Aurélia Lassaque, née en 1983 et aujourd'hui installée à Toulouse, est une poète en langues française et occitane.
Titulaire d’un doctorat en études occitanes après avoir soutenu une thèse sur le dramaturge occitan François de Cortète (1586-1667), c’est sur scène et dans le monde entier qu’Aurélia Lassaque fait entendre sa poésie dans des lectures musicales où peuvent intervenir le chant, la peinture et la danse.
Chroniqueuse de télévision, elle participe également en 2011 à l’exposition « Dialogue entre cultures et langues » au Conseil de l’Europe. Défenseuse de la diversité linguistique, elle devient conseillère littéraire lors d'initiatives culturelles telles que le Premio Ostana de Scritture in Lingua Madre dans les Vallées occitanes d'Italie, ou de festivals à l'image de Paroles Indigo à Arles. Elle s'engage d'ailleurs, avec l'appui de la manifestation francophone le Printemps des Poètes, dans le projet Versopolis : fédération de festivals européens dont le but est de défendre la mobilité et la visibilité des jeunes voix de la poésie européenne.
Dans la lignée de son combat pour les langues, son second recueil poétique Pour que chantent les salamandres (éditions Bruno Doucey, 2013) a été traduit en anglais, hébreu, néerlandais, norvégien et catalan, et ses recueils salués par la critique étrangère (The Guardian, les suppléments littéraires Al Araby Al Jadeed et Haaretz Daily).
En 2014, elle se voit accorder par le Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées une aide à la création pour son recueil En quête d'un visage (éditions Bruno Doucey, 2017), dont le thème est le mythe d'Ulysse revisité dans un savant mélange de poésie et de chants.
Voir l'émission télévisée « Escrivans » qui lui était consacrée en juin 2019
Créée en 1981, l’Association internationale d’études occitanes (AIEO) rassemble les chercheuses, chercheurs et personnalités actives dans la recherche scientifique en domaine occitan. Couvrant l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales, l’AIEO structure un réseau d’acteurs scientifiques dispersés dans les universités et organismes de recherche de plus de 25 pays. Elle se donne pour objectif de favoriser et coordonner les recherches en domaine occitan.
La recherche internationale en domaine occitan a déjà une longue histoire quand est créée l’AIEO en 1981 et trouve ses racines dans le développement des études romanes (romanistique ou philologie romane) dès le début du XIXe siècle en Allemagne, puis en France autour des travaux et publications de François Raynouard dans les années 1820-1830, puis à partir des années 1870 avec Gaston Paris et Paul Meyer autour d’une école de philologie romane parisienne et bien sûr, en Occitanie, avec la Société des langues romanes de Montpellier et la Revue des langues romanes. [imatge id=21052]
À la fin du XIXe siècle les études romanes, au sein desquelles la langue et la littérature occitanes du Moyen Âge constituent un passage obligé, sont un domaine d’étude universitaire largement international qui se développe dans tous les pays européens.
[imatge id=21626]Le développement de la philologie romane comme champ de recherche international contribua fortement à la reconnaissance du mouvement de renaissance occitane de la seconde moitié du XIXe et début du XXe siècle, autour du Félibrige notamment, en participant à la reconnaissance de l’occitan comme langue, auréolée d’un prestigieux passé littéraire et en fournissant des connaissances et matériaux linguistiques et culturels utiles pour sa revitalisation contemporaine. Pour autant, le mouvement savant d’un côté et le mouvement littéraire et militant renaissantiste de l’autre, restent relativement étanches.
Dans les années 1950, les chercheuses et chercheurs qui partout dans le monde travaillent sur la matière occitane prennent l’habitude de se réunir tous les trois ans dans une ville de l’espace occitan (Avignon, Aix, Bordeaux, Nice, Montpellier, Montélimar, etc.) dans le cadre de « Congrès de Langue et littérature d’oc et d’études francoprovençales ».
En 1981, ce Congrès se tient en Belgique, à Liège, et il est décidé de créer une association ayant pour objectif la promotion des études occitanes dans l’ensemble des disciplines des sciences sociales et humaines, et réunissant d’une part les universitaires travaillant dans ces disciplines, d’autre part des non-universitaires ayant fait preuve de leur compétence.
L’AIEO va accueillir à sa création une partie importante des intellectuels et chercheurs issus du mouvement occitan, mis en minorité de l’Institut d’estudis occitans, qui rompt ainsi en 1980 (Assemblée générale d’Aurillac) avec son activité de production et diffusion de la recherche pour se consacrer aux enjeux de socialisation par l’action militante.
Signe de la disparition d’un organisme occitan d’échange savant et de diffusion des connaissances, une section française de l’AIEO est jugée nécessaire et créée en 1988. [imatge id=21627]
L’AIEO réunit ainsi au sein d’une seule organisation intégralement dédiée à la recherche scientifique et la diffusion des savoirs universitaires les acteurs de la recherche internationale issue de la romanistique et des sciences humaines et sociales et les acteurs directement impliqués dans les mouvements de pensée et d’action occitanistes, faisant ainsi converger deux branches historiques du mouvement de renaissance occitane initié au XIXe siècle.
[imatge id=21628]1981-1990 : Peter Ricketts (Royaume-Uni)
1990-1993 : Q.I.M. Mok, (Pays-Bas)
1993-2005 : Georg Kremnitz (Autriche)
2005-2014 : Walter Meliga (Italie)
Depuis 2014 l’AIEO est présidée par Rosa Maria Medina Granda (Université d’Oviedo, Espagne).
Fidèle à ses missions originelles l’AIEO organise tous les trois ans un grand congrès international qui permet d’établir un panorama de la recherche et des savoirs actuels en domaine occitan, et en publie les actes. Elle organise également des congrès et colloques intermédiaires sur des thèmes et problématiques ciblés. [imatge id=21629]
En 2011 l’Association déclarait 435 membres répartis dans 22 pays et 5 continents.
L’AIEO permet un échange permanent d'informations sur l’actualité de la recherche et des publications scientifiques en domaine occitan et promeut la « matière occitane » comme champ de recherche scientifique concernant de nombreuses disciplines.
La mise en relation de chercheuses et chercheurs spécialistes, souvent isolés au sein de leurs universités ou groupes de recherche par leur spécialité en domaine occitan, a également permis de faire émerger, en dehors de l’association, de grands projets collaboratifs pour l’étude du domaine occitan, particulièrement dans le domaine de l’informatisation des données et outils de recherche : Concordance de l’occitan médiéval (COM), Grop d'Iniciativa per un Diccionari Informatizat de la Lenga Occitana (GIDILOC), ou encore le projet d’informatisation du Corpus textuel des troubadours.
L’association est aujourd’hui particulièrement engagée pour la promotion de la recherche en domaine occitan auprès de jeunes chercheuses et chercheurs afin d’en renouveler le dynamisme : création des prix de master (Pèire Bèc) et de thèse (Peter Ricketts), soutien à la constitution et aux activités d’une association des Joves Cercaires en Domeni Occitan (JCDO).