La poésie de Pey de Garros, est une poésie bucolique écrite dans une langue populaire riche, vigoureuse et naturelle. C’est une des premières œuvres occitanes du XVIe siècle qui revendique sa filiation avec les écrits des troubadours et « tente de poser l’existence d’une langue et d’une nation gasconne ».
Poesias gasconas de Pey de Garros Laytorès dedicadas a magniphic e poderos princep le Princep de Navarra son seño
Albi BM - Rochegude 2436
Paris BnF - 16- YE- 1797
Paris BnF - RES- YE- 863
Paris B Mazarine - 4° 10917 O [Res]
Toulouse BU Arsenal - Resp 35293
Versailles BM - Goujet 23 4°
Londres BL - 241.l.14
La poésie de revendication s’affiche aux premières pages de l’ouvrage dans l’avis au lecteur où l’auteur expose sa défense de la langue gasconne, seul passage en français de l’ouvrage.
Pey de Garros, publie les Poesias gasconas en 1567, après ses Psaumes de David viratz en rhythme gascon publiés à Toulouse deux ans plus tôt. Bien que peu lue, l’œuvre de Garros renouvela profondément la littérature d'Oc au XVIe siècle. Garros est le premier auteur qui, de façon totalement novatrice, assume dans l'expression littéraire les particularités dialectales du gascon dans l'ensemble occitan. Il marque - comme le relève Robert Lafont - dans le devenir occitan, la naissance du gascon écrit. Utilisant dans son œuvre une graphie personnelle qui se situe en rupture avec les anciennes traditions d'écriture des archives, il veut ainsi faire entrer sa langue dans la modernité à l'instar des autres langues européennes. Le but de Garros est de rendre sa dignité à la langue gasconne, lien d'une nation encore à naître.
Non seulement il refuse d'écrire en français, « lengatge hardat » (langage fardé) pour adopter « la lenga de la noiritut » (langue de la nourrice), opposant ainsi le naturel à l'artifice, mais, par son choix des genres poétiques, il se distingue volontairement de la Pléiade française.
Les églogues de Pey de Garros ; suivies du Chant nuptial : texte de 1567 avec une traduction, des notes et un glossaire par André Berry,.... Toulouse : É. Privat, 1953. (CAC 801)
Eglògas : poësias gasconas / Pey de Garros Éd. bilingue établie par Jean Penent. - [Toulouse] : Letras d'òc, 2012, Texte original accompagné d'une adaptation en orthographe moderne (gascon), d'une adaptation en occitan languedocien et d'une traduction française. - Bibliogr. p. 269-275 (CAC 9421)
L’œuvre de Pey de Garros occupe une place éminente et fait de lui un des promoteurs de la renaissance provençale. Il est un des premiers promoteurs de la tradition d’écriture occitane qui s’inspire du modèle antique de Virgile et de sujets bucoliques. Après lui cette voie sera suivie par Larade et Goudelin au XVIIe siècle, l’abbé Favre et Claude Peyrot au XVIIIe siècle et se prolongera jusqu’aux Chansons pastorales de Despourin au XIXe siècle.
Colloque sur Pey de Garros et la situation culturelle de l'Aquitaine méridionale au XVIème siècle : Auch Lectoure, 15, 16, 17 avril 1965 Institut d'Etudes Occitanes. [Toulouse] : Institut d'Etudes Occitanes, 1968
Pey de Garros : ca 1525-1583 : actes du Colloque de Lectoure, 28, 29 et 30 mai 1981 réunis par Jean Penent ; Centre d'étude de la littérature occitane. - Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988.
François Pic, « Bibliographie de l’oeuvre imprimée de Pey de Garros » dans : Pey de Garros : ca 1525-1583, Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988, p. 71-88.
Jean-Yves Casanova, « Entre Gascogne et France : l'idéologie de Pey de Garros dans les Poesias Gasconas de 1567 et l'ethnotypisme linguistique du Faeneste », Albineana, Cahiers d'Aubigné, 1995, 6, p. 289-306.
L'œuvre de Pey de Garros : poète gascon du XVIe siècle André Berry ; éd. établie par Philippe Gardy et Guy Latry. Talence : Presses universitaires de Bordeaux, 1998.
Lo Dels Auzels cassadors del trobador roergat Daude de Pradas es una òbra unenca dins lo còrpus de l’escrich occitan de l’Edat Mejana. Aqueste tractat de falconariá en occitan de 3792 vèrses octosillabs, compausat abans 1248, compila mantun tractat de falconariá plan coneguts. Son caractèr unenc al dintre del còrpus occitan - es lo sol tractat d’aquela mena que nos es parvengut - ne fa un document particularament interessant per l’istòria de las costumas aristocraticas e subretot lo vocabulari de la falconariá, mercés a las descripcions plan detalhadas dels aucèls que conten. [imatge id=20322]
Es a l’entorn del sègle XII qu'aparisson los primièrs tractats de falconariá vertadièrs, qu’aquela practica de caça constituís un element important de cultura aristocratica medievala. Aqueles tractats que son alara en latin, ensenhan los mejans d’abalir los falcons, e subretot los remèdis contra las malautiás divèrsas que lo rapaça n’es subjècte. Al sègle XIII, aqueles tractats passan dins lo domeni de las lengas vernacularas. Pel domeni occitan lo Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas es lo sol testimòni que coneissèm. Cal esperar lo sègle XV per trobar doas novèlas serias de recèptas veterinàrias per fin de sonhar los falcons, dont l’una es copiada a la seguida del tractat de Daude (BnF NAF 4506) 1. Lo tractat de Daude de Pradas demòra remarcable per sas descripcions minuciosas d’aucèls.
↑1. Se tròba una seria de recèptas veterinàrias en occitan dins un manuscrit picard de la fin del sègle XIV (BnF, ms. NAF 18800) que conten la traduccion mai anciana del De falconibus d’Albert le Grand (f. 1–46). Aqueste tractat conten una traduccion occitana dels noms de las malautiás (f. 26-44v) e de recèptas veterinàrias en occitan dins una escritura del sègle XV (f. 46v-48).
↑2. SMETS, An et VAN DEN ABEELE, Baudouin « Manuscrits et traités de chasse français du Moyen âge. Recensement et perspectives de recherche », dans : Romania, 1998, 116, 3-4.
↑3. EVANS, Dafydd « Le traité de fauconnerie en vers provençaux : Dels auzels cassadors, son intérêt culturel », dans La chasse au moyen âge : actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979 / [organisé par le] Centre d'études médiévales de Nice. Paris : Les Belles lettres, 1980, p. 9-17.
La « Balaguèra » c’est le vent du sud, le vent chaud qui passe par-dessus les Pyrénées et accompagne les transhumances en Béarn. C’est le nom que s’est choisi ce groupe de chanteurs béarnais qui font vivre le répertoire de chant polyphonique des Pyrénées gasconnes, trésor du patrimoine oral et vivant d’expression occitane, inscrit à l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel.
Créé en 1998, Balaguèra chante l'amour en cercle parfait, comme le veut la tradition. Leur amitié, leur communion polyphonique est scellée dans l'or du Jurançon, le vin fétiche du Béarn mûri par le vent chaud d'Espagne, cette Balaguèra qui accompagne la transhumance
de septembre, pousse dans la mêlée paloise et fait s'envoler les ailiers dans un essai de 80 mètres. Ce vent chaud qui tourbillonne, assèche les gorges et rend les filles folles, les conduit à faire connaître et partager la polyphonie héritée de leurs ancêtres.
Basses
Jean-Michel Rocabert, Jean-Jacques Casteret
Moyennes
Florent Zecchin, Stéphan Fauré, Christophe Finestre, Jean-Brice Brana
Hautes
Jean-Luc Casteret, Pierre Camet-Lassale
Balaguèra se produit dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Le groupe a enregistré plusieurs albums.
Le For général, rédigé en gascon, langue de l’État pyrénéen, est promulgué le 27 novembre 1552. Immédiatement imprimé – c'est d'ailleurs le premier livre imprimé à Pau – et largement diffusé.
Il s'agit des premières lois béarnaises qui constituent un des premiers exemple de justice et de démocratie locale du royaume.
Cette édition a été imprimée à Pau en 1682 par Joan Desbaratz.
Elle est aujourd'hui conservée à la Bibliothèque de l'Université Complutense de Madrid
Disponible sur Rosalis, la Bibliothèque numérique patrimoniale de Toulouse
Le Stil de justice est un recueil de textes de droit qui fournit l'organisation de la procédure judiciaire, visant à mieux sauvegarder les droits de la défense dans les procès criminels. L’utilisation du béarnais y est obligatoire.
Lo Doctrinal de la sapiensa fait partie avec le Traité du Rosaire des deux seuls incunables connus en langue d’oc qui concernent le domaine religieux.
L’exemplaire présenté ici est celui de la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France, il est sorti des presses toulousaines d’Henri Mayer en 1494.
Lo Doctrinal de la sapiensa est un texte d’instruction religieuse à destination des prêtres et des laïcs.
Il « se présente comme un catalogue de connaissances religieuses exposées dans une langue particulièrement claire et dans un ordre rigoureux… C’est à la fois un abrégé de la foi, un traité de morale, un guide pour les curés et un livre de dévotion… Le titre du Doctrinal fait référence à la religion populaire, du moins à celle du laïc et des prêtres les moins instruits »
(Frédéric Duval, Lectures française de la fin du Moyen âge, p. 97-100).
Le choix linguistique s’explique ici par la fonction didactique du livre, qui est à destination des prêtres ou des lecteurs ne lisant ni le latin, ni le français.
Lo Doctrinal de sapiensa est une traduction du Doctrinal aux simples gens ou Doctrinal de sapience, rédigé avant 1370 et attribué à Guy de Roye, archevêque de Sens et de Reims. Ce dernier ouvrage n’étant lui-même que la traduction française d’un texte latin composé en 1388 intitulé Doctrinale sapientiœ.
Il existerait une autre édition faite à Rodez après 1530 par les soins du cardinal d’Armagnac, d’après l’abbé Vayssier (J.B Noulet, « Un texte roman de la légende religieuse, l’ange et l’ermite », Revue des langues romanes, t. XVIII, 1880, p. 261-262).