Auteur | Clément, Anne. Auteur, interprète Benichou, Julien. Compositeur Huang, Edda. Interprète Benichou, Daphné. Interprète Zinner, Lucas. Interprète Capron, Michel. Interprète Hébrard, Jean. Interprète Vidal, Alain. Interprète François, Isabelle. Interprète | |
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Editeur | Compagnie Gargamèla-Théâtre CIRDÒC-Mediatèca occitana | |
Date d'édition | 2016 | |
Sujet | Feuilletons radiophoniques | |
Type de document | Sound document sonore | |
Langue | oci | |
Format | audio/mpeg son dématérialisé | |
Extent | 00:09:27 | |
Droits | © CIRDOC © Compagnie Gargamèla-Théâtre | |
Réutilisation | Creative commons = BY - NC - ND | |
Permalien | http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/16674 | |
Création de la notice | 2017-07-27 Marion Ficat | |
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La doctoresse me fait un sourire plein de bonté, cela fait des années qu’elle a suivi tout mon chemin de femme et surtout la ménopause ce changement dans la vie des femmes qui est la plus grande injustice (il y en a qui disent que pour les hommes il y a l’andropause mais personne n’en parle jamais) :
- Ma chère Jeanne quel plaisir de vous voir. Mais il vous faut faire attention les vingt ans sont passés et il ne faut pas trop remplir la coupe car le corps ne peut pas suivre.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Eh bien : vous étiez chez le notaire et une lettre du regretté René vous a effrayée et votre corps a crié : assez ! et vous êtes partie dormir un peu de l’autre côté. Mais tout va bien vous êtes revenue dans la vraie vie.
- Ah je me souviens ! Le René ne veut pas me laisser vivre en paix, la jalousie n’a pas de frontière.
- Vous allez prendre un peu d’herbe de la Saint Jean - le millepertuis car c’est la saison. Et n’oubliez pas de manger des protéines et de boire un verre de vin à chaque repas.
- Ne vous inquiétez pas, ça je sais le faire.
- Et s’il y a un problème appelez-moi, ce sera un plaisir pour moi de vous aider à reprendre tranquillement votre place dans le village. N’ayez pas peur : personne n’est allé crier dans les rues que vous aviez tué le pauvre René ! Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus envie de traîner son malheur sur cette terre. A bientôt !
Trois heures après le déjeuner : il est temps de sortir du lit, de prendre une douche et de changer de robe… Dans l’entrée de la maison un petit papier sous la porte : « Si vous avez besoin d’aide je suis là ! Josette Soulages, votre voisine. » Je ne veux pas être une femme toute cassée, mais de toute façon elle est bien gentille cette voisine. Elle n’était pas là l’année dernière et la maison était à vendre : elle est peut-être venue pour la retraite. Je ne sais pas si elle est mariée…
Qu’est-ce que je vais faire avec la maison et les terres de René ? Peut-être que ce serait bon pour des logements sociaux parce que si je me souviens bien elle est très grande la maison de René. On pourrait faire 4 F2. Et pour les vignes j’ai une idée : on pourrait faire des jardins ouvriers pour ceux qui n’ont pas de terre. Ce serait très intéressant pour le village.
Je vais à la mairie peut-être que je trouverai le maire. Justement il est là :
- Bonjour Monsieur Bonelli, comment allez-vous ?
- Bonjour Mademoiselle Belcaire, quel plaisir de vous voir ! Heureuse d’être rentrée au pays ? Quel est le problème ?
- Voilà : René Delrieu m’a laissé sa maison et ses vignes.
- Très intéressant !
- Mais je n’en ai pas besoin. Je voudrais faire quelque chose pour le village. Je peux vendre la maison pour un euro symbolique à la mairie. Je pense qu’avec cette maison ce serait possible de faire des logements sociaux pour ceux qui en ont besoin. Qu’en pensez-vous ?
- C’est très généreux mais le problème c’est qu’au conseil municipal les élus ont peur que dans les logements sociaux, comme ils sont pour les pauvres, il n’y ait que de la « racaille ». Nous sommes une petite commune et la loi nous laisse libres pour ce qui est des logements sociaux. Nous n’avons pas d’obligation.
- Et moi qui croyais que les élus étaient généreux surtout avec les gens qui n’ont pas assez pour vivre.
- Mais ils ont peur qu’il y ait des étrangers venus d’on ne sait où pour s’installer ici. Vous avez vu les dernières élections ! Vous pourriez faire un « bed and breakfast » pour les touristes, ce serait bon pour le village et vous pourriez avoir des aides pour le faire.
- On verra. Pour les terres - il y a 10 hectares - peut-être que ce serait bien de faire un espace pour les jardins. Chacun pourrait avoir gratuitement un jardin et la commune donnerait l’eau.
- C’est une bonne idée. J’en parlerai au prochain conseil municipal. Mais peut-être que ceux qui vendent des légumes sur le marché ne seront pas contents. Evidemment tout cela est très généreux pour la commune mais les intérêts de chacun et les intérêts collectifs sont deux choses différentes.
- Merci Monsieur le maire. Appelez-moi quand vous aurez décidé sinon je vendrai tout et c’est sûr qu’il y aura des étrangers pour acheter les terres et la maison. A bientôt !
- Au revoir !
Et crac ! Un rêve de plus écrasé ! Tout d’un coup je me souviens de ce que me disait un ami : il y a des jeunes paysans qui ont fait des études et qui ne trouvent pas de terres pour travailler. Les retraités qui n’ont que de petites pensions aiment mieux vendre : c’est plus intéressant pour l’argent ! Sûr que faire un petit fermage pour un jeune serait une bonne chose. Il y a une association : « paysans d’ici et d’ailleurs ». Il me faut rencontrer l’association et tout ira tout seul. Ouf !
C’est l’heure d’appeler Rémy pour savoir comment ça s’est passé avec Mathilde.
- Allo, Rémy ?
- Comment vas-tu ma belle ? J’ai envoyé le billet à Mathilde. Elle sera dans ton pays lundi prochain.
- Tout va bien, le jour de la Saint Jean : on ira danser autour du feu.
- Attention de ne pas faire tomber le petit ou la petite on ne sait pas encore !
- Et toi Rémy tu arrives quand ? J’ai tellement besoin de te voir, d’être dans tes bras !
- Ça me fait plaisir, c’est la même chose pour moi ! Vilaine fille ! Quand tu es partie d’ici je pensais que peut-être c’était pour toujours et que j’avais perdu le soleil de ma vie !
- Arrête de raconter des bêtises ! Bon ! Ici j’ai eu des problèmes dans le village mais je pense que bientôt tout ira bien. Je ne peux rien te dire maintenant c’est trop compliqué. Ne te fais pas de souci je reviendrai avec toi à Baltimore pour t’aider avec ta maison.
- Tout va bien. Si c’est possible nous viendrons ici après les vendanges et repartirons pour le vin nouveau !
- Est-ce que tu as rencontré Mathilde et son homme ?
- Pas encore ! Ça ne semble pas possible de ne pas rester avec elle pour l’arrivée de l’enfant ! Je ne comprends pas ce qui se passe, on verra bien !
- À la prochaine et n’oublie pas de m’appeler demain !