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La vie de château pendant la guerre de Cent Ans / Monique Dunoyer-Luche
Dunoyer-Luche, Monique
Monique Dunoyer-Luche, agrégée d'Histoire, présente dans cette contribution les caractéristiques de la vie de château durant la Guerre de Cent Ans.
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Cosinar : des livres pour cuisiner en occitan
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Cette sélection s'adresse à tous ceux qui sont curieux de connaître la cuisine occitane – qu'elle soit romanesque, courtoise ou simplement gourmande -  et toutes les spécialités régionales qui font sa richesse et sa diversité, des Vallées occitanes d'Italie au Limousin, des Cévennes au Médoc.  En plus des recettes, « a vista de nas » ou scrupuleusement retranscrites, elle permet de se régaler du patrimoine linguistique lié aux  savoir-faire  culinaires. À déguster sans modération !

Sélection à savourer, aussi, sur la Fabrica.

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Les Poésies gasconnes de Pey de Garros
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

La poésie de Pey de Garros, est une poésie bucolique écrite dans une langue populaire riche, vigoureuse et naturelle. C’est une des premières œuvres occitanes du XVIe siècle qui revendique sa filiation avec les écrits des troubadours et « tente de poser l’existence d’une langue et d’une nation gasconne ».

Titre original complet

Poesias gasconas de Pey de Garros Laytorès dedicadas a magniphic e poderos princep le Princep de Navarra son seño

Exemplaires conservés

Albi BM - Rochegude 2436

Paris BnF - 16- YE- 1797

Paris BnF - RES- YE- 863

Paris B Mazarine - 4° 10917 O [Res]

Toulouse BU Arsenal - Resp 35293

Versailles BM - Goujet 23 4°

Londres BL -  241.l.14

Note de contenu

La poésie de revendication s’affiche aux premières pages de l’ouvrage dans l’avis au lecteur où l’auteur expose sa défense de la langue gasconne, seul passage en français de l’ouvrage.

Note d’étude

Pey de Garros, publie les Poesias gasconas en 1567, après ses Psaumes de David viratz en rhythme gascon publiés à Toulouse deux ans plus tôt. Bien que peu lue, l’œuvre de Garros renouvela profondément la littérature d'Oc au XVIe siècle. Garros est le premier auteur qui, de façon totalement novatrice, assume dans l'expression littéraire les particularités dialectales du gascon dans l'ensemble occitan. Il marque - comme le relève Robert Lafont - dans le devenir occitan, la naissance du gascon écrit. Utilisant dans son œuvre une graphie personnelle qui se situe en rupture avec les anciennes traditions d'écriture des archives, il veut ainsi faire entrer sa langue dans la modernité à l'instar des autres langues européennes. Le but de Garros est de rendre sa dignité à la langue gasconne, lien d'une nation encore à naître.

Non seulement il refuse d'écrire en français, « lengatge hardat » (langage fardé) pour adopter « la lenga de la noiritut » (langue de la nourrice), opposant ainsi le naturel à l'artifice, mais, par son choix des genres poétiques, il se distingue volontairement de la Pléiade française.

Éditions et traductions

Œuvres complètes de Pey de Garros ; [trad. du gascon en français par Alcée Durrieux]. Édition nouvelle. - Auch : G. Foix, 1895 (CAB 784)

Traductions partielles

Les églogues de Pey de Garros ; suivies du Chant nuptial : texte de 1567 avec une traduction, des notes et un glossaire par André Berry,.... Toulouse : É. Privat, 1953. (CAC 801)

Eglògas : poësias gasconas / Pey de Garros Éd. bilingue établie par Jean Penent. - [Toulouse] : Letras d'òc, 2012, Texte original accompagné d'une adaptation en orthographe moderne (gascon), d'une adaptation en occitan languedocien et d'une traduction française. - Bibliogr. p. 269-275 (CAC 9421)

Postérité de l’oeuvre

L’œuvre de Pey de Garros occupe une place éminente et fait de lui un des promoteurs de la renaissance provençale. Il est un des premiers promoteurs de la tradition d’écriture occitane qui s’inspire du modèle antique de Virgile et de sujets bucoliques. Après lui cette voie sera suivie par Larade et Goudelin au XVIIe siècle, l’abbé Favre et Claude Peyrot au XVIIIe siècle et se prolongera jusqu’aux Chansons pastorales de Despourin au XIXe siècle.

Bibliographie

Colloque sur Pey de Garros et la situation culturelle de l'Aquitaine méridionale au XVIème siècle : Auch Lectoure, 15, 16, 17 avril 1965 Institut d'Etudes Occitanes. [Toulouse] : Institut d'Etudes Occitanes, 1968

Pey de Garros : ca 1525-1583 : actes du Colloque de Lectoure, 28, 29 et 30 mai 1981 réunis par Jean Penent ; Centre d'étude de la littérature occitane. - Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988.

François Pic, « Bibliographie de l’oeuvre imprimée de Pey de Garros » dans : Pey de Garros : ca 1525-1583, Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988, p. 71-88.

Jean-Yves Casanova, « Entre Gascogne et France : l'idéologie de Pey de Garros dans les Poesias Gasconas de 1567 et l'ethnotypisme linguistique du Faeneste », Albineana, Cahiers d'Aubigné, 1995,  6, p. 289-306.

L'œuvre de Pey de Garros : poète gascon du XVIe siècle André Berry ; éd. établie par Philippe Gardy et Guy Latry. Talence : Presses universitaires de Bordeaux, 1998.

Ressources numériques

Exemplaire Bibliothèque de Toulouse (Arsenal) 1567

Exemplaire BnF Gallica (1567)

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L'art de trobar / Antoni Rossell
Rossell, Antoni
Cet article d'Antoni Rossell (Arxiu occità, Universitat Autònoma de Barcelona) est une présentation générale en catalan de l'art du trobar et de la lyrique médiévale occitane dans une perspective occitano-catalane.
Il a été publié en 2003 dans Catars i Càtars i trobadors : Occitània i Catalunya, renaixença i futur / [coordinació Marina Miquel]. Barcelona : Generalitat de Catalunya, Departament de cultura, 2003.
Version occitane dans : Catars e trobadors : Occitània e Catalonha : renaissença e futur / [coordinació Marina Miquel]. Béziers : Centre interregional de desvolopament de l'occitan, 2003.

Consulter l'article en ligne :

Article en ligne sur le site Pàgines de l'Universitat autònoma de Barcelona : consulter l'article.

Vignette d'illustration : Scène de cour, XIIIe siècle (détail). Cantigas de Santa Maria, coll. Biblioteca d'El Escorial.
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Lo Doctrinal de sapiensa
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

Lo Doctrinal de la sapiensa fait partie avec le Traité du Rosaire des deux seuls incunables connus en langue d’oc qui concernent le domaine religieux. 


L’exemplaire présenté ici est celui de la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France, il est  sorti des presses toulousaines d’Henri Mayer en 1494. 


Lo Doctrinal de la sapiensa est un texte d’instruction religieuse à destination des prêtres et des laïcs. 


Il « se présente comme un catalogue de connaissances religieuses exposées dans une langue particulièrement claire et dans un ordre rigoureux… C’est à la fois un abrégé de la foi, un traité de morale, un guide pour les curés et un livre de dévotion… Le titre du Doctrinal fait référence à la religion populaire, du moins à celle du laïc et des prêtres les moins instruits » 

(Frédéric Duval, Lectures française de la fin du Moyen âge, p. 97-100). 


Le choix linguistique s’explique ici par la fonction didactique du livre, qui est à destination des prêtres ou des lecteurs ne lisant ni le latin, ni le français.


Lo Doctrinal de sapiensa est une traduction du Doctrinal aux simples gens ou Doctrinal de sapience, rédigé avant  1370 et attribué à Guy de Roye, archevêque de Sens et de Reims. Ce dernier ouvrage n’étant lui-même que la traduction française d’un texte latin composé en 1388 intitulé Doctrinale sapientiœ



En dehors de l’exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France, la bibliothèque de Toulouse possède Lo Doctrinal de la sapiensa en lo lenguatge de Tholosa imprimé à Toulouse en 1504 par Jean Grandjean. 


Il existerait une autre édition faite à Rodez après 1530 par les soins du cardinal d’Armagnac, d’après l’abbé Vayssier (J.B Noulet, « Un texte roman de la légende religieuse, l’ange et l’ermite », Revue des langues romanes, t. XVIII, 1880, p. 261-262).

 

Description physique

Incunable :  54 f. : car. goth., fig. ; in-fol.
[Toulouse : Heinrich Mayer, circa 1494]

Exemplaires conservés

Paris, BnF, département Réserve des livres rares, RES-D-11576
Toulouse, Bibliothèque municipale de Toulouse, Res. D XVI 725

Postérité de l’oeuvre  

« Le Doctrinal [publié en français] a touché un public plus large que celui des seuls laïcs amateurs de traités de dévotion… Sa version courte nous a été transmise par quinze manuscrits et la version longue par vingt-trois. Cette dernière a donné lieu a 19 éditions incunables et son succès imprimé ne s’est pas tari au XVIe siècle puisque l’on compte au total au moins 37 éditions de 1478 au milieu du XVIIe siècle. Franchissant les siècles, le Doctrinal a également traversé les domaines linguistiques puisqu'il a été traduit à deux reprises en occitan et une fois en anglais » (Frédéric Duval, Lectures française de la fin du Moyen âge, petite anthologie commentée de succès littéraires, Genève, Droz, 2007, p. 97-100).

Ressources bibliographiques

Castellane (marquis de), Essai d'un catalogue chronologique de l'imprimerie à Toulouse, Toulouse, Lavergne, 1842, p. 26-28.
 
Joseph Anglade, Histoire sommaire de la littérature méridionale au Moyen-âge : des origines à la fin du XVe siècle, Paris, E. de Boccard, 1921, p. 214.
 
Frédéric Duval, Lectures française de la fin du Moyen âge, petite anthologie commentée de succès littéraires, Genève, Droz, 2007, p. 97-100.

Rééditions

William Caxton, The Doctrinal of Sapience, ed. Joseph Gallagher, Middle English Texts, vol. 26 (Heildelberg, Universitätsverlag C. Winter, 1993).
 
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Monsieur de Pourceaugnac de Molière
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Description

Monsieur de Pourceaugnac est une pièce de Molière écrite en 1669 introduisant le genre de la comédie-ballet. C’est l’une des quatre pièces produites pour la cour du roi Louis XIV qui présente la particularité de mettre en scène des personnages s'exprimant en de nombreuses langues dont l’occitan. Dans l’acte II c’est le personnage de Lucette, une habitante de Pézenas, qui intervient en occitan (scène 7 et scène 8).

Molière connaissait le Languedoc pour y avoir séjourné du temps où il dirigeait les tournées de sa troupe ambulante. En 1656, il donne des représentations à Béziers lors de la réunion des États du Languedoc que préside le prince de Conti son protecteur. C’est dans ces circonstances qu’est créé Le Dépit amoureux joué pour la première fois le 19 novembre 1656 à Béziers avant d’être présenté à Paris et d’ouvrir véritablement la carrière de Molière.

Note de contenu

Monsieur de Pourceaugnac est une pièce qui met en scène deux jeunes amants, Julie et Éraste, dont les projets de mariage sont contrariés par le père de cette dernière, Oronte, qui envisage de marier sa fille avec un bourgeois limousin : monsieur de Pourceaugnac. Les deux jeunes gens mettront alors tout en œuvre afin de contrecarrer les projets d’Oronte et finalement chasser monsieur de Pourceaugnac.

Critiques et réception de l'oeuvre

Deux genres théâtraux majeurs sont alors en cohabitation dans le sud de la France, bien loin des considérations parisiennes. D’un coté, un théâtre religieux d’origine médiévale et de l’autre, émerge le théâtre baroque, composant essentiel de la Renaissance littéraire occitane débuté au cours du XVIe siècle.

C’est à la croisée de ces deux genres que naît le Théâtre de Béziers dont une pièce, qui connaît pourtant un accueil mitigé sur place, est comparable aux pièces de Molière : la Pastorale del bergé Silvestre ambé la bergeyro Esquibo, écrite par un dénommé Michaille et jouée en 1650. On y retrouve une structure similaire à celle de Monsieur de Pourceaugnac : un accord initial suivi de l’arrivée d’un gentilhomme ridicule, les différentes dégradations dont ce dernier est victime et le retour à l’ordre par le mariage des jeunes amants. On peut aussi répertorier des points de détails comparables dans les différentes épreuves rencontrées par le gentilhomme, comme sa fuite qui donne lieu à une scène où le comique est d’ordre vestimentaire, déshabillé chez Michaille et travesti chez Molière. Cette scène est à la fois l’illustration des différences de mentalité entre Béziers et Paris à cette époque mais également du public auquel s’adresse chacune de ces pièces, populaire pour l’une et bourgeois pour l’autre.

L’influence occitane chez Molière ne se fait pas ressentir par le seul prisme du théâtre de Béziers mais également par celui de l’école baroque toulousaine et de son chef de file Pierre Goudouli et celui du théâtre provençal avignonais en partie héritier des œuvres de Claude Brueys. Une autre influence majeure qui se retrouve tant chez Molière que chez l’ensemble du théâtre occitan du XVIIe siècle, est celle de la Commedia dell’arte et dont le personnage emblématique du capitan semble ici trouver un nouvel écho auprès du personnage de Monsieur de Pourceaugnac. Il s’agit ainsi d’un exemple parmi de nombreux autres de l’ouverture de Molière à la question linguistique et qu’il développera davantage dans Le malade imaginaire notamment.


Bibliographie (éditions, études)

Molière, Monsieur de Pourceaugnac, la Comtesse d'Escarbagnas : comédies. Avec une notice biographique, une notice historique et littéraire, des notes explicatives par Léon Lejealle, Paris : Larousse, 1958.

J.M. Pelous,  « Monsieur de Pourceaugnac, un provincial dans le théâtre de Molière » publié dans : Etudes sur Pézenas et sa région, n°3, 1973, p.19-26.

Jacqueline Marty, « Quelques emprunts de Molière au Théâtre de Béziers : Le canevas de Monsieur de Pourceaugnac », publié dans : Revue des langues romanes, n° 1, 1975, p. 43-66.

Molière, L'Amour médecin ; Le Médecin malgré lui ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Fourberies de Scapin ; texte établi, présenté et annoté par Georges Couton. Paris : Gallimard, 1978.

Patrick Sauzet et Guylaine Brun-Trigaud, « La Lucette de Monsieur de Pouceaugnac : « feinte Gasconne », vrai occitan / », publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle / sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay, Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 107-134.

Philippe Martel, « Éditer et commenter le « patois » de Monsieur de Pouceaugnac : promenade au fil des éditions » publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle / sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay, Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 149-161.

Céline Paringaux, « Monsieur de Pouceaugnac, acte II, scènes 7 et 8 : deux scènes occitanes dans un théâtre des langues », publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle / sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay, Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 93-105.

Ressources numériques

Consulter Monsieur de Pourceaugnac sur Gallica
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Théâtre de Béziers
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

Le Théâtre de Béziers désigne l’ensemble des pièces créées et jouées à Béziers lors des fêtes des Caritats au début du XVIIe siècle. Ces pièces constituent un corpus unique, témoignage de la création  dramatique continue sur près d’un demi-siècle dans une ville de province.

Autres appellations connues

Teatre des Caritats
Théâtre des Caritats

Exemplaires connus ou conservés

Les textes du Théâtre de Béziers nous sont connus par les publications de l’imprimeur Jean Martel qui les édite à l’époque même où elles sont jouées. Alors publiées pour servir de livret lors du spectacle, la plupart de ces pièces, étaient éditées sous forme de fascicules, réduisant leur durée de vie dans le temps. Connues sous forme de pièces isolées, elles ont aussi fait l’objet d’une édition sous forme de recueil réunissant sous une pagination continue certaines d’entre elles, en 1628, en 1644 et en 1657.BM Toulouse, Res. D XVII 373 (5)

Les recueils les plus importants ont  pour titre :
L’Antiquité du triomphe de Béziers au jour de l'Ascension. Contenant les plus rares histoires qui ont esté  représentées au susdit jour ses dernières années. (A Besiers par Jean Martel, imp. & libr., 1628) et Seconde partie du Triomphe de Béziers au jour de l’Ascension, contenant la Colère ou furieuses indignation de Pepesuc, & le discours funèbre de son Ambassadeur sur la discontinuation des anciennes coutumes. Où sont ajoutées les plus rares pièces qui ont été représentées au susdit jour jusques à présent. (A Besiers par Jean Martel, imp. & libr., 1644).

L’extrême rareté et la dispersion de ces productions imprimées maintiendront ces pièces méconnues jusqu’à la moitié du XIXe siècle avec les publications de la Société archéologique de Béziers.

Note de contenu

Le Théâtre de Béziers se compose de pièces, de dimension, de sujets et d’ambitions divers. Ces pièces sont un témoignage précieux sur ce que pouvait être une activité de création dramatique continue sur près d’un demi-siècle (des années 1600 à 1660) dans une ville moyenne du Sud du royaume au XVIIe siècle.

Ces pièces sont jouées à l’occasion des fêtes dites des Caritats ou fêtes des Charités organisées par les confréries lors de l’Ascension, d’où le nom de Teatre des Caritats. La première mention en est faite par le troubadour de Béziers Johan Esteve en 1284. Ces fêtes, expression de la cohésion d’une communauté et de l'adhésion de ses membres, sont l’occasion de mettre en scène les héros et les emblèmes de la cité aux origines légendaires. Parmi ceux-ci figurent Pépézuc personnage protecteur de la ville incarné par un monument romain transformé pour l’occasion en totem et symbole festif. Cette mise en scène s’accompagne de La Galère sorte de chariot aux allures de vaisseau promené à travers la ville. Le Chameau - lo Camel, animal totémique de Béziers, dont l’histoire se confond avec celle de  Saint-Aphrodise l’évangélisateur, est guidé à travers la ville par le personnage de Papari.BM Toulouse, Res. D XVII 372 (4)

Le déroulement des fêtes des Caritats s’inscrit dans un rituel précis avec son défilé, ses lieux de passage, ses personnages et ses prises de paroles qui déroulent toute l’histoire de la cité. Le cortège qui représente l’ensemble des classes de la société s’organise derrière lo Camel guidé par Papari, les magistrats en costume, les bannières des corporations et les chars décorés dont la Galère.

La représentation des pièces du Théâtre de Béziers intervient une fois que le cortège a atteint la place de l’Hôtel de ville, sur les chariots qui servent de scène. L’hommage est ensuite rendu à Pépézuc devant sa statue à la fois symbole de puissance et de fécondité. Tout au long de ces fêtes, le pain et le vin sont distribués aux pauvres de la ville par l’ensemble de la population qui participe ainsi aux Caritats.

Les éléments de ce rituel burlesque et carnavalesque se retrouvent dans les pièces du Théâtre de Béziers qui immortalisent par la littérature ces réjouissances populaires. Elles servent à perpétuer dans le temps les légendes, les coutumes et traditions locales et mettent en scène tous les personnages présents dans l’histoire de la Cité.

L’ensemble du Théâtre de Béziers représente 24 pièces, pastorales, tragi-comédies, dialogues et monologues qui ont pour titre:

  1. Histoire de Pepezuc, faite sur les mouvements des guerres, représentée à Béziers le 16 mai 1616 (1628)

  2. Le jugement de Paris, l’avocat Bonnet (1628)

  3. Histoire de la réjouissance des chambrières de Béziers sur le nouveau rejaillissement d’eau des tuyaux de la fontaine en l’année 1616 (1628)

  4. Les amours de la guimbarde (1628)

  5. Histoire de Dono Peirotouno (1628)

  6. Plaintes d'un paysan sur le mauvais traitement qu’il reçoit des soldats (1628)

  7. Pastorale de Coridon et Clerice (1628)

  8. Histoire du valet Guilhaumes et de la chambrieiro Antoigne (1628)

  9. Pastorale du berger Celidor et de Florimonde sa bergère [1629]

  10. Histoire du mauvais traitement fait par ceux de Villeneuve à la ville de Béziers pendant la contagion  [1632]

  11. Histoire pastoriale représentée dans Béziers (1633)

  12. La fausse magie descouverte, histoire tragi-comique où après plusieurs combats et duels est accompli le mariage de Crisante avec Olympe. (1635)

  13. Historio de las caritats de Béziers (1635)

  14. Discours funèbre fait par l’ambassadeur Pepesuc sur la discontinuation des anciennes coutumes 1615 (1644)

  15. Titre, qualités et portait du grand Capitaine Pepezuc (1644)

  16. La colère ou furieuse indignation de Pepezuc sur la discontinuation pendant quelques années du Triomphe de Béziers au jour de l’Ascension (1644)

  17. Las aventuros de Gazetto (1644)

  18. Boutade sur le coquinage et la pauvreté (1644)

  19. Boutade de la mode (1644)

  20. Las amours d'un sergent avec une villageoise (1644)

  21. Les mariages rabillez, pastorale, de Michalhe[1647]

  22. Pastorale del bergé Silvestre ambé la bergeyro Esquibo, de Michalhe [1650]

  23. Las amours de Damon et de Lucresso, pastouralo(1657)

  24. Histoire memorable sur le duel d'Isabels et Cloris pour la joüissance de Philemon

Diffusion et adaptations

Les pièces publiées par l’imprimeur Martel proviennent d’auteurs qui ne sont pas tous connus, excepté un certain Michaille et l’avocat Bonnet, auteur de poèmes primés aux Jeux Floraux de Toulouse. Après l’imprimeur Martel, les pièces du Théâtre de Béziers devront attendre la réédition diplomatique de l’ensemble du corpus par la Société archéologique de Béziers qui les publie régulièrement dans son bulletin  entre 1844 et 1858. Les pièces y sont transcrites avec un argument analytique pour chacune d’elles.

En 1981, c’est Philippe Gardy qui préface le reprint de L’Antiquité du triomphe de Béziers au jour de l'Ascension (premier des recueils connus) dans l’édition que publie le CIDO.

Le relevé précis avec l’identification de chaque pièce connue sera donné par François Pic dans les Cahiers de littérature du XVIIe siècle en 1983 (Cf. bibiographie).

Édition XIXe siècle

Ensemble des pièces du Théâtre de Béziers, réunies et publiées par la  Société archéologique de Béziers sous le titre:

Le théâtre de Béziers ou Recueil des plus belles pastorales et autres pièces historiées représentées au jour de l'Ascension en ladite ville et composées par divers auteurs en langue vulgaire 1616-1657. [Béziers] : [Société Archéologique], [1845-1849].

Publié dans le Bulletin de la Société archéologique de Béziers 1845-1849 (10e & 12e livraison): 1845 p. 1-256, 1846 p. 257-424, 1847 p. 1-128, 1848 p. 129-239, 1849 p. 240-320.
Contient :
- Histoire de Pepezuc, faite sur les mouvements des guerres, Le jugement de Paris
- Histoire de la réjouissance des chambrières de Béziers
- Les amours de la guimbarde
- Histoire de Dono Peirotouno
- Plaintes d'un paysan
- Pastorale de Coridon et Clerice
- Histoire du valet Guilhaumes et de la chambrieiro Antoigne
- Pastorale du berger Celidor et de Florimonde sa bergère
- Boutade de la mode
- Boutade sur le coquinage et la pauvreté
- Las amours d'un sergent avec une villageoise
- Histoire du mauvais traitement fait par ceux de Villeneuve à la ville de Béziers pendant la contagion
- La fausse magie descouverte
- La colère ou furieuse indignation de Pepezuc
- Historio de las caritats de Béziers
- Pastorale del bergé Silvestre ambé la bergeyro Esquibo
- Les mariages rabillez, pastorale
- Las amours de Damon et de Lucresso, pastouralo
- Histoire pastoriale représentée dans Béziers
- Histoire memorable sur le duel d'Isabels et Cloris pour la joüissance de Philemon
- Las aventuros de Gazetto

Édition XXe siècle

L'Antiquité du triomphe de Besièrs au jour de l'Ascension... amb una introduccion de Felip Gardy. Besiers : CIDO [Centre international de documentation occitane], 1981.
Contient:
- Histoire de Pepezuc, faite sur les mouvements des guerres
- Le jugement de Paris
- Histoire de la réjouissance des chambrières de Béziers
- Les amours de la guimbarde
- Histoire de Dono Peirotouno
- Plaintes d'un paysan
- Pastorale de Coridon et Clerice
- Histoire du valet Guilhaumes et de la chambrieiro Antoigne

Bibliographie (éditions, études)

Marie-Hélène Arnaud, Les techniques de l'écriture dramatique dans le théâtre de Béziers, [S.l.] : [s.n.], 1971. (Thèse : Lettres : Montpellier 3 : 1971).

Marie-Hélène Arnaud,  « Qualques aspèctes del teatre de Besièrs  » dans : Actes du VIème Congrès international de langue et littérature d'oc et d'études franco-provençales, (Montpellier, septembre 1970) ; Montpellier : Centre d'estudis occitans, Revue des langues romanes, 1971, p.51-56.

Marie-Hélène Arnaud, « Le Théâtre de Béziers : les conditions sociales et linguistiques qui accompagnent quarante ans de création », Revue des Langues Romanes, LXXXI, 1975,  p. 67-85.

Jean-François Courouau, « Choix et non-choix linguistiques dans l'Histoire de Pepesuc et dans l'œuvre de François Bonnet », publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle, sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay ; Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 245-257

Felip Gardy, « Teatre, fèsta e societat a Besièrs au sègle XVII» [préface de] L'Antiquité du triomphe de Besiers au jour de l'Ascension... Besiers, CIDO [Centre international de documentation occitane], 1981.

Philippe Gardy, « Écriture occitane et tensions linguistiques et culturelles en Bas Languedoc au XVIIe siècle : l’œuvre de François Bonnet », Colloque international d’études occitanes, Montpellier, Centre d’Etudes Occcitanes et Revue des langues romanes, 1984, p. 187-23.

Philippe Gardy,  « Le « Théâtre de Béziers », ou « Teatre de Caritats » : état des connaissances, problèmes et perspectives de recherche », in : Carmen Alén Garabato (dir.), Béziers ville occitane ? Actes des rencontres du 18 novembre 2006, Presses universitaires de Perpignan, 2007, p. 69-90.

Philippe Gardy, « Règles et enjeux des prologues dans le Théâtre de Béziers (1600-1660) », Littératures classiques, n° 83, 2014, p. 293-311.

Philippe Gardy, « Le jeu des langues dans le « Théâtre de Béziers », publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle, sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay ; Paris, Presses universitaires du Midi, 2015, p. 229-244.

Philippe Gardy et Jean-François Courouau, « Molière et le Théâtre de Béziers : état de la question » publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle, sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay ; Paris, Presses universitaires du Midi, 2015, p. 175-189.

Jacqueline Marty, « Quelques emprunts de Molière au Théâtre de Béziers : Le canevas de Monsieur de Pourceaugnac », Revue des Langues Romanes, LXXXI, 1975,  p. 43-66.

François Pic, « Bibliographie du théâtre de Béziers », Cahiers de littérature du XVIIe siècle, n°5 , 1983, p. 129-145.

Ives Roqueta, « A  Besièrs, al sègle XVII, lo teatre de las “Caritats” èra la fèsta dins la fèsta », Occitans ! 4, estiu de 1983, p. 19-21.

Le "Théâtre de Béziers" : Béziers au XVIIe siècle : catalogue de l'exposition, Musée des Beaux-Arts de Béziers, 25 avril-17 mai 1983, Béziers, Centre International de Documentation Occitane, 1983.

Ressources numériques

Éditions originales

   Pièces isolées

Les mariages rabillez. Pastorale. Représentée dans Béziers sur le théâtre des Caritadiers Mages de ladite ville, le jour de l'Ascension de la présente année 1647. Composée par Michaille (1647).

Histoire pastoriale représentée dans Béziers sur le théâtre des Marchands le jour de l'Ascension. Avec le cartel et devises de la partie de masque des cavaliers fidèles (1633).

Le Theatre de Besiers. Ou Recueil des plus belles pastorales & autres pieces historiées , qui ont esté representées au jour de l'Assension en ladite ville. Composées par divers autheurs en langue vulgaire, 1657.

Pastorale du berger Celidor et de Florimonde sa bergère. Representée sur le théâtre des Marchands le jour de l'Ascension 1629.

La fausse magie descouverte, histoire tragi-comique où apres plusieurs combats & duels est accomply le mariage de Crisante avec Olimpe. Representée sur le theatre des Marchands, le jour de l'Ascension en l'année mil six cens trente cinq.

Historio de las caritats de Besiés. Representée sur le theatre des praticiens le jour de l'Ascension de l'année mil six cens trente-cinq.

   Recueils

Édition de 1628
L'Antiquité du Triomphe de Besiers au jour de l'Ascension. Contenant les plus rares histoires qui ont esté representées au sudit jour ses dernieres années . Histoire de Pepesuc, faite sur les mouvemens des guerres, representees à Beziers le seizième may 1616. Le jugement de Paris par M. Bonnet, advocat. Histoire de la rejouissance des chambrieres de Beziers, sur le nouveau rejalissement (sic) d'eau des tuyaux de la fontaine, en l'année mil six cens seize.

Édition de 1644
Seconde partie du Triomphe de Beziers au jour de l'Ascension contenant la Colere ou Furieuse indignation de Pepesuc & le Discours funebre de son ambassadeur, sur la Discotinuation des anciennes coustumes. Ou sont adjoutées les plus rares pièces qui ont esté representées au susdit jour jusques à present. Par Bonnet

Éditions XIXe siècle

Le théâtre de Béziers ou Recueil des plus belles pastorales et autres pièces historiées représentées au jour de l'Ascension en ladite ville et composées par divers auteurs en langue vulgaire 1616-1657. [Béziers] : [Société Archéologique], [1859?].

Bulletin de la Société archéologique de Béziers 1845-1849 (10e 12e livraison), 1844-1846
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486534g.image.langFR.r=société%20archéologique%20de%20beziers

Bulletin de la Société archéologique de Béziers 1845-1849 (10e 12e livraison), 1847-1852
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486535v.image.langFR.r=société%20archéologique%20de%20beziers

Histoire de Pepezuc, faite sur les mouvements des guerres

Le jugement de Paris

Histoire de la réjouissance des chambrières de Béziers

Les amours de la guimbarde

Histoire de Dono Peirotouno

Plaintes d'un paysan

Pastorale de Coridon et Clerice

Histoire du valet Guilhaumes et de la chambrieiro Antoigne

Pastorale du berger Celidor et de Florimonde sa bergère

Boutade de la mode

Boutade sur le coquinage et la pauvreté

Las amours d'un sergent avec une villageoise

Histoire du mauvais traitement fait par ceux de Villeneuve à la ville de Béziers pendant la contagion

La fausse magie descouverte

La colère ou furieuse indignation de Pepezuc

Historio de las caritats de Béziers

Pastorale del bergé Silvestre ambé la bergeyro Esquibo

Les mariages rabillez, pastorale

Las amours de Damon et de Lucresso, pastouralo

Histoire pastoriale représentée dans Béziers

Histoire memorable sur le duel d'Isabels et Cloris pour la joüissance de Philemon

Las aventuros de Gazetto

Titre, qualités, portait
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Réglementation autour de la signalétique bilingue dans une commune

L’installation de panneaux de signalisation routière (entrées de communes ou d’agglomération et signalétique directionnelle, à distinguer de la signalétique prescriptive qui indique des interdictions et règles pour la sécurité routière) en occitan, catalan, breton, basque, corse, etc. est une initiative de plus en plus fréquente à l’initiative des collectivités territoriales en charge de ces équipements (la collectivité compétente varie selon le territoire ou le type de voie concernés).
Toutefois, il s’agit d’un usage public de langues dites régionales qui peut être considéré comme contrevenant à la législation et à la réglementation en vigueur en matière de langue officielle sur le territoire français. Enfin, ce type d’équipement doit également répondre à des cadres réglementaires stricts (réglementation et prescription des équipements de signalisation routière).


Signalisation directionnelle bilingue breton-français à Lorient. Photo Iconotèca-CIRDÒC.

1/ Législation et réglementation en vigueur

L’article 2 de la Constitution de la Ve République fait du français « la langue de la République », et donc la seule langue ayant un caractère officiel. De ce fait, l’usage d’une autre langue, en particulier les langues dites « régionales » ou « de France » dans la vie publique se voit régulièrement freiné ou même interdits par les administrations, voire attaqué en justice par des adversaires du « plurilinguisme interne » pour reprendre la terminologie du dernier rapport officiel remis sur la question des langues de France à la Ministre de la Culture et de la Communication en 2013.1
Pourtant, l’article 2 de la Constitution n’interdit pas explicitement l’usage d’une autre langue dans la vie publique du moment où l’usage du français est respecté dans son caractère d’officialité, comme le prouve d’ailleurs les très nombreuses dispositions législatives en faveur de l’usage et de la promotion des langues de France qui ont été élaborées depuis plus d’un demi-siècle sans être jugées anticonstitutionnelles.
Le rapport de 2013 réaffirme que « la législation française [en vigueur] ouvre de larges possibilités juridiques » et que le fameux article 2 de la Constitution « prescrit l’usage du français, mais ne proscrit pas d’autres langues, et notamment les langues régionales. » L’article 2 de la Constitution rend en revanche impossible l’usage d’une langue autre que le français lorsque l’information qui est transmise doit pouvoir être comprise de tous, sans ambiguïté ; soit pour des raisons d’intérêt général (par exemple des raisons de sécurité, c’est le cas de la signalisation routière de type prescriptive), soit parce qu’il s’agit d’énoncer des règles, de notifier une norme de droit, de publier une instruction générale. 

Le cadre législatif de référence permettant la mise en place du bilinguisme dans la signalisation routière est la Loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française. Elle réaffirme le principe constitutionnel à l’article 1 (« en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics ») et l’applique en matière de signalétique publique à l’article 3 (« Toute inscription ou annonce apposée ou faite sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en commun et destinée à l'information du public doit être formulée en langue française »). La Loi du 4 août 1994 précise cependant à l’article 21 que le statut du français langue officielle ne s’oppose pas à l’usage des langues régionales : « Les dispositions de la présente loi s'appliquent sans préjudice de la législation et de la réglementation relatives aux langues régionales de France et ne s'opposent pas à leur usage. » Autrement dit, ni la Constitution, ni la loi n’interdisent l’usage public des langues régionales même si elles le contraignent et l’encadrent.

Dans le cadre de l’affaire des panneaux occitans de la commune de Villeneuve-lès-Maguelone en 2012, la jurisprudence a confirmé ce cadre législatif permettant l’installation de signalisation routière en occitan ou toute autre langue de France (en dehors de la signalisation prescriptive, c’est-à-dire la signalisation ayant une incidence sur la sécurité routière). L’arrêt du 28 juin 2012 de la Cour d’appel de Marseille qui donne raison à la commune de Villeneuve-lès-Maguelone compile utilement tout le cadre législatif et réglementaire nécessaire à l’installation d’une signalisation routière bilingue.
Consulter l’arrêt : ICI. 

En matière de signalisation routière, la réglementation existante permet donc l’installation de panneaux d’entrée de commune en occitan ou en langue régionale du moment où le panneau en langue française est bien présent, et dans la mesure où cette signalétique respecte les réglementations et normes en vigueur dans ce domaine. Le rapport de 2013 préconise d’ailleurs aux collectivités d’aller plus loin en matière de signalétique afin de promouvoir les langues du territoire dans l’espace public : « En matière de signalisation routière, il conviendrait de permettre la mise en place d’une signalisation routière bilingue, au-delà des panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération, pour la signalétique n’ayant pas de valeur prescriptive. Dans les transports publics, la signalétique sonore et la signalisation bilingue des noms de lieux, à l’image de ceux du métro de Toulouse, pourrait être étendue sur les autres réseaux, notamment à la SNCF pour les trains express régionaux. » 

Notons que ce cadre législatif s’applique à de nombreux domaines de l’écrit officiel ou administratif, même si les administrations sont souvent réticentes, davantage par prudence que par application stricte de la législation en vigueur, à l’usage du bilinguisme. Le rapport du Comité consultatif de 2013 détaille ainsi de nombreux domaines dans lesquels le bilinguisme pourrait être appliqué.

2/ En résumé :

Voici un résumé des règles à suivre:

  • Il faut respecter la réglementation officielle en terme de signalisation routière ;
  • Dans ce domaine, une langue régionale ne peut se substituer à la langue française, elle ne peut que la compléter par traduction ; 
  • Sur le plan sociolinguistique et historique, il convient de faire des recherches toponymiques afin de déterminer le nom et l’orthographe, voire de faire appel à des experts en lexicographie et terminologie occitanes de votre territoire. 
  • Il est également recommandé d’informer et d’associer les habitants à votre démarche, afin que la pertinence de celle-ci soit bien comprise et qu’ils se sentent concernés. Le rapport de 2013 est riche en conseils sur les bonnes pratiques à mettre en place dans ce contexte. 

3/ Ressources et outils

L’Institut d’Estudis Occitans a édité en 2013 un guide complet et très utile pour vous accompagner dans votre projet. Les sections départementales et régionales de l’IEO sont également des interlocuteurs souvent très précieux pour vous aider dans votre projet.

Loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française sur Légifrance : ICI. 


1.Rapport du Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne (2013) [en ligne sur le Ministère de la Culture et de la Communication 

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Édition des œuvres poétiques de Robert Ruffi par Jean-Yves Casanova
Casanova, Joan-Ives (1957-....)

Avec cette nouvelle édition critique Jean-Yves Casanova a voulu rendre hommage à Robert Ruffi, homme de lettres marseillais de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, dont les importants travaux historiques, presque ignorés, et les écrits poétiques n’ont pas reçu la reconnaissance qu’ils méritent. Ses œuvres littéraires ne firent pas l’objet d’une publication spécifique de son vivant, mais deux de ses sonnets apparaissent toutefois dans les pièces liminaires de l’édition des Obros e Rimos de Bellaud de la Bellaudière en 1595. Robert Ruffi ayant laissé deux manuscrits inédits, l’un poétique, l’autre historique1, Jean-Yves Casanova a choisi d’éditer ici les œuvres poétiques. Celles-ci avaient déjà fait l’objet d’une édition en 1894, mais qui n’était que partielle et appelait donc un travail d'édition critique.

Une version abrégée de cette édition est parue sous le titre Contradiccions d’Amor en 2000 aux éditions Atlantica à Biarritz.

À propos de l'éditeur

Jean-Yves Casanova est Professeur à l’Université de Pau et des pays de l’Adour depuis 1996 et spécialiste de la poésie baroque occitane. Il est l’auteur d’études de référence sur des auteurs comme Jean de Nostredame (1507?-1577), Bellaud de la Bellaudière (1533?-1588) ou encore Robert Ruffi (1542-1634).
Il est également l’un des plus grands spécialistes contemporains de l’œuvre d’auteurs comme Victor Gélu et Frédéric Mistral2.
Jean-Yves Casanova a également été président du Pen-Club de Langue d’Oc.

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1. Conservés au Musée Paul Arbaud, les deux manuscrits sont respectivement côtés MQ111 et MQ112.

2. Voir son ouvrage L’Enfant, la mort et les rêves. Trabucaire, Perpignan, 2004, 418 pp

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A prepaus dei « salmes de Medelha ». Reflexions e interrogacions a fiu de lectura / Felip Gardy
Gardy, Philippe
Dans cette communication donnée le 30 janvier 2015 dans le cadre des Jornadas d'estudis CAPES organisées par l'Université Paul Valéry, Philippe Gardy propose une relecture des psaumes de Medelha de Max Rouquette, examinant leur place dans une œuvre traversée par la figure de l'abandonnée.
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