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Entretien avec Jeanne Olivier nº3
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Entretien avec Jeanne Olivier nº2
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Entretien avec Jeanne Olivier nº1
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Piòts e pintarras ; Lo rossinhòl ; Los agachs
La Granja. Collecteur
Mimologisme : enfants de l'Ecole de Cazals dans le Lot
Imitation et récit :
Christian Perboyre

La lenga dels ausèls

De toutes les bêtes qui côtoient l’humain, les oiseaux sont sûrement ceux dont la parole est la plus prolixe.

L’occitan a créé une multitude de mimologismes d’oiseaux, ces mots qui imitent un son et en particulier leur chant (lyu lyu, cascarasca...).

Savoir les imiter (degaunhar) est un signe d’adresse en même temps qu’une façon de les attirer pour les contempler, bavarder avec eux ou bien les chasser (les chasseurs utilisent des appeaux taillés dans le bois). Ces chants démontrent que les anciens possédaient une solide connaissance de la nature et savaient s’adapter à ses lois.

[Atlas sonore bourian, p. 26]
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La pola ; Lo gal ; Lo rossinhòl
La Granja. Collecteur
Interprètes : Robert Rougié, les enfants de l'Escòla Lo Vigan et de Lavercantiera
Imitation par Christian Perboyre

La lenga dels ausèls

De toutes les bêtes qui côtoient l’humain, les oiseaux sont sûrement ceux dont la parole est la plus prolixe.

L’occitan a créé une multitude de mimologismes d’oiseaux, ces mots qui imitent un son et en particulier leur chant (lyu lyu, cascarasca...).

Savoir les imiter (degaunhar) est un signe d’adresse en même temps qu’une façon de les attirer pour les contempler, bavarder avec eux ou bien les chasser (les chasseurs utilisent des appeaux taillés dans le bois). Ces chants démontrent que les anciens possédaient une solide connaissance de la nature et savaient s’adapter à ses lois.

[Atlas sonore bourian, p. 26]
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L'auriòl
La Granja. Collecteur
Enregistrement des élèves de l'École de Thédirac et de Gourdon

La lenga dels ausèls

De toutes les bêtes qui côtoient l’humain, les oiseaux sont sûrement ceux dont la parole est la plus prolixe.

L’occitan a créé une multitude de mimologismes d’oiseaux, ces mots qui imitent un son et en particulier leur chant (lyu lyu, cascarasca...).

Savoir les imiter (degaunhar) est un signe d’adresse en même temps qu’une façon de les attirer pour les contempler, bavarder avec eux ou bien les chasser (les chasseurs utilisent des appeaux taillés dans le bois). Ces chants démontrent que les anciens possédaient une solide connaissance de la nature et savaient s’adapter à ses lois.

[Atlas sonore bourian, p. 26]
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Se parar dels lops ; Lo tesson
La Granja. Collecteur
Fai-me paur !

Le loup-garou ! Lo loperon !

Il surgit les nuits de pleine lune, traversant la mince frontière entre l’humain et l’animal. Rôdant non loin de lui au fond des sombres forêts, on redoute aussi la fachilhèra, tantôt sorcière, tantôt fée, dotée du terrible pouvoir du mauvais oeil, lo missant còp d’èlh... Et les escantits, feux follets dont la lueur tremblante rappelle aux vivants qu’ils doivent les honorer... Nous avons peur. Enfants qui absorbent en toute confiance les menaces et les recommandations parentales, ou adultes qui savent écouter en eux le frisson irrationnel devant le sacré, nous avons peur.

Mais ces peurs servent de préceptes d’éducation pour guider l’enfant dans la morale et le monde réel. Elles permettent aussi de donner, par la force de l’imaginaire, des réponses aux questions que la science n’a pas encore éclairées.

[Atlas sonore bourian, p. 22]
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Nadal de las bèstias ; Lo joine pastre somelhava ; Campanas de las Arcas
La Granja. Collecteur
Continas e nanai

Tout en douceur, la berceuse (ou nanai, nom d’origine latine) se murmure à l’enfant au berceau (lo brèç). En le reliant à la voix parentale, elle lui offre ce précieux sentiment de sécurité.

Un peu plus tard, comptines et jeux de doigts permettent à l’enfant d’apprivoiser son corps, à commencer par la main et les doigts (la man et los dets), de construire son identité dans le regard de l’adulte et de se familiariser avec le langage, grâce au plaisir de jouer avec ces mots libérés des contraintes de logique… Cette chanson enfantine permet aussi, par le compte de syllabes, d’attribuer un rôle social dans un jeu.

Les sauteuses arri arri, évoquant les soubresauts des bêtes au galop, permettent à l’enfant d’apprivoiser sa peur de tomber, peur passagère car il se sait retenu par les bras de l’adulte. Qu’elles soient chantées sur les genoux d’un parent ou au sein d’une ronde, elles enseignent les notions à la fois de temps par la structure rythmique, et d’espace à travers les mouvements induits (sauter, tourner) et les évocations géographiques (D’a Paris a Briva... D’a Briva a Gordon...).
Toutes les comptines constituent un patrimoine oral qui se transmet de génération en génération, inscrivant ainsi l’enfant dans la société.

[Atlas sonore bourian, p. 12-13]