas subretot botanista. Es en seguida de son expertesa que mantunas plantas rejonheràn l’erbari etnografic del Museon Arlaten. Porgirà tanben son expertesa scientifica per la redaccion del diccionari provençal-francés de Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige. Serà tanben secretari de l’Acadèmia de Marselha fins a 1904, e cal notar que pairinarà Mistral per son intrada dins la dicha acadèmia. Dintra en relacion amb Mistral per sa cosina, maridada al fraire ainat de Teodòr Aubanel, Joseph, pròche de Mistral.
Afogat de poesia e de lenga provençala, Legré a fòrça correspondut amb Mistral. Es mai especialament un dels organizators màgers del passatge que Mistral faguèt a París per fin de promòure Mirèio (1859). S’aprend dins la letra de Frederic Mistral a Ludovic Legré del 10 d’agost de 1858 que Mistral prevesiá d’i rescontrar Georges Sand, çò que se faguèt pas. Es Alphonse de Lamartine que l’introduirà dins lo mitan parisenc. Legré aguèt tanben una influéncia sus la causida de la ciutat de Cassís per tela de fons del segond poèma de Mistral, Calendau (1867). S’aquò es pas clarament dich al dintre de lor correspondéncia, Mistral o senhala a Paul Meyer dins una letra escricha en 1900 : “C’est lui [Legré] qui me donna l’admiration de Cassis et de son littoral, lors de ma poursuite d’Esterelle dans les strophes de Calendau.”
 
         
                    Los calhòcs
Los calhòcs que son aquí. A l'argüèit. Qu'an passat la jornada amassats, sarrats en brolha tranquilla, acluchats suu penent de la ròca sauvatja. Çò qui sobra sonque de tucolèira calma, meilèu. Shens botjar, petrificats dinc au bequiu de las plumas, volontat d'estatua per ua eternitat de segondas. Que's son acostumats au monde, aus crits mainadèrs, ad aquera navèra mòda d'umans curiós e envasius. La plaja deus calhòcs que s'apauqueish er'an, chic a chic, enqüèra e enqüèra. 
La distança qu'abraqueja, mensh d'ua portada de fesilh. Qu'an ahonat la paur, ua hartèra de paur. Los òmis que s'apressan, que'us vòlen véder, tostemps mei pròches. La beutat ! Hilh de puta de beutat ! 
E aqueth tremolament, be n'es lo vent de bisa. Los nèrvis, que'us an ligats au còr com cordas tenudas entà tirar sagetas au cèu. 
L'uelh sol que vira, l'uelh sol que testimònia sègles e sègles de libertat. 
E alavetz tot dia, e alavetz tot lo dia, a maugrat d'aqueth coratge desesperat, tostemps volar, tostemps s'envolar, s'esparvolar, s'esbarrejar d'un costat l'aute, esperlitada de grans còs aflaquits, ronda motha d'escarcalhs d'ombra e d'eslambrecs de blancor. 
Maubarrei d'alas, de plumas, d'energia, semiat de quauques crits planhius, en cerca d'ua darrèra plaça de lèta blanca. E usclà's las palmas au sable tròp prim e cauhat a blanc, saps, lo qui shiula au sorelh devath los pas pesucs deus òmis.