« En tuant l’ours, son parent, son semblable, son premier dieu, l’homme a depuis longtemps tué sa propre mémoire et s’est plus ou moins symboliquement tué lui-même. »
Michel Pastoureau
Artús vient du celtique « Arzh » signifiant ours (ors en occitan). Le roi maudit de la lande est le roi déchu de la montagne. Nous sommes donc intimement liés. Les combats qui se jouent à travers cet animal sont les nôtres et nous inspirent inconsciemment depuis toujours. Notre « cousin sauvage » nous confronte à la nature, à notre nature, il est le reflet de notre civilisation et de notre acceptation de l’autre. Pour faire cet album, nous nous sommes plongés dans la littérature, et avons fait appel à des référents comme Jean Soust pour suivre la trace de la bête au sens propre, comme au figuré. Nous nous sommes ensuite « entutats » tout un hiver pour méditer et créer, afin de renaître au printemps avec l’envie de partager cette mythologie païenne.
« Dans leurs mélodies et leurs chants, je retrouve la douceur printanière des sous-bois, la rage et la détresse du berger qui a perdu des brebis, la violence de la bête et la violence qui lui est faite, le regard de l’ourse vers son petit, la rugosité et la clarté des grands espaces pyrénéens. Avec ce disque, l’ours retrouve une place dans les Pyrénées. Il redevient celui par lequel on s’émeut, on se raconte et on communique. De façon sensible et donc sensée. Il est redevenu celui qui inspire. »
Jean Soust, sept. 2016