Paroles de la chanson (transcription fidèle du texte de la pochette ; peut contenir des erreurs) :
C'était en Janvier la noce à Aimée
Avec Désiré son jeun' fiancé
Au son du violon et de l'accordéon
Aimée Désiré se sont mariés
Mais la pauvre Aimée, la bouche de côté
Ne pouvait parler qu'en parlant du nez
Quant à Désiré le pauvre garçon
Il avait l'menton comme un potiron
La tata Emma avait mal au bras
Tonton Marius était pleinde puces
La demoiselle d'honneur avait mal au coeur
Et son cavalier avait mal aux pieds
Les petit' cousines en rob' de mousseline
Et les ptits cousins s'tenaient par la main
Et les vieux parents suivaient en boîtant
Et versaient des pleurs qui faisaient mal au coeur.
Chanson traditionnelle Provençale
Paroles (transcription fidèle du texte de la pochette ; peut contenir des erreurs) et traduction :
E ieu tanben vòli me maridar amb la Marion qu'es tan polida. Mai as pas de lotjament, ai pas de cantaire, ai pas d'argent.
Alara, monsurs, dams, consi me cal faire ?
Et moi aussi je veux me marier avec Marion qui est si jolie. Mais je n'ai pas de logement, je n'ai pas de chanteur, je n'ai pas d'argent.
Alors messieurs-dames, comment dois-je faire ?
Parpalhon mon bon amic | Papillon mon bon ami |
Parpalhon marida ti ! | Papillon marie-toi donc ! |
Dels ancians seguent l'usatge | Des anciens suivant l'usage |
Pens'a te metr'en menatge | Pense à te mettre en ménage |
Parpalhon mon bon amic | Papillon mon bon ami |
Parpalhon marida ti ! | Papillon marie-toi donc ! |
Coma me maridarai | Et comment me marier |
Que ges de lotjament n'ai | Je ne sais où me loger |
Li responde la limaça | Moi, lui répond la limace |
Leu te cedarai ma plaça ! | Je te céderai ma place papillon ! |
Coma me maridarai | Et comment me marier |
Que ges de lençòl ieu n'ai | Puisque je n'ai pas de draps ? |
Va, lui répond l'araignée, | |
Ieu te filarai l'escanha ! | Je te filerai la toile ! |
Coma me maridarai | Et comment me marier |
Que de pan per aquò n'ai | Puisque je n'ai pas de pain ? |
En serva garde l'espiga | La fourmi répond - je garde |
Li responde la formiga | Plus d'un épi en réserve ! |
Coma me maridarai | Et comment me marier |
Que de cantaire non ai | Puisque je n'ai pas de chanteur |
Li responde la cigala | La cigale lui répond |
De mon cuou farai timbala | Mon cul fera timbale |
Coma me maridarai | Et comment me marier |
Que d'argent per aquò n'ai | Puisque je n'ai pas d'argent |
Oui, lui répondit la vieille | |
J'te don'erai de l'oseille | |
Parpalhon, mon bon amic | Papillon mon bon ami |
Parpalhon marida ti ! | Papillon marie-toi donc ! |
Dels ancians seguent l'usatge | Des anciens suivant l'usage |
Pens'a te metr'en menatge | Pense à te mettre en ménage |
Parpalhon, mon bon amic | Papillon mon bon ami |
Parpalhon marida ti ! | Papillon marie-toi donc ! |
Tous les ans, pour l'organisation du carnaval de Nice, un grand concours était lancé pour la création d'une chanson appelée à devenir la chanson officielle du carnaval et chantée tout au long du défilé. Les partitions et les chansons sélectionnées étaient ainsi éditées puis vendues les semaines précédant et suivant le carnaval.
De toutes les propositions ce fut celle présentée ici, en dialecte Nissard, qui remporta le concours en 1911.
Premier extrait musical de la pièce, L'Air du Guet fait partie de la tradition carnavalesque d'Aix-en-Provence.
L'Antoni, est, elle, une chanson présente en Languedoc et Provence.
Paroles de l'Antoni : (transcription fidèle du texte de la pochette ; peut contenir des erreurs)
Ma filha te vòls maridar |
Ma fille, tu veux te marier |
Avem ges d'argent per te donar | Nous n'avons pas d'argent à te donner |
Qu'es aquò d'argent ? | Qu'est-ce que c'est l'argent ? |
Qu'apelatz d'argent ? | Qu'appelez-vous l'argent ? |
Empruntaren nòstres parents | Nous emprunterons à nos parents |
REPIC | REFRAIN |
L'Antoni, lo vòli | L'Antoine je le veux |
Maridatz-me per aquest'an | Mariez-moi cette année |
Ièu podi plus esperar tan ! | Je ne peux attendre plus ! |
Ma filha te vòls maridar | Ma fille tu veux te marier |
Avem ges de pan per te donar | Nous n'avons pas de pain à te donner |
Qu'es aquò de pan ? | Qu'est-ce que le pain ? |
Qu'apelatz de pan ? | Qu'appelez-vous du pain ? |
Los bolangièrs coion tot l'an | Les boulangers cuisent toute l'année |
Ma filha te vòls maridar | Ma fille tu veux te marier |
Avem ges d'abit per te donar | Nous n'avons pas d'habits à te donner |
Qu'es aquò d'abit ? | Qu'est-ce que c'est des habits ? |
Qu'apelatz d'abit ? | Qu'appelez-vous des habits ? |
Empruntarem nòstres amics | Nous en emprunterons à nos amis |
Ma filha te vòls maridar | Ma fille tu veux te marier |
Avem ges de crotz per te donar | Nous n'avons pas de croix à te donner |
Qu'es aquò de crotz ? | Qu'est ce que c'est une croix ? |
Qu'apelatz de crotz ? | Qu'appelez-vous une croix ? |
S'embrassarem ben totes dos | On s'embrassera bien tous les deux |
Ma filha te vòls maridar | Ma fille tu veux te marier |
Avem ges de lièch per te donar | Nous n'avons pas de lit à te donner |
Qu'es aquò de lièch? | Qu'est ce qu'un lit ? |
Qu'apelatz de lièch ? | Qu'appelez-vous un lit ? |
Cocharem long dels escaliers | Nous coucherons le long des escaliers |
Créée et interprétée par le Teatre de la Carrièra, la pièce Bogre de Carnaval raconte une histoire de vie et de mort, une histoire de la vie quotidienne, celle d'Antoni Testanboi et de Marion, l'histoire de leurs amours, de leur mariage, la naissance et l'éducation de leur enfant, leur mal-mariage, la maladie de l'Antoni et la mort finale de leur couple...
Pour réaliser cette pièce, les membres du Teatre de la Carrièra se sont interrogés sur la tradition carnavalesque comme contribution à la lutte menée par le mouvement occitan dans les années 1970 pour monter un spectacle s'inspirant des forces libératrices et subversives qui traversent Carnaval.
Pour cela, des enquêtes ont été réalisées en Languedoc et en Provence ont permis de recueillir les chants présentés lors du spectacle. Ces chants ont été réinterprétés afin de restituer avec les moyens d'un spectacle l'esprit carnavalesque et de le livrer au spectateur avec toute sa saveur, ses potentialités de contestation et de liberté. Un disque vinyle, édité par le label Ventadorn, est sorti en 1978 : les titres qui y figurent sont reportés ci-dessous, en bas de page. [imatge id=174]
Les membres du Teatre de la Carrièra :
Alranq, Claude
Clément, Anne
Coulomb, Christian
Pelletier, Manuel
Roquefeuil, Jean-Louis
Tuech, Maurice
Verdié, Patrick
Bonafé, Marie-Hélène
« Dans le début des années 70, j'avais découvert Les travaux et les jours de Dario Fo et c'était une révélation d'entendre ces chants populaires chantés par des grandes chanteuses comme Giovana Marini (avec qui nous avons travaillé plus tard sur Yerma) et Catarina Bueno. Puis quand je suis venue jouer au Teatre de la Carrièra, mon premier rôle était celui d'un homme, le Cinglou le nervi du patron des mines dans Tabò. Et après cette expérience j'ai joué beaucoup de rôles d'hommes avec beaucoup de plaisir : c'était déjà le carnaval. Avec Marie Hélène Bonafé nous avions réalisé toutes les deux une soirée « d'animation » cévenole avec La disputa au liech de Jean Castanha où je jouais le vieux mari et des chants. Cette soirée autour des chansons a créé une envie d'aller plus loin dans cette voie.Par ailleurs nous découvrions les carnavals : Limoux, Pézenas surtout et cette cérémonie inconnue pour moi protestante des Cévennes. Avec Claude nous avons fait des stages de formation sur le jeu carnavalesque, nous avons aussi suivi un stage « commedia dell'arte » avec Jacques Lecoq à Paris.Toute ces découvertes nous ont donné envie de faire un spectacle sur le carnaval. Dans mon enfance à Saint Hippolyte on chantait et jouait la chanson La noce à Aimée, nous sommes donc partis d'une noce avec improvisations, le monde à l'envers hommes en femmes, femmes en hommes. Pour le travail du chant Catarina Bueno est venue nous aider et Claude Alranq soutenait le travail. Mais c'était avant tout une création collective : 4 comédiens et 3 musiciens.Le travail sur les personnages carnavalesques qu'ils soient comédiens ou musiciens était très riche : tout en étant comiques ils devaient aussi par moment inspirer la pitié – le pauvre cocu par exemple. La participation avec le public était très importante : au milieu du spectacle nous allions inviter les gens à danser dans la salle. Le spectacle s'est beaucoup joué dans des salles communales.La mise en scène était très simple comme dans le théâtre de tréteaux, l'acteur était le roi mais sans jamais prendre le devant de la scène: c'était une équipe énergique et qui allait de l'avant. Toute cette énergie c'était tout le travail théâtral que fait l'équipe du Teatre de la Carrièra depuis des années et les pistes de jeu proposé par Claude Alranq avec le corps et la voix habités par les personnages populaires de l'Occitanie.Un des plus grands souvenirs est la tournée en Bretagne, jouer dehors en plein hiver...En 2001 j'ai fait une tournée de contes en Bretagne et il y avait des anciens de 1978 qui m'ont dit : pour nous Bogre de Carnaval a été très important: après on a commencé à ajouter des couplets à nos chansons, une chanson c'est une histoire. J'ai pensé aux cantastorie italiens. »
Anne Clément
Enregistrement traité dans le cadre du programme Patrimoine Oral du Massif Central.
Entretien avec plusieurs chanteuses qui récitent ou chantent tour à tour plusieurs chansons de leur enfance, aussi bien en occitan qu'en français.
Louis Vestrepain (1809-1865), cordonnier et poète-ouvrier toulousain, donne ici un jugement de carnaval, sous le nom de Jutjoment de Capcarrat. Cette fête, ses manifestations et rituels étaient l'une des principales sources d'inspiration de ses écrits. Le jugement est suivi de la chanson La Coucudo et Capcarrat.
Le fouet de carnabal est une succession de satires, moquant selon l'esprit de carnaval, un certain nombre de comportements condamnés par son auteur, Louis Vestrepain, qui n'a toutefois pas aposé son nom sur ce recueil.
Louis Vestrepain (1809-1865), cordonnier, fait partie de la génération dite des « poètes-ouvriers » occitans. Il participe aux côtés de Lucien Mengaud (1805-1877), musicien, peintre, bijoutier puis secrétaire de mairie, au renouveau de la culture occitane toulousaine, sa ville natale.
Ses premiers écrits paraissent dès 1836, et rencontrent immédiatement un certain succès. En 1860, il réunit dans un même recueil, Las espigas de la lenga mondina, une sélection de ses précédentes publications. Le succès rencontré, conduira par la suite à de fréquentes ré-éditions de cette œuvre.
S'inspirant des auteurs phares de son époque, dont Jasmin qui semble son modèle principal, Louis Vestrepain s'essaye tant à la poésie lyrique, qu'au genre folklorique. Souvent satiriques, ses poèmes mêlent occitan et français, et sont autant de portraits en rime de la vie quotidienne de Toulouse au XIXe siècle, dévoilant les mœurs et coutumes de son époque.