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Gacha Empega a percuté la musique occitane de plein fouet, entre 1997 et 1999. Un disque (Polyphonies marseillaises L'empreinte Digitale 1998), des tournées dans le monde entier, quelques moments d'anthologie à Marseille, le temps d'installer le mythe. Puis chacun est reparti de son côté s'occuper des projets qui le tenaillaient. Manu Théron a fondé Lo Cor de la Plana et Sam Karpienia lancé Dupain. Aujourd'hui ce sont eux qui remontent Gacha Empega en duo, en adaptant le répertoire pour deux voix, bendir et tambourin (plus quelques nouveautés), et en lui insufflant tout ce que ces années dans leurs projets respectifs ont fait mûrir, évoluer et enrichir. En jouant avec les harmonies, les rythmes, les émotions, en les tordant pour en faire des chansons nouvelles enrichies du parcours et des expériences vécues individuellement ces huit dernières années.

[gat_'ãmpègo] loc. (du provençal gachar : préparer le mortier, et empegar : encoller.)
1. Technique de maçonnerie consistant à envoyer le mortier sur un mur de façon désinvolte. «Te fais pas caguer, vas-y à la gacha empega !» (Guy O’Courju).
2. Fig. Désigne celle ou celui qui travaille à la va-vite, qui semble se foutre complètement des règles de l’art, bref, qui tapisse en laissant les bulles ou qui peint les fenêtres sans le scotch. «Celui-là, c’est un vrai gacha empega !» (Magali, Reine des cagoles).
Syn. Chapacan, bras cassé, mains de pàti, nâz (picard), bo’a rien (ch’ti), zàfi (port-de-boucain), pieds carrés (ballon).


L'HISTORIQUE

En 1995, Manu Théron et Barbara Ugo forment I Mountanari, duo qui puise son répertoire dans le large patrimoine méditerranéen : Corse, Sicile, Macédoine, Calabre, et même la Thrace.
En 1996, avec l’arrivée de Samuel Karpienia, le groupe devient, Gacha Empega, signifiant en maçonnerie, « faire du mortier » ou « encoller » et plus généralement « à la va vite ». Depuis, ce trio vocal interprète uniquement les répertoires occitan et provençal. Ils sortent « Polyphonies marseillaises » en 1998.
De la première formation, il ne reste que Manu Théron. Barbara Ugo est retournée en Corse et Samuel Karpienia a fondé en 1997, le groupe Dupain. Ses deux acolytes partis, Manu s'adjoint, en 2000, deux nouveaux compères, Guylaine Renaud et Nicola Marioni, et modifie le répertoire du groupe. Aux reprises de chants traditionnels, provençaux et occitans, s'ajoutent de plus en plus de compositions originales. Lors du festival Les Suds à Arles, ils donnent un concert en compagnie du groupe vocal El Hillal, composé de cinq chanteurs et percussionnistes algériens du sud du Sahara, de la région de Bechart. Les premières sessions de travail en 1999, permettent de mettre en évidence la proximité et la complémentarité des répertoires : les polyphonies marseillaises pour Gacha Empega, accompagnées de bendir et tambourin et le style monodique de El Hillal (à mi-chemin entre les musiques du moyen atlas marocain et le chant touareg) soutenues par des percussions (bendir, dendoun) et des instruments tels que le violon ou le oud (luth arabe).
Durant l’été 2000, Gacha Empega monte un spectacle en compagnie de Nux Vomica, Massilia Sound System, et La Talvera, baptisé « Occitania qu’es aquo ». Gacha Empega se réduit ensuite à Manu Théron. Celui-ci crée avec des chanteurs marseillais, Lo Cor de la Plana, du nom du quartier de la Plaine, en septembre 2001. Il tourne avec eux la majeure partie de l’année et durant l’été ravive le projet Gacha Empega (ManuThéron / Samuel Karpienia), pour se produire dans les festivals.
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Voici le dernier volet, politique, d'un triptyque sur Marseille : après le répertoire religieux, puis celui des chants à danser, l'ensemble reprend la tradition des « trobaires martelés », chansonniers contestataires de la fin du XIXe siècle et du début XXe. Certains textes sont d'époque, tel ce goûteux pamphlet jouant de la métaphore de la poiscaille pour railler le clergé. Mais les compositions originales de Manu Théron sont de la même trempe, subversive et truculente, entre une farandole des quartiers marseillais et une Masurka mafiosa marselhesa, qui brocarde, au rythme de la transe des Pouilles, les collusions locales entre politique et grand banditisme. Le fond, salé, s'apprécie sur livret. La forme, organique et métissée (avec claps de mains, bendir oriental, tamburello, darbouka...), emprunte, elle, au folklore sicilien, aux rythmes binaires occitans, à la tarentelle napolitaine ou aux musiques populaires algériennes, donnant à ces neuf coups de gueule poétiques des reliefs saisissants. ffff de Télérama.
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Lo Còr de la Plana marseillaise chante une douzaine de morceaux en occitan provençal non dénués d’humour, parfois dramatiques à l’exemple de Fanfarnèta (Fanfarnette), des paroles anonymes du répertoire traditionnel chantées en polyphonie, une complainte aux accents médiévaux, sans instruments : « Si vous pendez mon Pierre/Pendez-nous tous les deux ». Le reste, ce sont des chansons de joie, de refus de la petite vie, des textes bouffe-curé, d’éloges de la paresse, d’exhortations à copuler, manger et boire un coup, enfin plusieurs, des thèmes un peu anar menés tambour battant, ou plutôt tambourin, bendir, derbouka, trompette, tuba, hautbois, claquements de main survoltés. Parfois, on entend des qarqabous, les crotales des musiciens gnawas, comme sur Tant deman (peut-être demain), le premier morceau, une farandole entraînante : « Peut-être demain qui sait ?/On n’est pas pressés/Peut-être demain, pas besoin de se stresser ».

Le chœur de la Plaine, quartier populaire, donc cosmopolite, de Marseille, ce sont six voix d’hommes qui se nourrissent goulûment des ingrédients musicaux qu’offre la Méditerranée, notamment ses rythmes les plus remuants. Ainsi, il est très difficile de résister à l’invite à danser de La Nòviota (la jeune mariée), une véritable transe, épileptique et cruelle sur la rapide déconvenue d’un jeune marié (« Cocu ! Cocu ! », chante le coucou). Ce second album du sextette est surtout composé de créations du groupe, notamment de Manu Théron, et rend aussi hommage à un poète et chansonnier du terroir marseillais, Victor Gélu (1806-1885), quand il reprend son Feniant e gromand (feignant et gourmand). Une chanson ébouriffante que joue une fanfare déjantée, une suite d’accélérations et de contretemps déroutants, un brass band quelque part entre la Nouvelle-Orléans et les Balkans. Le même grain de folie souffle sur Mi parlètz pas de trabalhar, me parlez pas de travail, chantent les six cigales de Marseille
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Les cinq membres du Còr ont travaillé jusqu'ici sur le répertoire religieux populaire du Damase Arbaud et des Noëls de Notre-Dame des Doms, et sur de nombreux chants à danser, en intégrant aux compositions et arrangements nombre d'éléments présents dans la culture marseillaise d'aujourd'hui (raggamufin, techno-groove...). Interprétés à l'unisson ou en polyphonie et accompagnés de bendirs ou de percussions corporelles, hurlés, susurrés, les chants du Còr sont à l'image de leur quartier : violents mais sans cruauté, doux mais sans mièvrerie, blindés mais sans sûretés inutiles.
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Un petit moment d'introspection débridée où Manu Théron tentera, une fois n'est pas coutume, de chanter avec ferveur son amour des musiques occitanes, en les replaçant dans les horizons méditerranéens qui leur ont servi de berceau. Accompagnés par les tambours sur cadres (bendir,pandeiro) ou le simple souffle de l'assistance, guidés aussi par les commentaires amusés sur les contextes musicaux qui ont vu se déployer leur renaissance, on essaiera de re-découvrir ces musiques qui, à Marseille et ailleurs, ont permis à notre chanteur de ne s'interdire aucun emprunt ni aucune citation, de la mélodie française à la "classica napolitana" ou au raggamuffin, pour définir une géographie nouvelle des vocalités populaires.
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« Ca tchatche, ça réplique, la voix s’emporte, le tuba se fait volubile et la mandoline sautillante, dans une création acoustique occitane conjuguée au présent » Manu Théron est de retour avec le disque attendu du joyeux trio qu’il forme avec le gratteur de mandoline Patrick Vaillant et le souffleur de tuba Daniel Malavergne. Entièrement consacré à la mise en musique des vers du poète occitan marseillais du XIXème siècle Victor Gélu. Le trio réinvente une musique de kermesse où se croisent chanson, fanfare et airs manouches revus et bien corrigés par son imagination hybride et débridée.
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Chin Na Na Poun, c’est avant tout une partie de plaisir pour Manu Théron (chant), Patrick Vaillant (mandoline) et Daniel Malavergne (tuba), les trois “instifarceurs” de ce projet des plus sérieux. Après avoir ré-habillé sur leur premier opus les chansons du poète et chansonnier marseillais Victor Gélu, le trio s’offre une virée Au Cabanon. C’est dans ce havre de paix où l’on refait le monde entre amis jusqu’à pas d’heure, que nos trois olibrius élargissent leur répertoire, croisant sur la galette des pièces de Bourvil, Antonio Machin, Fauré, Vian et Gélu. Forcément inattendues au regard des instruments et des personnalités en présence, leurs interprétations débridées sont jubilatoires. A découvrir aussi sur scène.
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La Horde favorise l’intégration du hautbois du Languedoc hors de ses frontières et pratiques traditionnelles. C’est un orphéon composé d’une cinquantaine de musiciens où se mêlent hautbois du Languedoc, instruments d’harmonie et percussions brésiliennes. Sa couleur musicale et artistique est faite de musiques traditionnelles ou de compostions originales spécialement adaptées et arrangées à son intention. La Horde propose un spectacle musical original, interactif, mis en espace et plein de joie de vivre.

La Horde est le lieu d’échanges et de rencontres idéal pour les hautbois populaires méditerranéens. Grâce aux dulzainas espagnoles de Los Talaos et Plaza de Castilla, aux piféros italiens du trio Favarelli, à la gaïta marocaine de Karim Chatar, la Horde enrichit son répertoire et la pratique des hautbois populaires.

Aujourd’hui Rivatges à travers La Horde poursuit son rêve d’un jour rassembler tous les hautbois populaires du pourtour méditerranéen.

La Horde est dirigée par Vincent Vidalou (professeur de hautbois traditionnels catalans et responsable du département “Musiques traditionnelles” du CNR de Perpignan) par Clément Baudry (formé au CNRS de Marseille, Médaille d’or d’Harmonie et contrepoint, médaille de vermeil de fugue, diplôme de fin d’étude de Direction de Chœur, il écrit tous les arrangements) et Samuel Silvant (percussionniste).

Les musiciens (entre 40 et 60) de la Horde servent une création festive et originale qui croise allègrement les répertoires, les rythmes dans un spectacle de rue multiforme, un orphéon mis en scène pour surprendre le spectateur.

Durée variable selon la demande / Spectacle acoustique autonome.

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RIVATGES a œuvré parmi d’autres pendant 25 ans à la renaissance d’un instrument populaire, le hautbois du Languedoc, menacé de disparition dans les années 70. Tout au long du XIXème siècle et jusqu’en 1950 cet instrument sonnait dans toutes les fêtes, joutes, baléti, bouvines, carnavals dans le Gard, l’Hérault et en Lozère. C’est le travail passionné (et entêté) de Bruno Salenson (facteur associé à la cité de la musique de Paris) en lien avec les musiciens de la région qui lui a redonné vie.

RIVATGES s’est alors employé sans relâche, à travers la production de groupes de musique et de danses, d’animation d’ateliers d’apprentissage de l’instrument, de stages de fabrication d’anches, en élargissant son répertoire, en l’intégrant dans toutes sortes d’ensembles musicaux à le faire sonner.

Mission accomplie. Aujourd’hui le hautbois du Languedoc est complètement réhabilité. Nombreux sont les musiciens qui le pratiquent dans son territoire d’origine et au delà. Aujourd’hui RIVATGES veut s’attacher à le faire rayonner davantage. Le hautbois du Languedoc et tous ses cousins occitans et méditerranéens. Faire se rencontrer les instruments, les répertoires, les enseignements, enrichir le tout pour que la pratique des hautbois populaires reste vivante et actuelle.

RIVATGES c’est aussi de la recherche organologique sur les hautbois et leurs anches et de la formation à travers ses stages de facture d’anches, ses cours de hautbois du Languedoc et ses master class de hautbois populaire du sud.

 

Créations et formations

- La Horde, ensemble musical, et ses spectacles Aubois chiche ?, Horde Nostrum et Horde grand sud.

-Les hautbois de Rivatges

 

Par ailleurs, Rivatges est éditeur d’un manuel de facture d’anches (« De l’art de faire les anches de hautbois populaires et anciens » de Bruno Salenson.)

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Contact entre catalan et occitan : étude diachronique,
sociolinguistique et identitaire
Biolay, Nicolas

Mémoire de Master I mention Linguistique et dialectologie soutenu par Nicolas Biolay à l'Université Jean Moulin Lyon III sous la direction de Francis MANZANO en 2015.

Introduction

Depuis sa création en 1992, la Charte Européenne des Langues Régionales a pour objectif de « Sauvegarder et promouvoir la richesse et la diversité du patrimoine culturel de l’Europe »1. Cette décision de la communauté européenne de vouloir préserver ses richesses immatérielles, et dans ce cas précis en matière de langue, découle d’une histoire tourmentée en Europe tant au niveau linguistique que historique. Les deux langues dont il est question dans ce mémoire, le catalan et l’occitan ou langue d’oc, sont deux langues néolatines qui partagent une histoire commune avec le français, l’espagnol, l’italien, le portugais et le roumain. Cependant, leurs destins divergent, dans le sens où elles ne sont pas des langues officielles d’états nations tels que peuvent l’être l’espagnol et le français. Cela implique des différences d’usages, de stabilité du système linguistique et même de perception.

Le catalan et l’occitan présentent des caractéristiques qui les rapprochent, sur le triple plan morphosyntaxique, phonologique et lexical, et elles ont évolué ensemble pendant des siècles. Aujourd’hui, l’une est parlée et revendiquée par un peuple qui tente de construire sa propre nation, tandis que la seconde souffre de sa propre image, bien qu’améliorée par l’action des militants qui la défendent, et surtout d’une reconnaissance moindre de la part du gouvernement central.

Dans une dynamique européenne, mais surtout face à un monde de plus en plus globalisé et polarisé, les langues catalane et occitane auraient tout intérêt à défendre leurs intérêts communs et à unir leurs forces, comme elles ont pu le faire dans le passé. La question que nous nous poserons dans ce mémoire est celle de la dynamique qui anime ces communautés linguistiques et « l’instinct de survie » dont elles font preuve. Leurs origines et histoire si étroitement liées sont-elles suffisantes pour tisser des liens socio-économiques et culturels de premier plan? La volonté des « ethnies linguistiques » dont parle Pierre Bec2 a-t-elle ou auratelle raison de la menace de la pensée unique critiquée par Claude Hagège ?

Il sera intéressant et inévitable de constater quelles sont les inégalités et ressemblances qui caractérisent ces deux espaces linguistiques à la lumière de leur développement respectif à travers l’histoire, ainsi que de voir quelles sont les caractéristiques propres à ces deux langues.

[Introduction de Nicolas Biolay, p. 3]

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