Prière fervente ou rumba gitane, mélopée escarpée comme un sentier de chèvre ou ballade mélancolique, Marilis Orionaa chante dans sa langue comme on jette un charme. Il arrive que la voix délaisse les mots pour s’élever sans paroles, féérique, aérienne, tel le vol de la marie-blanque dans les Pyrénées. « Quelle est la destinée qui viendra de loin sur la route ou le pré pour m’ouvrir les yeux ? » s’interroge cette devineresse dans le titre éponyme de l’album. Bienvenue dans le monde ardent d’une trobadora aquitaine contemporaine.
Première transcription en graphie classique du roman de Félix Gras Li rouge dóu Miejour.
En 1792, l’ennemi est prêt à envahir la France, la patrie est en danger. Un bataillon de volontaires parti de Marseille, passe par Avignon, et monte à Paris, où il arrive au moment le plus sombre de la Révolution. Le 10 août, en quelques heures, les rouges du Midi vont changer la face des événements et renverser « le tyran ». La République sera proclamé peu après et reprendra l’hymne que ces hommes valeureux emmenaient avec eux, et qui depuis porte leur nom : La Marseillaise. Voici l’histoire, racontée par lui-même, d’un des cinq cents fédérés de 92 : Pascalet. Ce jeune paysan du Comtat, qui va s’enrôler en Avignon dans le bataillon des Marseillais, espère bien, en renversant « le roi Capet », se débarrasser du même coup du marquis d’Ambrun et de l’horrible Surto, son sbire, qui se sont jurés de le perdre et dont il veut se venger... Premier roman historique écrit en provençal, cet ouvrage connut un immense succès outre-Atlantique, avant même sa parution en France, chez Roumanille en 1896 en édition bilingue.
Les actes du colloque «Ronjat» nous font redécouvrir les deux thèses majeures traitant du contact des langues d’un linguiste à qui l’on doit une patiente relecture des Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure.
La première de ces thèses (Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes, 1913) étudie la langue occitane dans sa singularité de langue vivante, sociale et littéraire, dans une France qui en pleine construction nationale démultiplie les moyens de faire disparaître son multilinguisme natif. Ronjat y parle pour la première fois d’«intercompréhension». La seconde thèse (Le développement du langage observé chez un enfant bilingue, 1913) traite du bilinguisme précoce (ici français-allemand), de ses réalités et de ses bénéfices dans un monde où les préventions contre le bilinguisme sont massives.
Ronjat part de l’analyse fine du terrain. Il y a différentes langues sur un même territoire national; un même individu peut se construire en plusieurs langues. Le contact des langues peut être didactisé et doit l’être si l’on veut qu’il ne soit source de conflit ou de pathologie – langagière ou sociale. Au rebours des idées nationalistes de son temps, Jules Ronjat sera – quoique ami de Saussure, de Meillet, de Grammont – exclu de la communauté scientifique française.
Le colloque de Toulouse a jeté les bases d’une redécouverte des travaux de Jules Ronjat (1864-1925) et de leurs perspectives dans les domaines de la linguistique et de la sociolinguistique, de la didactique des langues et des politiques linguistiques nationales et européennes.
Cet ouvrage propose une approche très novatrice d’une importante tradition littéraire médiévale et permet une compréhension nouvelle de la culture alimentaire du Moyen Âge, en particulier dans la région de l’Occitanie, c’est-à-dire du Midi de la France. Le festin du troubadour innove sur bien des points, une partie du travail de l’auteur ayant consisté à rendre plus perceptibles les particularités du Midi de la France, en utilisant les sources et les matériaux de cette région. L’un des objectifs de ce livre est donc d’offrir au lecteur moderne une sorte de panorama de deux éléments distincts et en même temps intimement liés : la cuisine et la littérature occitanes médiévales. Ainsi, combinant les ressources de la recherche littéraire, historique et anthropologique, Wendy Pfeffer atteint ici à une plus profonde connaissance de la culture de l’Occitanie médiévale, une région avec sa langue distincte et ses propres traditions, littéraires, historiques, sociales et culinaires.