En novembre 2010, une association porte plainte contre la commune de Villeneuve-lès-Maguelone, au sud de Montpellier : le maire a fait poser des panneaux indiquant le nom de la ville en occitan. Au terme d’un long parcours judiciaire, la cour d’appel de Marseille autorise le 26 juin 2012 Villeneuve-lès-Maguelone à garder sa signalétique bilingue.
La statue antique encore visible aujourd’hui à l’entrée de la rue française, sur la place éponyme, est dans la tradition biterroise, celle du héros de la cité, un certain Pépézuc. Exhumée des vestiges antiques de la ville, elle donne corps au personnage de Pépézuc qui prend sa véritable place dans l’espace public au début du XVIIe siècle lorsque associé à la légende de la ville, il entre dans la littérature en incarnant le personnage central du Théâtre de Béziers. La statue devient alors lieu de vénération et de folklore.
Pépézuc, personnage tutélaire de la ville de Béziers, est représenté par une statue de marbre de l’époque romaine placée au départ de la rue française. Certains érudits ont cru y découvrir la représentation de l’empereur Auguste1;ou la statue d’Hercule2, tandis que d’autres y voient celle de l'empereur romain Tetricus fils (fin du IIIe siècle), chargé de la réparation de la voie Domitienne.
Mentionnée à cet emplacement et sous ce nom en 1348, par le Libre de Memorias de Jacme Mascaro3, la statue fait l’objet de vénération de la part des biterrois. Elle ne se manifeste réellement dans sa fonction symbolique qu’au début du XVIIe siècle, lors des fêtes annuelles des Caritats ("charités", en occitan, il s'agit des fêtes de l'Ascension). Le 16 mai 1616, jour de la fête de l’Ascension est représentée pour la première fois la pièce intitulée L’Histoire de Pépézuc. Cette pièce de théâtre, en occitan, allégorie relative aux troubles qui eurent lieu en France dans les premières années du XVIIe siècle, fait intervenir le personnage de Pépézuc. Pour expliquer ce nom, une référence au capitaine Pierre Pépésuc (ou Pépézuc) qui, « lors de la prise de Béziers par les Anglais, les empêcha seul d’entrer dans la rue principale, qui reçut pour cela le nom de rue française » a été évoquée4. Mais il paraît plus plausible d'y voir simplement une allusion à l'expression occitane pè pesuc (pied lourd ou pesant) qui désigne localement un boîteux. Il n'est pas exclu que l'usage de cette expression comme chafre soit à l'origine de l'appellation de Pépézuc pour certains personnages.
Le personnage prend alors toute sa dimension théâtrale en servant d’ornement aux fêtes des Caritats. Participant aux réjouissances publiques, il est « badigeonné d’un lait de chaux » et « descendant de son piédestal il apparaît sur le théâtre populaire pour exprimer en vers languedociens son opinion sur les évènements du jour5. Pourvue de ses attributs guerriers et virils, garant de la virilité des hommes et de la fécondité des femmes, mise en scène par le carnaval et auprès de laquelle passaient tous les défilés, la statue de Pépézuc était saluée par les autorités, les drapeaux et la musique6.
Le Théâtre de Béziers désigne l’ensemble des pièces jouées à Béziers lors des fêtes des Caritats au début du XVIIe siècle. Il nous est connu par l’œuvre de l’imprimeur Martel qui édite l’ensemble de ces pièces à l’époque même où elles sont jouées. De 1628 à 1657, il publie les textes de 24 comédies, pastorales, monologues ou farces7 dont les auteurs ne sont pas tous connus, excepté un certain Michaille et l’avocat Bonnet auteur de poèmes primés aux Jeux Floraux de Toulouse8. Martel9 fait preuve de militantisme dans la présentation de l’ouvrage. Il embrasse la cause de Pépézuc, le gardien et le conservateur des anciennes traditions et coutumes de Béziers qu’il entend par sa publication remettre à l’honneur. Aussi, l’imprimeur utilise comme marque de fabrique la représentation de Pépézuc.
La gravure sur bois de la page de titre du Triomphe de Beziers au jour de l'Ascension10 publiée en 164411, est la première représentation du « vaillant Pépézuc ». Pour marquer cette double dimension à la fois sacrée et burlesque, voire païenne, du personnage de Pépézuc, l’image s’accompagne d’une légende le qualifiant :
Nevout de Mars, fil de Latonne
Neveu de Mars , fils de Latonne…
Mange murailles, brise picques
Mange murailles, brise piques
Seco Tonnels, vuide Barriques,
Sèche tonneaux, vide barriques…
Grand empregniyare de Chambrieyres
Grand fécondeur de servantes.
Porte drapeau de la littérature et de l’esprit occitans, la représentation de Pépézuc, sera utilisée par les fondateurs du CIDO qui le prennent pour emblème dans leurs premières publications lorsqu’il annoncent la création de la toute nouvelle bibliothèque occitane 12:
« En 1975, un groupe de bibliographes, de savants et d’écrivains associèrent leurs efforts à la ville de Béziers pour créer un Centre International de documentation occitane, public, ce qui était audacieux pour l’époque ».
En plaçant leurs pas dans ceux de Jean Martel13, les fondateurs du CIDO utilisent une image symbole, marque de l’imprimeur biterrois Martel à qui l’on doit la découverte, la sauvegarde du Théâtre de Béziers, théâtre occitan qui aurait inspiré plusieurs pièces de Molière14. Ils reprennent ainsi ses ambitions et fixent leur vocation : sauvegarder et faire connaître le patrimoine de la langue occitane15. Pour cela, ils constituent, à Béziers, une collection publique de référence, unique en son genre, conçue spécialement pour le livre occitan (documentation occitane). Elle portera le nom de Centre International de Documentation Occitane - Bibliothèque d’Occitania, utilisé dès 1978, avant de devenir en 1999 le CIRDÒC Mediatéca occitana qui poursuit aujourd’hui ses objectifs.
Place Jasmin, Agen (47000)
La ville d'Agen, qui avait au lendemain de la mort de Jasmin pris en charge ses funérailles, rend une nouvelle fois hommage au poète en érigeant place Saint-Antoine, une statue à sa gloire. Elle fait pour l'occasion appel au soutien des admirateurs du poète par le biais d'une souscription.
Réalisée par le sculpteur Vital-Dubray, la statue est dévoilée le 12 mai 1870. Installée sur son socle dès le 22 avril, elle reste jusqu'à cette date dissimulée sous un long voile sombre qui cache ses traits en attente de l'inauguration officielle (cf. CRDP de Bordeaux. C6076, « La statue de Jasmin ». C. Rapin).
Celle-ci se déroule quelques jours plus tard en présence des proches de Jasmin (sa veuve, Magnonet et son fils, Édouard), des membres du Conseil municipal et sous la présidence du député-maire Henri Noubel. L'édile avait quelques mois plus tôt apporté son soutien à l'entreprise au nom du mouvement de défense et de reconnaissance de la langue d'oc, en offrant 50 francs à la souscription. Au son des fanfares et des discours, la journée est dédiée à la mémoire de Jasmin. Frédéric Mistral, venu pour l'occasion de Provence, représente le Félibrige. Les deux hommes ne se sont pourtant jamais rencontrés. Jasmin en effet, autodidacte indépendant, ne fonda jamais d'école autour de son action littéraire comme linguistique, et répondit par la négative à la demande du Félibrige de rejoindre ses rangs. En ce 12 mai 1870 toutefois, Frédéric Mistral adresse au poète d'Agen un vibrant hommage, reconnaissance du rôle joué par son prédécesseur en faveur de la langue occitane.
Début XIXe siècle
Vital-Dubray(1857-1912) – sculpteur, auteur de la statue
Jacques Jasmin (1798- 1864) – sujet de la statue
Jacques Jasmin, poète agenais, figure aux côtés du Provençal Frédéric Mistral, lauréat du prix Nobel de littérature en 1904, parmi les auteurs occitans phares du XIXe siècle. Avec eux, la littérature occitane fait son entrée dans les salons parisiens et acquiert une reconnaissance nouvelle. Jasmin, précurseurs des félibres, ces poètes réunis autour de Mistral, Roumanille ou Brunel, pour la sauvegarde de la langue occitane, n’appartint pourtant à aucun mouvement et se refusa, en dépit de son succès, à former école autour de son œuvre. Il laisse à sa mort, une importante production, depuis lors toujours lue et éditée.
Né le 6 mars 1798 dans une famille modeste de l'Agenais, Jacques Jasmin, de son vrai nom, Jacques Boé, s'installe à son compte en tant que coiffeur dans le quartier du Gravier à Agen dès l'âge de 18 ans. Le jeune homme se livre parallèlement à sa passion pour l'écriture, publiant dès 1822 sa première œuvre dans le Journal du Lot-et-Garonne : Fidelitat ageneso. La parution dix ans plus tard de ses Papillotos
et sa rencontre avec Charles Nodier, le charisme dont fait preuve le poète, brillant orateur, permettent à Jasmin d'acquérir au fil des années ses lettres de noblesses dans le domaine de la littérature, lui qui fait figure d'exception en proposant une œuvre en langue d'oc. Lauréat de nombreuses récompenses dans sa ville comme au rang national - il est honoré du prix Monthyon de l'Académie française, et le jeune Félibrige lui décerne le titre de « Maître-ès-jeux » - Jasmin demeure malgré tout pour la scène littéraire parisienne ce poète-perruquier, selon les mots de Balzac ; poète « patois » victime de préjugés qui entachent sa pleine reconnaissance. Jasmin s'éteint en 1864, le 4 octobre, en pleine gloire. Son enterrement attire les foules tout comme l'inauguration officielle de la statue qui lui est dédié six ans plus tard.
Bronze – statue
Plâtre – médaillon
La sculpture dressée sur la place Saint-Antoine (rebaptisée place Jasmin le 9 mai 1883), non loin de l'ancien salon de coiffure de Jasmin, est une réalisation du sculpteur Gabriel Vital-Dubray (1813-1892). Faite de bronze, elle faillit être fondue durant l'occupation allemande afin que soit récupéré le précieux métal.
Jasmin est représenté appuyé à une colonne, contre laquelle est posée une lyre, rappel de sa fibre poétique. L'auteur est d'ailleurs immortalisé dans une posture oratoire – on retrouve cette même pose, bras droit levé, main gauche sur le cœur dans une lithographie de Bertrand et Oudin- vêtu d'une redingote, son col enserré d'un noeud papillon, montre de gousset apparente.
Le socle, colonne quadrangulaire, porte différentes informations. Sur la face principale, placés sous l'inscription « À Jasmin », se trouve une plaque figurant deux anges, une lyre et la mention Immortalitat.
Une autre plaque, placée à l'opposé de la précédente, est un rappel aux généreux donateurs à l'origine de l'érection de la statue en mai 1870.
Une dernière enfin, placée au côté droit de la statue, est une citation de Jasmin lui-même : " O ma lengo, tout me zou dit, Plantarey uno estelo a toun froun encrumit »/ « Oh ma langue, tout me le dit. Je placerai une étoile à ton front obscurci ». Ces vers sont extraits de l'épître à Charles Nodier « Des cranto de Paris ».
Clairac, Jardin public
Le plafond est entièrement peint : les poutres portent un décor floral qui rythme l'espace, les consoles sont décorées d'élégants enroulements végétaux, mais le plus spectaculaire ce sont les décors des closoirs (planchettes positionnées entre 2 poutres) : les animaux y sont nombreux, en particulier les oiseaux . Ils cohabitent avec quelques scènes guerrières. Il est plausible que le commanditaire du plafond avait encore présents à l'esprit les terribles combats qui opposèrent les fidèles du Pape et du Roi de France à de nombreux Occitans au cours des guerres dites, aujourd'hui, « cathares » .
Restauré dans les années 1940, c’est vraisemblablement l’un des plus anciens plafonds peints de la région. Cette charpente, qui , au sein du palais archiépiscopal, ornait une vaste salle dont on ne connaît pas la fonction, exprime la puissance des archevêques de Narbonne . L’issue de la croisade contre les Albigeois au cours de laquelle, en 1212, le légat pontifical Arnaud Amalric devient archevêque de Narbonne, accroît leur fortune et leur pouvoir sur les seigneuries concurrentes, de même que leur engagement dans la Reconquista. Ils furent par la suite proches des rois de France et au XIVe siècle, des papes d’Avignon.
Narbonne, Hôtel de Ville
Lieu de résidence et d’administration des archevêques de Narbonne.
Musée d’archéologie, locaux de l’Hôtel de Ville.
XIIIe siècle
La salle elle-même (14 m de long, 6 m de large, 6 m de haut) est d’une architecture remarquable : le mur oriental notamment, très mince (environ 30 cm) malgré sa hauteur, fait en petit appareil antique remployé, et renforcé par de grands arcs formerets.
La salle touchait au Sud à la chapelle de la Madeleine, avec laquelle elle ne communiquait pas : à l’époque la circulation se faisait à l’extérieur, par une galerie disparue.
La charpente de cette pièce, montée sur 33 poutres, est exceptionnelle. Elle a quelques ressemblances avec la Loggia de la reine au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, (fin du XIIIe siècle). Mais ici, les poutres ont été datées par dendrochronologie (étude des cernes de croissance des arbres) du premier quart du XIIIe siècle : donc en pleine croisade des Albigeois.
Les 33 poutres reposent sur des corbeaux, eux-mêmes posés sur une poutre sablière. Pas d’assemblage en bois, mais de longs clous traversants fixent la poutre aux corbeaux; poutre et corbeaux ont été assemblés au sol et hissés ensemble. Deux rangées de planchettes, glissées dans des fentes ménagées dans les poutres et les corbeaux, cachent les « trous noirs » entre les poutres. Les planches constituant le plafond (et, en même temps, le plancher de l'étage supérieur) viennent sur les poutres : des couvre-joints cachent les jointures entre les closoirs et entre les planches.
Tout l’ensemble est peint, en partie au sol, avant d’être mis en place. Les analyses physico-chimiques ont montré un curieux mélange d’emploi de pigments peu coûteux, grossièrement broyés et d’un rouge précieux, venu d’Asie, le lac-laque, pour la couche supérieure du fond, aux effets de brillance.
On y voit des dessins géométriques, des arbres, des animaux bondissant, des oiseaux dans un style d’influence espagnole. Les scènes de guerre sont nombreuses, mais les combats entre fantassins sont un thème rare à l’époque de la chevalerie triomphante.
Un éléphant et une machine de guerre occupent la tranche des corbeaux dans l’angle nord-est. La machine détruit les murs d’une ville d’où tombe un combattant noir (c’est-à-dire, à l’époque, mauvais).
L’absence de représentations héraldiques, très fréquentes sur les plafonds peints médiévaux, s’explique peut-être par l’ancienneté du décor de cette salle.
Classement au titre de Monuments historiques par liste 1840 et 8/07/1937.
Aux lendemains de cet événement clé de la Révolte des vignerons de 1907, les participants installent dans la dépendance du café de Marcelin Albert, le Comité de défense viticole, organe qui leur permettra de poursuivre l'action entamée au cours de la journée du 11 mars. « C'est chez moi, dans une salle du rez-de-chaussée modestement meublée de quelques chaises, d'une grande table, d'un buffet pour les archives, que fut installé le bureau de défense viticole. C'est le berceau où naquit le formidable mouvement d'opinion que l'on sait » (Mémoires de Marcelin Albert, édition de 1911. P.14). Le lieu devient un point de ralliement pour les acteurs du mouvement. De nombreuses cartes postales et photographies de l'époque présentent d'ailleurs Marcelin Albert devant son café, voire sur l'avant-toit de celui-ci, haranguant la foule. C'est là également, que furent rédigés du 21 avril au 15 septembre 1907, les numéros de leur bulletin hebdomadaire, Le Tocsin.
Aujourd'hui fermé, le site est ponctuellement rouvert par l'association Café Marcelin Albert, qui depuis le 16 juillet 2014, propose conférences et événements autour de l'histoire de son illustre propriétaire et de la culture languedocienne.
Inconnue
Albert, Marcelin (1851-1921)
1907 (Révolte des vignerons)
Né le 19 mars 1851 dans le vieil Argeliers, Marcelin Albert cafetier de son état mais également propriétaire de vignes, se distingue dès le 11 mars 1907 par ses talents d'orateur et son charisme, façonnés par une instruction de qualité pour son époque, six mois passés au Conservatoire de Paris, et un engagement politique local précoce. Il devient rapidement la figure emblématique du mouvement, étant d'ailleurs le principal artisan de sa propre légende. Il est élu président du Comité de défense viticole au lendemain de la marche du 11 mars vers Narbonne. Toutefois, trois mois seulement après son élection, son image souffre d'un profond discrédit. Échappant au mouvement d'arrestation de ses condisciples du Comité d'Argeliers du 19 juin, Marcelin Albert se rend à Paris à la rencontre de Clémenceau, espérant par cette action, donner un élan nouveau et une réponse à la grogne viticole. L'entrevue est un échec pour l'apôtre des Gueux qui en sort déconsidéré. Incarcéré à Montpellier, il est relâché dès le 4 août, mais n'occupera plus désormais la place centrale qui était la sienne dans le mouvement. Il reprend alors son activité à Argeliers. Il décède dans son village natal le 12 décembre 1921.
Une plaque commémorative, placée sur le mur de la bâtisse, rappelle le caractère historique du lieux "Ici en 1907 fut constitué le Comité de Défense Viticole d'Argeliers dont Marcelin Albert fut le promoteur". Placée sur la promenade d'Argeliers, il s'agit d'une demeure d'un étage et qui présente une dépendance. L'endroit est présenté par Augustin Castéran, en préface des « Mémoires de Marcelin Albert » (Éditions Christian Salès, 2011) : « Nous atteignons les premières maisons du village. -Voyez, là au bout de la « Promenade », c'est ma demeure, nous dit Marcelin. [...] Les deux grandes salles du rez-de-chaussée sont encombrées d'affiches, de brochures, de numéros du Tocsin, la Gazette officielle du comité d'initiative dont le siège est attenant à l'immeuble.
Sur la façade extérieure se détache encore cette inscription : « Défense viticole. Comité d'Initiative. Bureau » ».(op.cit.p.VIII). À l'époque, cette mention était peinte sur le mur du rez-de-chaussé, comme en témoignent les photos et cartes postales de l'époque. Depuis effacée, elle est rappelée aujourd'hui par une plaque commémorative placée sur ce même mur.
Une dernière plaque, sur la façade du café lui-même cette fois, fut apposée en 2007, à l'occasion des commémorations du centenaire de la révolte des vignerons du Midi. Le café de Marcelin Albert, demeure en effet un lieu de mémoire pour la commune. C'est depuis sa terrasse qu'aux alentours du 15 août chaque année, s'organise l'Enquant des Vins de Marcelin, événement promotionnel des vins de la région placé sous la protection du meneur de 1907.
Statue de Frédéric Mistral
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Bouches-du-Rhône
Arles (13200)
Place du Forum
La statue fut inaugurée le 30 mai 1909, place du Forum, à l'occasion des commémorations du cinquantenaire de Mirèio en Arles et en présence de Frédéric Mistral. La veille était inauguré le Museon Arlaten, musée ethnographique dont le projet fut porté par le félibre de Maillane. La réalisation de cette statue fit l'objet d'une souscription nationale et internationale, à laquelle participèrent les plus hautes personnalités intellectuelles, culturelles et politiques de l'époque, ainsi que, et à sa demande, les amis du poète.
Mistral semble en effet avoir éprouvé vis-à-vis de cette attention de son vivant, une certaine gêne dont il s'ouvrit dans sa correspondance à J.Chevalier : "D'autro part, em tant de gènt, e de brávi gènt, que vendran à-n-Arles, pèr me touca la man, sènte que lou fais vai m'aclapa e mandariéu tout au diable, se m'èro permès... (Letttre du 13/04/1909), mentionnée dans l'ouvrage BOSQUI, Mireille, Mistral, Palais du Roure (Avignon); Equinoxe, 1994. P.93).
Durant trois jours en ce mois de mai 1909, Arles fête Mistral et son oeuvre. Le 30 mai au matin, en présence de nombreux officiels, Jules Charles-Roux président du Comité de patronage, le prince Cantacuzène de Roumanie ou le Consul de Suède à Marseille, Mistral découvre la statue qui lui est dédiée, dont l'attitude fera dire à l'auteur "Manco la valiso !" / "Il manque la valise", comparant la pose à celle d'un voyageur en attente. Le même jour, il reçoit des mains de M.Dujardin-Beaumetz, représentant le gouvernement en place, le ruban de Commandeur de la Légion d'Honneur.
Cette statue, en bronze, manqua être fondue sous l'occupation allemande en 1943. Les versions divergent concernant les événements qui conduisirent à la préservation de la statue, due pour certains à l'intervention d'un ferrailleur local, pour d'autres, à l'intervention de trois félibres menés par Paul Ricard. L'industriel, occitaniste, accompagné de Georges Reboul et Raymond Latil aurait alors procédé au démontèlement de la statue, qui fut ensuite stockée et cachée jusqu'à la fin de la guerre. Elle fut finalement réinstallée sur son socle le 3 juillet 1948, en présence de la reine d'Arles, Maryse d'Orgeas. Une dernière version enfin, indique que, manquante, la tête fut recrée à partir du modèle de plâtre laissé par Théodore Rivière. La figure du co-fondateur du Félibrige, acteur de la sauvegarde et de la renaissance de la langue et des traditions, notamment provençales, est d'ailleurs aujourd'hui encore associée à la Fête annuelle des gardians, au début du mois de mai. Un bouquet de salardelle est alors déposé aux pieds de la statue.
Début XXe siècle
Inauguration le 30 mai 1909
Théodore Rivière (1857-1912) – sculpteur, auteur de la statue
Claude-André Férigoule (1863-1946) – sculpteur, auteur du socle
Le monument est le fait de deux artistes, Théodore Rivière, auteur de la statue, et Charles Férigoule, à qui nous devons le socle, et plus particulièrement le médaillon de plâtre à l'effigie de Mireille, personnage emblèmatique de l'ouvrage éponyme de Frédéric Mistral.
Une première version en plâtre date de 1902, semble avoir été à l'origine créée par Théodore Rivière en vue d'orner une cheminée.
Un bronze du même sculpteur, Théodore Rivière, peut-être modèle de la statue d'Arles, se trouve actuellement dans les collections du Palais du Roure (Avignon).
Sculpture
Bronze – statue
Plâtre – médaillon
Statue : 2,5m de haut environ.
Statue : 2,5m de haut environ. Socle : 2m environ de haut.
La statue se présente de pied. Le poète de Maillane porte sur son chef un chapeau et sur le bras gauche son manteau. La main droite est appuyée sur la canne de l'auteur.
Le socle s'articule face par face, en divers enseignements concernant l'oeuvre et la vie de l'auteur commémoré. La face principale porte les mots "Canto uno chato de Prouvènço" / "Je chante une jeune fille de Provence". Le côté droit donne lieu à la liste des personnalités présentes lors de l'inauguration du 30 mai 1909, ainsi que les noms des membres du Comité de patronage ayant porté la démarche de souscription. Au côté gauche, figure une liste des titres des principales œuvres de Frédéric Mistral. La dernière face présente pour sa part le médaillon de la main de Férigoule représentant Mireille.
Notons enfin la grille de fer forgé qui encadre la statue, dont le motif reprend celui des tridents des gardians.
Inscription à l'Inventaire des Monuments historiques depuis le 23/07/2009.
Demeure du couple Mistral de 1876, date de leur mariage, à 1943, année de décès de Mme Mistral, elle est devenue propriété de la commune, selon les voeux du poète exprimés en son testament de 1907, et abrite aujourd'hui le Musée Frédéric-Mistral.
Maison de Maillane
Musée Frédéric-Mistral.
11, avenue Lamartine 13910 Maillane
Il s'agit de la demeure familiale construite par Frédéric Mistral au cours du second XIXe siècle. La maison du 11 avenue Lamartine hébergea Frédéric Mistral et sa jeune épouse, Marie Louise Aimée Rivière, aux lendemains de leurs noces en 1876. Le poète y résida jusqu'à son décès en 1914. Elle fut occupée par sa veuve jusqu'à sa disparition le 6 février 1943.
Cette demeure bourgeoise héberge aujourd'hui un musée dédié à l'œuvre et à la vie de Frédéric Mistral, le Musée Frédéric-Mistral. La maison du poète, tout comme son mobilier et sa bibliothèque, sont devenus propriété de la commune de Maillane par légation testamentaire de Frédéric Mistral du 7 septembre 1907, au lendemain de la mort de sa veuve.
XIXe siècle
Installée au cœur de Maillane, cette demeure fait face à la Maison du Lézard dans laquelle l'auteur occitan résida aux côtés de sa mère de 1855 à 1876. Frédéric Mistral fit construire en ce second XIXe siècle une demeure nouvelle de style bourgeois, agrémentée d'un jardin. Elle accueillit Mistral et son épouse et c'est en ces murs que fut composé le second pan de l'œuvre de l'auteur. C'est également au 11 avenue Lamartine qu'une grande part des proches et des invités du couple Mistral furent reçus. Parmi les plus connus figura le président de la République française, Raymond Poincaré.
Sur près de 1000m2 de terrain, cette demeure de deux étages, se situe au sud du village, au 11 avenue Lamartine et fait face à la Maison du Lézard. Une statue du sculpeur Achard, inaugurée en 1929, trône dans le jardin. Au-dessus de la porte d'entrée placée de la façade nord (la maison compte deux entrées), est sculpté un buste de Mireille. Sur les clés des baies vitrées latérales, est gravée l'Etoile à sept branches félibréenne. La porte d'entrée de la façade sud présente deux ensembles de monogrammes, E et C pour Estérelle et Calendal, et V et M, en l'honneur des héros de Mirèio, Vincent et Mireille. Par ailleurs, le linteau comporte une composition allégorique ainsi que la devise du poète : "Lou soulèu me fai canta"/ Le soleil me fait chanter". Sont également représentés le pistolet de Calendal, l'Etoile des Baux, le trident des gardians, l'ancre marine. Les baies latérales, présentent pour deux d'entre elles, les têtes sculptées de Mireille et d'Esterelle. Une construction menée par l'entrepreneur Joseph Gros, d'après les plans de l'architecte F.Monnier (cf. Ch.Galtier, Le Musée Frédéric-Mistral).
Classement de la maison, du jardin des dépendances par l'arrêté du 10 novembre 1930. Classement des objes mobiliers par l'arrêté du 10 février 1931.
Le Mas du Juge, demeure familiale de la famille Mistral sur la route de Maillane à Saint-Rémy-de-Provence, vit naître et grandir tant Frédéric Mistral, le 8 septembre 1830, que son œuvre majeure, Mirèio.
Source: http://gallica.bnf.fr/
Le Mas du Juge. Egalement connu sous les noms de Mas de Clément et Mas-Crema (de cremat : brûlé en occitan, un incendie ayant potentiellement ravagé le bâtiment, ou du fait de sa proximité avec le Clos-Cremat, comme indiqué dans les Mémoires et récits de Mistral). L'étymologie de cette appellation pourrait être à rechercher dans les anciens propriétaires du bâtiment, dont les avis divergent toutefois selon les sources. Ancienne viguerie du Procureur de Monaco (cf. Site internet des actuels propriétaires), cette demeure dâtée du XVIIIe siècle, est également attribuée à la dame Perriat, fille d'un juge de Saint-Rémy, achat lui-même réalisé auprès d'une "dame Baltrat épouse Tourel". (cf. Mistral ou l'empire du soleil, p.39).
Sur la route entre Maillane et Saint-Rémy-de-Provence.
Demeure de notables au XVIIIe siècle, elle devient ensuite le cœur d'une propriété agricole pour les "ménadiers" de la famille Mistral à compter du rachat de l'ensemble par Antoine Mistral en 1803, et jusqu'à la vente de celle-ci par Frédéric Mistral Neveu.
Propriété de particuliers depuis, la bâtisse accueille toutefois le public lors de visites commentées autour de la vie et de l'œuvre de Frédéric Mistral (découverte des lieux et documents à l'appui) ainsi que de nombreux événements culturels (concerts, spectacles, conférences). Découvrir le détail des propositions.
XVIIIe siècle
Le Mas du Juge est historiquement lié à la figure de Frédéric Mistral,poète provençal, fondateur du Félibrige et du Museon Arlaten, prix Nobel de littérature en 1904. Entrée dans sa famille en 1803 lors de l'achat de cette bastide provençale par Antoine Mistral, elle fut par la suite léguée aux aînés de la famille et revint à ce titre en 1827 à François Mistral, père du poète occitan. Le mas du Juge accueille la naissance (1830) et les jeunes années de Frédéric Mistral. Sa licence de droit obtenue à Aix-en-Provence en 1851, le futur auteur des Isclo d'Or s'installe sur les terres familiales d'où il entame son entreprise de rénovation de la langue et de la culture occitanes : "Et là même, - à cette heure, j'avais mes vingt et un ans, - le pied sur le seuil du Mas paternel, les yeux vers les Alpilles, en moi et de moi-même, je pris la résolution : premièrement, de relever, de raviver en Provence le sentiment de race que je voyais s'annihiler sous l'éducation fausse et antinaturelle de toutes les écoles; secondement, de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort : troisièmement, de rendre la vogue au provençal par l'influx et la flamme de la divine poésie." (Memoires et récits, édition de 2008, Arles, Actes Sud, p.159). C'est entre ses murs qu'il entreprend d'ailleurs de rédiger la première de ses oeuvres majeures, Mirièio. Le 4 septembre 1855, le décès de François Mistral, et les litiges relatifs à la succession, conduisent Frédéric et sa mère, Délaïde, seconde épouse du patriarche, à quitter la propriété définitivement. L'épisode, douloureux pour le poète, est relaté dans ses Memòri e racontes : "une semaine après, au retour du service, le partage se fit.[...] Et au Mas paternel, qui n'était pas dans mon lot, il fallut dire adieu". (Ibid, p.247). Celle-ci revient alors, selon la tradition provençale, au fils aîné Louis Mistral, et après lui à son fils Théophile Mistral. A la mort de celui-ci, Frédéric Mistral, petit-neveu de l'illustre aïeul hérite du Mas du Juge, la vendant plus tard hors du cercle familial.
La propriété se composait du temps des Mistral d'un ensemble de 25 ha de terrain, ainsi que d'un corps de ferme. "La bastidasso ount nasguère, en fàci dis Aupiho, toucant lou Claus-Créma, se ié disié lou Mas dóu Juge : un tenemen de quatre couble, emé soun pastre, sa servènto [...]" / "La vieille bastide où je naquis, en face des Alpilles, touchant le Clos-Créma, avait nom le Mas du Juge, un tènement de quatre paires de bêtes de labour, avec son premier charretier, ses valets de charrue, son pâtre, sa servante [...]". (cf. Sur les pas de Frédéric Mistral p.11) De forme longitudinale, la demeure est entourée d'un vaste jardin. Prélude à l'arrivée au mas, une allée de platanes, et sur le côté du chemin, un muret aujourd'hui gravé d'un portrait de Frédéric Mistral. Sur l'un des murs latéraux du mas, figure également une plaque portant l'inscription suivante "Dins aqueste Mas dou Juge Frederi Mistral es nascu lou 8 de setèmbre 1830 i'a viscu sa bello jouinesso. Escri si proumièris obro e pièi "Mirèio" lou quittant, en setèmbre 1855, qu'après la mort de soun segne paire Francés Mistral, de qu'au a escri : "C'est lui qui m'a rendu poète". Lauso aubourado lou 18 de mai 1959, jour de la Santo-Estello à Maiano. Pèr li siven de soun rèire-nebout e fihou, prouprietàri dou mas Mireien." Dans ce Mas du Juge, Frédéric Mistral est né le 8 septembre 1830 et y a vécu sa belle jeunesse. Il y écrivit sa première oeuvre et puis "Mirèio", ne le quittant, en septembre 1855, qu'après la mort de son père François Mistral, du quel il a écrit : "C'est lui qui m'a rendu poète". Pierre érigée le 18 mars 1959, jour de la Saint-Estelle à Maillane, par son grand-neveu et fils, propriétaire du mas Mireien."
La maison elle-même n'a pas fait l'objet d'une procédure d'inscription ou de classement aux Monuments historiques. Le Jardin du mas toutefois, a fait l'objet d'une campagne d'inventaire en 1994.