"Dans la musique indienne, on a un thème général. Ce thème général a 4000 ans. Il faut le suivre. Et puis il y a une note générale qui est donnée par un instrument à corde, qui possède d'ailleurs une seule corde. Avant de commencer, on se met bien d'accord, et cette note, cette note, est répétée constamment de façon à ramener les autres instruments à une unité de ton. Il y a donc le thème et le ton et autour de ça on est libre. Je pense que c'est un système merveilleux et, exactement comme Jean Renoir à qui j'emprunte très humblement ces lignes, j'essaye de faire un peu ça au cinématographe." (Jean-Luc Godard, bande annonce de Une femme est une femme)
Ce n'est pas de la musique indienne et pourtant le trio Puech-Gourdon-Brémaud, fantastique machine à rêver des Monts d'Auvergne, joue de ce système merveilleux, retrouvant ce qu'on croyait perdu chez nous depuis des lustres, cette liberté autour du thème et du ton chère à Godard. Et si cette musique a certainement plus de mille ans, elle confine aujourd'hui grâce à ces trois-là à un phénomène qu'on n'imaginait pas proche parent de la bourrée : la transe psychédélique. Et pourtant, il aurait suffit d'écouter. Eux l'on fait.