Si les appellations diffèrent selon les régions, les balètis, bals gascons, bals auvergnats, bals trads, elles recouvrent un même phénomène social et culturel, le renouveau du bal dit « traditionnel ». Ce phénomène, observable dans l’Europe entière et objet d’une reconnaissance institutionnelle (Inscription du fest-noz breton sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2012), est le signe d’une évolution générale de la société vis-à-vis de formes musicales et dansées qui ont pâti au cours du XXe siècle de la fin de la société rurale traditionnelle et de ses sociabilités locales mais également d’une image dévalorisée qui a rompu les transmissions, traditionnellement orales et de génération en génération (perte des savoir-faire en matière de facture instrumentale, perte des répertoires musicaux, perte des formes dansées, etc.)
Au contraire aujourd’hui, les bals traditionnels sont particulièrement populaires chez les jeunes générations et investissent autant l’espace rural que l’espace urbain.
Leur revitalisation à compter des années 1970 s’appuie sur les grandes vagues d’enquêtes ethnographiques, ethnomusicologiques qui ont permis de collecter répertoires, formes chantées et dansées, savoir-faire auprès des dernières générations de transmission par tradition orale.
Un bal traditionnel n’est pas exactement la reproduction d’un bal de tradition local tel qu’il pouvait se dérouler dans la société rurale traditionnelle. Patrimoine vivant, il recouvre des formes, des calendriers, des modes d’organisation et des fonctions sociales et culturelles à la croisée des héritages et des usages et représentations de la société actuelle.
On y danse sur des musiques arrangées et revitalisées selon des influences diverses. Les musiques peuvent être issues de répertoires traditionnels ou créées par des musiciens pour la danse. Les instruments eux aussi peuvent être traditionnels des pays d’Oc, comme le violon, l'accordéon diatonique, les cornemuses (boha en gascogne, bodega ou craba de la Montagne noire, cabrette ou chabrette en Auvergne et Limousin, etc.), la vielle à roue ou les flûtes ou bien se mêler aux instruments contemporains (guitare électrique, basse, batterie, etc.)
Danser en pays d’Oc
La danse est l'une des activités ludiques les mieux partagées de l’ancienne société traditionnelle. La redécouverte des danses traditionnelles dans les années 1970, la collecte des anciens danseurs, ont abouti à un fort mouvement de pratique à travers de nombreux ateliers et plus encore de fêtes et de bals qui jalonnent le calendrier annuel.
Les différents pays d’Oc ont tous une danse emblématique même si la société actuelle a tendance à les compiler pour diversifier la pratique des bals. La bourrée est la danse emblématique de l’Auvergne et du Limousin, tandis que Congò et rondeau recouvrent Gascogne centrale et Haut-Agenais, branle et sauts dans les Pyrénées.
Au-delà des pratiques dansées spécifiques à un territoire, on retrouve bien sûr les pratiques dansées communes (valses, polkas, scottishes ou mazurkas), issues des danses de salon qui se sont développées en Europe au XIXe siècle, se sont diffusées dans les pratiques dansées populaires non sans adaptations stylistiques locales.
Le Centre international de recherche et documentation occitanes (CIRDOC) - Institut Occitan de Cultura est un établissement public de coopération culturelle, créé en 2019 à partir de la fusion de deux organismes, le Centre interrégional de développement de l’occitan (Béziers) et de l’Institut Occitan d’Aquitaine (Billère).
Le nouvel établissement, implanté sur ses deux sites - la Mediatèca à Béziers et l’Etnopòle Billères a pour mission la sauvegarde, la connaissance et la promotion de la culture occitane.
Établissement public de coopération culturelle, à vocation nationale et internationale, fondé et administré par neuf collectivités publiques - État (Ministère de la Culture), régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, Ville de Béziers, départements de l’Hérault, des Pyrénées-Atlantiques et de l’Aude, communautés d’agglomération de Pau-Béarn-Pyrénées et Béziers-Méditerranée - la création du CIRDOC - Institut occitan de cultura marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre des politiques publiques en France en faveur des langues et cultures dites régionales.
En 1975, un an après le succès de l’exposition Mille ans de littérature occitane (Béziers, Musée des Beaux-Arts), l’écrivain et activiste occitan Yves Rouquette, alors professeur au lycée de Béziers, convainc la Ville de soutenir son projet de « bibliothèque nationale occitane ». Aux côtés de nombreux écrivains, artistes, chercheurs et militants, il crée une première association, le Centre international de documentation occitane (CIDO). Le CIDO voit affluer dons d’archives et bibliothèques privées et mène une active politique d’acquisition afin de constituer une collection encyclopédique et représentative de la richesse et de la diversité des expressions culturelles, scientifiques, intellectuelles et sociales occitanes des origines à nos jours.
Le CIDO se professionnalise et acquiert rapidement une reconnaissance des institutions (collectivités locales, universités, Bibliothèque nationale, ministère de la Culture, etc.) Au tournant des années 1970 et 1980 il est l’organisme intégralement dédié à la culture occitane le mieux doté en matière d’emploi et de métiers. Il mène de nombreuses actions de promotion et diffusion des savoirs et de la création occitane : exposition, rencontres, publications.
L’association entre en crise dans les années 1990, due aux crises internes de l’occitanisme de la période (courant universitaire et courant populaire) mais également à l’émergence des politiques publiques régionales en matière de valorisation de la langue et de la culture occitanes. La crise aboutit à la fin de l’activité de l’association en 1995, reprise en 1998 par un nouvel établissement, public, coadministré par la Ville de Béziers et la Région Languedoc-Roussillon.
Dans les mêmes années, les acteurs du mouvement occitan en Béarn posaient avec le Département des Pyrénées-Atlantiques les jalons d’une politique publique en faveur du développement de l’occitan qui suscite notamment la création de l’Institut occitan.
Celui-ci devient rapidement l’opérateur de la région Aquitaine et de l’État pour l’accompagnement de projet et la structuration de l’action en faveur de l’occitan. Au cours des années 2000, suite à la convention Unesco pour le patrimoine culturel immatériel, l’Institut occitan d’Aquitaine va développer une expertise scientifique et professionnelle, en lien avec l’Université de Pau, pour l’accompagnement des projets d’inventaire, sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel immatériel occitan.
C’est un spectacle arc-en-ciel pour reprendre la formule dont Mandela peignit l’Afrique du Sud post-apartheid. Un spectacle fait de théâtre, de musiques, de danses, mais aussi, mais surtout métissé de langues que la mondialisation culturelle menace.
Au début, il y avait un petit garçon qui enregistrait son grand-père quand il parlait une langue pour lui fascinante : l’occitan. La lenga nostra, disait le vieux monsieur. Aujourd’hui, Christophe Rulhes est devenu anthropologue, musicien et, avec l’acrobate, chorégraphe, scénographe, Julien Cassier, co-fondateur du GdRA, cette unique troupe de théâtre toulousaine.
Unique car leur projet ne ressemble à aucun autre. En témoigne cet étrange et vivifiant spectacle évidemment baptisé Lenga. On y voit, on y entend un acrobate de rue de Madagascar (Maheriniaina Pierre Ranaivoson), un initié Xhosa d’Afrique du Sud (Lizio James), un comédien Toulousain, un musicien Occitan jouant de la cabrette et des platines. On y parle un occitan débarrassé de sa gangue folkloriste, on y entend des langues, malgaches, sud-africaines, que le rabot culturel amoindrit chaque jour un peu plus. On y suit, entre Le Cap et Tananarive, les destins de grand-mères qui semblent venir d’un monde en pleine mutation…
Lenga, c’est de l’anthropologie joyeuse.
Un spectacle : GdRA - Christophe Rulhes & Julien Cassier
Durée : 1h40
Dès 7 ans
Spectacle en partie surtitré
Le Gallia Théâtre Cinéma Saintes
67 ter, cours National - BP 90122 - 17104 Saintes Cedex
Téléphone : 05 46 92 10 20
Site internet : https://www.galliasaintes.com
C’est un spectacle arc-en-ciel pour reprendre la formule dont Mandela peignit l’Afrique du Sud post-apartheid. Un spectacle fait de théâtre, de musiques, de danses, mais aussi, mais surtout métissé de langues que la mondialisation culturelle menace.
Au début, il y avait un petit garçon qui enregistrait son grand-père quand il parlait une langue pour lui fascinante : l’occitan. La lenga nostra, disait le vieux monsieur. Aujourd’hui, Christophe Rulhes est devenu anthropologue, musicien et, avec l’acrobate, chorégraphe, scénographe, Julien Cassier, co-fondateur du GdRA, cette unique troupe de théâtre toulousaine.
Unique car leur projet ne ressemble à aucun autre. En témoigne cet étrange et vivifiant spectacle évidemment baptisé Lenga. On y voit, on y entend un acrobate de rue de Madagascar (Maheriniaina Pierre Ranaivoson), un initié Xhosa d’Afrique du Sud (Lizio James), un comédien Toulousain, un musicien Occitan jouant de la cabrette et des platines. On y parle un occitan débarrassé de sa gangue folkloriste, on y entend des langues, malgaches, sud-africaines, que le rabot culturel amoindrit chaque jour un peu plus. On y suit, entre Le Cap et Tananarive, les destins de grand-mères qui semblent venir d’un monde en pleine mutation…
Lenga, c’est de l’anthropologie joyeuse.
Un spectacle : GdRA - Christophe Rulhes & Julien Cassier
Durée : 1h40
Dès 7 ans
Spectacle en partie surtitré
Dans le cadre du Temps Fort : Je parle... Patois ?
MARDI 30 AVRIL : Bord de scène après le spectacle en présence des artistes du GdRA
JEUDI 2 MAI à 18h30 : Conférence de Philippe Boula de Mareuil, linguiste, directeur de recherche au CNRS, dans le cadre des Conférences du Jeudi organisées par le Service Patrimoine de la Ville d'Albertville : "Accents régionaux, mythes et réalités"
VENDREDI 3 MAI à 20H : Spectacle De l'Eve à l'eau
Le Dôme Théâtre - 135 Place de l'Europe 73200 Albertville
Tél. Billetterie 04 79 10 44 80
Site : https://www.dometheatre.com