« En 1973, P.E. Sifneos a décrit, pour la première fois, une extraordinaire folie, qu’il a nommée alexithymie (a-lexi-thymie : pas de mot pour la souffrance). Il s’agit d’une perturbation de la conscience entraînant « une impossibilité de saisir ses propres émotions, de les différencier, de les nommer ». Ce sont littéralement des souffrances sans nom. […] D’autres cas, un peu plus nombreux, ont été observés dans des « minorités socioculturelles » persécutées, contraintes de parler la langue de leurs oppresseurs, de penser avec leurs mots. Le langage, pourtant acquis, parfois riche, demeure inapte à exprimer des émotions. Les conditions sociales qui conduisent des hommes à cette folie sont donc bien connues : c’est la nécessité vitale pour eux de participer à un appareil d’oppression qui les détruit. » Michel Bounan In L’impensable, l’indicible, l’innommable (Janvier 1999)
« En 1973, P.E. Sifneos a décrit, pour la première fois, une extraordinaire folie, qu’il a nommée alexithymie (a-lexi-thymie : pas de mot pour la souffrance). Il s’agit d’une perturbation de la conscience entraînant « une impossibilité de saisir ses propres émotions, de les différencier, de les nommer ». Ce sont littéralement des souffrances sans nom. […] D’autres cas, un peu plus nombreux, ont été observés dans des « minorités socioculturelles » persécutées, contraintes de parler la langue de leurs oppresseurs, de penser avec leurs mots. Le langage, pourtant acquis, parfois riche, demeure inapte à exprimer des émotions. Les conditions sociales qui conduisent des hommes à cette folie sont donc bien connues : c’est la nécessité vitale pour eux de participer à un appareil d’oppression qui les détruit. » Michel Bounan In L’impensable, l’indicible, l’innommable (Janvier 1999)