Dumas Marc
Un Bestiaire est longtemps resté, particulièrement au Moyen Âge, une série d’images, de sculptures, de dictons ou de ritournelles destinés à instruire les non-lettrés. Ces représentations furent ensuite accompagnées de commentaires écrits, où peu à peu se découvraient la nature des relations des hommes avec le monde animal. La transmission a souvent fait appel au sacré, aux contes et aux légendes, et des mythes sont nés ainsi. Ces textes sont peut-être les précurseurs de la zoologie moderne, même s’ils sont enrichis d’animaux imaginaires.
Avec la grande avancée des Lumières, puis des recherches scientifiques des deux derniers siècles et, beaucoup plus récemment, avec les relations nouvelles que nous avons développées avec les animaux, la supériorité et la domination de l’homme sur l’ensemble du monde vivant ont été questionnées. Nous avons pensé que le moment était peut-être venu de faire entrer tout cela dans l’écriture d’un nouveau Bestiaire provençal, tout en gardant en mémoire que la tradition comme l’oralité paysanne qui en était le conservatoire, devaient être intégrées à cette vision actuelle de nos relations avec les animaux. La langue provençale, très riche dans le domaine de la nature, a été notre socle et notre trait d’union, peut-être aussi notre prétexte.