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Camèl de Fuòc
Calandretas Besierencas
Au cœur de la Feria de Béziers, organisé par le Camèl de Fuòc et les Calandretas besierencas, lo Vilatge occitan offre aux festejaires un espace dédié à la découverte de la culture occitane par la musique, la danse, des ateliers d'initiation et tout ce qui fait la convivialité désormais célèbre du Vilatge. 

Découvrir le programme jour après jour : 

- Vendredi 11 août
- Samedi 12 août


De 17h30 à 20h30 : La Feria des enfants :

> Coin lecture et dessin, jeux géants en bois, contes, etc.

> Atelier INITIATION AU JEU AU TAMBOURIN 

Le jeu de balle au tambourin est un sport traditionnel né au XIXème siècle dans le Languedoc. Aujourd'hui, il est en pleine expansion sur tout le territoire français, mais également en Europe.

> Atelier cirque avec Biscotte 
Vincent, le clown Biscotte, proposera des ateliers circo-clownesques... d'équilibre et de jonglerie... et d'objets à pédales pour petits et grands... Un univers à découvrir en famille !

 

À partir de 19h : repas

avec un choix d'assiettes régionales, proposé par les calandretas et Radio Lengad'òc


20h : Balèti amb Carivari'Òc

23h30 : Concert avec l'Art à Tatouille 


- Dimanche 13 août
- Lundi 14 août 
- Mardi 15 août 
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Calame Alen
Clément Baudry
Françoise Bouvard
Alloco Viviana
Rachel Baudry
Virginie Becamel
Clément Gauthier
Anne Lauron
Marie Picard
Gérald Rigaud
Bénédicte Roux
Cyril Solanas
Gwladys Thielland

PRÉSENTATION

Note d'intention

La caravane pressée
de nos jours, comme elle passe !
Ne laisse pas s'effacer
l'instant de plaisir qui passe. 
Du lendemain des convives
que te soucies-tu, ma belle ?
Vite incline la bouteille
et buvons, car la nuit passe. 
Omar Khayyâm - Traduction Gilbert Lazard

Mais au fond, qu'allons-nous rejouer avec notre spectacle ? 

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, on n'invente rien là. Des migrations, des errances, des diasporas, des fuites, des peuples déplacés, chassés, niés, exterminés... Il y en a toujours eu et il y en aura encore. En fait, on a toujours rien compris... Pourquoi ? Toujours pareil, depuis la nuit des temps, des histoires de pouvoir, de territoire, de croyances, d'appartenance et de peur de l'autre. 

Tant que des hommes utiliserons l'argument de la différence culturelle pour exclure l'autre de l'humanité, il y aura des barbares et il faudra marcher...

Puisque c'est la musique qui nous rassemble au départ, nous avons choisi d'adapter les poèmes d'Omar Khayyâm en chansons pour qu'ils s'envolent par nos souffles, libres comme l'air. 

Pour les interpréter nous avons imaginé un peuple vecteur, une armée de personnages sans âge, sans époque, transportant cette parole puissante aux vents, aux rues, aux paysages, aux passants. 

Tous entretiennent un rapport direct et plus ou moins discret avec le poète, ils en sont le socle, le fil conducteur. Ce peuple fictionnel est réuni par une mer, la Méditerranée, qui dans ses ressacs les a charriés, roulés-boulés, pour qu'ils soient ici aujourd'hui pour nous dire, avec ces mots qui n'ont pas vieilli depuis 1000 ans, l'urgence de vivre le moment présent, dégagé de toute entrave.
On n'a pas fini d'user nos souliers...

Françoise Bouvard


Présentation du spectacle 

Sur un chariot roulant, un peuple voyageur du temps vous amène en balade pour écouter les poèmes d'Omar Khayyâm mis en musique et chantés dans des langues de la Méditerranée. 

Une petite armée libertaire vous invite à la déambulation, délivre son message puis s'évanouit. Ses membres avancent ensemble, traversant le temps et portant en eux des racines méditerranéennes fortes. On ne sait s'ils sont fantômes ou magiciens, on est sûr par contre que ce sont des passeurs de parole, libres et qu'ils ne s'arrêtent jamais. 

Au milieu d'un instrumentarium composé de flûtes traditionnelles et percussions, l'utilisation des trompes en argile de la céramiste Marie Picard nous ramène aux premières heures de l'action musicale humaine. 

Les voix parlées et chantées, dans leur diversité des langues et de timbres populaires, amènent au sens et à l'émotion, ouvrent à l'imaginaire. Elles s'inspirent de chants de travail, d'incantations mystiques, reproduisent complaintes, appels, exclamations festives pour conduire l'auditeur du recueillement à la danse et à la transe carnavalesque. 


ÉQUIPE ARTISTIQUE

Directeur artistique et chargé de diffusion : Clément Baudry

Metteur en scène, dramaturge et auteure : Bouvard Françoise

Comédiens, musiciens et chanteurs :
- Alloco Vivivana
- Baudry Clément
- Baudry Rachel
- Becamel Virginie
- Gauthier Clément
- Lauron Anne
- Picard Marie 
- Rigaud Gérald
- Roux Bénédicte 
- Solanas Cyril
- Thielland Gwladys 

Décors : Compagnie Dynamogène

Costumes : 
- Bouvard Andrée
- Daudet Christine
- Rouvière Reine 

Trompes en céramique : Picard Marie 

Masques : 
- Briot Brigitte (végétaux)
- Imhof Ruth (papier)

Visuel : Dumur Yann 

Partenaires :

Résidences de création : 
- EPCC du Pont-du-Gard
- CIRDÒC

Partenariat : 
- Domaine Deleuze Rochetin 
- Domaine Malaïgue 
- Domaine Rouge Garance 
Le projet avec les domaines viticoles est soutenu par l'Europe dans le cadre de LEADER - GAL - Pays Uzège Pont-du-Gard. 

Collaboration : 

- Nouri Manijeh, mme Bagdadi (traductions perses)
- Pécout Roland (traductions occitanes)

Remerciements à : 

- Mairie d'Aubussargues 
- Mairie de Cardet
- Office de tourisme d'Uzès 
- MJC d'Uzès 

FICHE TECHNIQUE 

Jauge et durée : 
Le public est accueilli dans un espace déterminé lors du repérage. 
Public : environ 200 personnes (variable selon la configuration des lieux). 
Durée entre 1h et 1h30.

Lieu d'exposition du spectacle 
Déambulation adaptable en milieu urbain et pleine nature dans la mesure où un repérage est effectué préalablement. 

Loges: 
Elles doivent être propres, à proximité du lieu de jeu, équipées de tables, chaises, miroirs, 2 portants, électricité, eau, WC et douche pour 12 personnes. 

Lieu stockage : 
Selon le nombre de jours où le spectacle sera joué, prévoir lieu de stockage à proximité du lieu de jeu pour le chariot. 

Camion
Longueur 7m.
Il doit pouvoir être garé à proximité du lieu de jeu.

Déroulement technique : 

Spectacle déambulatoire au cours duquel le public est amené à se déplacer sur un parcours prédéterminé avec des pauses sur des lieux choisis lors du repérage. 
Le public a rendez-vous dans un lieu déterminé lors, debout. 
Le chariot arrive, tiré par deux protagonistes, un troisième est assis dessus. La balade poétique démarre. Le public suit les artistes et le chariot sur un parcours donné s'arrêtant à plusieurs reprises pour que des tableaux musicaux et déclamés soient joués. 

Mesures du chariot : 
- longueur : 2,43m
- largeur : 1,3m
- hauteur : 1,1m

RÉMUNÉRATION

Montant du cachet artistique sur demande de devis. 

À la charge de l'organisateur 
Transports comédiens et décors (devis sur demande).
Hébergements et repas pour 12 personnes (dont 1 végétarien) proche du lieu. 
L'arrivée de l'équipe sur place se fait un jour plein avant la représentation. 
Compter un repérage en amont pour deux personnes. 


CONTACT DIFFUSION

Association Calame Alen 
La guinguette 
1, chemin de la Rivière 
30190 Aubussargues 
calamealen@gmail.com

Contact direction artistique : Clément Baudry - 06 81 95 71 62
Réservations - 07 69 77 74 35
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Camèl de Fuòc
Calandretas Besierencas
Au cœur de la Feria de Béziers, organisé par le Camèl de Fuòc et les Calandretas besierencas, lo Vilatge occitan offre aux festejaires un espace dédié à la découverte de la culture occitane par la musique, la danse, des ateliers d'initiation et tout ce qui fait la convivialité désormais célèbre du Vilatge. 

Découvrir le programme jour après jour : 

- Vendredi 11 août

De 17h30 à 20h30 : La Feria des enfants :

> Coin lecture et dessin, jeux géants en bois, contes, etc.

> Atelier INITIATION AU JEU AU TAMBOURIN 

Le jeu de balle au tambourin est un sport traditionnel né au XIXème siècle dans le Languedoc. Aujourd'hui, il est en pleine expansion sur tout le territoire français, mais également en Europe.

> L'arbre à musique
Avec l'aide du sorcier de la Forêt et des Animaux totémiques, les enfants du public devront affronter pièges et dangers afin de résoudre ensemble l'énigme permettant de retrouver cet arbre fabuleux. Ils cueilleront alors ses fruits et la légende deviendra réalité.  

À partir de 19h : repas

avec un choix d'assiettes régionales, proposé par les calandretas et Radio Lengad'òc

20h : Balèti amb La Nilha

23h30 : Concert avec les Barbeaux truites 


- Samedi 12 août
- Dimanche 13 août
- Lundi 14 août 
- Mardi 15 août 
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Lenga d'òc/Lengo d'o : La Ronda Europenca dei Gigants e Totems / Tè Vé Òc
Tè Vé Òc. Producteur
Emission dau 20 de julhet de 2017

La primièra dimenchada de julhet vei una manifestacion novèla qu'a vocacion a se perennizar. Se tracta d'un acampament deis emblèmas dei comunas concernidas per la cultura totemica. Son de representacions que rebaton l'identitat d'una vila, d'un vilatge. L'enjòc d'aquela partida dau patrimòni culturau immateriau serà au còr de la manifestacion. S'i vei tanben la creacion oficiala de la federacion "Totemic", que permet ai sòcis d'aver una tribuna e una communautat.

Un reportatge d'Amada Cròs.
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Lou Pouli d'Alignan del Ven
Pendant la fête d'été d'Alignan-du-Vent aura lieu le Grand Tournament des Totems.

Deux déambulations d'une vingtaine de Totems des environs du village (lou Camèl de Béziers, le Porc noir de Saint-André-de-Sangonis, la Chèvre de Montagnac etc.) auront lieu le 23 juillet à 11h et à 16h.
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Didier Tousis
Bruno Hollemaert
Lionel Gomez

PRÉSENTATION

Chanteur, auteur, compositeur... avec « Le point de vue des rouges-gorges » son dernier spectacle, Didier Tousis croise les genres et les émotions. Le tout donne une création polymorphe, nourrie de ses récentes parutions : « Letras au nin » et « Guiva-Roi ».


AUTOUR DE LA CRÉATION

Possibilité de lectures et/ou de rencontres avec le public. 


FICHE TECHNIQUE

Format simple chant/guitare : Didier Tousis. 

CONTACT DIFFUSION

Pit Produccion, agence de développement en gasconité durable 
532 Rte de Montjean 
40140 Soustons 
06 34 65 77 44
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Lo viatge de Joana - Sason 2 / Episòdi 6
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Huang, Edda. Interprète
Benichou, Daphné. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
Capron, Michel. Interprète
Hébrard, Jean
Tèxte de l'episòdi : 
Matin de junh, matin de fèsta sus la plana ! Lo solelh dardalha. Es dimars lo jorn del mercat dins lo vilatge.
Podriái benlèu crompar de flors per plantar dins lo jardin. Fariá plaser a Remy e a Matilda.

I vau ! Me soveni de ma gran qu’aimava tant las flors e tot çò que creissiá dins lo jardin : los legums, los arbres fruchièrs. Fasiá un molon de consèrvas per l’ivèrn : de pomas d’amor, de mongetas, de ratatolha e tanben de confituras d’albricòts, de majofas, de cerièras... E quand veniam lo dimenge l’ivèrn nos regalàvem. Me disiá : mon marit es mòrt mas quand siái ambe mas flors me sembla que siái encara amb el : aimava tant lo jardin !

Lo mercat a pas cambiat : lo Bernat es totjorn aquí, lo peissonièr de Seta tanben, e la quincalhariá de Besièrs e tant d’autres. Mas i a pas ges de mond per crompar. Me sembla que las gens me veson pas o que me vòlon pas veire. Urosament n’i a dos que son contents de me potonejar lo Paul mon nebot e la Denisa. An de polidas flors per lo jardin. Mas quand es temps de pagar vòlon pas un sòu :

- Amb tot çò qu’as fach per nos ! Deves saupre qu’amb la renda tant pichona sus la vinha e las tèrras de l'oncle Vincent podèm viure e pas pus crebar de fam… Alara encara mercés, Tanta Joana !

Aquò me fa de ben d’ausir aquelas paraulas !
Los ustrièrs de Bosigas son aquí tanben. Aimi tant las ustras e n’ai pas manjat dempuèi detz mes. Las aiman pas tròp de l’autre costat ! Una dotzena per Madama !
Mas a l’entorn pas que lo silenci. Tot d’un còp me soveni : lo Renat s’es penjat ièr donc uèi es un jorn de dòl. E segur que n’i a que dison qu’es de la fauta de la masca Joana ! Fau mas crompas lèu lèu e tòrni a l’ostal.

Onze oras del matin temps d’anar en çò de mèstre Bardòt. Me passejarai un autre còp dins lo vilatge, preni la veitura, ai pas enveja de rescontrar lo mond. Se n’i a qu’an enveja de me veire sabon onte siái !
La veitura es brava: s'aviá sul còp. Mas me cal retrobar la bóstia de cambi ! Pas simple lo primièr jorn !

Mossur Bardòt m’espèra sus son davantal. A pas cambiat.

- Quin plaser de vos tornar veire ! Cossí s’es passat de l’autre costat ? E vòstra filhòla es pas tornada ambe vos ?

- Serà aquí la setmana que ven ! Mercés encara per tota l’ajuda per l’ostal, los papièrs etc... Sens vos sabi pas çò qu’auriái fach, segur qu’auriái pas poscut demorar tant de temps luènh del vilatge.

- E mercés a vos per vòstra fisança ! Assetem nos ! Volètz beure quicòm ?

- Un pauc d’aiga, mercés !

Bevèm un còp d’aiga fresca, l’aperitiu que m’agrada mai.

- Per començar quand d’argent vos devi donar per lo teulat ?

- Aquí la nòta ! Mas avètz lo temps !

- Tenètz un chèc. E encara mercés. Me rassegura per l’avenidor que benlèu partirai encara !

- Ara nos cal parlar d’avenidor totes dos tant plan: de qu’anatz faire de l’ostal e de las vinhas de l’oncle Vincent ? Avètz una idèia ?

- Mas devètz saupre que vòli pas vendre !

- E per de qué ? Un pauc tardièr per aver d’enfants a seissanta ans.

- Mas per adoptar i a pas d’atge !

- De qu’es aquela istòria ? Volètz parlar de vòstra filhòla, qu’o sabi ara es pas vòstra filhòla ?

- Perque pas ? O pòdi faire, ai lo drech. Evidentament serà pas per deman. Primièr la pichòta es embarrassada e aprèp quand serà aquí lo pichòt, veirem.

- Li donar l’ostal perque pas ! mas las vinhas ! Es que son òme es un païsan ?

- Matilda a ges de mestièr, benlèu que li agradariá d’èsser vinhairona. N’i a que dison que lo temps de las vinhas es tornat subretot dins nòstre país.

- Bon perque pas : es vòstra istòria, i pòdi pas res. Serà pas simple per ela de trabalhar ambe los païsans d’aquí : es una femna e es pas nascuda dins lo vilatge ! E en mai i aurà d’autras causas que pòdi pas dire uèi.
Mas podriatz logar la tèrra per qualques annadas. Coneissi un tipe que seriá interessat. Vos o pòdi presentar quand volretz. Fa de bon vin es per aquò qu’a besonh de mai de tèrras.

- Perque pas ? Siái d'acòrdi.

- E ara ai quicòm de terrible a vos dire. Quicòm coma una calamitat. Desencusatz me mas o devi far !

- Es pas possible de n’en parlar un autre jorn ? Soi cansada ambe lo viatge e tot çò qu’es arribat aquí..

- Justament es la seguida…

- Coma ? Me fasètz paur !

- Avant de se penjar Renat Delrieu a fach un testament novèl.

- Oh non !

- Lo 20 de junh a sièis oras :

Ieu Renat Delrieu sens enfant, laissa mon ostal, las vinhas que teni sus la comuna (10 ectaras) e l’argent de la banca a Joana Belcaire per me faire perdonar tot lo mal que li ai fach dins nòstra joinessa... 

Sabi pas çò que s’es passat mas me desrevelhi dins ma cambra amb la Doctora Chevin a costat del lièch…
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1209-1309 : le Grand Siècle des comtes de Foix / Claudine Pailhès
Pailhès, Claudine
Si on dit croisade contre les Albigeois, on pense massacre de Béziers, siège de Carcassonne, Minerve et Lavaur, grandes heures de la Toulouse raimondine ; on pense aussi siège de Montségur, bien sûr, mais sait-on à qui appartenait le château mythique ?
Et on ignore généralement la place des comtes de Foix dans ce brûlant XIIIe siècle.
Un public averti connaît certes le pays de Foix, le haut pays surtout, mais c’est le plus souvent parce qu’il est omniprésent dans les registres d’Inquisition, ceux des enquêteurs d’après Montségur, celui de Jacques Fournier.
L’histoire du pays de Foix au XIIIe siècle est pourtant beaucoup plus que croisade et Inquisition. L’histoire des comtes de Foix n’est pas celle d’une dynastie vaincue ou qui s’éteint, c’est celle d’une dynastie qui se renforce, qui gagne en pouvoir et en puissance, qui consolide son comté tout en agissant en conquérante à l’extérieur. C’est la famille de Foix qui a mené les combats contre les croisés et contre le roi, c’est la seule famille de ce niveau de pouvoir qui ait franchi le pas hérétique, c’est donc la famille comtale la plus compromise.

Et pourtant, c’est la seule qui survit et elle survit très bien.
Casini, Hervé

Écrivain, félibre et journaliste languedocien. Militaire puis administrateur colonial au Tonkin où il réside de 1886 jusqu’à sa mort prématurée en 1897, des suites de sa consommation intense de l’opium. Il a utilisé deux langues – le français et le provençal rhodanien – comme vecteurs d’une production artistique, tant en prose qu’en vers, qui trouvera essentiellement en Indochine sa terre d’inspiration.

Éléments biographiques 

Né le 17 avril 1863 à Clermont-l’Hérault, rue Croix-Rouge, Jules Boissière effectue une brillante scolarité à Montpellier puis à Paris (classe de rhétorique supérieure au lycée Henri IV), où ses parents et sa sœur se sont installés. Particulièrement doué en langues, il commence à s’initier au journalisme en collaborant au journal radical-socialiste de Clémenceau La Justice. C’est à la même époque qu’il se met à fréquenter le Paris de la fin du Parnasse, des Décadents et des Symbolistes. Il n’a que vingt ans lorsqu’est publié chez Lemerre – l’éditeur parnassien par excellence – son premier recueil de poésies Devant l’énigme où l’on sent particulièrement l’influence de Mallarmé, l’un des auteurs qui l’accompagnera tout au long de sa brève vie.
Au lendemain de la défaite de 1870, de nombreux poètes continuent d’être tentés par le voyage en Orient  et par le goût de l’aventure, voire de l’héroïsme… Jules Boissière, comme Rimbaud et Loti en tête de toute une génération, ne fait pas exception à la règle et se laisse aller à des rêves de départ et de lointains voyages... Pourtant, ses racines provençales ne sont jamais bien loin – comme on peut le constater à la lecture de son deuxième recueil Provensa ! (1887) – et se retrouvent renforcées par la fréquentation des félibres parisiens du café Voltaire, parmi lesquels Alphonse Daudet, Clovis Hugues, Charles Maurras et Paul Mariéton avec lesquels il nouera des liens amenés à perdurer. Il devient très vite le secrétaire de la Société des Félibres de Paris et est invité par Valère Bernard à venir en Provence où il rencontre Frédéric Mistral. C’est sans doute l’époque de la naissance de son amour pour Thérèse Roumanille, fille du célèbre primadié, qui vient d’être choisie à Hyères comme nouvelle reine du Félibrige. Aimer une « reine », qui plus est fille d’un ardent polémiste royaliste, pas toujours très tolérant envers les agnostiques, n’était assurément pas chose aisée ! Le poète écrit désormais, le plus souvent sans signature, des chroniques parlementaires dans des journaux d’obédience radical-socialiste et volontiers anticléricale, tels que le quotidien héraultais Le Petit Méridional. C’est en 1886, pour des raisons qui demeurent encore partiellement obscures – mais qui ont sans doute un lien avec l’abandon de Louis-Edouard Boissière, père de l’auteur, du domicile conjugal et avec les difficultés financières qui s’en suivent –, qu’il prend le parti de s’expatrier et de voir du pays. Justement, le Tonkin vient d’être transformé en colonie française et l’Annam est sous protectorat français depuis 1874 : tour à tour secrétaire de Paulin-Alexandre Vial, résident général en Annam et au Tonkin, puis surtout de Paul Bert, gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin dont il devient le commis de résidence, Jules Boissière effectue en Indochine son service militaire, combat – puisque la conquête n’est alors pas encore terminée –, apprend l’annamite et lit 3000 caractères de chinois puis devient fonctionnaire dans le corps des administrateurs. Collaborateur d’Ernest Constans, nommé en 1887 gouverneur général, il devient alors ce poète provençal en Indochine qui s’installe à Binh-Dinh puis à Qui-Nhon, visite tout le pays nouvellement conquis, Calendau de Mistral sous le bras et sa bibliothèque toujours prête à le suivre en brousse. Depuis le Tonkin, il ne cesse de correspondre avec l’auteur de Mirèio puis, plus tard, avec Mallarmé. Il écrit alors toute une œuvre poétique en provençal, recueillie et traduite post-mortem par son épouse sous le titre Li Gabian (Les Goëlands).

Dans un premier temps, sa nostalgie de la terre de Provence prend le pas sur l’attirance pour le paysage environnant, son peuple et ses coutumes. L’écriture coloniale obéit chez lui à un lent processus de maturation qui semble parallèlement correspondre à sa progression dans l’échelle administrative et à sa rencontre avec l’opium.
C’est, de fait, avec ses seuls Propos d’un intoxiqué, récit publié à Hanoï en 1890 – sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode – et plusieurs fois réédité, qu’il se fait un nom parmi ces écrivains de l’opiomanie en vogue à la fin du XIXe siècle.
Devenu un administrateur brillant, tout auréolé de ses succès indochinois, il rentre en France pour sa première permission. Il peut désormais prétendre à la main de Thérèse Roumanille, qu’il épouse en l’église Saint-Agricol d’Avignon, le 17 avril 1891, puis ramène en Indochine l’année suivante.
Alors même que la vie semble lui sourire, il n’écrit curieusement plus en provençal et il faut attendre son dernier séjour en France, en 1896, pour qu’il rédige ses cinq derniers poèmes dans la langue de Mistral. Entre-temps, il est devenu en Indochine un homme d’action pour lequel l’écriture en prose devient le vecteur principal de la production littéraire. Il prend alors la direction de La Revue Indochinoise qui publiera, au-delà de la disparition de son fondateur, les principaux auteurs français d’Indochine. C’est l’époque où Boissière écrit certains de ses textes les plus forts et les plus influencés par sa vie d’aventurier, de soldat et de haut-fonctionnaire du Tonkin, tous publiés chez Flammarion en 1896 dans le recueil Fumeurs d’Opium : Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tân-Vien, Une âme, Journal d’un fusillé.
Le 12 août 1897, à peine retourné à Hanoï, en qualité de vice-résident, il meurt brutalement d’une occlusion intestinale (sans doute due à sa fréquentation assidue des fumeries d’opium…). Il a 34 ans. Pour respecter sa volonté, sa dépouille n’est pas ramenée sur le sol français et il est enterré au cimetière d’Hanoï. Sur sa stèle ne figurent que son nom et ses dates de naissance et de mort.

Engagement dans la renaissance d’oc

Contrairement à ce que pourrait le laisser croire une lecture trop rapide de sa biographie, Jules Boissière demeure nostalgiquement et sensoriellement attaché, tout au long de sa brève vie, à la Provence et à la langue rhodanienne telle que codifiée par Roumanille, Mistral et leurs compagnons. Si on ne trouve pas trace dans sa production d’une expression en dialecte languedocien usité à Clermont – quoiqu’il appelle à la cultiver dans sa critique d’un ouvrage de A.P. Fleury-Geniez, Histoire populaire de la ville de Clermont-L’Hérault rédigée, pour La Revue Félibréenne de mars 1886 – c’est sans doute parce que chez lui, au sein d’une famille très bourgeoise, on est assez éloigné de la langue d’Oc. De fait, l’attachement à la langue provençale sera davantage le fruit d’une démarche intellectuelle – voire élitiste – et s’exprimera dès la préface de Provensa ! (1887), son deuxième recueil de poésies, toutes écrites en français, où il écrit, non sans une nostalgie de circonstance : « Mais à courir les chemins, je me suis épris de la Terre, et surtout de notre terre à nous, l’antique Provensa dont le nom, jeté de l’Océan aux Alpes, rallia nos aïeux contre Montfort ».
C’est la fréquentation à Paris des félibres du café Voltaire, puis l’invitation de certains d’entre eux à venir séjourner en Provence, qui pousse Boissière à écrire en vers provençaux. Parmi ses nombreuses contributions aux divers organes officiels du Félibrige (L’Armana prouvencau et La Revue Félibréenne essentiellement), il faut relever 5 poèmes qui reparaîtront, à titre posthume, dans le recueil Li Gabian (1899) et dans lesquels s’exprime déjà l’inspiration provençale de l’auteur : Partènço où l’on trouve l’idée – empreinte d’un souffle épique – de l’exil du peuple provençal opprimé ; Li Plagnun dou Tambourinaire où le vieux joueur préfère rester seul, à l’écart, plutôt que de faire ou de voir danser les jeunes filles avec les étrangers venus du nord ; Au Comte Gastoun De Ravousset-Bourboun, aventurier provençal fusillé au Mexique en 1854, qui permet de retrouver une âme héroïque ; La Campano et Au Païs de Prouvènço qui en appellent au réveil de la jeunesse et de la Patrie provençale.
Un soir de 1885, dans le cadre splendide du plateau du Cheiron (Alpes-Maritimes), il tente de créer, en compagnie d’autres félibres de la nouvelle génération, Valère Bernard, Louis Funel et Frédéric Amouretti, une fédération de la jeunesse patriote provençale : Lou Roble  di Jouve. L’entreprise, pas vraiment encouragée par Mistral, s’arrête vite, mais on en retrouvera la trace, quelques années plus tard, dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes du 22 février 1892 soutenue mais non signée par Boissière, alors au Tonkin.
Mais c’est sans doute la période indochinoise – en particulier les années 1887-1888, puis 1896, après le dernier séjour en France – qui constitue chez lui un creuset essentiel au développement d’une sensibilité et d’une écriture occitane renouvelée. À côté de quelques pièces où s’expriment des regrets déchirants et le désir du retour (I Proumiè Felibre et I jouini Felibre), c’est bien une renaissance poétique que Boissière connaît sur la terre d’Annam : écrits en langue d’Oc mais prenant pour thème des sujets indochinois ou asiatiques, sans ajout d’exotisme à bon marché, certains de ses poèmes permettent alors au côté provençal de s’exprimer avec force et comptent parmi les plus beaux de l’auteur : Pantai di belli fiho, Lou Bouddha, Retra de Chineso, Cementèri d’Annam, En Barquet, Souto li tourrè d’argènt, Après la bataio
Avec le 1er retour en Provence (1891), son vers se fait souvent plus lyrique et laisse percer l’émotion derrière le costume du troubadour – si l’on en juge par les vers de l’époque du mariage avec Thérèse Roumanille – jusqu’à créer le vers halluciné et parfois amer de 1896, année qui est également celle de la parution du recueil Fumeurs d’opium. La vision est désormais pénétrante, morbide et le style a pris une ampleur allant bien au-delà de tout néo-exotisme.
Des vers d’épithalame d’A-N-Uno Rèino, célébrant le retour du Prince lointain, on se retrouve ainsi avec un vers enfiévré : Lou Félibre Canto (la roumanso à sa Réino), chant d’un pur lyrisme, suivi par Lou Félibre raconto (coume arribè que soun Cors e soun Amo, las d’avè cerca’n van l’Amour e la Muso, s’entournéron au vilage patriau, mounte se repauson de la Vido emai di Sounge) et Lou Félibre raconto (ço qu’a vist is enfèr dins la fourèst enmascarello) puis, enfin, par Mar e Sereno (Avignon, 5 mars 1896) où le poète, las de la réalité, se berce d’imaginations et dispose désormais d’une maîtrise supérieure de son instrument.
Le fantastique et le symbolisme ne sont pas absents de la production poétique de cette dernière époque et d’étranges figures (de Cléopâtre à Messaline, de Salomé à la Borgia, en passant par Isabeau, Marguerite, Hélène et la Lorelei de Heine, même non directement citée…) peuplent ces vers d’où l’opium n’est sans doute guère éloigné…

Bibliographie de l'auteur

Voir les publications occitanes de Jules Boissière référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Œuvres littéraires de Jules Boissière

- Devant l’énigme, poésies (1879-1883), Paris, Alphonse Lemerre, 1883

- Propos bourguignons sur trois sonnets in Causeur bourguignon n° 48, 9 novembre 1884

- Provensa ! poésies (1884-1885), Paris, Alphonse Lemerre, 1887

- Le Carnet d’un soldat in L’Avenir du Tonkin, 1889 (inséré dans Fumeurs d’opium sous le titre Carnet d’un troupier)

- Le Bonze Khou-Su, Hanoï, François-Henri Schneider, 1890 (sous le pseudonyme de Jean Rodde)

- Propos d’un intoxiqué, imprimerie de L’Avenir du Tonkin, 1890 (sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode) puis Paris, Louis Michaud, 1911(incluant Le Bonze Khou-Su, Terre de fièvre, Cahier de route)

- Fumeurs d’opium (comprenant Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tan-Vien, Carnet d’un troupier, Une âme. Journal d’un fusillé) Paris, Flammarion, 1896

- Li Gabian (Les Goélands), recueil des poésies provençales de Jules Boissière traduites littéralement en français par Mme Boissière, Avignon, Joseph Roumanille, 1899

- Lou Souto-Prefét, poème inclus dans « Flourilege Prouvencau » (« Anthologie Provençale ») par J.Bourrilly, A.Esclangon et P.Fontan, Escolo de la Targo, Toulon, 1909, p.192-194

- Pèr Mounto-Davalo, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1889, p. 95-97

- Li Pàuri Coumedian, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1897, p. 66-70.

- La Congaï, poème inédit cité intégralement par Victor Le Lan in « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Ailes et Fumées, poème inédit dédicacé à Albert de Pouvourville sur son exemplaire de Fumeurs d’opium, publié dans La Dépêche Coloniale Illustrée, 31 juillet 1909

- Cahiers de route, pages inédites in Mercure de France n° 344, mai 1911

- L’Indo-Chine avec les français, Paris, Louis Michaud, 1913

- Peno De Gabian (Plumes De Goéland, extraits de Li Gabian), l’Astrado, Toulon, 1977

- Dans la forêt et La prise de Lang-Xi in Indochine, Un rêve d’Asie, Omnibus, 1995 – Réédition en 2000

- Fumeurs d’opium (comprenant Comédiens ambulants, Les génies du mont Tan-Vien et autres nouvelles), Kailash, Paris, 1993 et 2005

- Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

Correspondances

- Correspondance Jules Boissière-Frédéric Mistral. Musée bibliothèque Mistral de Maillane (série 31/44 à 31/80)

- Correspondance Jules Boissière-Stéphane Mallarmé. Documents Stéphane Mallarmé III, présentés par Carl Paul Barbier, Paris, Nizet, 1971

- Correspondance Jules Boissière- Marie Louise Boissière (née Rodde), 1886-1892, Médiathèque Ceccano, Avignon (Microfiche 239, ms 6052)

Collaboration de Jules Boissière à divers journaux, revues, rapports…

Le Petit Méridional, Journal Républicain Quotidien (1883-1886)

- La Justice (1884-1886)

- La Revue Félibréenne (1885-1898)

- L’Armana Prouvençau (1889-1897) : Pèr Mounto-Davalo (numéro de 1889, p. 95-97), À la bèllo eisservo (numéro de 1897, p. 51-52), Li Pàuri Coumedian (numéro de 1897, p. 66-70) Les autres textes en vers ont été recueillis dans le recueil Li Gabian. Les quelques contes en prose que J.Boissière écrivit pour L’Armana n’ont jamais été recueillis.

- La Revue Verte « Monde, littérature, beaux-arts, finance » : Au Tonkin (25 novembre 1886) et Poésies : La vision de Montfort et Village Provençal (25 février 1887)

- Chimère, Revue de littérature et de critique indépendante : Ac-Koï, Tonquin (n° 20, mai 1893-introuvable)

- L’Avenir du Tonkin (1886-1897) : Par la Brousse (publié sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode), 14 mai 1890

- Courrier d’Haïphong : Une âme, journal d’un fusillé (2 mars 1893, sous le pseudonyme de Jean Robert)

- La Revue Indochinoise (1893-1897)

- Le XIXème Siècle, Journal Républicain Conservateur (années ?)

- L’Écho de Paris (années ?)

- Le Temps (années ?)

- Le Soleil (années ?)

- Rapport général sur le châu de Bach-Tong, Journal Officiel de l’Indochine française, 5 septembre 1889 (2ème partie Annam-Tonkin, p.666)

- Situation de l’Indochine française au commencement de 1894 (Rapport administratif anonyme… mais dédicacé au couple Boissière…), Hanoï, François-Henri Schneider, 1894, Bulletin de l’Ecole française d’Extrême-Orient, vol.13, (p.90), 1913

Travaux universitaires relatifs à Jules Boissière

- Nguyen Manh Tuong, L’Annam dans la littérature française-Jules Boissière. Thèse complémentaire pour le doctorat en lettres (228 p.), 1 vol., Université de Montpellier, faculté des lettres, 1932

- Jean-Yves Casanova, Estrangié pèr li viéu, estrangié pèr li mort : « entre deux » du temps et de l’espace dans la poésie de Jules Boissière », Amb un fil d’amistat. Mélanges offerts à Philippe Gardy, Toulouse, Centre d’Étude de la Littérature Occitane, 2014, p. 267-296.

Monographies, notices biographiques et articles sur Jules Boissière et son œuvre

- Charles Maurras, « La vie littéraire : deux voyageurs, M. Ouvré, M. Boissière », Revue Encyclopédique, 14 octobre 1896

- Jean Dream, « Boissière », L’Avenir du Tonkin, 18 août 1897

- René Dorsan, « Notice sur Jules Boissière », La Provence illustrée, 15 mai 1900

- Paul Mariéton, « Jules Boissière », La Revue Félibréenne, t. XIII, fascicule pour 1897, Paris, 1898

- Paul Mariéton, « Notice sur Jules Boissière », La Revue Félibréenne, 1907 

- Victor Le Lan, « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Albert Maybon, « Jules Boissière », Revue Indochinoise, 2ème semestre 1910

- Jean Ajalbert, préface à Propos d’un intoxiqué, Paris, Louis Michaud, 1911

- René Crayssac, « Essai sur la vie et l’œuvre de Jules Boissière », Revue Indochinoise, juillet-août 1912- p.24-59.

- Eugène Pujarniscle, « La philosophie de Jules Boissière », Revue Indochinoise, janvier 1918- p.1 à 44.

- Albert de Pouvourville, « L’opium » - Conférence donnée le lundi 1er juin 1908 au siège du Congrès, Comité des congrès coloniaux français (parue dans Propos d’un intoxiqué, Paris, Editions Zanzibar, 1995

- Albert de Pouvourville, Chasseur de Pirates !..., Aux Editeurs associés, 79 bis rue de Vaugirard, Paris, 1923.

- Félix Bertrand, Félix Gras et son œuvre (1844-1901), Li Gabian de Jules Boissière, Aix-en-Provence, Les Editions du « Feu », 1935

- Farfantello (pseudonyme d’Henriette Dibon), Juli Boissière in Visage Felibren, Edicioun dou Porto-Aigo, Aix-en-Provence, 1935

- Postface de Jean-Philippe Geley à Fumeurs d’opium, Paris, Kailash, 1993

- Préface d’Émilie Cappella à Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

- Patrick Leblanc, « Jules Boissière (1863-1897). Le Malentendu », in Semeurs de signes, passeurs de sens… Des Poètes en Languedoc, Béziers, Arcadia, 2012, p. 11-23

- Jean-Yves Casanova, préface à Dans la forêt in La Revue Littéraire n° 57, avril-mai 2015

Ouvrages et articles sur le Félibrige et son temps faisant référence à Jules Boissière

- Ernest Gaubert et Jules Veran, Anthologie de l’Amour Provençal, Paris, Mercure de France 1909

- Jules Charles-Roux, Des Troubadours à Mistral, François Seguin, Avignon, 1917 (incluant la célèbre lettre de Mistral à Boissière du 14 septembre 1885 sur le système fédéral)

- Jean Ajalbert, L’En-Avant de Frédéric Mistral, Paris, Denoël et Steele, 1931

- Émile Ripert, La librairie Roumanille, Lyon, S.A de l’imprimerie A. Rey, 1934

- Michel Courty, « Peno de gabian » de Juli Boissiere, in Lou Liame, Revue de Culture Provençale de l’Escolo Dou Dragoun n° 68, Draguignan, 1978

- Jacques Thibert, Georges Granier, « Jules Boissière », in Bulletin du Groupe de Recherches et d’Etudes du Clermontais (G.R.E.C), n° 59-60, avril-juillet 1991

- Charles Maurras, Barbares et Romans, Les Félibres, numéro spécial du journal La Plume, 1891.

- René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 vol., en particulier vol.2 « 1876-1914 »), Nîmes, 1970.

- Victor N’Guyen, « Maurras et le Félibrige : éléments de problématique » in La France Latine, n°78-79, 1979 (cite la lettre de Jules Boissière à Paul Mariéton du 3 août 1892 à propos de la déclaration des félibres fédéralistes)

- Victor N’Guyen, Aux origines de l’Action Française-Intelligence et politique autour des années 1900, Paris, Fayard, 1991.

- Philippe Martel, Les Félibres et leur temps-Renaissance d’oc et opinion (1850-1914), Presses Universitaires de Bordeaux, 2010


Eyraud, Noémie (CIRDÒC)

Maçon e protegit de George Sand, s’es fach una plaça dins la generacion dels poètas-obrièrs d’expression francesa. Sa lenga tolonenca s’exprimís principalament dins l’Armana Prouvençau. Es elegit Majoral del Felibritge en 1881.

Identitat

Formas referencialas

Poncy, Charles (forma referenciala francesa)

Autras formas conegudas

< Louis-Charles Poncy (forma completa d'estat-civil)
< Carle Poncy (forma occitanizada)
< Charle Poncy (forma occitanizada)
< Cascavèu (pseudonim)
< De Profundis (pseudonim)

Elements biografics

Carle Poncy es nascut lo 4 d’abril 1821 a Tolon. Es lo second filh de Nicolas-Joseph Poncy, maçon tolonenc originari de Marselha, e de Françoise Gazan, de Tolon.
Comença son aprendissatge de maçon tre l’atge de nòus ans, dins lo « chantier » que forma amb son paire e son fraire ainat. Seguís una corta escolaritat que li dona lo gost de la lectura. Fa lo demai de sa formacion literària e sabenta en autodidacte dins lo Magasin Pittoresque, jornal mesadièr e bon mercat, mena d’enciclopèdia populara fòrça espandida.Retrach de Carle Poncy, extrach de l'obratge <i>Les Ouvriers poétes</i>, p. 80

Seriá un metge, vengut sonhar son paire, qu’auriá descobèrt los talents de Carle Poncy e l’auriá introduch en 1840 a l’Acadèmia de las Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon ont son legits en sesilha publica sos primièrs poèmas.
Lo jove poèta-obrièr gaudís rapidament d’una cèrta popularitat a Tolon puèi a París. Tre 1841 la Revue Indépendante publica sos poèmas, per l’entremesa de François Arago. Co-fondadoira de la revista, George Sand, jos lo pseudonim de Gustave Bonnin, fa un comentari elogiós sus la poesia de Poncy, dins lo numero del 1èr de novembre de 1841.
Jos l’influéncia de sos protectors, Poncy dirigís sas lecturas vèrs de poètas coma Hugo o Lamartine e ne profiècha per melhorar sa mestresa del francés, puèi que sa lenga mairala es l’occitan. Mas es Ortolan, jusrisconsulte e professor de Drech a la facultat de París, tolonenc e sant-simonian, que mòstra lo mai d’estrambòrd : dobrís una soscripcion per publicar en recuèlh los poèmas del jove Poncy, soscripcion lèu cobèrta. En mars de 1842 pareis lo primièr recuèlh, Marines (París : edicions Lavigne).

Mas Marines a confirmat l'interès que li portava George Sand, que comença de li escriure en abril de 1842. Es la debuta d'una longa amistat que s'acaba pas qu'amb la mòrt de George Sand, en 1876. L'importanta correspondéncia entre George Sand e Carle Poncy es la sorsa màger per conéisser la personalitat de Poncy. S'i vei una George Sand mairala que dirigís l'educacion del jove poèta, dins lo sens de la causa que defend, en favor de l'emancipacion e de l'instruccion de las classas popularas. Lo sosten de George Sand fa nàisser d'ambicions de consecracion a cò del poèta. S'obstina a voler èsser publicat a París malgrat los còstes qu'aquò representa, sens voler pasmens daissar sa vila ni, dins un primièr temps, son mestièr de maçon. Seguís amb una docilitat relativa las orientacions literàrias e moralas que Sand li conselha de prene.
D'autres recuèlhs seguiràn Marines, mas lor succès demòra relatiu. Sonque d'unas revistas consacran d'articles als poèmas de Poncy, mai que mai de revistas interessadas per l'emancipacion populara coma la Revue Indépendante e la Ruche Populaire, jornal local dirigit per lo cançonièr Vinçard a tendéncia socialista. Sa pichòta notorietat li permet, a l'escasença d'un passatge a París en 1845, d'èsser recebut dins los salons e de rescontrar d'unes dels grands escrivans del temps.

Viu de son mestièr de maçon fins a 1848, annada pendent laquala se presenta a l'Assemblada Constituenta. Una letra de George Sand, datada del 9 de mars 1848 lo convida a se presentar coma deputat republican, per daissar als obrièrs lo suènh de « dire lors besonhs, lors inspiracions » dins l'encastre de la Republica. Totun, s'es sensible a las questions socialas, qu'apareisson dins sa poesia, e se assimila en partida l'ideologia de sa protectritz, sembla pas absoludament investit dins l'accion politica e serà d'alhors pas elegit. Poncy serà pas jamai lo poèta proletari tant esperat per George Sand e se parla de sa condicion d'obrièr, es puslèu un poèta regional que ditz Tolon e la Mediterranèa.
Après aver estudiat lo drech e la geometria, finís per s'afranquir de sa condicion d'obrièr contra los avises de sos protectors. A comptar de 1849, ocupa mai d'un pòste dins diferentas administracions. En 1850 ven vice-president de la Societat de Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon, e en 1860 recep la Legion d'Onor. Quita pas de publicar per aquò, mas son inspiracion sembla de demesir.

Morís lo 30 de genièr 1891 a Tolon, sens aver daissat lo sovenir d'un poèta de grand talent : li son prestats de defauts sovent reprochats als poètas qu'an agut una educacion literària autodidacta e pro laboriosa. Lo fach de voler tròp imitar los grands mèstres de la literatura al detriment de sa pròpria sensibilitat poetica li a fach produire d'òbras jutjadas un pauc « forçadas » e pesugas, inferioras en qualitat al modèl seguit, e desprovesidas de l'originalitat, de « l'autenticitat » esperada d'el coma proletari.
Sa vila lo doblida pas completament per aquò e lo tracta pas amb tant de severitat que l'intelliguenzia parisenca : una placa foguèt pausada sus son ostal e la carrièra pòrta son nom dempuèi 1911.

Engatjament dins la renaissença d'òc

Demorat tota sa vida fòrça estacat a sa vila, comencèt de produire d'unes poèmas en occitan provençal, sa lenga mairala, aprèp los eveniments de 1848. Aquestes pareisson dins l'Armana Prouvençau a comptar de 1860 e dins d'unas autras revistas localas. Sos poèmas seràn publicats mai tard dins La Pignato, a Tolon. Participa al movement felibrenc e entreten de relacions amb las figuras del movement en Provença, Mistral, Aubanèl e subretot Romanilha. Es elegit majoral del Felibritge (Cigalo di Mauro) en 1881.

Demòra pasmens una personalitat pro menora de la literatura d'expression occitana. Gaireben absent dels obratges d'istòria literària occitana, es eventualament mencionat (C. Camproux, Histoire de la littérature occitane, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, La Littérature d'oc, Que sais-je? 1963, p. 83) a costat dels poètas-obrièrs coma Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. E. Ripert li consacra una sota-partida dins la Renaissance provençale e un paragraf dins Le Félibrige, e J. Fourié lo compta dins las entradas de son diccionari. Mistral lo cita dins una nòta de Mirèio (cant VI, nòta II), a costat d'autres escrivans d'expression francesa originaris del Miègjorn. Mas localament, son prestigi d'autor francés reconegut a París li valguèt l'omenatge d'escriveires d'òc de Tolon : fòra son fraire Alexandre, Lois Pelabon o Estève Garcin.

Qualques omenatges li son renduts al moment del centenari de sa mòrt dins de revistas coma Lou Felibrige, Prouvenço d'aro e, a Tolon, La Targo e lo Bulletin des Amis du Vieux Toulon. Son fraire, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon el tanben, es l'autor d'un recuèlh de Pouesios Prouvençalos (Tolon : impr. Monge, 1845).

Bibliografia de l'autor

Occitan
Véser las publicacions de Carle Poncy referenciadas dins
Lo Trobador, catalòg internacional de la documentacion occitana

Francés
- Marines. París : edicions Lavigne, 1842 [prefaci de M. Ortolan]
- Le Chantier : poésies nouvelles. París : Perrotin, 1844 [prefaci de George Sand]
- Toulon, faible revue d’une ville forte. Tolon : Monge, 1845
- Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier. París : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [novèla edicion entièirament refonduda per l’autor]
- La chanson de chaque métier. París : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.
- Fragments del Bouquet de marguerites. Tolon, 1851.
- Un coin des Alpes à Moustiers. Tolon : Aurel, 1855
- Marguerite, ou le Frère et la Sœur. comèdia en 1 acte, en vèrses, imitada de Goethe, Tolon : Impr. de E. Aurel, 1858
- Le gabier de Tamaris. Tolon : Milhière, 1862
- Œuvres complètes. París, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. Marines, 1867 ; II. Le Chantier, 1868 ; III. Bouquet de Marguerites, 1868 ; IV. La Chanson de chaque Métier, 1868 ; V. Regains, 1868  ; VI.-IX. Contes et Nouvelles, 1869-1873 (conten d'unas poesias en occitan)
- La Loire. Tolon : Milhière, 1869.
- Toast à George Sand. Tolon : Milhière, 1876
- Reliquaire. Tolon : Massonne, 1879.
- Toulon après le choléra de 1884. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1884
- Choses d’antan et d’aujourd’hui : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1889

Correspondéncias

- 12 letras de George Sand a Carle Poncy : véser la transcripcion de las letras en linha sus lo site http://sand.nightangel.fr consacrat a George Sand : anar sus lo site.
- Correspondéncia de Carle Poncy a George Sand, París, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fons George Sand, G 3112-G 3142
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France
- Correspondéncia de Solange Clésinger-Sand e de Carle Poncy. 1863-1891 BnF  Cote NAF 14661-14662
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France


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