À côté de Claude Marti, l’autre grand nom du renouveau musical occitan dans les années 1970 est une femme : Rosina de Pèira, chanteuse ariégeoise formée au sein des Ballets occitans de Françoise Dague, qui s’impose par un charisme et un timbre puissant qui marqueront bien des esprits. Dans la lignée de Françoise Dague, elle s’attache à décloisonner ce que l’on nomme le « folklore » en dépoussiérant un patrimoine qui n’attendait qu’à revivre au présent. Elle contribue alors grandement au renouveau folk qui prend son envol dans les années quatre-vingt, et se fait même remarquer jusqu’au Japon. En 1974, à Toulouse, elle monte la maison de disques indépendante Revolum, qui n’hésitera pas à mélanger expériences synthétiques et répertoires traditionnels du domaine occitan. Car, si les disques de Rosina de Pèira font appel, dès les années 1970, aux savoirs les plus avant-gardistes de leur époque, ils s’attellent d’abord à sublimer notamment des chansons anciennes de transmission orale. Le journaliste Franck Tenaille la nommera « L’Oum Kalsoum du chant d’oc ». Sa voix a marqué les esprits, et reste à ce jour l’une des plus belles pierres posées sur l’édifice du renouveau musical sur l’ensemble des pays d’Òc, et bien au-delà.