Une chronique mensuelle pour (re)découvrir la création occitane sous toutes ses formes. Portraits d'artistes, de penseurs ou d'artisans, annonce d'une actualité, présentation d'un courant, d'une pratique ou d'une tendance, le CIRDÒC vous présente sa chronique pour faire rayonner, aujourd'hui et demain, la culture en occitan.
Lire la chronique sur le site de Olé Mag : ici !
Qui représente aussi bien l’esprit de convivéncia et de paratge cher à la culture occitane que le carnaval ? Les totems ! Dans l’Hérault, l’un et l’autre vont d’ailleurs souvent de pair… Mais, un totem, qu’es aquò ?
Animaux, géants, chimères ou végétaux fétiches fait de toile, d’acier ou de bois, ils sont à la fois objet de peur et de dévotion. Des totems, il en existe un peu partout dans le monde. En France, le littoral languedocien fait véritablement figure d’épicentre : dans toute la région, c’est près d’une soixantaine de communes qui en sortent un pendant les jours de fêtes, qui plus est lorsque le printemps pointe son nez. Le Poulain de Pézenas, le Bœuf de Mèze, le Chameau de Béziers, le Pois chiche de Montaren ou le Muge de Balaruc… « Ils incarnent l’esprit des lieux, c’est-à-dire un lointain ancêtre qui est à l’origine du pays ou qui l’a sauvé de quelque catastrophe. Une légende fonde sa popularité », peut-on lire sur le site Internet de la Fédération des totems occitans et catalans.
Car, depuis 2017, Totemic s’attache en effet à fédérer toutes les énergies qui font vivre ce patrimoine séculaire, rare, et des plus précieux. Avec la transmission pour axe principal. Et la reconnaissance institutionnelle en parallèle. « Leur avenir dépend de notre capacité à représenter ce dont nous héritons et ce que nous léguons. »
Carnaval approche, les sorties de totems aussi. Et, pour anticiper sur la fin de l’hiver, une nouvelle qui réchauffe le cœur : début mars, la commune héraultaise de Saint-Christol accueillera les fiançailles de la Baragagogne et du Tamarou. La Baragogne, bête étrange qui vit au fond d’un puits et dévore les enfants de Saint-Christol, se fiancera au Tamarou de Vendargues, chimère à tête de lapin, avec des ailes de cigale et une queue de lézard. L’occasion idéale pour faire la fête, faire carnaval mais aussi introniser, dans la famille prestigieuse mais étrange des totems, l’Asperge de Saint-Christoly-de-Blaye... Car des totems, il s’en créait tous les jours, ou presque, et avec eux de nouvelles traditions.
La còla del CIRDÒC