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1962 : les écrivains occitans s'engagent contre le « colonialisme intérieur »
Manifeste publié dans Los carbonièrs de La Sala, Vent terral, 1975, pp. 155-156 . La version présentée est la version manuscrite d’Yves Rouquette.
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De la RCP 323 en Pays de Sault au GARAE : pour une anthropologie autochtone en pays d’Oc
Dans le domaine des sciences sociales, les années 1960-1970 sont marquées par les « Recherches coopératives sur programme » (RCP), vastes enquêtes pluridisciplinaires qui se sont souvent avérées comme de véritables aventures collectives aux répercussions importantes sur les terrains étudiés.
De 1973 à 1978, sous la direction de l'archéologue Jean Guilaine, alors enseignant-chercheur à l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, une RCP est menée dans le Pays de Sault (Pyrénées audoises). Par son importance pour la connaissance et la valorisation de la langue et des cultures de tradition orale, la RCP 323 apparaît comme le versant scientifique du grand mouvement de renouveau revendicatif et culturel qui emporte alors l’espace occitan autour de la dénonciation du « colonialisme intérieur » et la revendication au « Volèm viure al país ». Elle sera à l’origine de la création d’une institution, le GARAE, à Carcassonne.
Image : Daniel Fabre enregistre le conteur Pierre Pous, Bessède-de-Sault (Aude), 1973. Photo Jean-Pierre Piniès.

Les RCP et une nouvelle approche des sociétés locales dans les années 1960-1970

Ces programmes de recherche fondés sur le décloisonnement des disciplines et des approches, permettent d’embrasser une société comme un tout, quel que soit l’échelle du terrain étudié. La RCP consacré à Plozévet, petite commune de Bretagne entre 1961 et 1965, choisi pour sa situation d’isolat de « culture rurale intacte » fut déterminante pour l’évolution des sciences sociales en France et demeure une référence.
Côté occitan, c’est le pays de Sault qui devient le terrain d’une vaste enquête pluridisciplinaire conduite par Daniel Fabre dans le contexte du renouveau culturel occitan et du développement des revendications régionalistes. Daniel Fabre est d’ailleurs proche du mouvement occitan, en participant aux Universités occitanes d’été de Robert Lafont, penseur du concept de colonialisme intérieur et leader d’organisations militantes (IEO, COEA), et en publiant quelques textes articulant évolution des sciences sociales et problématiques occitanes.
La RCP 323, loin de constituer une seule affaire scientifique, est menée comme un des versants du mouvement qui marque l’action et la pensée occitane des années 1960 à l’orée des années 1980 autour d’un concept-phare : la lutte contre le colonialisme intérieur.

Une enquête anthropologique dans un contexte de “décolonisation” de l'Occitanie

La RCP 323 porte sur « l’Anthropologie et l’écologie pyrénéennes ». Daniel Fabre dirige l’équipe en pays de Sault, déterminé comme zone-pilote, de 1973 à 1978. Cette recherche collective et pluridisciplinaire engagea plusieurs jeunes ethnologues du Centre d’anthropologie des sociétés rurales de Toulouse dirigé par Daniel Fabre et Jean Guilaine et formera les bases de ce que certains appelleront l’école toulousaine. L’enquête en pays de Sault mobilisa jusqu’à 25 membres sur un total de 60 qui s’attachèrent à la RCP 323 sur les Pyrénées.

Dans les années 1970 l’anthropologie culturelle et sociale ne constituait par à l’université de Toulouse un cursus autonome. Elle était au carrefour de l’anthropologie biologique, de la dialectologie et des études occitanes. Aux côtés de l’Institut pyrénéen d’études anthropologiques, c’est via le vénérable Institut d’études méridionales que le lien de la nouvelle génération d’ethnologues et anthropologues avec la question linguistique et culturelle portée par l’occitanisme va se produire. Au sein de l’Institut d’études méridionales, Jean Séguy assure les cours de langue et l’écrivain René Nelli assure des cours réputés « inclassables » d’ethnologie méridionale.
Plus globalement, « le mouvement occitan de revendication identitaire, de défense de la langue et de la culture occitanes, qui se cristallise dans les années 1960 et gagne en puissance après Mai 68, imprègne les prises de position de Daniel Fabre et d’autres collègues ethnologues contre le colonialisme de l’intérieur, contre cet ethnocide (la référence à Jaulin est assumée) dont se serait rendu coupable un État français centralisateur, destructeur des particularismes locaux et des minorités nationales. » (Christine Laurière, La RCP 323 : une aventure collective en pays de Sault. ethnographiques.org, 32 - septembre 2016)

La RCP 323 est donc conduite par des personnalités engagées dans le mouvement occitaniste de façon conscientes et assumées. Dans un article paru en 1972 (Annales de l’Institut d’estudis occitans) Daniel Fabre et Jacques Lacroix appelaient déjà à un programme de « décolonisation de l’anthropologie ». Non seulement ces anthropologues carcassonnais revendiquent leur qualité « d'indigènes », plaident pour une « anthropologie autochtone », corollaire régional pour une décolonisation de l'anthropologie, mais ils ne dédaignent pas mettre en cause eux aussi le colonialisme intérieur, l’aliénation linguistique, l’ethnocide culturel. Au cours de la décennie 1970, marquée en Occitanie par un grand mouvement de renouveau créatif et revendicatif et par le succès des revendications et d’organisations prenant de plus en plus part à la vie politique régionale et nationale, des ethnologues autour de Daniel Fabre et Jacques Lacroix vont articuler les grandes thématiques de l’époque (colonialisme intérieur, révolution régionaliste, décentralisation, etc.) à leur discipline :
- 1972, « Pour une anthropologie occitane. Propositions pour la décolonisation de l’anthropologie », Annales de l’Institut d’études occitanes, II (6), p. 71-85 ;
- 1975, « Pour une anthropologie des collectivités rurales occitanes », Communautés du Sud, vol I, Paris, U.G.E. 10/18 ;
- Bidart Pierre, Blanc Dominique, Drulhe Marcel, Fabre Daniel, Holohan Wanda, Lacroix Jacques, Morin Françoise, Rivals Claude, 1977, « L'anthropologie des minorités nationales dans les pays industrialisés », Bulletin du Musée Basque, n° 78, p. 177-190.
- Fabre Daniel, (président et rapporteur), 1978, « Les minorités nationales en pays industrialisés », L'Anthropologie en France. Situation actuelle et avenir, Colloques internationaux du Centre national de la recherche scientifique, n° 573, Paris, CNRS, p. 293-314.
 
Ces ethnologues occupent le terrain de la recherche et produisent des oeuvres dont certaines feront date :
- 1972 Aspects des collectivités rurales en domaine occitan. Etude anthropologique en pays de Sault, Toulouse, Université Paul Sabatier.
- 1973, La Vie quotidienne des paysans du Languedoc au XIXe siècle, Paris, Hachette-Littérature.
- 1974, La tradition orale du conte occitan. Les Pyrénées audoises, T I, Paris, Presses Universitaires de France.
 

Postérité : la naissance du GARAE à Carcassonne

Suite à la RCP 323 qui s’inscrit dans un moment d’engagement pour les ethnologues carcassonnais, dans le nouveau contexte politique et institutionnel de 1981, ils créent le Groupe audois de recherche et d’animation ethnographique (GARAE).
La création du GARAE advient alors même que s'éteignent les échos de cette revendication d'une anthropologie occitane, au même titre que les revendications régionalistes dans le mouvement intellectuel et social.
Jean-Pierre Cavaillé, chercheur toulousain spécialiste de la question occitane contemporaine, impute ce désengagement à l'impossibilité pour l'ethnologie indigène de s'implanter en tant que telle dans les institutions de recherche et plus largement à la stigmatisation encourue par ce type de démarche (et plus encore quand elle est conduite par des amateurs), parce que soupçonnée de servir une conception fermée de l'identité et de prêter le flan à la politisation. Il envisage d'ailleurs la Mission du patrimoine ethnologique, créée à la fin du mandat giscardien en 1980, comme le moyen de tenir le phénomène en respect.
Christiane Amiel, ethnologue et chercheuse au GARAE, met l'abandon de la posture militante des anthropologues carcassonnais sur le compte de l'échec du dialogue avec les occitanistes d'alors, et le présente comme le résultat d'une incompréhension qui a amené les uns à se détourner des autres et réciproquement.

Si le GARAE naît d’un désamarrage de l’ethnologie occitane de l’occitanisme, il se raccroche en revanche à l’héritage carcassonnais en matière d’ethnographie (Groupe d’études régionalistes et de folklore audois créé en 1937 et sa revue, Folklore, active depuis 1938, travaux et enseignement de René Nelli, etc.)
Dans la foulée de création du GARAE est mise sur pied une exposition et  son catalogue paru en 1982, Un demi-siècle d’ethnologie occitane : autour de la revue Folklore, aux éditions du Garae : y sont mis en valeur les travaux que mènent alors les Carcassonnais et en scène leur parenté avec les centres d'intérêt des ethnographes de la génération 1930 (le GAEF, la revue Folklore, etc.).
Quelque chose d'une autre militance, légitimée par les grands ancêtres, est alors en train de s'inventer, de s'expérimenter, qui loin de rompre avec les lieux (qui sont tout à la fois leurs terrains d'enquêtes et le lieu où ils ont choisi de vivre), permet de s'y inscrire et d'y agir autrement.

S’il y a une rupture entre les environnements idéologies et militants de la RCP 323 dans les années 1970 et ceux du GARAE dans les années 1980, la continuité est assurée, autour de Daniel Fabre et d’une nouvelle génération d’ethnologues et d'anthropologues qui continuent à faire évoluer le regard porté, par l'ethnologie du proche, sur les cultures occitanes et autres.

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L'intervention d'Yves Rouquette au Musée Fenaille dans le cadre du festival l'Estivada de Rodez en 2012

Invité en juillet 2012 dans le cadre du festival L'Estivada de Rodez, l'écrivain Yves Rouquette déclame ici plusieurs de ses poèmes et y raconte des anecdotes liées à des rencontres faites tout au long de sa vie, depuis la cours intérieur du Musée Fenaille à Rodez.

Dans une grande solennité, conférent à cet instant une aura toute particulière, l'écrivain y déclame des extraits du Cant dels millenaris et de la suite poétique Diusses primièrs.
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Entretien avec Frank Tenaille, spécialiste des musiques occitanes
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Revolum : à la fois label et revue
En 1974, avec son compagnon Michel Berthoumieux, la chanteuse ariégeoise Rosina de Pèira monte un label afin d'éditer des artistes du renouveau musical populaire et traditionnel occitan. Ce sera Revolum, pour « Renouveau ». Depuis Toulouse, la maison de disque éditera alors
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« L'Immortèla », une chanson devenue hymne

L'Immortèla, una cançon venguda imne.

La cançon De cap tà l'immortèla es l'òbra mai coneguda del grop bearnés Los de Nadau, vengut Nadau en 1986. Fa partida del tresen album del grop, L'Immortèla, sortit en cò de Ventadorn, lo grand labèl occitan del temps. Ben que cançon de creacion, De cap tà l'immortèla es venguda en solament un quarantenat d'annadas, una cançon vertadierament  populara dins los païses d'òc, sovent gaitada coma tradicionala. 

L'immortèla abòrda la question de la dralha de recerca per tal de retrobar la lenga perduda. Constituïs donc una traca de contracant de la cançon contestatària que s'ataca au sistèma acusat d'aver destruït aquela lenga. La lenga e çò que s'i restaca (lo país, la cultura perduda) i son representats per la metafòra d'una flor, l'Immortèla, nom occitan de l'edelweiss dins Pirenèus, planta supausada ne pas jamai morir e ne pas crànher la gelada nimai las tempèris, qualitats transpausadas sus la lenga que, ben que maltractada, ne morís pas. Lo narrator es representat coma un cercador, qualqu'un qu'escalada la montanha en cèrca de la lenga-flor. L'accent es mai mes sus la desmarcha de questa e las dificultats d'aquela desmarcha, que non sus la quita flor (la libertat, qu'ei lo camin) e suls espers totjorn renovelats que convidan a anar mai luènh a malgrat lo descoratjament (après lo malh un aute malh, après la lutz ua auta lutz)

La cançon pren plaça dins un album globalament bastit sus un ton revenficatiu e militant, dins l'esperit general de la Novèla cançon occitana de las annadas 1970, que Los de Nadau ne'n foguèt un dels gropes emblematics. Dins aquel moviment artistic e musical, la cançon servís a desnonciar çò que releva del "colonialisme interior", concèpte popularizat mai que mai per Robèrt Lafont e aplicat a Occitania, suls plans cultural, economic e politic. Lo ròtle jogat per l'escòla de la Republica a partir de la fin del sègle XIX dins la desconstruccion a l'un còp de la competéncia lingüistica e del patrimòni cultural de las populacions dels païses d'Òc es larjament mesa en avant, coma la cançon-títol Mossur lo regent, pareguda dins lo primièr album eponim en 1975. Los de Nadau s'inscrivon plenament dins aquel moviment jusc a la debuta de las annadas 1981, onte l'amòrça d'una decentralizacion emai las evolucions dels gostes e dels genres amorçaràn lo declin d'aquel primièr atge de la Novèla cançon occitana. Los de Nadau, puèi fòrt lèu Nadau, coneis de prigondas mudanças d'efectiu, d'estíle e de prepaus qu'acocharàn d'un grop diferent tot en estant la seguida del primièr. De cap tà l'Immortèla quitarà d'èsser enregistrada al disc, avant de far sa tornada a la debuta de las annadas 1990 sus l'enregistrament video Nadau en Companhia, que capta la prestacion del grop al Zenit de Pau en 1993. La cançon tòrna paréisser jos una fòrma leugierament diferenta. Lo branlo del debit rapide de 1978 s'es ralentit, en meteis temps coma ganhava en solemnitat. Lo cant de marcha es vengut un imne.

L'Immortèla es cò sèc venguda una cançon emblematica del grop, puèi de la musica occitana tota, puèi per fin del moviment occitanisa que l'a rapidament assimilat a un "imne" occitan oficiós als costats del Se Canta e de la Copa santa, que tenon tanben aquela dimension. Escapant als sieus autors, ven una cançon populara occitana coma s'aviá totjorn existit.  La cançon es represa sus mantun disc de Nadau a partir de las annadas 1990, emai sus tots lors DVDs. Lo grop l'interprèta a cada concèrt dempuèi las annadas 1990, de còps en fin de serada, de còps en introduccion. Constituïs a cada còp un ponch d'òrgue indeniable de la prestacion e es represa en còr per lo public. Es tanben entonada per las manifestacions occitanistas e autres eveniments reivindicatius.

Paraulas de la cançon

Sèi un païs e ua flor
(E ua flor, e ua flor)
Que l'aperam la de l'amor
(La de l'amor, la de l'amor)
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
De cap tà l'immortèla
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
La païs vam cercar
Au som deu malh, que ia ua lutz
(Que ia ua lutz, que ia ua lutz)
Qu'i cau gurardar los uelhs dessus
(Los uelhs dessus, los uelhs dessus)
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
De cap tà l'immortèla
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
La païs vam cercar
Que'ns cau traucar tot lo segàs
(Tot lo segàs, tot lo segàs)
Tà ns'arrapar, sonque las mans
(Sonque las mans, sonque las mans)
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
De cap tà l'immortèla
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
La païs vam cercar
Lhèu veiram pas jamei la fin
(Jamei la fin, jamei la fin)
La libertat qu'ei lo camin
(Qu'ei lo camin, qu'ei lo camin)
Après lo malh, un aute malh
(Un aute malh, un aute malh)
Après la lutz, ua auta lutz
(Ua auta lutz, ua auta lutz)
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
De cap tà l'immortèla
Haut Peiròt, vam caminar, vam caminar
La païs vam cercar

Enregistraments

L'Immortèla, Ventadorn, 1978, sous le titre De cap tà l'Immortèla.

Nadau en companhia, VHS, 1993.

S'aví sabut, CD, 1995.

Nadau en companhia, CD en public au Zénith de Pau, avec chœurs et orchestre 1996.

Nadau a l'Olympia, VHS, 2000.

Nadau en companhia, Hèsta de las Calandretas, zénith de Pau, VHS, 2002.

Nadau a l'Olympia, DVD, 2005.

Nadau, Olympia 2010, DVD et CD, 2010.

Nadau, Zénith de Pau, 2017, DVD et CD, 2017.



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10 mai 1980 : la Marche sur Montpellier
Nombreuses sont les sources - articles, photographies, enregistrements - qui documentent ce que fut la marche conjointe du Parti Communiste Français et du mouvement occitan sur Montpellier, et l'ampleur qu'elle prit tant dans le monde occitan que dans l'imaginaire collectif de la région. Du manifeste «Mon país escorjat » aux photos de Jean-Louis Estève, ce dossier apporte un éclairage sur cet événement qui a fait date.
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Cantiques spirituels pour les missions à l'usage des Révérends Pères missionnaires Capucins de la province de Guienne
Estampat a Bordèu en 1785 sus òrdi de l’arquevesque Jérôme Champion de Cicé, aquel recuèlh de cantics espirituals per las missions s’inscriu a la seguida d’una longa sequèla de publicacions analògas, estampadas a travèrs los païses d’Òc dempuèi 1673. A malgrat que ne contenga que tres òbras en occitan - plan mens que non pas d’autres recuèlhs - pasmens s’inscriu dins aquela politica d’edificacion crestiana de las populacion dels païses d’Òc a travèrs l’usatge de lor lenga, procedit que foguèt fòrça mes en òbra per Champion de Cicé pertot onte exercèt son apostolat (Rodès, Bordèu, Ais).
Lo recuèlh conten notadament lo cantic Per lous trabailladous de terre del prèire ariegés Barthélémy Amilha (1609-1673), un dels tèxtes d’edificacion crestiana los mai frequentament reestampats dins lo Miègjorn als sègles XVII e XVIII.

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Occitanitude avec Claude Alranq, metteur en scène, comédien et fondateur du Théâtre de la Carrièra

En 2011, le présentateur Jean Tuffou reçevait Claude Alranq dans son émission Occitanitude sur Ràdio Lenga d'Òc. Y est notamment évoqué le parcours de l'homme de théâtre, et son rapport à la création théâtrale populaire, ainsi que sa place au sein de la culture occitane.

Né le 21 février 1947 à Pézenas (Hérault), Claude Alranq est un comédien, auteur dramatique, metteur en scène et conteur français d'expression occitane. Chercheur dans le domaine de l'ethno-scénologie, il a fondé, en 2000, la licence professionnelle Acteurs Sud. Il a enseigné à l'Université de Nice et demeure le fondateur du Théâtre de la Carrièra, qui a profondément marqué depuis plus de trente ans le théâtre en général et le théâtre occitan en particulier. Il collabore actuellement avec, entre autres compagnies, le Théâtre La Rampe-TIO, de Montpellier.
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« La Fête en Languedoc », de Daniel Fabre et Charles Camberoque
Publié en 1977 chez Privat, cet ouvrage concrétise la rencontre entre un ethnologue de renom et un photographe de terrain. Synthèse unique en son temps, il fera date dans l'histoire du fait carnavalesque, en Languedoc et au-delà.

L'ouvrage est divisé en deux grandes parties.
La première fait place aux photos en noir et blanc de Charles Camberoque, liées à des manifestations carnavalesques languedociennes de la fin des années 1970 au milieu des années 1980.
La seconde est composée de « Regards sur le Carnaval aujourd'hui », un texte signé par Daniel Fabre, divisé en sept paragraphes, qui analyse notamment les grands symboles des carnavals languedociens :
Chapitre I : moments d'une renaissance
Chapitre II : la société saisie par la fête.
Chapitre III : vie et mort du roi Carnaval.
Chapitre IV : les sauvages et le chaos.
Chapitre V : la ballade des totems.
Chapitre VI : le corps en fête.
Chapitre VII : politique et carnaval.

« La fête est la plus fugace des œuvres collectives. Elle ne produit rien. Dans le dernier feu du carnaval, elle brûle ses propres traces, elle consume ses propres symboles. D'où la tentation de discourir à perte de vue sur ce vide, de le remplir de son propre désir. Ce livre essaie d'échapper à ce vertige.

Ce moment où toute l'existence devient comme un théâtre, ce moment où chacun se montre en se déguisant, il fallait le donner à voir. Charles Camberoque, le photographe, et Daniel Fabre, l'ethnologue, ont regardé ensemble les mêmes fêtes dans les villes et les villages du Languedoc et aussi d'Andorre et de Catalogne. Leurs visions se conjuguent. Chacune ouvrant ses propres perspectives, elles rendent à la fête une authenticité et une complexité surprenantes.

Après sa première parution, en 1977,, ce livre a connu un destin inattendu. Dans les mascarades de rue, sur les planches de théâtre, sur les écrans de cinéma, il est venu étayer la renaissance multiple du carnaval. Cette deuxième édition - entièrement refondue et mise à jour - tient compte de cette aventure. Sans reprendre par le menu une histoire proche, elle pose un double regard sur la fête en ses élans nouveaux. »

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