Auteur | Clément, Anne. Auteur, interprète Benichou, Julien. Compositeur Benichou, Daphné. Interprète Zinner, Lucas. Interprète Huang, Edda. Interprète Alranq, Perrine. Interprète Vidal, Alain. Interprète | |
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Editeur | Cie Gargamèla CIRDÒC-Mediatèca occitana | |
Date d'édition | 2009 | |
Sujet | Feuilletons radiophoniques | |
Type de document | Sound Document sonore | |
Langue | oci | |
Format | audio/mpeg son dématérialisé | |
Extent | 00:08:43 | |
Droits | © Cie Gargamèla © CIRDOC | |
Réutilisation | Creative commons = BY - NC - ND | |
Permalien | http://occitanica.eu/omeka/items/show/434 | |
Mise à jour de la notice | 2017-06-13 Marion Ficat | |
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Texte de l'épisode 9 :
Après l'autoroute, nous sommes entrés dans la ville. Rémy était heureux de faire le guide. Pour commencer le quartier de la mer avec le gigantesque aquarium.
Baltimore au bord de la baie du Cheasepeake, est un peu le pendant de Marseille sur le bord de la mer Méditerranée : deux villes qui étaient à une époque deux grands ports.
Évidemment, il y en a une avec ses gratte-ciels américains qui est plus grande que l'autre avec la Bonne Mère. En se promenant sur l'ancien port de Baltimore Fellspoint, on pense au vieux port de Marseille ! Mais ici pas de bouillabaisse : que des crabes : c'est l'animal totémique de la ville !
Nous avons fait un petit tour dans le centre ville avec ses très grandes avenues et les sirènes des voitures de police qui n'arrêtaient pas de hurler. Et Rémy dit :
« J'ai besoin d'aller dans une épicerie italienne si je veux vous faire un peu de bonne cuisine. On y trouvera tout ce qu'il faut. »
« Mais c'est trop tard ! Les boutiques doivent être fermées, il est onze heures du soir ! »
« Tu n'es plus en France, petite, ici tu peux trouver tout ce que tu veux quand tu le veux ! »
« The new world ! »
Nous avons garé la voiture et sommes entrés dans la « Sicilienne ».
Mathilde était ébahie de voir tout ce qu'il y avait sur les rayonnages de la boutique : olives, tomates, huile d'olive, pâtes, parmesan, comme dans un village de Toscane.
Tout d'un coup Rémy cria :
« Attention ! Tout le monde au fond de la boutique».Un bruit de fusillade dans la rue où il n'y avait plus de voitures. On entendit des cris, une balle transperça la vitrine, on vit deux hommes qui courraient. Dans la boutique pas un mot. Puis le silence dehors et pour finir la sirène des voitures de police.
Mathilde pleurait :
« Mais que se passe-t-il ? C'est la première fois de ma vie que j'ai aussi peur. C'est un mauvais rêve : je veux rentrer à Montpellier. Jeanne partons ! Ce new world ne me plaît pas ! »
Elle ressemblait à une enfant et j'avais envie de rire à m'exploser les côtes : c'était mieux qu'au cinéma ! Rémy était sérieux et pas très content de cette aventure. Sa voix était celle d'un professeur :
« Baltimore est une ville où les fusils sont rois : 300 personnes sont tuées chaque année par balles. Ne te fais pas de mauvais sang petite, nous allons à Catonsville, c'est une ville calme. Ça fait trente cinq ans que je vis dans ce pays et c'est la première fois que je me trouve au milieu d'une telle affaire ! »
« Il nous faut terminer les courses ! Mathilde, quand on racontera ça au village, personne ne nous croira ! »
« J'aimerais goûter une pizza américaine ! »
C'était un peu comme un bizutage ! Quelle chance !
Nous sommes arrivés à Catonsville : il était minuit passé.
Une jolie maison avec un étage, au milieu d'un jardin, toute en bois:
« Elle est ancienne, elle a été bâtie en 1920 ».
Nous sommes entrés dans la maison :
« Allez poser vos valises. En haut de l'escalier à droite Mathilde et de l'autre côté Jeanne ! Je commence à préparer le dîner. »
« Je peux prendre une douche ? »
« Bien sûr petite ! Tant que tu veux ! ».
Je montai dans la chambre. Elle était petite mais jolie : un lit, une table, une armoire. Je me sentais timide et un peu nigaude. J'essayai de me faire jolie, pecaire, qu'à mon âge ce n'est pas simple.
Rémy était dans la cuisine : une cuisine américaine moderne qui n'avait rien à voir avec la mienne au village.
Je ne savais pas que faire pour l'aider.
« Je suis heureuse d'être ici, merci de nous recevoir. »
« C'est un plaisir pour moi. Depuis la mort de Lise je me sens seul comme un vieux. Heureusement qu'il y a l'université et les collègues. »
« Est-ce que tu rentreras quand tu seras à la retraite ? »
« Pour quoi faire ? Je ne connais plus personne au pays et je pense que changer de mode de vie doit être difficile à mon âge ! »
« Mais peut-être que tu pourrais venir plus souvent : il y a toujours la maison de ta mère ? »
« C'est ma soeur qui l'a prise pour sa retraite. »
« Maintenant j'ai deux maisons. J'ai fait un bel héritage ! »
« Un héritage ? Comment ? Tu te moques de moi ?! Ta famille n'avait pas un sou ! »
« Mon oncle Vincent m'a tout laissé. C'est pour ça que je suis ici : j'ai de l'argent ! »
« Et cette Mathilde, où l'as tu trouvée ? Jeanne aurait eu une fille sans rien dire à personne ? Tu me feras toujours rire ! »
« Si je te racontais comment ça s'est passé tu me croirais pas ! »
« Essaie, on verra bien ! »
« Le jour de la mort de l'oncle Vincent, quelqu'un a sonné à ma porte et... c'était Mathilde ! Depuis elle est restée avec moi et je suis heureuse. Je n'ai pas pu résister à son sourire et au plaisir d'avoir enfin une fille, mon vieux rêve... »
« Il faudra lui trouver un travail... »
« Non... une école de diététique... je paierai pour elle ! »
« J'ai faim ! Est-ce que nous pouvons manger ? »
« Ne t'en fais pas ma fille, pour commencer nous allons boire un peu de vin de l'Hérault, un Faugères ! Et demain vous viendrez avec moi au cours de langue romane... »
« Vous ferez comme vous voudrez, mais demain, je veux rester seule à la maison pour dormir et découvrir Catonsville. »
« Quelle idée ! Comme tu veux ! Tu es grande et tu sais ce que tu fais ! Mais ça ne me plaît pas trop te laisser seule, même si Catonsville n'est pas Baltimore ! »
« Hourra ! Santé ! ».