Donc il me faut appeler Mathilde. Je dois attendre six heures. Midi de l’autre côté. Peut-être que le matin elle a besoin de dormir un peu si elle est enceinte. Je ne veux pas décider avant ce que je vais faire avec elle.
De toute façon j’ai du travail dans la maison : il faut vider les valises. Surtout téléphoner au notaire pour savoir ce qui s’est passé avec le toit.
- Maître Bardot ?
- Bonjour. Madame?
- Jeanne Belcaire. Vous ne me reconnaissez pas? Quand même je ne pense pas que j’ai pris l’accent américain!
- Excusez-moi ! Sûr que je savais que vous étiez revenue : tout le village le sait : « l’américaine est revenue sans sa filleule! »
- Merci pour tout votre travail : le toit, les papiers, les impôts. Je voudrais savoir ce qui s’est passé avec le toit.
- Il y a eu un gros orage et le dessus du toit de votre maison s’est retrouvé dans le jardin. Mon maçon a bien travaillé. Il a changé les tuiles et tout réparé. Il a nettoyé votre jardin et j’ai tout payé.
- Donc je vous dois de l’argent. Quand vous voulez je peux venir au bureau.
- Il y a aussi d’autres choses dont nous devons discuter ensemble : qu’allez-vous faire de la maison de votre oncle et de ses vignes ? 20 hectares c’est beaucoup de terres dans un pays de bon vin ! Le Sud de France est de plus en plus connu. Peut-être que j’ai trouvé quelque chose qui serait bien pour vous et le village. Nous en parlerons tous les deux. Quand pourriez-vous venir ?
- Je voudrais attendre un peu. Il y a tant de choses à venir dans les jours qui arrivent ! Je vous appellerai en fin de semaine.
- N’attendez pas trop : on ne sait jamais… A bientôt Jeanne !
- Au revoir Maître Bardot !
Et maintenant un petit thé à l’orange, celui qu’aime mon homme américain si lointain ! Quel plaisir d’être sur la terrasse sur une chaise de jardin en toile rouge sous le soleil pas encore trop chaud ! Avec un petit brin de vent qui court dans les arbres du jardin : le chêne toujours vert été comme hiver et le pin aussi.
Ce n’est pas l’heure d’appeler Rémy qui doit toujours être à l’université. Tout d’un coup je me réveille : le « jet lag », le décalage horaire ! J’ai dormi deux heures !
Je vais chercher le téléphone, le numéro, j’ai peur. Il faut que je sache que maintenant ma vie est avec Rémy. De toutes façons il faut choisir : Mathilde ne sera jamais ma fille mais demain Rémy sera mon mari !
- Allo ! Mathilde ?
- Jeanne ! Quelle merveille d’entendre ta voix ! Comment vas-tu ? Ça fait longtemps que tu es retournée au village ?
- Et toi Mathilde, qu’est-ce que tu fais? Tu dois tout me dire car je me fais du souci. Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?
- Si tu veux tout savoir : je suis heureuse mais toujours perdue. Encore une fois je ne sais plus où j’en suis.
- Mais qui est le père de ce petit que tu attends ?
- C’est compliqué. Peut-être que c’est mieux d’attendre de se voir pour te raconter l’histoire. Est-ce que je peux venir chez toi ?
- Qui est le père de l’enfant ?
- Un musicien.
- De musique classique ?
- Non : de jazz africain si tu veux tout savoir ! Noir ! Fred Tiafran.
- Et tu veux venir avec lui au village ? Je ne sais pas si tu le sais mais au village pour les dernières élections la droite/droite et la gauche étaient à 49/51% !
- Et alors ?
- Je pense que ce serait mieux que tu viennes toute seule.
- Ça tombe bien : il a du travail et ne peut pas venir. Mais moi je veux venir.
- Et quand l’enfant arrivera sûr qu’il ne sera pas blanc !
- Jeanne, tu me déçois. Je te croyais plus ouverte au monde moderne ! Tu le sais bien que la terre est de plus en plus petite.
- Moi je le sais mais dans le village ils ne le savent pas encore. Donc si tu venais seule tout serait bien. Quand est-ce que tu arrives ?
- Il y a un problème : je n’ai pas un sou pour acheter le billet d’avion.
- Et ton homme il n’a pas d’argent pour toi, la mère de son enfant ?
- Un jour peut-être quand il sera connu comme musicien. Mais on n’y est pas encore. Dans ce pays les artistes n’ont pas d’aide pour vivre. Pas « d’intermittent du spectacle » !
- Donc où est-ce que je dois envoyer l’argent pour le billet ?
- Sur la banque de Fred, un virement.
- Je pense que le mieux est de demander à Rémy qu’il prenne ton billet pour te l’envoyer. Donne-moi ton adresse. Je viendrai te chercher à Montpellier.
- Alors : Mathilde Delbas chez Fred Tiafran 23 45 Hillview Avenue. Philadelphia US.
- Trop compliqué ! Je demanderai à Rémy de t’appeler demain matin. A bientôt.
- Bises !
- Dis-moi c’est un garçon ou une fille ?
- Je n’ai pas voulu savoir : on découvrira ensemble ! Ciao !
Peut-être que je suis trop vieille mais je n’ai pas pu dire non ! Temps d’appeler Rémy….
Je prends l’enveloppe, le tampon est américain. Je pose la lettre sur la table du salon.
Pour commencer il faut que j’ouvre les fenêtres, les volets pour laisser entrer l’air du mois de Juin dans la maison. Je fais le tour de la maison, ça ne sent pas la rose après un an de fermeture.
Il est midi. Je sors pour aller acheter quelque chose à manger. Quand j’entre dans l’épicerie c’est la révolution :
- Jeanne tu es rentrée ? Tout le monde croyait que t’étais envolée pour ne plus jamais revenir ! Mais que tu es belle ! Elégante ! Où as-tu trouvé ces jeans ? Et ce tee-shirt ? Tout le monde a fantasmé : il y en a qui ont dit que tu étais mariée, d’autres que tu avais décidé de vivre en Amérique avec Mathilde... De toutes façons ça nous fait plaisir de te revoir et surtout si jolie ! Sûr que le bonheur est arrivé dans ta vie. Et un jour il faudra nous dire la vérité ! Et la petite, je ne sais plus comment elle s’appelle, qu’est-ce que tu en as fait ? Tu l’as vendue ?
- Elle arrivera bientôt. Moi aussi je suis heureuse d’être rentrée et de vous voir. J’ai faim donc je voudrais...
- Est-ce qu’ils mangent comme nous de l’autre côté?
- Pas toujours. Donc du pain, du jambon, de la salade...
Mon panier plein je rentre à la maison. Ce n’est pas très agréable de manger tout seule quand on n’y est plus habituée. Le téléphone sonne :
- Allo Jeanne, comment vas-tu ? Et le toit il n’est pas au milieu du jardin ?
- Et toi Rémy que fais-tu? J’espère que tu es malheureux tout seul dans ta belle maison sans ta Jeanne!
- Et toi est-ce que tu es malheureuse sans ton Rémy?
- Je ne sais pas encore, je viens d’arriver et je vais manger un peu. Les gens sont heureux de me voir.
- Bon c’est l’heure de partir à l’université car j’ai du travail ! Sept heures. Je t‘appellerai quand tu auras mangé. Bises !
- Bises !
Je rentre dans la cuisine, rien n’a changé... Le temps de brancher l’électricité, d’allumer le frigo. Ensuite je mange, je trouve une bouteille de vin, je bois un coup. C’est bon le vin pour ma tête et surtout mon cœur pour chasser le « blues ».
Et maintenant la lettre avec le café. Je savais bien qu’elle m’écrirait un jour. Mais je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment.
Quelqu’un frappe à la porte. C’est le René, l’amoureux de mes 20 ans qui m’a laissée pour une autre. Il a un bouquet de roses rouges dans la main.
- Bonjour ma belle américaine ! On m’a dit que tu étais revenue au village. Je croyais ne plus jamais te revoir.
Il me donne les fleurs.
- Ces fleurs pour te dire tout mon amour, à toi qui resteras toujours la fleur de ma jeunesse !
- Entre René. Tu veux du café ?
- Avec plaisir !
- Assieds-toi. Je vais le réchauffer.
- Est-ce qu’on t’a dit la nouvelle?
Je ne réponds pas. Maintenant je sers le café.
- Alors on ne t’a rien dit?
Silence.
- Maintenant tu sais je suis riche. Ma tante est morte et m’a tout laissé. Comme pour toi avec ton oncle Vincent. Trop d’argent pour un homme tout seul. Alors si tu voulais, on pourrait vivre ensemble. Avec Rosetta nous n’avons pas eu d’enfant.
- René, l’an dernier je te l’ai déjà dit : toi et moi ça fait 40 ans que c’est fini. Tu ne te souviens plus de ce que tu m’as fait à 20 ans ? Et maintenant en plus je suis fiancée. Bientôt il y aura un mariage au village. Tu seras invité. Et maintenant j’ai des choses à faire et je suis fatiguée. Bois ton café et dehors !
René se lève et commence à pleurer.
- Je t’ai aimé toute ma vie. Quand la Rosetta était malade chaque matin je priais pour la voir partir au cimetière. Pour vivre avec toi ! Les femmes vous êtes toutes les mêmes : vous ne comprenez rien à l’amour. Est-ce que tu te souviens que quand tu n’avais pas un sou je t’ai prêté 1000 francs pour enterrer ta mère ?
- Sors de chez moi ! Je ne veux plus parler du passé et ce qui est fait est fait !
J’ai ouvert la porte, j’ai jeté les roses au milieu de la rue.
- Ton chien, le petit Poubelle, c’est moi qui l’ai tué. Adieu la vieille fille !
Eh bien ! joli retour ! Et maintenant la lettre de Mathilde :
Ma chère Jeanne,
J’ai rêvé de toi chaque jour depuis neuf mois : je savais bien que j’avais été méchante de m’en aller sans te dire au revoir. Après tout l’amour que tu m’avais donné! J’ai besoin de toi. Dans deux mois le petit arrive et je ne veux pas le faire dans ce pays. J’ai peur ! Et quand je pense à ma mère et à la grand- mère de mon enfant c’est toi que je vois. Est-ce que je peux venir chez toi pour accoucher ? Fred mon homme viendra me rejoindre dans deux mois. Maintenant il ne peut pas. Appelle moi quand tu pourras. Ne me laisse pas seule. Je t’aime.
Ta fille Mathilde.
En PS il y a le numéro: 410 687 90 87.De toute façon je n’ai pas le choix : il me faut appeler !
Évidemment tout a changé pour moi. Je me suis habituée à ma vie de femme avec un homme et le sourire de l'amour sur ma tête. Je n'avais jamais imaginé qu'une chose pareille arriverait un jour dans ma vie de vieille fille : faire la cuisine, aller faire toute seule les courses dans un supermarché américain, commencer à comprendre et à parler un peu cette langue. Rémy me laissait sa voiture et je conduisais une voiture sans changement de vitesse.
Il m'a emmené visiter les musées de Baltimore : le BAM (Baltimore Art Museum) et le Walters Museum. Il y avait tellement de peintures françaises que je me sentais à la maison. Heureusement que Rémy était avec moi car peuchère la peinture n'a jamais été une chose importante pour moi. Une fois à Paris j'étais allée au Louvre mais ça faisait si longtemps.
Donc j'ai découvert au BMA Matisse, Van Gogh, Picasso, et ce qui m’a beaucoup émue Andy Warhol. Et au musée Walters j’ai aimé les paysages de Monet, Manet, Sysley, l'art du Japon, de l'Egypte, de la Grèce...
Tout ça me semblait un autre monde : pas évident d'imaginer des gens faisant des peintures et des sculptures toute la sainte journée. Quand on n'a pas appris à découvrir l'art enfant ce n'est pas simple de le découvrir et de le comprendre à la fin de sa vie.
Je ne sais pas ce qu’aurait dit l'oncle Vincent de me voir visiter les musées avec son argent !
Ce qui me plaisait le plus c'était d'aller me promener sur la Baie du Chesapeake où sont arrivés les Pilgrim Fathers d'Angleterre au début du 17ème siècle. Et aussi les soldats de la guerre de sécession près du Patamac. Rémy était heureux de me voir étonnée par tant de merveilles comme un enfant devant un nouveau jouet.
- Un jour nous irons à Washington. En face du Congrès il y a de très beaux musées de toutes sortes. Et tu découvriras un peu plus la peinture française et celle de toute l'Europe. Et les sculptures de Malhol qui vient de ton pays, Banyuls sur mer. Et nous irons passer une semaine à New York où il y a aussi des musées et surtout celui du Moyen Age, le Musée des Cloîtres. Et tu ne seras pas contente de voir qu'ils ont volé le cloître de Saint Guilhem le Désert et tant d'autres. Surtout celui de Saint Michel de Cuxa dans les Pyrénées Orientales. Tout en marbre rose. Mais ils ne l'ont pas volé, ils l'ont acheté donc il y a des gens du pays qui l'ont vendu !
Je faisais la touriste, l'amoureuse et la femme au foyer. Un jour je me suis réveillée. Il fallait que je retourne au village :
- Allo ! Jeanne Belcaire ? Monsieur Bardot, le notaire !
- Bonjour Maître ! Quel plaisir de vous entendre !
- Jeanne, rien qu'un petit problème...
- C'est grave ?
- Non : hier il y a eu un gros orage et le toit de votre maison est tombé au milieu de votre jardin. Ne vous faîtes pas de souci, j'ai demandé au maçon de venir et demain tout ira bien.
- Merci beaucoup. Et à bientôt. Demain je rentre au village.
- Bon voyage !
Rémy n'était pas content mais moi ça me faisait plaisir. Surtout que maintenant je savais que l'homme que j'aimais me suivrait.
- Ce n’est pas toi qui va réparer ton toit.
- Je veux voir ce qui est arrivé et suivre le travail, c'est ma maison !
- Dans un mois j'ai fini à l'université pour de bon, la retraite est arrivée…Si tu attendais on pourrait partir ensemble.
Pour la première fois nous n'étions pas d'accord. Rémy était tout blanc, sa voix tremblait et ses mains aussi. Les larmes n'étaient pas loin. Et moi je voulais partir, rentrer au village. J'étais sèche : la vieille fille était revenue.
Quand il a commencé à pleurer je me suis arrêtée. J'avais gagné ! C'est sûr que dans un mois il viendrait me rejoindre.
- Rien qu'un mois et puis tu viendras.
- Mais ce n'est pas possible pour moi de tout laisser ici, il faudra du temps. Je ne veux pas garder cette maison après la retraite. Je n'ai pas d'enfant et je ne sais pas ce que je vais faire des meubles et de tout le reste.
- Ne t'en fais pas je reviendrai avec toi à la fin de l'été...
- Peut-être. Mais moi je ne veux pas te quitter. Je veux vivre avec toi. Tu dois savoir que je t'aime. Je le savais déjà quand on était jeunes mais j'ai eu peur : tu étais tellement pleine de ton pays. Ce n'était pas possible d'imaginer Jeanne vivant dans un autre pays, si loin de son Occitanie.
Il m'a prise dans ses bras et puis il est allé acheter un « crab cake » avec un coup de vin rouge pour me faire plaisir. J'étais devenue une enfant gâtée.
Ensuite on a pris les billets et allez! : je partirai demain et lui dans un mois.
Quand nous nous sommes quittés à l'aéroport il m'a donné une petite boîte. Dedans une bague avec une pierre bleue : un saphir... J'étais fiancée et lui pleurait de bonheur et de tristesse de me laisser.
Une fois assise dans l'avion je commençais à réaliser tout ce qui avait changé dans ma vie depuis une année. Le souvenir de Mathilde était loin mais je pensais souvent à elle, au plaisir que nous avions eu à vivre ensemble, à faire le voyage pour l'Amérique toutes les deux. Ça m'aurait fait tellement plaisir si elle était venue avec moi dans les musées. Une étoile filante dans ma vie ! Mais j'étais sûre de l'avoir aidée à faire son chemin de femme. Mais quel était l'homme qu'elle avait choisi : un homme bien ou une racaille !
Paris, Montpellier, mon amie Claire m'attendait à l'aéroport.
- Alors Madame l'américaine, qu'est-ce que ça fait de revenir au village? Est-ce que tu parles la langue après une année dans le pays ?
- Je commence à me débrouiller et je peux sortir seule.
- Et l'amour est enfin arrivé dans ta vie ? Ce Rémy était tellement beau quand il avait 20 ans. Evidemment c'est un peu tard d'être amoureuse dans l'automne de sa vie ! Le plus important c'est que ça existe et que tu sois heureuse. Pour cela il n'y a pas d'âge.
Quel plaisir de la revoir, nous sommes amies depuis l'école primaire. Elle est mariée, elle a deux enfants et elle a travaillé toute sa vie à la mairie, secrétaire. Maintenant elle est retraitée et avec Jacques son mari qui était instituteur, ils font des voyages organisés un peu partout dans le monde et chaque fois qu'ils reviennent ils font une soirée avec des films sur le dernier pays découvert.
J'aurais pu faire ça avec Baltimore. Une prochaine fois ! Mais quand Rémy sera ici nous ferons une soirée sur l'histoire du Maryland, ce sera très intéressant... et différent.
Maintenant je suis devant ma porte. Je rentre et sur la table un tas de courrier. Sur le dessus une lettre dont je reconnais l'écriture et mon cœur se met à battre…
Premier épisode d'une émission de Ràdio Lenga d'Òc consacrée à la quatorzième édition du festival Les Voix de la Méditerranée de Lodève.
Les Voix de la Méditerranée est un festival d'été consacré aux œuvres poétiques d'ici et d'ailleurs. L'idée principale étant de créer des moments de rencontres et d'échanges multiculturels. Le festival s'est éteint en 2015 pour des raisons financières. La particularité de l'édition de 2011 réside dans l'accent mis sur les jeunes poètes de langue occitane.
Cet épisode de l'émission Camina que caminaràs, menée par Aimat Bress sur les ondes de Ràdio Lenga d'Òc en 2011, se compose d'entretiens et de captations. On y entend notamment l'organisatrice du festival, Adeline Yzac, deux jeunes poètes, Aurélie Lassaque et Sylvan Chabaud et le photographe Georges Souche.
Pour des questions de droits, les extraits musicaux diffusés dans cette émission ne peuvent être mis en ligne, ils ont donc été coupés de l'enregistrement.
Émission consacrée aux "Voix de la Méditerranée" qui se déroula à Lodève en 2010.
Elle s'articule autour d'entretiens avec trois poètes et la lecture ou mise en chanson de leurs poèmes : Estève Salendres, Jean-Pierre Tardieu et Daniel Daumas. Adeline Yzac, écrivaine et modératrice d'une table ronde autour de ces trois artistes intervient également dans l'émission.
Pour des questions de droits, les extraits musicaux diffusés dans cette émission ne peuvent être mis en ligne, ils ont donc été coupés de l'enregistrement.