Mamie
Il y a tant de temps que je ne les ai plus vues, mes petites. Tant de temps, que sais-je, un an et demi, au moins, tant d'années que j'en ai perdu le compte maintenant. Quand elles ne sont pas là, la maison semble vide ici.
Mon fils et ma belle fille ne font aucun bruit. Depuis qu'ils sont à la retraite tous les deux et qu'ils sont revenus vivre ici, chez moi, mon fils passe ses journées dehors, dans le jardin, à la pêche, à la chasse ou il bricole dans le vestibule.
Et ma belle fille assure le travaille quotidien de la maison, elle regarde la télévision, elle va voir les voisines. Je ne les entends presque jamais. Il n'y a que quand ma petite fille et son mari arrivent pour les vacances, quelques jours seulement car ils doivent aller voir sa famille à lui, du côté de Toulouse, qu'il y a un peu de vie dans la maison.
Je peux les entendre, les petites, elles courent partout, elles crient, elles pleurent, elles se disputent, elles chantent. Elles rient. Mais cela fait longtemps que je ne les ai plus vues. Plus ou moins deux ans. Comme elles doivent avoir changé. Angélique, la grande qui a eu huit ans en avril, et Ninon, la petite qui en a cinq depuis septembre. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour les revoir. Pauvre de moi ! Mais les vacances sont là, cette fois, j'en suis sure.
Extrait tiré de «Menina» de VERNET, Florian, Vidas e engranatges, IEO edicions, Castres, 2004.
Le médecin de Cucugnan
Que ne faut il pas faire, pour gagner sa vie ! Attention moi ici, Bernadon, croquemort, garde champêtre, sonneur de cloches, chasseur de chiens errants, homme à tout faire de Cucugnan, je me vois sur le point de devenir rapidement le déterreur de ressuscités !
Douze métiers, treize misères ! C'est ainsi. Sur terre, il faut que chacun trouve le sel qui fait bouillir la marmite.... D'autres sont plus à plaindre que moi, à Cucugnan.
Je pense à ce pauvre Maître Lapurge, notre pauvre médecin, qui depuis deux ans qu'il est ici, n'a pas encore un seul patient.... Que voulez vous ? C'est un peu de sa faute. Pourquoi donc, se promène t il toujours un livre à la main ? Il ne doit pas savoir grand chose, étant donné qu'il étudie sans cesse. S'il étudie, c'est pour apprendre ; s'il a besoin d'apprendre, c'est qu'il ne sait pas ; s'il ne sait pas, qu'est-il venu faire à Cucugnan ?
Aussi, quand ici, il y a quelque malade, ce n'est pas lui qu'ils viennent chercher, allez ! Pauvre maître Lapurge ! Il ne gagne pas l'eau qu'il boit! Cela se comprend qu'il soit las d'être une lampe sans huile, et il s'est enfin décidé a faire parler de lui. Hier il m'a fait annoncer dans toutes les rues qu'il se chargeait, non seulement de guérir un malade, mais de ressusciter un mort. Oui, un mort, un mort enterré !
Extrait tiré de : «Lo Mètge de Cucunhan» de Jan de La Roca (Prosper Estieu), Societat d'Edicion Occitana, Castelnaudary, 1926.
La petite guenon et le clown
Il était une fois, un clown, une paillasse comme on dit chez nous. Ce n'était pas un comique de la sainte fleur, pas moins il savait un peu faire rire, un peu faire peur, néanmoins, un brave clown au plus profond de son cœur !
Il avait une petite guenon. Il l'appelait Mon Cœur. Elle était plus que jolie, terriblement intelligente et bougrement coquine en même temps. Le clown l'aimait bien sa petite guenon.
Quand il faisait chaud, c'était Mon Cœur qui allait chercher l'eau ; quand il faisait froid, c'était Mon Cœur qui allumait le feu. Finalement, elle n'était pas tant haïssable que ça, la Mon Cœur...
Néanmoins, elle avait la pire des habitudes : chaque fois que la lune était ronde dans le ciel, elle voulait monter jusqu'à elle, de toutes ses forces elle voulait sauter sur elle, elle pleurait, elle faisait des caprices, elle pleurait que c'était le clown qui ne voulait pas la laisser aller sur la lune.
Elle devenait impossible et le pauvre clown devenait malheureux, tant malheureux que les gens disaient:
«Il est si triste ce pauvre clown ! Ce n'est pas possible, c'est un bouc émissaire !".
Vite vite, le clown se précipitait chez la marchande de grimaces, de moues et de postiches. Il en achetait à s'en remplir les poches. Il retournait dans son cirque, il en mettait un sur son nez, et se jetait sur la piste, « clowner » tant et si bien que les gans frappaient dans leurs mains...
Extrait tiré de : Alranq, Claude, La monina e lo palhassa, I.E.O.-Aude, Quillan, 1996.
Le CIRDÒC-Mediatèca occitana vous propose des modules d'entraînement à la Dictada, dictée occitane.
Ecoutez, notez et faites vos corrections grâce à la transcription et à la traduction de textes occitans.
Lenga d'Òc/Lengo d'Ò est un magazine d'actualité en langue occitane. Présentée sur TéléMiroir, chaîne locale de la région nîmoise, par Lise Gros et Claudine Paul de 2007 à 2010, l'émission continue sur TVSud depuis la fusion de TéléMiroir et de 7L TV, chaîne montpellierraine.
Venues rejoindre les collections du CIRDOC-Mediatèca occitana en 2012, les archives des diffusions sur TéléMiroir seront progressivement mises en ligne sur Occitanica.
Émission diffusée en janvier 2008 et consacrée à la Dictée occitane, dans sa 11e édition. Reçu par Lise Gros, Jòrdi Peladan revient sur la genèse et le déroulement de cette manifestation qui met à l'honneur la langue d'oc sur tout le territoire occitan.
Présentation : Lise Gros
Invité : Jòrdi Peladan (Vice-président de l'IEO 30 et président de la Marpoc)
Lenga d'Òc/Lengo d'Ò est un magazine d'actualité en langue occitane. Présentée sur TéléMiroir, chaîne locale de la région nîmoise, par Lise Gros et Claudine Paul de 2007 à 2010, l'émission continue sur TVSud depuis la fusion de TéléMiroir et de 7L TV, chaîne montpellierraine.
Venues rejoindre les collections du CIRDOC-Mediatèca occitana en 2012, les archives des diffusions sur TéléMiroir seront progressivement mises en ligne sur Occitanica.
Émission diffusée le 5 mars 2009 et enregistrée au collège de la Révolution de Nîmes, à l'occasion de la 12e édition de la Dictée occitane. On y découvre toutes les étapes de l'événement, de l'accueil des candidats à la remise des prix en passant par l'épreuve de la dictée elle-même (énoncée par Bruno Cécillon et Claudine Paul), les animations et la correction.
Film noir et blanc muet réalisé par Michel Cans à Agel lors de la décennie 1950. Fait partie de la collection "Les villages de l'Hérault dans les années 1950".
Il montre notamment :
- des femmes au lavoir ;
- des scènes de rue et portraits d'habitants ;
- un apéritif probablement pris dans la salle du Conseil ;
- la cave coopérative "La Minerve agéloise, 1936" ;
- le clocher de l'église et son coq en pierre ;
- un match de football.
Le CIRDÒC conserve à Béziers l'ensemble des films tournés par Michel Cans dans une soixantaine de villages de l'Hérault dans les années 1950. Les bobines 16 mm d'origine ont été transférées d'abord sur VHS et ont été ensuite numérisées entre 2010 et 2011.
L’ensemble du fonds et des droits qui y sont attachés ont été cédés par le réalisateur au CIDO entre 1989 et 1991. Le CIDO en a ensuite fait don au CIRDOC en 2000.
Occitanica va vous permettre progressivement d'accéder à l'ensemble de ce fonds audiovisuel en ligne. Ces documents illustrant la vie des villages de l'ouest héraultais ont acquis avec les années un intérêt patrimonial mais aussi sentimental pour les habitants de l'Hérault. Ces archives brutes sont des films non montés et muets, tournés la plupart du temps en noir et blanc.
On peut y voir par exemple la Fête-Dieu à Cesseras, le carnaval à Laurens ou Boujan, la danse des treilles à Montblanc, la fête à Nissan, des Agathoises portant la coiffe, etc.
"Le pissenlit"
Traduction en français par l'auteur.
Il était une fois un royaume, dans les montagnes. Ce royaume avait un roi et une reine, très gentils tous les deux, mais pourtant le royaume était triste et malheureux. Pourquoi triste et malheureux?
Parce que, un an auparavant, les trois enfants du roi et de la reine, les trois princes, avaient disparu. Ils étaient partis ensemble, un jour de printemps, à cheval, et personne ne les avait plus jamais revus.
Depuis ce jour, tout le pays était triste, d'autant plus que l'année qui suivit cette disparition avait été une année de catastrophes : une inondation au printemps, la sécheresse en été, et à nouveau une inondation à l'automne... Les récoltes étaient très maigres et les pauvres gens n'avaient pas grand-chose à manger.
Et alors tous erraient par la campagne à la recherche de quelque chose pour améliorer l'ordinaire. Et voici qu'au village, il y avait, dans une petite ferme, une veuve qui avait trois filles : Adèle l'aînée, Marie la seconde et Fanette, la dernière. Elles étaient toutes les trois jolies comme tout, mais Fanette était encore plus jolie que ses sœurs, et plus dégourdie, si cela est possible ! Chaque jour, les trois filles aidaient leur mère à faire à manger, à travailler dans le jardin et puis elles allaient, elles aussi, avec leurs deux chèvres, dans la campagne et là elles ramassaient tout ce qu'elles trouvaient...
Traduction française tirée de "Lo Pissalach", Florian Vernet, dins La princessa Valentina, éd. Scérén - C.R.D.P de l'académie de Montpellier, Montpellier, 2007.
Site internet : ICI.
Jean-François Bladé (1827-1900), après avoir collecté les contes de sa région, l'Armagnac, a entrepris la même opération dans l'Agenais, qu'il a bien connu dans son enfance.
L'auteur a divisé son ouvrage en deux parties : d'un côté les traductions françaises et de l'autre les textes en agenais.
Consultez également les Contes et proverbes populaires recueillis en Armagnac / par Jean-François Bladé