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Le Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas : un traité de fauconnerie en occitan du XIIIe siècle
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Le Dels Auzels cassadors du troubadour rouergat Daude de Pradas est une œuvre unique dans le corpus de l’écrit occitan du Moyen Âge. Ce traité de fauconnerie en occitan de 3792 vers octosyllabes, composé avant 1248 reprend plusieurs traités de fauconnerie bien connus. Son caractère unique au sein du corpus occitan - seul traité de ce genre qui nous soit parvenu - en fait un document particulièrement intéressant pour l’histoire des mœurs aristocratiques, mais surtout pour le vocabulaire de la fauconnerie grâce aux descriptions très détaillées des oiseaux qu’il contient. [imatge id=20322]

Autres versions du titre

< Roman(s) dels Auzels Cassadors
< Aisso es lo romans dels auzells de Daude de Pradas

Exemplaires conservés

On connaît cinq copies manuscrites du Dels Auzels cassadors, dont une copie moderne :

  • Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana. Barberini latini 4087.
    Chansonnier b de la tradition (copie moderne du chansonnier de Miquel de la Tor) : Italie, copie de textes lyriques faites entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Le Dels Auzels cassadors commence au f. 30. C'est le manuscrit de référence pour l’édition de Alexander Herman Schutz (1945).
    Accéder au manuscrit numérisé (BAV, Barb.lat. 4087, f. 30).
  • Paris, Bibliothèque nationale de France. Ms. nouvelles acquisitions françaises, 4506.
    Provence, XIIIe siècle. Le traité Dels Auzels cassadors occupe la première partie du recueil (f. 1r-71v), il est suivi de Recettes vétérinaires du XVe siècle (à partir du f. 72r).
  • Sutri, Collegio dei notai (Archivio notarile). D5 n° 8.
    Fin XVe siècle, contient le texte incomplet du traité Dels Auzels cassadors (v. 2751-2957).
  • Vich, Museu episcopal, 200. Catalogne, XIVe siècle.
  • Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal, 3098 Copie de chansonniers faite au XVIIIe siècle pour Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye. Le traité Dels Auzels cassadors occupe les f. 266-314. Ce serait une copie du BAV, Barb.lat. 4087.

L'œuvre 

Les différentes versions de la vida de Daude de Pradas (présentes dans les chansonniers A, B, I et K) nous disent qu’il est originaire du Rouergue, d’un bourg nommé Pradas, près de Rodez - sans doute l'actuel Prades-Salars. Si aucune source historique ne confirme son titre de chanoine de Maguelonne, l’auteur de sa vida note que Daude « savait beaucoup de la nature des oiseaux de chasse ». De ce troubadour qui vécut au cours des trois premiers tiers du XIIIe siècle il est à noter qu’aux côtés des poésies lyriques qui nous sont parvenues, il se distingue par la composition de deux textes didactiques, le Dels Auzels cassadors ainsi qu’un poème sur les Quatre vertus cardinales dédié à Étienne de Chalençon, évêque du Puy de 1220 à 1231.

Les traités de fauconnerie en langues romanes 

C’est vers le XIIe siècle qu’apparaissent les premiers véritables traités de fauconnerie, dont la pratique constitue un élément central de la culture aristocratique médiévale. Ces traités, alors encore en latin, enseignent les moyens de dresser les faucons, et surtout les remèdes pour soigner les maladies diverses auxquelles le rapace est sujet. C'est au cours du XIIIe siècle que ces traités passent dans le domaine des langues vernaculaires. Pour le domaine occitan, le Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas est le seul témoin que l’on connaisse. Il faut attendre le XVe siècle pour trouver deux nouvelles séries de recettes vétérinaires pour soigner les faucons, dont l’une est copiée à la suite du traité de Daude (BnF, ms. NAF 4506)1. Le traité de Daude de Pradas demeure remarquable pour ses descriptions minutieuses des oiseaux.

Contenu du Dels Auzels cassadors 

Première page du <i>Dels Auzels cassadors </i> issu du feuillet 30r. du manuscrit Barb.lat.4087 conservé par la Biblioteca Apostolica Vaticana

En un peu plus de 400 vers, Daude de Pradas se consacre d'abord à la description des oiseaux de proie employés à la chasse. Au chapitre XIV, il déclare qu’il y aurait sept « linhatges » de faucons, qu’il décrit dans les sept chapitres suivants, du « plus vilain » au « meilleur de tous » : le « lanier », le « pelegri », le « montari », le « gruër ho gentil », le « guirfals », le « surpunic » et le « britan ». Dans une seconde partie (v. 547-1961), Daude de Pradas traite de l’entretien et du dressage des oiseaux de chasse, et termine son traité par la classique partie vétérinaire, à savoir les remèdes contre les maladies des oiseaux ( v. 1968-3734).

Les sources du Dels Auzels cassadors 

Le traité de Daude de Pradas n’est pas une œuvre originale mais une compilation de plusieurs traités antérieurs en latin, « traduits et réordonnés en une suite thématiquement bien agencée »2 même si les sources ne sont pas explicitement mentionnées par l’auteur. Les spécialistes ont identifié quatre sources différentes au Dels Auzels cassadors : l’Alexander medicus, le Grisofus medicus, le Gerardus falconarius et le De cura accipitrum d’Adelard de Bath.
Dafydd Evans a signalé qu’un manuscrit du Clare College (Cambridge n° 15) contient ces quatre sources : « il me semble indiscutable que Daude a connu un manuscrit ayant de fortes ressemblances avec le manuscrit de Clare College, qui est le seul à contenir toutes les sources du traité provençal. »3

Éditions et traductions

Éditions

- Les auzels cassadors, poème provençal de Daude de Pradas ; publié avec une introduction par Dr. Sachs, Ire partie, dans Brandeburg, Wiesike'sche Buchdruckerei, 1865, 32 p.
Consulter sur Occitanica : http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/12727

- The romance of Daude de Pradas called Dels Auzels Cassadors : edited with introduction, summary, notes and glossary by Alexander Herman Schutz. Columbus, The Ohio State university press, 1945 (contributions in Languages and Literature, n° 11, Romance Language Series)
Nouvelle édition, faite à partir du ms. BAV Barb.lat. 4087. C'est l'édition qui fait encore référence. 


Notes 

1. On trouve une série de recettes vétérinaires en occitan dans un manuscrit picard de la fin du XIVe siècle (BnF, ms. NAF 18800) qui contient la plus ancienne traduction française du De falconibus d’Albert le Grand (f. 1–46). Ce traité contient une traduction occitane des noms de maladie (f. 26-44v) et des recettes vétérinaires en occitan d’une écriture du XVe siècle (f. 46v-48).

2. SMETS, An et VAN DEN ABEELE, Baudouin « Manuscrits et traités de chasse français du Moyen âge. Recensement et perspectives de recherche », Romania, 1998, 116, 3-4.

3. EVANS, Dafydd « Le traité de fauconnerie en vers provençaux : Dels auzels cassadors, son intérêt culturel », dans La chasse au moyen âge : actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979 / [organisé par le] Centre d'études médiévales de Nice. Paris : Les Belles lettres, 1980, p. 9-17.
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Documents et ressources pour enseigner l'histoire-géographie en occitan
Lorente, Marie
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Cette sélection documentaire s'adresse aux enseignants et à tous les professionnels du secteur éducatif et culturel souhaitant bénéficier d'outils et de documentation pour le traitement de l'histoire et de la géographie en lien avec la langue et la culture occitanes.
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Humboldt-Universität (Berlin), Lautarchiv
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Historique

Le Lautarchiv a été fondé en avril 1920 à l'instigation de Se. E. C. Harnack, par Wilhelm Doegen (1877-1967), qui fut directeur du département du son de la Bibliothèque d'État de Prusse. Le fonds a été constitué à l’origine par des enregistrements grammophoniques effectués dans les camps de prisonniers pendant la première Guerre mondiale. Wilhelm Doegen visite alors 70 camps de prisonniers de guerre où il enregistre plus de 250 langues et dialectes, ainsi que des exemples de musique traditionnelle. Les prisonniers de guerre récitent la « parabole de l'enfant prodigue » dans leur propre langue ou dialecte à des fins de comparaison.

Description du fonds

Les enregistrements réalisés pour la Commission prussienne phonographique (Phonographisches Kommission) représentent 1 650 gomme-laque aujourd’hui conservés par l'Université Humboldt de Berlin. Chaque locuteur enregistré a été photographié et a fait l’objet d’un formulaire Personalbogen, conçu par Doegen, contenant des informations personnelles : date et lieu de naissance, adresse à divers stades de la vie, lieu de naissance et niveau d’éducation des parents, profession du père, niveau d'alphabétisation, compétences dans d'autres langues, capacité musicale et la religion. Les notes contiennent parfois des commentaires sur la qualité de la voix de l'orateur. Wilhelm Doegen en mission de collectage. © Humboldt-Universität zu Berlin, Lautarchiv, HZK
Parmi ces enregistrements sonores, nombreux concernent les dialectes de la langue occitane : auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal.

- Dates extrêmes
1916 - 1918

- Langues représentées dans le fonds
Occitan (auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal), français.

- Importance matérielle
78 enregistrements.

- Supports représentés
gomme-laque, rouleaux de cire et des bandes

- Accroissement
fonds clos

- Modalités d’entrée
dépôt de la Commission prussienne phonographique (Phonographisches Kommission)

Pour le consulter
- Identifiant du fonds (cotes extrêmes)
PK

- Instruments de recherche disponibles
http://www.sammlungen.hu-berlin.de/sammlungen/78/dokumente/


Conditions d’utilisation

- Conditions de consultation
Soumis à l’autorisation de Humboldt-Universität (Berlin), Lautarchiv

- Conditions de reproduction
Soumis à l’autorisation de Humboldt-Universität (Berlin), Lautarchiv
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Haute-Garonne, Archives départementales, fonds de l'Escòlo deras Pireneos
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Le fonds de l'Escòlo deras Pireneos rassemble les collections de l’école félibréenne fondée en 1904 par Bernard Sarrieu, professeur de philosophie et philologue sur le modèle de l'Escòlo Moundino (Toulouse) et de l'Escòlo Gastou Febus (Béarn). Tout au long du XXe siècle, Bernard Sarrieu puis Raymond Lizop et enfin Jules et Yvonne Ponsolle font vivre cette école félibréenne dans les Pyrénées centrales, de Muret au Val d'Aran, jusqu'à sa dissolution en 1999.

L'Escòlo deras Pireneos est à la fois une société d'études philologiques et une école de diffusion et de sauvegarde de la langue gasconne. Elle dispose d’une revue Era bouts dera moutanho (La voix de la montagne), fondée en 1905, qui publie études gasconnes, textes littéraires et comptes-rendus des activités de l'association.

- Accroissement
fonds ouvert

- Modalités d’entrée
Don aux Archives aux départementales de la Haute-Garonne par Jules et Yvonne Ponsolle en 1993.

 Description du fonds

Le fonds de l'Escòlo deras Pireneos contient les archives privées de ses principaux auteurs ou animateurs et les papiers directement liés à l'activité de l'association. Les archives de Bernard Sarrieu contiennent ses notes et manuscrits qui témoignent de son œuvre littéraire, scientifique et éditoriale ; mais aussi ses cours et sa correspondance personnelle constituée de cartes postales qui représentent une partie importante du fonds. Il s’y ajoute les archives de Raymond Lizop, liées à son activité littéraire, les manuscrits isolés de divers auteurs et enfin les archives issues de l'activité de l'Escòlo provenant de Jules et Yvonne Ponsolle ses derniers animateurs.

 - Dates extrêmes
1816-1990

- Langues représentées dans le fonds
Occitan (languedocien, gascon), français

- Importance matérielle
10,8 ml

- Supports représentés
monographies imprimées, manuscrits, documents iconographiques

Pour le consulter

- Identifiant du fonds 
52 J

- Instruments de recherche disponibles
Répertoire numérique, par H. Moreau, 2007, 47 p.

- Ressources en ligne
http://archives.haute-garonne.fr/pdf/Saint_gaudens/Liens_fonds_prives/52_J.pdf

Conditions d’utilisation

- Conditions de consultation
Communicable à l'antenne du Comminges, à Saint-Gaudens

- Conditions de reproduction
Soumis à restrictions suivant les pièces. Pour information consulter les Archives départementales de la Haute-Garonne.

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Lou tresor dóu Felibrige par Frédéric Mistral
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Lo Congrès, en partenariat avec le CIRDOC, a réalisé une édition numérique du Tresor dóu Felibrige de Frédéric Mistral.
Elle est disponible en ligne au format Flipbook, qui permet de revivre l'expérience du livre papier tout en bénéficiant de fonctionnalités avancées : faire des recherches indexées plein texte ou intégrer des marques-pages. Le moteur de recherche permet de trouver toutes les occurences d'un terme dans le Tresor.

Lo Congrès a voulu vous offrir un outil ergonomique, ludique et facile à partager sur les réseaux sociaux. Il a été réalisé grâce à un partenariat avec le CIRDOC – mediatèca occitana qui a numérisé le dictionnaire papier. L'édition numérique a été mise en ligne à l'occasion du centenaire de la mort de Mistral. Cet événement s'est déroulé dans le cadre de l'ouverture de la bibliothèque virtuelle Frédéric Mistral au sein d'Occitanica, la médiathèque numérique occitane.

Le Tresor dóu Felibrige numérique est également intégré au dicod'Òc sur le site Internet du Congrès. L'application propose en effet, en plus des dictionnaires français-occitan et occitan-français, de consulter certains dictionnaires « historiques » comme celui de Mistral.


Accéder au Tresor dóu Felibrige numérique
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« Martror », fêtes des morts et rituels de Toussaint en Occitanie
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Le terme occitan « Martror » est d’usage très courant dans les textes médiévaux dans lesquels il désigne l’actuelle Toussaint catholique (1er novembre), qui fut longtemps la « fête des martyrs », étymologie du terme martror en occitan.
En Occitanie comme ailleurs, cette « fête des morts » coïncide avec le mois « le plus noir » de l’année, le début de l’hiver astronomique (de début novembre jusqu’au solstice d’hiver au 21-22 décembre), qui marquait le début de l’année dans le calendrier celtique. Période où le monde de la nuit et des ténèbres est le plus proche de celui des vivants, elle correspond à un moment propice aux échanges symboliques entre les deux mondes.
Mais cette célébration des morts coïncide aussi avec la saison d’un certain renouveau, celui des labours et semences (« de la Sant Miquèl a Martror ») ou encore celui de la plantation des arbres fruitiers (autour de la Sainte-Catherine, le 25 novembre).
L'Église catholique sacralisa cette période de rites immémoriaux d’échanges symboliques entre vivants et morts à partir du IXe siècle en instituant la fête de tous les saints le 1er novembre, puis un « jour des morts », distincts, le lendemain.
Les enquêtes menées au cours du XXe siècle sur les rites, croyances, traditions rituelles en pays d’Oc ont permis de documenter de nombreuses pratiques vivantes - jusqu’aux années 1980 dans les Pyrénées par exemple - de rites de communication entre vivants et disparus (offrande de nourriture notamment). En Rouergue, dans le canton de Saint-Geniez-d’Olt demeure une tradition de vente aux enchères pour les âmes, où l’on retrouve l’offrande de nourriture mais encadrée par le rite religieux (la vente servant à financer les messes pour les morts tout au long de l’année).
L’arrivée de la tradition américaine de la fête d’Halloween au milieu des années 1990, ressentie par certaines communautés comme exogène et commerciale, semble provoquer localement un intérêt renouvelé pour les rituels autour de la Toussaint, dont le plus important est celui du Martror annuel de Pézenas, spectacle rituel qui clôt le cycle des « Temporadas » (Théâtre des Origines, puis Collectif Temporadas).

1. Pratiques et rites actuels : 

1.1 Aveyron : La « Pola un » ou Vente pour les âmes (canton de Saint-Geniez-d’Olt) :

Cette pratique vivante - mais qui s’est réduite au cours du XXe siècle à quelques communes - a fait l’objet d’une enquête en 1990 (Enquête Al Canton : Saint-Geniez-d’Olt, voir « Sources et documentation » ci-dessous). Cette vente aux enchères est organisée par des associations paroissiales dans plusieurs localités de l  Rémy Ladet, habitant de Saine-Eulalie, « commissaire-priseur » amateur animant la vente de la « Pola un » à Sainte-Eulalie-d’Olt en 1990. Source : Al Canton : Sent-Ginièis / C.-P. Bedel, CG12 : Mission départementale de la Culture, 1993. ’Aveyron, notamment Castelnau de Mandailles (dans les trois villages composant la commune : Castelnau, Mandailles et Cambon) ou encore Sainte-Eulalie-d’Olt où elle porte le nom de « Pola un » (poule un). Le nom de « Pola un » utilisé à Sainte-Eulalie est donné à la vente car elle commence traditionnellement par la mise aux enchères d’une poule.
La vente se déroule selon des modalités à peu près identiques dans toutes les communes. Il s’agit d’une vente d’offrandes, essentiellement alimentaires, de chaque famille (volaille, fouasse, etc.) et dont les bénéfices serviront à dire des messes tout au long de l’année pour les morts de la paroisse. « Jadis, cette cérémonie existait dans de nombreuses paroisses rouergates et donc il ne s’agirait en réalité ici que d’une survivance localisée d’un rituel à l’origine plus étendu. »

1.2 « Martror, fèsta dels mòrts », rituel festif (Pézenas : Théâtre des Origines, Collectif Temporadas)

Un rituel festif autour de « Martror » a été créé à Pézenas par le Théâtre des Origines puis organisé à partir de 2015 par l’association Collectif Temporadas. Il tend à essaimer dans d’autres communes du Languedoc. Autour du Théâtre des Origines puis du Collectif, des artistes et « praticiens » locaux du patrimoine culturel immatériel (re)créent un rituel festif en puisant dans les traditions locales et universelles liées à la fête des morts dans une démarche de fête déambulatoire collective. Cet événement, à la frontière de la création théâtrale et du rituel collectif, s’inscrit dans les « Temporadas », cycle de fêtes saisonnières organisées par le Collectif Temporadas qui a pour objet « l’organisation des fêtes saisonnières de Pézenas par la mise en commun des savoirs, des pratiques, des recherches et des imaginaires liés à la notion de Patrimoine Culturel Immatériel ». Martror est le rituel le plus récent des Temporadas de Pézenas, longtemps ancré sur le cycle de Carnaval et de la Saint-Jean / solstice d'été. Affiche de Martror en 2008 à Pézenas
Les différents moments des Temporadas peuvent rassembler plus d’un millier de participants dans des déambulations, scénographies participatives et rituels accomplis par les participants eux-mêmes. Le moment-fort de Martror consiste à adresser un message écrit à un disparu et qui est envoyé par l’ensemble des participants dans le ciel et la nuit. Un « chœur » de pleureuses accompagne ce geste particulièrement chargé d’émotion pour les participants-acteurs du rituel (Enquête Anne-­Sophie Haeringer, 2013 : voir « Sources et documentation » ci-dessous).  

En 2015, deux fêtes-rituels de Martror sont organisées en Languedoc :
- Pézenas : 7 novembre (organisé par l’association Collectif Temporadas qui a pour objet “l’organisation des fêtes saisonnières” de Pézenas par la mise en commun des savoirs, des pratiques, des recherches et des imaginaires liés à la notion de Patrimoine Culturel Immatériel.”)
- Puisserguier : 7 novembre, dans le cadre de la Fête de la soupe, Spectacle MARTROR "la Fèsta dels Mòrts" déambulation théâtralisée avec le théâtre des Origines (Après leur spectacle sur Bacchus à la Fête de l'Acabaire 2014, le Théâtre des Origines revient à Puisserguier pour une nouvelle déambulation théâtralisée. Martror est un spectacle rituel mis en rue, musique, chants, danse et théâtre où le marasme de la vie quotidienne laisse place à la joie et l'ivresse de renouer le partage avec ses morts ! )

2. Jalons historiques :

2.1. Martror, l’ancien « nouvel an » occitan ?

Les chartes et actes et les textes littéraires en ancien occitan révèlent à quel point Martror représentait pour les hommes du Moyen Âge en Languedoc une borne calendaire importante, marquant le début de l’année :

- Un engagement de Roger II comte de Foix envers la vicomtesse Ermengarde et son fils Bernard-Aton du 22 avril 1095 indique que Roger II ne peut racheter ses domaines à son retour de la Croisade que « de martror en martror » (c’est-à-dire d’une fête de Toussaint à une autre).

- Guilhem de Tudèla, dans la Canso de la Crozada (au vers 5622) utilise la même expression « del un Martror al autre » (d’une Toussaint à l’autre, c’est-à-dire, dans la durée d’une année).

- Le troubadour Guillaume de Berguedan dans une Canso, fait également référence à Martor :
Luec del marit volgr’ieu un ser,
E‘l ser que dures de pascor
Entro la festa de Martror
(je voudrais la place du mari un soir, et que le soir durât du printemps jusqu’à la fête de la Toussaint).

Moment de l’échéance des rentes, du loyer des maisons ou encore du louage des domestiques, Martror constitue un repère calendaire pluriséculaire, marquant la fin d’un cycle et le commencement d’un autre. C’est aussi le moment des labours et des semences et la période où l’on prenait les exploitations en fermage, comme en attestent certaines expressions populaires :
« De Sant Miquèu a Martror i a un mes laborador » (De Saint-Michel à Martror, il y a un mois pour faire les labours)
Le terme « Martronada » désigne en occitan toute la période autour de ce marqueur calendaire qu’est Martror.

3.2. Novembre, le « mois noir » du calendrier, période des échanges entre le monde des vivants et celui des morts :


Appelé Miz Du, le « mois noir » en breton, novembre est un moment charnière de l’année, où les jours raccourcissent avant l’entrée dans l’hiver. C’est la période des fêtes de Samain dans la tradition irlandaise, fête la plus importante du calendrier celtique selon les moines irlandais qui la décrivent dans leurs écrits dès le VIIIe siècle comme une nuit de festivité grandiose et fantastique au cours de laquelle les ancêtres morts pouvaient se mêler aux vivants. Occasion de rencontre entre les mondes des morts et des vivants, où les ténèbres gagnent sur le soleil, le début du mois de novembre constitue un moment « hors du temps », comme l’indique Philippe Walter dans son article La Toussaint, Samain et Halloween : « La nuit du 1er au 2 novembre marquait, pour les anciens Celtes, le début d’une nouvelle année. Ils pensaient que cette nuit-là, les portes de l’autre monde étaient ouvertes. Ainsi, les vivants pouvaient impunément pénétrer dans l’au-delà, tandis que les revenants et les fées envahissaient pour un temps le monde des humains. Cet échange entre les deux mondes, cette circulation des âmes, marque les nombreuses légendes de la Toussaint. »

Comme pour de nombreuses fêtes chrétiennes, l'Église fit le choix d'intégrer les rites hérités des anciennes croyances et religions. La fête de tous les saints est instituée le 1er novembre dans la chrétienté latine entre le VIIIe siècle et le IXe siècle : en 737 le pape Grégoire III institue une fête de « tous les saints » qui ne pouvaient être fêtés dans l’année, mais c’est seulement en 837 que Louis le Pieux ordonne que cette fête de tous les saints soit célébrée le 1er novembre dans l’Empire carolingien (Gaule, Germanie). Ce n’est enfin qu’à la fin du Xe siècle que la « fête des morts » commence à être célébrée, le 2 novembre : « Pour le christianisme, les deux fêtes des saints et des morts sont bien distinctes mais, dans l’esprit populaire, la Toussaint et la Fête des Morts se confondent. Elles ne font que recouvrir les restes de la vieille fête celtique des revenants ou des fées. » (P. Walter)

3.3. Pratiques et rituels de Martror en Occitanie :


- Dans les Pyrénées :
Isaure Gratacos qui a mené des enquêtes ethnologiques dans les Pyrénées, consacre un chapitre à la fête des morts dans son Calendrier Pyrénéen ; « Jusqu’en 1940, à l’église, dès le début de la messe de la Toussaint, chaque « maison » allumait son plec, édifié avec la fine chandelle de cire que l’on avait fait bénir à la Chandeleur et le laissait brûler pendant toute la cérémonie. En cette descente vers l’ombre de l’hiver et du domaine des morts, la flamme symbolique qui est à la fois le soleil et la vie, compense et exorcise ses contraires. »
Lors de ses enquêtes, Isaure Gratacos relève des rites d’offrandes qui peuvent être assimilés à l’action de nourrir et réchauffer des morts telle la pratique du « souquet », une bûche placée dans la cheminée et qui brûlera toute la nuit, tradition répandue sur tout le territoire Pyrénéen au moment de Martror.
Si assez peu de témoignages évoquent des offrandes alimentaires (19 sur 387 informateurs mais 58 récits au second degré), l'un des témoins de l'enquête dit que jusqu’en 1982 elle déposait sur deux assiettes posées devant le foyer « des noix, des châtaignes et même du fromage .» Contrainte d’arrêter « à cause des souris », elle continuait de mettre un « souquet » dans la cheminée afin qu’il brûle toute la nuit : « Les morts qui, pour une nuit, reviennent dans la Maison, apportent avec eux les forces vitales des profondeurs de la Terre-Mère et permettent ainsi à la vie de surface de continuer… Le retour des morts, dans la nuit du premier au deux novembre, est donc vécu comme un épisode de la vie, qu’elle soit celle des ancêtres ou celle des vivants. Si ceux-ci laissent sur la table le pain, la pomme ou le fromage, et s’ils font brûler la bûche c’est pour remercier les ancêtres à qui ils doivent la vie. Mais c’est aussi pour les aider et “réchauffer leur âme”. » (Isaure Gratacos)

Comme pour les autres fêtes religieuses marquées par des manifestations cérémonielles, il est interdit de travailler, Isaure Gratacos mentionne un autre interdit spécifique aux femmes relevé grâce ses enquêtes : faire la lessive et surtout de l’étendre.

Ressources et documentation :

Enquêtes :

- Vente pour les âmes en Rouergue :

Christian-Pierre BEDEL (dir.), Al canton : Sent Ginièis, Conseil général de l’Aveyron : Mission départementale de la Culture, 1993.

Certains matériaux de l’enquête, réalisés par Daniel Loddo, son consultable au CORDAE-La Talvera (Cordes-sur-Ciel) : 

Enregistrement sur « Las enchèras » (Castelnau-de-Mandailles, 1993) : voir la référence sur le catalogue du CORDAE.

E
nregistrement sur « la Pola un » (document écoutable en ligne) : voir la référence et écouter l'enregistrement sur le catalogue du CORDAE. 

[Enquête Lucien Mazars] dans : Enquêtes folkloriques en Rouergue : 1900-1954, Mémoires de la Société des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron. - ; T. 17, 1958.

- Pratiques d’offrandes alimentaires dans les Pyrénées :

Isaure Gratacos, Calendrier pyrénéen : rites, coutumes et croyances dans la tradition orale en Comminges et Couserans, Toulouse, Privat, 1995.

- Martror, la fèsta dels mòrts, rituel festif à Pézenas :

[Enquête Anne-Sophie Haeringer sur le Théâtre des origines à Pézenas à l’occasion de Martror 2013 et 2014] dans : Jean-Louis Tornatore (dir.), Anne-­Sophie Haeringer, La construction d’une ethnoscène : Théâtre et patrimoine culturel immatériel dans le monde occitan, Rapport de recherche : Centre Georges-Chevrier UMR 7366 CNRS Université  de Bourgogne, CIRDÒC, 2015.

 

Claude ALRANQ, Martror : la fête des morts (conférence donnée à Pézenas à l’occasion de Martror 2014). En ligne sur Occitanica :

Consulter la version texte.

Consulter la version audio.


Autres ressources en ligne :

Voir toutes les ressources sur « Martror » disponibles sur Occitanica.

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Médiathèque Pierre Amalric (Albi), fonds Rochegude
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Le fonds Rochegude de la Bibliothèque municipale d’Albi porte le nom d’Henri Pascal de Rochegude, érudit et polygraphe qui a légué ses collections à la ville.
Il a collecté et copié les textes des troubadours et en a donné une édition critique dans deux ouvrages publiés en 1819 : le Parnasse occitanien et l’Essai de Glossaire occitanien pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours. Par ses travaux, Rochegude entreprend la résurrection de la gloire littéraire occitane. Il se distingue surtout par une approche nouvelle, rigoureuse et méthodique qui diffère des compilations antérieures. L’ensemble de son œuvre publiée qui ne couvre qu’une partie de son travail de collectage, ouvre la voie à l’étude des textes et à la science naissante qui prendra le nom de philologie romane. François Just Marie Raynouard, l’un de ses correspondants, en deviendra le chef de file.

Manuscrit du <i> Parnasse occitanien </i> (Roch ms 1), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Henri-Pascal de Rochegude est né à Albi en 1741. À 16 ans il entre à l’École des gardes de la marine à Rochefort. Devenu officier de marine, il participe à une mission en Inde en 1768-1769 et à la deuxième expédition aux îles Kerguelen en 1773. Nommé lieutenant de vaisseau en 1778, il participe à la guerre d'Indépendance américaine. Élu député suppléant de la noblesse aux États généraux de 1789 pour la sénéchaussée de Carcassonne, il siège à la Constituante le 10 février 1790, puis à la Convention en 1792. Nommé contre-amiral en 1793, il est chargé de mission dans les ports français. À l'âge de 60 ans, il se retire à Albi  pour se consacrer à la rédaction de ses ouvrages et aux études sur la langue d’oc qu’il poursuivra jusqu’à sa mort. Il se constitue une bibliothèque d’étude et de bibliophile qui révèle sa personnalité et ses goûts marqués pour les troubadours, la littérature romane et les textes anciens.
Il meurt à Albi le 16 mars 1834 léguant à sa ville natale une importante bibliothèque (12 400 volumes conservés aujourd’hui) qui constitue le fonds ancien de la bibliothèque municipale.

- Accroissement

fonds clos

- Modalités d’entrée

legs à la Bibliothèque de la ville d’Albi

- Fonds complémentaire

Plusieurs manuscrits de Rochegude sont conservés à la Bibliothèque de l’Arsenal à Toulouse, issus de l'ancienne collection Frix Taillade.

Description du fonds

Le fonds Rochegude contient les manuscrits de divers auteurs, réunis dans la bibliothèque de l’amiral, ainsi que ses notes et documents de travail.
Ces manuscrits concernent des recueils de textes de toute époque en langues romanes (français, occitan, catalan, italien, espagnol) collectés et copiés par Rochegude. Ils sont complétés par plusieurs études sur la langue des troubadours.

 Manuscrit de Rochegude : Recueil de chansons et autres pièces, en langue méridionale. Fonds Rochegude (Roch ms. 9), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Dates extrêmes :

XVIIIe - XIXe siècle

Langues représentées dans le fonds :

Occitan (languedocien, provençal, gascon, limousin, auvergnat, vivaro-alpin)

Français

Catalan

Espagnol

Italien

Latin

Importance matérielle :

Pour la partie occitane du fonds : 48 manuscrits

Supports représentés :

Manuscrits

Pour le consulter

Identifiant du fonds :

L'ensemble du fonds Rochegude est placé sous la cote Roch, les manuscrits occitans se trouvent aux cotes : Roch. Ms 1 - Ms 24, Ms 27, Ms 38, Ms 93. 

Ressources en ligne :

- Voir le dossier thématique dédié à l'œuvre d'Henri Pascal de Rochegude qui présente un accès éditorialisé aux ressources occitanes numérisées de l'auteur

- Accéder aux manuscrits occitans par leur titre/cote :

- Premier tome du parnasse occitanien de Henri de Pascal de Rochegude (Roch Ms 1)

- Second tome du parnasse occitanien de Henri de Pascal de Rochegude (Roch Ms 1 bis)


- Recueil de textes romans du Nord et du Midi (Roch Ms 2)


Recueil des divers ouvrages des XIIIe et XIVe siècles (Roch Ms 4)


Recueil de chansons et poésies modernes (Roch Ms 9 a)

- Tables incomplètes du manuscrit 9 a (Roch Ms 9 b)


Le Parnasse occitanien, copie de travail n°1 (Roch Ms 10 a)

Le Parnasse occitanien, copie de travail n°2 (Roch Ms 10 b)

Le Parnasse occitanien, copie de travail n°3 (Roch Ms 10 c)

Le Parnasse occitanien, copie de travail n°4 (Roch Ms 10 d)


Le Parnasse occitanien, copie de travail n°5 (Roch Ms 11)


- Le parnasse occitanien, copie de travail n°6 (Roch Ms 12)


- Le Parnasse occitanien, copie de travail n°7 (Roch Ms 13)


Pièces (occitaniennes) tirées des mss. de Ste Palaye (Roch Ms 14 a)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, seconde partie (Roch Ms 14 b)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, troisième partie (Roch Ms 14 c)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, quatrième partie (Roch Ms 14 d)

- Pièces tirées de Sainte-Palaye, cinquième partie (Roch Ms 14 e)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, sixième partie (Roch Ms 14 f)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, septième partie (Roch Ms 14 g)

Pièces tirées de Sainte-Palaye, huitième partie (Roch Ms 14 h)

- Pièces tirées de Sainte-Palaye, neuvième partie (Roch Ms 14 i)

- Pièces tirées de Sainte-Palaye, dixième partie (Roch Ms 14 j)


- Extrait des Rasós de trobar (Roch Ms 15)


Airs notés du manuscrit d'Urfé (Roch Ms 16)


Glossaire occitanien pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours et des autres ouvrages écrits en cet idiome (Roch Ms 17)


Additions et corrections au glossaire occitanien : aditions et corrections (Roch Ms 18 a)

Additions et corrections au glossaire occitanien : mots à ajouter (Roch Ms 18 b)

Additions et corrections au glossaire occitanien : mots du glossaire occitanien apppuyés, éclairés et confirmés par un ou plusieurs exemples (Roch Ms 18 c)

Additions et corrections au glossaire occitanien : exemples qui sont dans le dictionnaire languedocien de Sauvages (Roch Ms 18 d)


Mots extraits de Beda, partie 1 (Roch Ms 19 a)

- Mots extraits de Beda, partie 2 (Roch Ms 19 b)

Mots tirés du dictionnaire de Sauvages (Roch Ms 19 c)

Mots tirés du Nouveau testament (Roch Ms 19 d)

Mots tirés d'Honorat de Lerins (Roch Ms 19 e)

Glossaire non identifié (Roch Ms 19 f)

Mots provençaux de l'histoire des albigeois, en vers, par de Tudele (Roch Ms 19 g)


Glossaire des mots provençaux extraits des troubadours (Roch Ms 20 a)

Mots absents du dictionnaire languedocien et celui de Sauvages (Roch Ms 20 b)

Mots tirés du banquet d'Augié Gaillard (Roch Ms 20 c)

A la fin des fables causides de La Fontaine en bers gascouns (Roch Ms 20 d)


Dictionnaire méridional annoté par H. de Rochegude (Roch Ms 21)


Vocabulaire languedocien et françois (Roch Ms 22)


Brouillon du dictionnaire de rimes languedociennes (Roch Ms 23)


Dictionnaire de rimes languedociennes (Roch Ms 24)


Glossaire des troubadours (Roch Ms 27)


Recueil de textes et de mots romans (Roch Ms 38)


Las quatre fis de l'home mésos daban sous els per lou counberti à Diu de Jean Calvel (Roch Ms 93)

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Archives départementales de la Haute-Loire, fonds Albert Boudon-Lashermes
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Albert Boudon-Lashermes (1882-1967) naît le 28 février 1882 au Puy. Dès l'âge de 17 ans, il écrit ses premières pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, sur lesquels il publie de nombreux ouvrages.
Fondateur en 1913 de l’école félibréenne du Puy « Escolo Peire Cardenal », il rencontre Frédéric Mistral qui lui préfaça son ouvrage Glòri óublidado : pouèmo provençau. À partir de 1913, il imprime lui-même La Crounico de Sant Maiòu chronique trimestrielle sous forme de fascicule qui paraîtra sans interruption jusqu’en 1925. Au cours de la Grande Guerre, il fonde l’Escolo dòu boumbardamen qui édite le journal l’Écho du Boqueteau, publié en français et en occitan jusqu’en 1916 et réunissant les écrits des félibres du front.
Après la guerre il se consacre aux études historiques sur la région du Puy et du Velay et publie ses travaux sous forme de plaquettes ou dans des journaux comme La Terre vellave et brivadoise (1926-1932), sortis de sa propre imprimerie. Il rédige alors une monumentale Anthologie des poètes de l’Académie du Velay, prévue en sept volumes, qui ne verra jamais le jour. Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy le 11 juillet 1967.

- Accroissement
fonds clos

- Modalités d’entrée
acquis par les Archives départementales de la Haute-Loire en janvier 2012.
 
Fonds complémentaire :
CIRDOC fonds Albert-Boudon-Lashermes

Description du fonds

Ce fonds comprend une partie de la collection des « livres rouges », 18 gros volumes reliés, témoignages inédit de la vie d’autrefois et une des dossiers documentés classés par thème contenant notes, correspondances, articles de presse, dessins et photos préparatoires à l’écriture des ouvrages et articles de Boudon.

- Dates extrêmes:
XIXe siècle

- Langues représentées dans le fonds
Occitan (auvergnat, languedocien, provençal), français
 
- Importance matérielle:
0,50 ml
 
- Supports représentés :
imprimé, manuscrits documents iconographiques

Pour le consulter

- Identiffiant du fonds

- Instruments de recherche disponibles
Répertoire numérique dactylographié, par Martin de Framond, 2009.

 - Ressources en ligne
 
Conditions d’utilisation
- Conditions de consultation
Accès libre
 
- Conditions de reproduction
Reproduction libre
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CIRDÒC (Béziers, Hérault), fonds Albert Boudon-Lashermes
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Albert Boudon-Lashermes (1882-1967) naît le 28 février 1882 au Puy-en-Velay, fils de Georges Boudon et Louise Lashermes. Dès l'âge de 17 ans, il écrit ses premières pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, auxquels il va consacrer toute son existence et sur lesquels il publiera de nombreux ouvrages.
Au cours de la Grande Guerre, il crée en janvier 1915 l’Escolo dòu boumbardamen école félibréenne du front, réunissant la plupart des écrivains occitans mobilisés, qui publie l’Écho du Boqueteau (numérisé et consultable en ligne sur Occitanica), journal artisanal paraissant en français et en occitan sous le titre L'Ecò dóu bousquetoun (numérisé et consultable en ligne sur Occitanica).
Après la guerre il se consacre aux études historiques sur la région du Puy et du Velay et publie ses travaux sous forme de plaquettes ou dans des journaux comme La Terre vellave et brivadoise (1926-1932), sortis de sa propre imprimerie. Poète, auteur de pièces de théâtre, historien, folkloriste, Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy le 11 juillet 1967, où il est enterré. 

Description du fonds

Le fonds réunit essentiellement les textes d’Albert Boudon-Lashermes, manuscrits et imprimés pendant la première guerre mondiale auxquels s’ajoutent quelques unes de ses œuvres inédites ou inachevées comme l'Anthologie des poètes de l'Académie du Velay ainsi que ses travaux sur le parler du Velay. Il contient : journaux de guerre, manuscrits et cahiers tenus par Albert Boudon-Lashermes, correspondance et comptes-rendus des activités félibréenes sur le front, coupures de presse, cartes postales et documents militaires, livres plaquettes, photographies, dessins, et les journaux sortis de son imprimerie.

  - Dates extrêmes:
1911-1933

 - Langues représentées dans le fonds:
Français, occitan (provençal, languedocien, auvergnat)

- Importance matérielle :
3 ml

- Supports représentés :
monographies imprimées, périodiques, manuscrits, documents iconographiques

- Accroissement :
Fonds clos

 - Modalités d’entrée :
Don au CIRDOC par M. Yves Gourgaud en 2015
 

Pour le consulter

- Identifiant du fonds :
Fonds en cours de classement
 
- Instruments de recherche disponibles
Fonds en cours de description

Conditions d’utilisation 

- Conditions de consultation :
Consultation sur place

- Conditions de reproduction :
Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication des documents, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.
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La course Camarguaise
CIRDÒC-Mediatèca occitana

La course camarguaise est un sport traditionnel notamment pratiqué dans le Gard et l'Hérault où les participants tentent d'attraper des attributs primés fixés à la base des cornes d'un taureau Camargue. A l’instar de la course landaise, elle ne nécessite pas de mise à mort de l’animal, un boeuf de race Camargue. Bien distincte des autres activités tauromachiques, ce sport fait pleinement partie du patrimoine et des traditions provençales.

1/ Pratique actuelle

Raseteur tentant de décrocher un attribut - Crédit photo. : Olivier Calleriza

La course camarguaise bénéficie depuis quelques années d'un dynamisme spectaculaire, ainsi plus de 900 courses sont organisées chaque année, du mois de mars à novembre, sur l'ensemble de son aire de pratique qui comprend l'Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône ainsi que le Vaucluse. Toutes les courses se déroulent toujours sur le même schéma, dans le respect des règles traditionnelles.

La course commence par une capelada, où les participants à la course, les raseteurs, entrent dans l'arène pour saluer le public. L'entrée se fait toujours sur l'air d'ouverture de Carmen de Georges Bizet (1838-1875). Une sonnerie de trompette jouant l'èr di biòu retentit alors pour annoncer l'arrivée du taureau dans l'arène. De forme circulaire, l'arène est entourée de barrières au-dessus desquelles les raseteurs doivent pouvoir bondir pour échapper à la poursuite du taureau. Une seconde sonnerie se fait entendre : elle annonce le début de la course.

Pendant quinze minutes environ les raseteurs vont alors tenter de décrocher les attributs fixés à la base de des cornes ou sur le dos du taureau : cocarde, glands et ficelles qui doivent être décrochés dans cet ordre. Chaque attribut décroché rapporte un nombre de points déterminé au raseteur.

Abrivada dans les rues d'Aigues-Mortes - Crédit photo. : Olivier Calleriza

En marge de la course, l'abrivada et la bandida sont incontournables. L'abrivada désigne l'arrivée des taureaux dans l'arène, accompagnés depuis les champs par les gardians de la manade à cheval. En fin de course, lors de la bandida, les taureaux sont ramenés aux prés dans les mêmes conditions. Des attrapaires suivent le cortège cherchant à immobiliser les taureaux ou les faire échapper dans les rues.

2/ Histoire du sport

Si l'on retrouve trace d'activités tauromachiques dès l'Antiquité, les premières mentions de course camarguaise remontent à 1402 avec l'organisation d'une course de taureau à Arles donnée en l'honneur de Louis II, comte de Provence. Les courses taurines ont continué à être pratiquées dans les villes et villages, lors des fêtes. Tous les volontaires étaient alors autorisés à participer et à faire acte de bravoure en allant décrocher des récompenses fixées sur les taureaux lâchés dans les rues de la ville ou du village.

 Lansargues (Hérault) course de taureaux sur la place publique - Coll. Archives municipales de Marseille (33Fi3436)

La course camarguaise telle qu'on la connaît aujourd'hui s'uniformise et se codifie dans le courant du XIXème siècle, notamment sous l'égide de l'écrivain et manadier Folco de Baroncelli, proche de Frédéric Mistral.  


Les taureaux autrefois lâchés dans les villes et villages reviennent dans les arènes, les fleurs et foulards fixés sur le taureau sont remplacés par des cocardes, des primes sont créées pour celui qui ira décrocher l'attribut, enfin les jeunes participants aux courses s'habillent de blanc et deviennent raseteurs : la course camarguaise était née.

Il faudra attendre 1975 pour que naisse la Fédération Française de la Course Camarguaise qui règlemente aujourd'hui l'ensemble des courses.

3/ Acteurs

 Médias :

Fédération Française de la course camarguaise

La Fédération française de la course camarguaise (FFCC) est une association française loi de 1901 fondée le 2 septembre 1975 organisant les trophées taurins. La fédération est agréée par le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative français depuis décembre 2004. La fédération recense 2 865 licenciés en 2012.

Consulter le site de la FFCC

4/ Lexique

De nombreux mots du lexique ne sont pas traduits ou ne rendent pas leur valeur d'origine. Certains ne sont pas traduits et simplement prononcés « à la française ».

Abrivado ou abrivada : littéralement élan, hâte. Traduit par « arrivée » ou employé tel quel dans l'usage moderne.

Bandido ou bandida : retour des taureaux aux prés après la course. Littéralement bannir, exiler.

Capelado ou capelada : salut, littéralement « coup de chapeau »

Èr di biòu : air des taureaux

Manado ou manada : troupeau

5/ Ressources

Les sports traditionnels ont fait l'objet d'un projet d'inventaire dans le cadre de la convention de 2003 de l'Unesco sur le patrimoine culturel immatériel. Une fiche d'inventaire complète sur la course camarguaise est téléchargeable sur le site du Ministère de la Culture et de la Communication

Retrouver tous les documents relatifs à la course camarguaise sur Occitanica

 
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