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La Nòva Cançon occitana : révolution en occitan, révolution dans la chanson occitane ? / Philippe Martel
Martel, Philippe (1951-....)
Marti, Patric, Mans de Breish, d’autres encore : ceux qui dans l’immédiat après 68 modifient radicalement le paysage culturel d’oc et l’image de sa langue, en faisant de la chanson l’arme de diffusion massive du message révolutionnaire de l’occitanisme de ce temps. Car cette Nòva Cançon est en effet un des vecteurs qui permettent au mouvement de sortir du statut confidentiel qui était le sien jusque là pour toucher, pour la première fois depuis Mistral, un public très large, chez lui et ailleurs.

Nòva, nouvelle, cette chanson protestataire l’est par rapport à ce qu’était la chanson occitane d’avant, qu’il s’agisse du répertoire traditionnel traqué par les collecteurs dans les campagnes, ou de la chanson urbaine fin de siècle, félibréenne ou non. Elle est nouvelle aussi par son mode de diffusion (spectacles-débats, vente militante hors du circuit des « majors » du disque). Mais cette nouveauté n’empêche pas que l’on peut y retrouver, à côté de la rhétorique révolutionnaire du moment la trace de thématiques qui circulaient déjà dans l’occitanisme, voire le Félibrige, bien avant 68. C’est ainsi qu’à côté de la dimension proprement sociale — contre le sous-développement régional, pour la défense du « vivre et travailler au pays » — est présent un autre discours, où la référence à l’histoire propre du sud et à la valorisation de la langue introduit une dimension nationalitaire, parfois presque nationaliste. On essaiera de suivre cette chanson occitane dans son parcours, jusqu’à son essoufflement final dans la seconde partie des années 1970, quand elle est relayée par d’autres formes musicales d’expression de la revendication occitane.

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Un còp èra, Nadau. Tarbes, fin 1973, le groupe « Los de Nadau » naît de la rencontre de Michel Maffrand, Jacques Roth et Ninon Paloumet. La nouvelle chanson occitane existe déjà, avec Marti, Patric et Los Caminaires d'Òc en Languedoc, Delbeau en Gascogne,  Verdier en Limousin. Après l'explosion de 1968, beaucoup de jeunes se retournent vers leurs racines. Les salles sont pleines, le Larzac est en lutte, les espoirs immenses. Un slogan commence à  résonner dans toute l’Occitanie : "Volèm viure al país !"
Le premier disque sort à l'été 1975 : Monsur lo regent, chansons revendicatives, mais aussi chansons d'amour. Le groupe accompagne les luttes viticoles et ouvrières, c'est l'époque de la chanson "engagée". Très vite sortent "La venta a las enchèras" en 1976, et "L'immortèla" en 1978, chanson phare qui deviendra un hymne occitan. En 1980 naît à Pau la première Calandreta. Nadau sera toujours aux côtés de Calandreta dans le combat qu'elle mène pour la langue. Il s'implique également dans les premières radios libres, dans le journal "Pays".
Depuis ? Pas moins de treize albums, deux DVD, près de cent milles disques vendus, plus de mille concerts, trois Olympias et… des milliers de gens qui reprennent en cœur !
Quarante ans que Nadau remonte le parcours de la mémoire comme un saumon remonte la rivière en nous parlant de notre langue, de notre pays, de nous, intimement, comme au creux de l’oreille…
sus 7