Depuis 2008, l’Association Histoire et cultures en Languedoc organise les Rencontres internationales du patrimoine historique, colloque annuel ouvert au grand public comme aux historiens, universitaires et professionnels du patrimoine. Ces Rencontres offrent la possibilité aux participants de présenter leurs travaux les plus récents, de débattre et d’échanger lors de discussions constructives avec la communauté scientifique.
Le Languedoc et les cultures méditerranéennes sont ainsi mis à l'honneur.
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Du Ve au VIIe siècle, l'Europe est traversée de flux nouveaux de populations. Originaires des bords de la Baltique, ces peuplades dites "barbares" (de barbarus : l'étranger pour les Romains), envahissent progressivement l'Empire romain d'Occident, mettant à mal les institutions séculaires et l'ordonnancement administratif mais aussi culturel d'une civilisation déjà vacillante.
Les textes romains, décrivant la terreur des populations face à cet étranger, toujours inquiétant, contribuèrent à créer dans l'inconscient collectif, l'ethnotype et le mythe du "barbare". Celui-ci fut repris et sublimé par les commentateurs des époques suivantes, qui l'ont souvent construit en négatif d'une civilisation romaine perçue dans toute sa splendeur.
Les trois journées de ce colloque, bénéficiant des contributions d'historiens et chercheurs français et internationaux, furent l'occasion de revenir sur l'imagerie du barbare et les réalités historiques d'une période où échanges et apports nouveaux se placent autant dans la continuité que dans la rupture avec l'ordre ancien.
L'occasion de démêler le vrai du faux et de découvrir les apports des modèles culturels de ces peuplades dites "barbares", qui contribuèrent au façonnement des civilisations euro-méditerranéennes médiévales.
Entre le 1er siècle de notre ère et leur installation dans les péninsules ibérique et italique jusqu’au début du 8e siècle, les Goths ont effectué une migration exemplaire. En trois grandes étapes, de la mer Baltique à la Méditerranée, tout en restant fidèles à leurs origines scandinaves, ils vont se nourrir des expressions artistiques des terres qu’ils vont habiter.
Alem Surre-Garcia est historien et écrivain.
Le mot « barbare » est d’origine grecque. Il apparaît pour la première fois chez Homère à propos des Cariens, peuple du sud-ouest de l’Asie Mineure, qui combattent aux côtés des Grecs. (Iliade II, 867) : Nastès conduisait les Cariens barbarophônoi, « ceux qui parlent en faisant barbar », donc qu’on ne comprend pas ou qu’on comprend mal.
L’adjectif homérique est une onomatopée imitative véhiculant un simple critère linguistique, qui n’est pas forcément péjoratif.
À l’origine, le barbare n’est d’ailleurs pas nécessairement un étranger, ni un inconnu : au Ve siècle encore, le mot est utilisé pour désigner tous ceux, Grecs ou non Grecs, qui parlent mal la langue grecque et font des barbarismes.
Durant toute l’époque archaïque, la langue ne constituera pas une barrière entre Grecs et non Grecs ; cette barrière linguistique ne va s’imposer qu’avec les Guerres médiques, qui opposent dans la première moitié du Ve siècle l’Empire perse et la Grèce.
Jean Meyers est professeur à l'Université Paul Valéry - Montpellier III