Explorer les documents (572 total)

vignette_BIAI.jpg
Biais de dire en Lengadòc : les chroniques de Philippe Carcassés
Carcassés, Philippe

Chronique radiophonique créée par le Sétois Philippe Carcassés afin de mieux connaître le Languedoc à travers son histoire, ses mythes et légendes, ainsi que sa langue occitane avec le dialecte languedocien : vocabulaire, grammaire, prononciation et autres spécificités de la culture occitane languedocienne sont autant de sujets abordés.

Des lectures d'extraits de la poésie de Max Rouquette illustrent notamment l'occitan oriental de la région.

Animée par Philippe Carcassés et enregistrée par Radio Lenga d'Òc (Montpellier) depuis 2013

vignette_PJR.jpg
Per jòia recomençar
Stenta, Michèle (1945-....)

Chronique radiophonique sur les grandes valeurs et principes caractérisant la société occitane médiévale. Animé par Miquèla Stenta et enregistré par Ràdio Lenga d'Òc (Montpellier).

vignette_21981.jpg
Manuscrits de Jules Couder, poète local d'expression occitane, né et mort à Uzès
Couder, Jules (1845-1931)

Jules Couder (6 août 1845- 31 juillet 1931), né et mort à Uzès (Gard), est un poète local d'expression occitane. Il est l'auteur de centaines de petites pièces qu'il intitule « vers patois ».

Cette œuvre réalisée par divertissement personnel (selon Jules Couder lui-même) est disponible en ligne : poésies, chansons, fables et contes, parfois signés de son pseudonyme Jicé, mais aussi articles et chroniques d'histoire locale.

Jules Couder, érudit local, s'inscrivant dans le courant que partagèrent nombre d'érudits locaux, prit plaisir à écrire en langue occitane, suivant ainsi l'exemple des écrivains de la renaissance félibréenne.

Consulter la présentation du Fonds Jules Couder conservé à la médiathèque d'Uzès

vignette_21802.jpg
Feuilleton radiophonique : Moi, Jean Pigasse, ouvrier du canal
Teysseyre, Michèle (1949-....)

« Il s’appelait Jean. Comme son père, il se destinait au métier de bûcheron. C’était sans compter avec l’extraordinaire aventure qui allait bouleverser le pays : le creusement du Canal Royal de Languedoc, rebaptisé plus tard Canal du Midi. »
Extrait de Michèle Teysseyre. Moi, Jean Pigasse, ouvrier du Canal. Ed. du Cabardès, 2017.

PRÉSENTATION

Il y a deux ans, Michèle Teysseyre publiait aux Éditions du Cabardès un second roman autour de l’incroyable entreprise représentée par le creusement du Canal Royal du Languedoc sous le règne de Louis XIV.
L’histoire nous présente, en contre-point de l’épopée de Monsieur Riquet (qui, en 2013, traitait le sujet vu des plus hauts sommets de l’État), l’envers du chantier et l’indispensable apport des terrassiers, bûcherons et autres manœuvres à cette prouesse technique. Des « invisibles » dont le quotidien est rapporté ici par l’un des leurs, Jean Pigasse, bûcheron originaire de la Montagne noire. On plonge à ses côtés dans l’ambiance d’un chantier au XVIIe siècle, dans un texte où transparaît le style cinématographique de Michèle Teysseyre.

Il y avait là tous les ingrédients pour produire un feuilleton sonore qui donnerait à entendre la voix de Pigasse, dans sa langue maternelle, l’occitan. Une épopée à suivre au cours de 59 épisodes d’une durée de 3 à 5 minutes chacun (environ).

CRÉDITS : 

D'après l’œuvre de Michèle Teysseyre « Moi, Jean Pigasse, ouvrier du Canal » publiée aux Éditions du Cabardès. Traduction occitane d'Alan Roch, disponible aux Éditions IEO Aude. Dans le rôle de Jean Pigasse, Mathieu Vies. Avec la voix de Lila Fraysse. Enregistrement, Marc Dubézy, habillage / mixage, Thierry Ducos. Réalisation, Laurent Labadie de la Compagnie Lilo et LL Films .

Une production CIRDOC-Institut occitan de cultura, soutenue par l'Union Européenne dans le cadre du programme Occitanica +. L’Europe s’engage avec le Fonds européen de développement régional.

larampe-tio-istorias6.jpg

PRÉSENTATION

D’après MICHE ET DRATE, Paroles blanches de Gérald Chevrolet, éditions Théatrales Jeunesse :
Quinze courtes histoires pour petits hommes… ou petites femmes comme autant de vignettes savoureuses, de petits moments de rien du tout d’où le théâtre naît. Gérald Chevrolet imagine Miche et Drate, deux personnages sans âge, sans sexe, avec des mots tendres, poétiques et oniriques, comme « deux parties du cerveau qui dialoguent au bord du monde ». Ils se heurtent avec naïveté et humanité à un monde trop grand pour eux, sauf à se construire leur univers. Ces deux protagonistes fort attachants deviendront les compagnons de lecture des petits et des grands, mais aussi les camarades de jeu de comédiens en herbe ou confirmés.
La traduction languedocienne d’Alan Roch. Alan Roch conte en public depuis 30 ans, ancien regent (instituteur), il est aussi animateur culturel et collaborateur de diverses revues occitanes, chroniqueur radio, traducteur, écrivain…
Ce carcassonnais malicios puise dans toutes les légendes, mythes, contes traditionnels, littératures diverses pour écrire, dire ou traduire en bonne Lenga d’Oc des histoires qui étanchent sa soif d’imaginaires toujours accompagnée de mots truculents et gouleyants.
Sous la direction de Philippe Curé. D’un parcours éclectique, passionné pour le théâtre dès son plus jeune âge grâce à des professeurs militants de l’Education Populaire. Il crée une première compagnie de jeunes de 10 à 16 ans en 1992 puis la Compagnie « A fond de Cale ». Dans le cadre de sa fonction de Conseiller pédagogique, il anime également de nombreux stages consacrés au Théâtre à l’Ecole et un atelier de pratiques artistiques « Théâtre » à l’IUFM. En 2004, Philippe CURE créé le festival « Textes en l’air » à Saint Antoine l’Abbaye en Isère, qu’il dirige jusqu’en 2013. Retraité de l’Education Nationale, il fonde et développe son projet de compagnie professionnelle « La Langue dans l’O » avec laquelle il met en scène « Miche et Drate » de Gérald Chevrolet, une oeuvre jeunesse qu’il avait déjà travaillé en ateliers pour les enfants des écoles bretonnes Diwan !


DISTRIBUTION 

D’après “Miche et Drate – Paroles blanches“ de Gérald Chevrolet
Traduction languedocienne d’Alan Roch
Direction d’acteurs de Philippe Curé avec le regard : Jean-Louis Blénet
Vistas teatralas e jòcs : Gèli Buonomo e Viviana Allocco
Décors : Jean Michel Halbin
Costumes : Marie-Cécile « Cissou » Winling  
Création musicale : Emmanuel Valeur

FICHE TECHNIQUE

Spectacle jeune public.
Tarif dégressif à partir de 2 représentations.  Renseignements complémentaires auprès du diffuseur. 

CONTACT DIFFUSION 

La Rampe-TIO

Site internet : larampe-tio.org

Contact Service diffusion de la Rampe TIO : Stella FONTANA au 04.67.58.30.19 / stella@larampe-tio.org

Crédit photo : Marc Ginot
vignette_1.jpg
Lo Bramàs : un travail de collectage de la mémoire chantée dans l’Aude et les territoires limitrophes
CIRDOC-Institut occitan de cultura

Mémoire chantée de l'Aude : un projet du collectif Lo Bramàs

La génèse
Artiste du Minervois, Laurent Cavalié attache une importance toute particulière à la chanson : elle jalonne de part et d’autre son parcours créatif.
La chanson en tant qu’élément esthétique, certes, en tant que vecteur sensitif, émotionnel. Mais d’abord, en premier lieu, la chanson en tant que transmetteur. En tant que messager, témoin privilégié du contexte dans lequel elle prend forme. Bref, la chanson en tant que fait social.

C’est donc tout naturellement qu’il entreprend d’interroger la mémoire chantée de l’Aude et, plus largement, du Languedoc, son terrain de prédilection. Ainsi est né le projet Lo Bramàs (« le grand cri », en occitan), à partir de collectages réalisés aux quatre coins du département. Devenu collectif de chanteuses et chanteurs occitanophones, Lo Bramàs entreprend très vite de se réapproprier toutes ces bribes de chansons recueillies à droite à gauche auprès des habitants des villages, pour les faire vivre et, par là même, les restituer lors de veillées en forme de laboratoires.
L’idée principale étant de faire remonter à la surface la mémoire pour permettre à la transmission orale d’opérer à nouveau.
Le fait n’est pas anodin : il y a là, dans ce savoir enfoui, ce dialogue amputé, l’articulation d’un rayonnement culturel laissé pour mort. De quoi dévoiler, tour à tour, l’histoire d’un pays, et permettre à l’individu d'interagir en profondeur avec son environnement direct. L’antithèse d’une société atomisée, en somme.
Dans ce travail de renouveau, en mêlant héritage et construction, l’artiste, Laurent Cavalié, se place au cœur même des grands enjeux qui traversent notre époque.
L’identité y est envisagée non pas comme un simple héritage ou une donnée fixe à laquelle il faudrait se conformer, mais comme le fruit de processus relationnels. In fine : la clé de voûte d’une société plurielle. 

Ce sont ainsi des centaines de chansons qui ont été collectées. Quelques-unes sont complètes, d’autres doivent être reconstituées. Ces collectages sonores sont aussi accompagnés d’une documentation écrite qui permet, quelquefois, de combler les trous de mémoire des interprètes enregistrés ou de donner plus d’indications sur la musique ou sur les paroles. Parfois, les versions d’un même morceau se croisent, se complètent, d’un village à l’autre.

La restitution de ce projet est aujourd'hui accessible au sein d’Occitanica.

Le collectage

Lo Bramàs, qu'es aquò ?
En France, cela fait deux siècles que passionnés, curieux et scientifiques collectent la mémoire des femmes et des hommes des zones rurales ou urbaines, d’ici ou d’ailleurs.
Avec les changements radicaux survenus depuis la révolution industrielle et, surtout, depuis 1945 sont apparues de nouvelles disciplines liées à l’étude des sociétés humaines, désormais confrontées au choix de la survie de leur langue et de leur culture.
Avec elles la notion de « collectage », opérations d’urgence pour récolter et sauver les derniers témoignages liés à un savoir, une chanson, une photo, un geste, un instrument, un conte populaire ou une simple anecdote. En somme : tout ce qui touche à la vie des individus, y compris ce qui peut paraître insignifiant de prime abord.
Si l’écrit domine aujourd’hui, il n’y a pas si longtemps, l’oralité était le médium principal en matière de transmission. Une oralité fragilisée voire rendue muette par une société atomisée, où le dialogue intergénérationnel est de moins en moins évident, où la solitude fait trop souvent place au grand silence.

Lo Bramàs, où c'est ?
> Les principaux lieux de collecte du projet Lo Bramàs se situent dans l'Aude mais quelques localités limitrophes de l'Hérault se sont montrées elles aussi riches en enseignement et informations. Les voilà par ordre alphabétique :

Aude :
Alzonne, Arquettes-en-Val, Cabrespine, Camplong-d'Aude, Capendu, Carcassonne, Duilhac-sous-Peyrepertuse, Ferrals-les-Corbières, Fontcouverte, Gruissan, Labastide-en-Val, Laure-Minervois, Lespanissière, Limoux, Maisons, Marcorignan, Montlaur, Montséret, Pépieux, Peyriac-de-Mer, Peyriac-Minervois, Port-la-Nouvelle, Portel-des-Corbieres, Roubia, Rouffiac-des-Corbières, Saint-Nazaire-d'Aude, Sallèles-d'Aude, Salsigne, Serviès-en-Val, Trausse, Villardonnel, Villanière

Hérault :
Agel, Beaufort, Cesseras, Felines-Minervois, La Caunette, La Liviniere, Olonzac, Siran

Organisés en groupe, les entretiens de ce collectage ont permis l'émulation des participants et de souvenirs en anecdotes, c'est une masse considérable de chansons qui ont ainsi été amassées : un volume hétéroclite cependant. En effet, la collecte présente des chansons populaires de langues très variées, minorisées ou non. Ainsi, les chansons de langue française (une grande majorité), allemandes ou anglaises côtoient  l'occitan bien sûr mais aussi le catalan ou bien l'alsacien. 

Le travail de réinterprétation

Dans un objectif de transmission du répertoire ainsi recueilli, Laurent Cavalié et l’association Lo Bramàs réunissent un collectif de chanteurs et chanteuses occitanophones et leur confient à chacun un certain nombre de dossiers d’enregistrements de manière à ce que ceux-ci s’approprient et réinterprètent le répertoire qui leur a été confié. L'enregistrement de ce travail de transmission et de réappropriation ainsi que la réalisation de vidéos autour de ce travail constituent la dernière étape du projet. C’est ainsi un trésor de transmission d’une immense richesse qui se trouve ouvert à l’écoute, l’adaptation, la (re)composition, l’invention, l’imagination, la recherche et la réappropriation.


REGARDER / ECOUTER / (RE)DECOUVRIR

 > Vous trouverez ci-dessous une sélection régulièrement mise à jour de quelques-unes des chansons collectées, et qui ont fait l'objet de réinterpréations filmées lors de veillées par l'association de production audiovisuelle KOVisuel.

 > Vous trouverez ensuite, à partir de chacune des pages hébergeant les vidéos, un lien permettant de consulter le document audio séquencé tiré des soirées de collectage originelles organisées aux quatre coins de l'Aude, ainsi que les paroles des chansons dans leurs différentes versions.

vignette.jpg
Archives Ràdio Lenga d'Òc
Ràdio Lenga d'Òc

Archives Ràdio Lenga d'Òc

Dans le cadre d'une convention de partenariat pour la sauvegarde de contenus sonores/médias au sein du programme Occitanica et ses suites, le CIRDOC a reçu, en 2016 puis en 2018, la totalité des archives sonores de Ràdio Lenga d'Òc Montpellier.

Ràdio Lenga d'Òc, qu'es aquò ?

Histoire du fonds

L’association Son e resson occitan a été créée à Montpellier en 1995 par le comédien Bruno Cécillon pour développer la présence de l’occitan à la radio. Jusqu’en 1999, l’association produit des chroniques et programmes en occitan sur la radio locale Radio Clapas avant de monter sa propre radio pour proposer une radio «100 % occitane » dans ses programmes.

Ràdio Lenga d’Òc est créée en 1999, et connaît un développement au cours des années 2000 avec une dynamique de professionnalisation de l’équipe et de développement de ses fréquences.

De nombreuses personnalités occitanes ont participé à l’aventure de la radio en animant des chroniques ou créant des émissions originales : Jean Tuffou, Miquèla Stenta, Aimat Brees, Philippe Carcassés, Philippe Martel, Josiane Ubaud ou encore le chanteur Joanda. La Ràdio est régulièrement présente sur les grands événements culturels, sociaux ou politiques de la région Occitanie et produit des émissions et magazines d’actualité.

Depuis les premières émissions du milieu des années 1990 jusqu’à nos jours, Ràdio Lenga d’Òc documente 25 ans de vie sociale, politique et culturelle régionale.

Description du fonds

Les archives sonores de Son e resson occitan - Ràdio lenga d’Òc comprennent les enregistrements d’émissions et programmes produits et diffusés par l’association puis la radio depuis 1995. Les archives sonores comprennent également de nombreuses heures d’enregistrements inédits (captations de conférences, concerts, événements, etc.).

(La mise en ligne du fonds est en cours.)

vignette_lutte-occitane-coll.jpg
Lutte occitane
Bazalgues, Gaston. Directeur de publication

Journal bimestriel publié à Toulouse de 1972 à 1980 (39 numéros) sous la direction de Gaston Bazalgues. Organe de presse du courant politique occitaniste du même nom, né en 1971 de la dissolution du Comité occitan d’études et d’action.
D’abord révolutionnaire, Lucha occitana se rapprochera peu à peu des grands partis politiques de gauche en examinant les problèmes occitans sous l’angle de la lutte des classes et du colonialisme intérieur tout en rejetant le nationalisme. Par ailleurs, le journal s’engage clairement en faveur de l’écologie, contre le nucléaire et soutiendra les luttes du Larzac, de Naussac, celles des viticulteurs ou des ouvriers en grève.
Journal d'information, Lutte occitane est aussi un instrument d'analyse et de combat et joue un rôle essentiel dans le développement et l'organisation du mouvement politique.

De 1978 à 1980 le journal prendra le titre de Païs occitan. Lutte occitane publiera aussi à Antibes de 1974 à 1975 Occitania Passat e present (4 numéros).
vignette.jpg
Actes du colloque "La révolution du livre : XVe-XVIe siècle"
Chapot-Blanquet, Maguy
Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier  et de la ville de Salon-de-Provence.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

La révolution du livre : XVe-XVIe siècle

La Renaissance, cette période de l'entre-deux, Moyen-Âge et Temps Modernes, peut prendre pour repère la chute de l'Empire Byzantin (1453) ou la découverte de l'Amérique (1496) et le règne des Valois et la fin des guerres de  Religion avec la promulgation   de l'Édit de Nantes (1589) par Henri IV. Il ne s'agit pas là de borner la Renaissance comme on borne une route mais d'en  saisir le socle.
Dans ce déroulé historiographique nombreux furent les conflits, les guerres mais aussi les avancées notables en science, astronomie avec Copernic puis Galilée, astrologie avec Nostradamus, en arts avec Leonard de Vinci par exemple, et les Belles Lettres avec, en France, le mouvement de la Pléiade. Mais nous retiendrons ici l'essor du courant hurnaniste.
Ce  courant  est  lié  à  deux  facteurs,  intellectuel  et technique, amenés notamment par le XVe siècle. Georges Bischoff l'appellera « le siècle de Gutenberg ». Grâce à l'imprimerie, le livre sort des sphères du pouvoir (État, Église). Ce mouvement n'émane pas que de la capitale : en région on imprime et on diffuse. Le marché du livre est florissant à Toulouse, en Languedoc, et l'Occitanie tout entière connaîtra aussi sa Renaissance littéraire. Le livre opère comme un média. Cette révolution est comparable à celle d'internet de nos jours.
Le livre est le diffuseur d'une nouvelle philosophie qui place l'humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Mais quel fut le creuset de ce que l'on appellera plus tard « l'humanisme » ?
Après la chute de Constantinople, de nombreux hommes de lettres et de science byzantins se réfugient en occident, notamment en Italie. Les lettrés et artistes italiens tirèrent profit du savoir accumulé en Orient. L'hégémonie territoriale et politique du Saint Empire, avec Charles Quint facilite de facto les échanges des  Flandres à l'Italie. Ce moment de l'histoire accélère la Renaissance culturelle    de l'Occident    et prépare  l'explosion de la civilisation européenne du XVIe siècle.

Parmi les humanistes célèbres, on peut citer Érasme de Rotterdam,  l'italien Pic de la Mirandole, l'anglais Thomas More.  En France, Michel de Montaigne affirme dans les « Essais », parus à Bordeaux en 1580, les droits à la conscience individuelle et formule les principes humanistes : justice, liberté, respect de l'homme, droit au bonheur.
La pensée de Montaigne est à mettre en relation, entre autre, avec la révolution copernicienne (1540) qui place le soleil au centre de l'univers et non plus la Terre. Cette vérité scientifique emmène à penser autrement le rapport entre Dieu et l'homme. Ce rapport n'est plus vertical, l'homme est spatialisé dans un environnement. C'est ce que traduira la peinture de la Renaissance avec l'étude de la perspective.

Cette rupture profonde avec le Moyen Âge, le pape Eugène IV l'aurait anticipé quand il convoque à Bâle, le 23 juillet 1431, un concile sans précédent qui durera 17 ans. Ce concile se veut un Grenelle de l'Église, dirions-nous aujourd'hui. On sait qu'il compte 3500 intervenants et regroupe les têtes pensantes d'alors. Ce concile sera l'incubateur des réformes à venir aussi bien dans l'Église que dans la société.
Mais la machine se grippe, le pape est déposé en 1439 lors d'une session que préside Louis Aleman, archevêque d'Arles. On nomme un antipape, Felix IV, qui n'est autre qu'Amédée de Savoie. Très vite Rome reprend la main et Louis Aleman avec ses 70 chevaliers repartira vers son château de l'Empéri à Salon-de-Provence. Les idées développées à Bâle ont acquis une force inédite et forment un corpus synthétiseur amplifié et diffusé par le livre.
L'échec du concile de Bâle conduira aux « Protesta » prêchées par Luther en l'église de Spier le 19 avril 1529 et aux guerres de Religion en France et en Europe où les royaumes connaîtront  une grande turbulence.
Le courant humaniste de la Renaissance deviendra l'humanisme au siècle des Lumières et sera une philosophie politique annonciatrice de la Révolution de 1789.
Mais alors, qu'en est-il aux XXe et  XXIe siècles ?

Maguy Chapot-Blanquet, docteur en sciences humaines
vignette.jpg
Actes du colloque "Promenade entre Languedoc et Provence au XVe siècle"
Chapot-Blanquet, Maguy
Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier  et de la commune de Tarascon.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

La Provence, une terre convoitée

Comment Louis XI, dès le delphinat, tisse une véritable toile d’araignée pour servir sa politique européenne et aboutir à l’annexion de ce comté souverain. La munificence, qui permet de s’affirmer symboliquement, sera un enjeu majeur du pouvoir sur le terrain provençal et René d’Anjou y aura recours aussi, dans la mesure de ses moyens. L’un est stratège, l’autre touche à tout. Les deux se prévaudront des ressorts de leur temps, notamment la vie spirituelle et le poids ecclésiastique. L’un s’attachera à des actions concrètes, l’autre au rayonnement d’une vie de cour à l’angevine qui instillera un certain attrait chez les Provençaux déjà enclins à la culture et au divertissement qu’on appellerait aujourd’hui “ patrimoine immatériel ”, telles les tarasquinades initiées par René. On s’interrogerra alors : quels bénéfices pour les Provençaux du XVe siècle ces deux grands princes ont-ils apportés ? Et pourquoi, dans la mémoire populaire, l’Angevin est-il resté le “ bon roi René ”? C’est sur cette thématique avec ces deux personnages atypiques et indissociables, que nous proposons une promenade entre Languedoc et Provence.

A Béziers

Au cours d’une conférence et d’un moment musical, on découvrira les différentes facettes du personnage complexe que fut René d’Anjou, auquel nous ajouterons un titre à ses nombreuses titulatures (duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Jérusalem, roi
de Sicile, voire roi d’Aragon) : celui de prince des arts en Provence.
Le roi René est curieux de tout. Il porte de l’intérêt à tous les arts
et apporte sa contribution aux lettres françaises avec ses trois ouvrages : le Livre des Tournois, celui du Coeur d’Amour Epris et le Mortifiement de Vaine Plaisance. Ces oeuvres attestent cette relation qui lui était chère entre l’écrit et le dessin, rapport qu’illustrera si bien Barthélemy Van Eyck. René a une conception de la munificence bien partagée par ses homologues du XVe siècle, en particulier en Italie : un prince doit être cultivé, généreux et le faire savoir.
Comme l’écrit Françoise Robin, “ un prince comme René fait vivre
une bonne centaine d’artistes, ce qui est loin d’être négligable. ” Car la fête angevine donne à voir et à être vu. La musique est de toutes les festivités et l’Angevin entretient des instrumentalistes de toutes sortes : harpistes, luthiers, flûtistes, et pour l’extérieur, joueurs de trompettes, de cymbales, de tambourins. Il faut noter que l’entourage des princes donne aux notables le goût des grandes oeuvres, menant la Provence au faîte de son rayonnement culturel.

A Tarascon

Yannick Frizet, docteur en histoire de l’art médiéval de l’Université d’Aix-Marseille, nous entraînera dans le jeu du chat et de la souris auquel se sont livrés le roi René et Louis XI. La Provence est une terre convoitée, non seulement par le roi de France, mais surveillée par le duc de Savoie puisqu’elle est terre d’Empire, par la maison de Milan, par les Catalans qui ont gardé certainement rancoeur de l’alliance matrimoniale qui les a dépossédés de la Provence. La maison de Barcelone y présidait depuis 1113 en dépit de la grande guerre méridionale (1080-1194). Plus d’actualité, les Aragonais sont en guerre contre le roi René à Naples.
Ainsi, au-delà des territoires, il y a la Méditerranée. Marseille est un enjeu majeur pour le commerce. L’oncle et le neveu l’ont bien compris, chacun à sa manière. Louis XI, calculateur, stratège dans ses alliances et leurs ruptures a pour objectif de jouer dans la cour des grands et veut rattacher à la couronne toute la bordure méditerranéenne, du Roussillon à la Provence. L’enjeu est de taille car les Aragonais dominent la Méditerranée occidentale avec les Baléares, la Sardaigne, Naples et la Sicile.
René d’Anjou a pour objectif de développer le port de Marseille pour rivaliser avec Gênes et les ports français méditerranéens. Ce port est la pierre angulaire du développement de la Provence. Il doit faire face aux dangers déjà cités mais aussi aux Barbaresques d’Afrique du Nord. Dans cet espace aux multiples enjeux qu’est la Méditerranée occidentale en ce XVe siècle, René est un prince encore chevaleresque, attaché à la valeur de la parole donnée, contrairement à Louis XI. Il est reconnu par ses pairs comme tel mais cette qualité ne va pas toujours avec la politique et René le prodigue manque de moyens. Il convient également de s’interroger sur le sort des Provençaux dans cette mouvance. Yannick Frizet apportera un éclairage inédit sur la vie du littoral provençal à la seconde partie du XVe siècle, tant sur le plan économique avec la réactivation du commece en Méditerranée, que sur le plan sécuritaire face à la piraterie dont furent victimes villes et villages. Il montrera également comment les pouvoirs urbains, avec leurs moyens propres, ont su gérer ce fléau de façon plus efficace que les rois-comtes de Provence et leurs hauts dignitaires.

Au château

Après la salle des festins et la visite de l’église Sainte-Marthe, Aldo Bastié, conservateur du Château de Tarascon, construit de 1400 à 1435, nous fera découvrir son histoire. Cette forteresse possède une double fonction militaire et résidentielle. Elle symbolise la puissance des ducs d’Anjou, princes de sang. Elle fut construite par Louis II et Louis III pour maintenir leur autorité sur le couloir méridional du fleuve, proche d’Arles d’Avignon et de Marseille. Elle est une base de leurs ambitions en Méditerranée. Les aménagements de confort ainsi que les jardins sont l’oeuvre de René (1409-1480), grand amateur d’art et du bien vivre. A la mort de Charles du Maine, frère et successeur de René, le château devient propriété du roi de France, Louis XI. Le château de Tarascon est un chef d’oeuvre du Patrimoine Européen. Il est classé aux Monuments Historiques Français depuis 1840.

Maguy Chapot-Blanquet, Vice-présidente Histoire et cultures en Languedoc
sur 58