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Entretien avec Ernest Capsal
La Granja. Collecteur
Ernest Capsal, né le 12 juillet 1905 et décédé le 23 septembre 2000, était un chanteur du Ségala lotois, de la même région qu’Armand Quercy. Son village, Sainte Colombe, il ne l’a pratiquement pas quitté.

Pourtant le chant est toujours venu vers lui. Sa « formation » musicale s’est faite autour de l’église. Il connaissait l’art campanaire de son village, mais plus encore, il avait hérité du savoir des chantres ruraux. Bien que ne possédant que quelques rudiments du latin, il connaissait parfaitement la messe des morts. Cette activité musicale religieuse a influencé sa posture de chanteur profane. Son timbre de voix clair, son aisance dans les registres aigus, montrent une pratique chantée régulière et importante.

En dehors de sa participation au groupe vocal de l’église, Ernest Capsal était régulièrement invité pour l’animation de noces. Dans sa jeunesse il fut invité à une quarantaine de mariages. Le chanteur invité ne payait pas son repas et devait se tenir à disposition pour chanter en choisissant bien un répertoire adapté au thème du mariage ou à celui de la table, parfois dans un registre humoristique ou joyeux. Le chant identitaire était également approprié à ce contexte. Le type pastourelle avec le Monsieur chantant en français et la bergère, représentant le « petit pays » de proximité, répondant en patois, en fait partie.

Les textes des répertoires appris sur les foires, pendant le service militaire, étaient quelquefois notés sur un cahier manuscrit de chansons. Ernest Capsal possédait son cahier qui lui servait d’aide mémoire pour le large répertoire qu’il pratiquait.
C’est avec son ami Albert Cazard, un de ses voisins accordéoniste que nous l’avions rencontré régulièrement dans des occasions de joyeux rassemblements de voisinage.
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Entretien avec Armand Quercy nº2
La Granja. Collecteur
Armand Quercy vivait à Rudelle où il était installé comme agriculteur. Il était reconnu comme un chanteur public de tradition, tant son répertoire était large et adapté à chaque situation. Il avait été invité, en tant que chanteur, à de nombreuses noces ou à de nombreux banquets. Dans sa jeunesse, les jours de foire de Lacapelle Marival, il se joignait à ses frères, tous bons danseurs. Pour un instant, ils étaient considérés comme les rois de la fête, dans les auberges où ils se présentaient. Leurs statures physiques et leur entrain d’animateurs resta longtemps dans les mémoires.

Armand Quercy étai né le 24 juillet 1905 à Labathude. Déjà son père était un chansonnier réputé. Les nouveautés de la vie quotidienne étaient pour lui un prétexte pour composer quelques paroles sur des mélodies de danses ou des chansons de la guerre de 1870. La démolition d’une ancienne église et la construction d’une nouvelle dans un autre lieu de la commune, lui donna l’occasion de composer les paroles de la complainte de l’église de Labathude :
« Judas et tes amis et vilains êtres humains,
Tu gaspilles nos temples, vendu notre terrain,
Oh ! C’est abominable. Pour toi plus de pardon,
D’avoir gâché les dons du grand Napoléon »

Ainsi, c’est dans un bain chansonnier qu’Armand Quercy entreprit de constituer un large répertoire chanté. Sa belle mère, originaire de Lauresses, lui fit connaître un répertoire aurillacois, telle la chanson Lo long de la Jordana, chanson écrite par le félibre d’Aurillac, Pierre Géraud.

Plus que son répertoire, Armand Quercy nous avait toujours surpris par la perception qu’il avait de sa technique vocale. Pour lui le chant était proche du parlé et surtout de la voix qui appelle. Il lui arrivait de faire précéder un chant par un appel, le même qui sert pour faire venir les brebis. De par la conscience qu’il avait d’être le détenteur d’un patrimoine vocal original, de par l’esprit de convivialité et de partage qui transparaissait dans son chant, Armand Quercy représentait pour nous la figure du chanteur de tradition populaire.
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Entretien avec Armand Quercy nº1
La Granja. Collecteur
Armand Quercy vivait à Rudelle où il était installé comme agriculteur. Il était reconnu comme un chanteur public de tradition, tant son répertoire était large et adapté à chaque situation. Il avait été invité, en tant que chanteur, à de nombreuses noces ou à de nombreux banquets. Dans sa jeunesse, les jours de foire de Lacapelle Marival, il se joignait à ses frères, tous bons danseurs. Pour un instant, ils étaient considérés comme les rois de la fête, dans les auberges où ils se présentaient. Leurs statures physiques et leur entrain d’animateurs resta longtemps dans les mémoires.

Armand Quercy étai né le 24 juillet 1905 à Labathude. Déjà son père était un chansonnier réputé. Les nouveautés de la vie quotidienne étaient pour lui un prétexte pour composer quelques paroles sur des mélodies de danses ou des chansons de la guerre de 1870. La démolition d’une ancienne église et la construction d’une nouvelle dans un autre lieu de la commune, lui donna l’occasion de composer les paroles de la complainte de l’église de Labathude :
« Judas et tes amis et vilains êtres humains,
Tu gaspilles nos temples, vendu notre terrain,
Oh ! C’est abominable. Pour toi plus de pardon,
D’avoir gâché les dons du grand Napoléon »

Ainsi, c’est dans un bain chansonnier qu’Armand Quercy entreprit de constituer un large répertoire chanté. Sa belle mère, originaire de Lauresses, lui fit connaître un répertoire aurillacois, telle la chanson Lo long de la Jordana, chanson écrite par le félibre d’Aurillac, Pierre Géraud.

Plus que son répertoire, Armand Quercy nous avait toujours surpris par la perception qu’il avait de sa technique vocale. Pour lui le chant était proche du parlé et surtout de la voix qui appelle. Il lui arrivait de faire précéder un chant par un appel, le même qui sert pour faire venir les brebis. De par la conscience qu’il avait d’être le détenteur d’un patrimoine vocal original, de par l’esprit de convivialité et de partage qui transparaissait dans son chant, Armand Quercy représentait pour nous la figure du chanteur de tradition populaire.
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Entretien avec Jeanne Liauzun nº2
La Granja. Collecteur
Jeanne Liauzun, née en 1921 et décédée en 2015 à Livernon était une figure de son village. Bien connue de tous, elle n’avait pas souhaité se marier et s’était consacrée à sa famille et à son activité, aux côtés de ses deux frères aînés.
En dehors de l’activité d’élevage, ses frères étaient exploitants en bois et consacraient tout leur temps libre à la chasse.
Quant à Jeanne, elle se dédiait aux activités des associations du village et, plus personnellement, à la peinture.

Elle avait hérité son répertoire de contes et de chansons de son grand-père Jean François Liauzun, ancien combattant de la guerre de 1870, jardinier et « chanteur bon vivant ».

Avec Jeanne Liauzun, d’une gentillesse extrême, nous avions passé des moments toujours agréables dans sa maison de Livernon où elle nous accueillait toujours avec plaisir, évoquant son histoire familiale, la vie du village ou découvrant les tableaux qu’elle avait peint.
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Entretien avec Jeanne Liauzun nº1
La Granja. Collecteur
Jeanne Liauzun, née en 1921 et décédée en 2015 à Livernon était une figure de son village. Bien connue de tous, elle n’avait pas souhaité se marier et s’était consacrée à sa famille et à son activité, aux côtés de ses deux frères aînés.
En dehors de l’activité d’élevage, ses frères étaient exploitants en bois et consacraient tout leur temps libre à la chasse.
Quant à Jeanne, elle se dédiait aux activités des associations du village et, plus personnellement, à la peinture.

Elle avait hérité son répertoire de contes et de chansons de son grand-père Jean François Liauzun, ancien combattant de la guerre de 1870, jardinier et « chanteur bon vivant ».

Avec Jeanne Liauzun, d’une gentillesse extrême, nous avions passé des moments toujours agréables dans sa maison de Livernon où elle nous accueillait toujours avec plaisir, évoquant son histoire familiale, la vie du village ou découvrant les tableaux qu’elle avait peint.
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Atlas sonore du fijagòl
La Granja. Collecteur
Dans la veine des publications que nous avions déjà consacrées à des « Pays » du Département du Lot (Atlas d’Argentat à Souillac, Paraulas del Causse, Atlas sonore Bourian), l’association La Granja a voulu mettre à disposition du public ces documents de collectages concernant le Pays de Figeac.
Un travail a déjà été publié en 2003 par l’association La Granja sur la mémoire musicale du figeacois (numéro 112 de la revue Quercy Recherche).

Les documents sonores et audiovisuels présentés ont été collectés durant des enquêtes de terrain menées de 1985 à nos jours. Ces enquêtes ont été menées dans plusieurs villages du « Grand Figeac » (Labathude, Rudelle, Sainte Colombe, Latronquière, Camburat, Saint Perdoux, Cardaillac, Livernon, Assier, Fons, Reyrevignes, Faycelles, Aynac, Le Bourg, Saint Cirgues, Bessonies, Cajarc, Figeac…). Au travers des terroirs (Causses, Vallées, Limargue et Ségala) ce n’est pas une unité de traditions que nous avons rencontré mais bien des transmetteurs, personnalités porteuses d’une mémoire et d’un vécu. Ces récits, contes, chants, musiques, témoignent d’une histoire ancienne qui est celle de l’ancienne société paysanne, mais aussi d’une histoire en mouvement, celle de l’évolution d’une société rurale vers la modernité actuelle.
Toutes ces expressions appartiennent à la tradition orale vivante et vivace. Elles ont été transmises à l’oral. La pratique de l’oralité était celle du quotidien. Elle développait une très grande virtuosité de la mémoire. Bien que la génération qui témoigne dans ces enregistrements est aussi celle qui a été scolarisée dés le plus jeune âge et pour qui l’écrit garde une place importante, elle a gardé cette pratique et ce sens de l’oralité. Sur cette base de la tradition orale, le respect du modèle avec ses récurrences et ces biais de dire, est remarquable. Toutefois la création et la variation à partir du modèle traditionnel sont aussi très présentes. L’appropriation de cette tradition orale « à la manière de chacun », produit le style personnel de chaque interprète. Les récurrences, les manières de dire, de conter, de chanter, les thèmes, les formes, produisent la tradition.
La langue du quotidien est l’occitan dans sa forme locale nord-quercynoise. Les témoins utilisent le mot de « patois » qui les relie au milieu du proche et du familier, à la « musique » de la langue locale. Le français possède lui aussi sa place, importante. La chanson traditionnelle en français est très valorisée. Le passage d’une langue à l’autre est courant, chaque langue gardant sa fonction, celle du quotidien et de l’intime, du burlesque, pour l’occitan ; celle de l’extérieur, du public, de la moralité pour le français.
La collecte de ces documents, ces dires, contes, récits, anecdotes, témoignages, chants, musiques… constitue une véritable documentation qui nous instruit sur l’histoire du figeacois et au-delà. La petite histoire locale s’inscrit dans la grande histoire. Le local dans le national et l’universel.
Ces matériaux représentent également pour nous un parcours dans ce paysage figeacois. Ces rencontres ont été de véritables « leçons de vie » au contact d’une génération qui témoigne d’une évolution très rapide de l’histoire et de la société, qu’elle soit de la paysannerie locale ou issue de l’immigration. Ces « figures » rencontrées sont devenues nos modèles dans notre action d’appropriation, de création, d’enseignement, de diffusion de notre tradition orale locale.

Dans cet atlas sonore nous avons voulu mettre en valeur plus particulièrement certaines personnalités qui ont fait partie de notre réseau de proximité et avec qui nous avons entretenu une relation pendant de nombreuses années.

L'Atlas sonore du fijagòl n'ayant pas encore été édité ni publié les documents présentés ici ne sont qu'un extrait du travail de recherche et de collectage mené par l'association La Granja.
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Aval jos aquel ròc ; Partir de pès per anar dansar
La Granja. Collecteur
Ronde de conscrits : Irénée Gibert
Récit :
Joséphine Bouygues

La vòta

Chaque village a la sienne : la fête votive (vòta), vouée à la paroisse et au saint qui la protège, est célébrée le jour du saint dans le calendrier.
Chaque communauté villageoise est attachée à “sa” fête identitaire. Au-delà des aspects religieux, avec messe, procession et célébration des morts, cette fête est par excellence celle de la jeunesse.

Au cours des aubades, les musiciens jouent dans chaque rue, apportent la réjouissance dans chaque maison, et reçoivent en paiement les pièces recueillies sur le parcours... Si les villageois ont été généreux, l’argent permettra de prolonger les festivités pendant plusieurs jours !

La communauté est appelée à se rassembler sur la place du village pour le bal. Rares moments où la danse, libération des corps observée par l’Église avec suspicion, est permise !

Ce sont les jeunes gens ayant eu 20 ans dans l’année qui organisent la fête votive. 20 ans, c’est l’âge de toutes les folies, tous les espoirs, mais c’est l’âge aussi de la conscription. Selon les époques, le service militaire pouvait durer deux à sept ans, quand il ne fallait pas partir en guerre... Alors cette fête, c’est à la fois le temps des rencontres et des promesses, et celui des adieux.

[Atlas sonore bourian, p. 52]
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La borrèia de Ganhòla
La Granja. Collecteur
Bourrée instrumentale interprétée par Laurent Astorg

La vòta

Chaque village a la sienne : la fête votive (vòta), vouée à la paroisse et au saint qui la protège, est célébrée le jour du saint dans le calendrier.
Chaque communauté villageoise est attachée à “sa” fête identitaire. Au-delà des aspects religieux, avec messe, procession et célébration des morts, cette fête est par excellence celle de la jeunesse.

Au cours des aubades, les musiciens jouent dans chaque rue, apportent la réjouissance dans chaque maison, et reçoivent en paiement les pièces recueillies sur le parcours... Si les villageois ont été généreux, l’argent permettra de prolonger les festivités pendant plusieurs jours !

La communauté est appelée à se rassembler sur la place du village pour le bal. Rares moments où la danse, libération des corps observée par l’Église avec suspicion, est permise !

Ce sont les jeunes gens ayant eu 20 ans dans l’année qui organisent la fête votive. 20 ans, c’est l’âge de toutes les folies, tous les espoirs, mais c’est l’âge aussi de la conscription. Selon les époques, le service militaire pouvait durer deux à sept ans, quand il ne fallait pas partir en guerre... Alors cette fête, c’est à la fois le temps des rencontres et des promesses, et celui des adieux.

[Atlas sonore bourian, p. 52]
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Raustassac ; Peissoton e la camba de feda
La Granja. Collecteur
Chant : Raoul Moulé
Récit :
Eva Saissac


La vòta

Chaque village a la sienne : la fête votive (vòta), vouée à la paroisse et au saint qui la protège, est célébrée le jour du saint dans le calendrier.
Chaque communauté villageoise est attachée à “sa” fête identitaire. Au-delà des aspects religieux, avec messe, procession et célébration des morts, cette fête est par excellence celle de la jeunesse.

Au cours des aubades, les musiciens jouent dans chaque rue, apportent la réjouissance dans chaque maison, et reçoivent en paiement les pièces recueillies sur le parcours... Si les villageois ont été généreux, l’argent permettra de prolonger les festivités pendant plusieurs jours !

La communauté est appelée à se rassembler sur la place du village pour le bal. Rares moments où la danse, libération des corps observée par l’Église avec suspicion, est permise !

Ce sont les jeunes gens ayant eu 20 ans dans l’année qui organisent la fête votive. 20 ans, c’est l’âge de toutes les folies, tous les espoirs, mais c’est l’âge aussi de la conscription. Selon les époques, le service militaire pouvait durer deux à sept ans, quand il ne fallait pas partir en guerre... Alors cette fête, c’est à la fois le temps des rencontres et des promesses, et celui des adieux.

[Atlas sonore bourian, p. 52]
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Lo bal ; Passavi sus la planqueta
La Granja. Collecteur
Récit : Joséphine Bouygues
Bourrée :
Albert Campagnac

La vòta

Chaque village a la sienne : la fête votive (vòta), vouée à la paroisse et au saint qui la protège, est célébrée le jour du saint dans le calendrier.
Chaque communauté villageoise est attachée à “sa” fête identitaire. Au-delà des aspects religieux, avec messe, procession et célébration des morts, cette fête est par excellence celle de la jeunesse.

Au cours des aubades, les musiciens jouent dans chaque rue, apportent la réjouissance dans chaque maison, et reçoivent en paiement les pièces recueillies sur le parcours... Si les villageois ont été généreux, l’argent permettra de prolonger les festivités pendant plusieurs jours !

La communauté est appelée à se rassembler sur la place du village pour le bal. Rares moments où la danse, libération des corps observée par l’Église avec suspicion, est permise !

Ce sont les jeunes gens ayant eu 20 ans dans l’année qui organisent la fête votive. 20 ans, c’est l’âge de toutes les folies, tous les espoirs, mais c’est l’âge aussi de la conscription. Selon les époques, le service militaire pouvait durer deux à sept ans, quand il ne fallait pas partir en guerre... Alors cette fête, c’est à la fois le temps des rencontres et des promesses, et celui des adieux.

[Atlas sonore bourian, p. 52]
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