Lettre écrite par Frédéric Mistral à Ludovic Legré le 10 août 1858 depuis Maillane, conservée par l'Académie des Sciences Lettres et Arts de Marseille. Dans cette lettre, il est question d'un voyage à Paris de Mistral et d'une éventuelle rencontre avec Georges Sand.
Ludovic Legré est issu d’une vieille famille bourgeoise marseillaise composée quasi exclusivement de commerçants. Il ne s’inscrira pas dans la tradition familiale puisqu’il suivra des études de droit jusqu’à devenir avocat. Il est également poète et historien mais surtout botaniste. C’est à la suite de son expertise que de nombreuses plantes rejoindront l’herbier ethnographique du Museon Arlaten. Il apporte aussi son expertise scientifique pour la rédaction du dictionnaire provençal-français de Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige. Il sera également secrétaire de l’Académie de Marseille jusqu’en 1904, il parraine d’ailleurs Frédéric Mistral pour son entrée dans cette même académie. Il entre en relation avec Mistral par sa cousine, mariée au frère aîné de Théodore Aubanel, Joseph, lui-même proche de Mistral.
Passioné par la poésie et la langue provençale, Legré a beaucoup correspondu avec Mistral. Il est notamment un des principaux organisateurs du passage que Mistral fit à Paris afin de promouvoir Mirèio (1859). On apprend dans la lettre de Frédéric Mistral à Ludovic Legré du 10 août 1858 que Mistral prévoyait d’y rencontrer Georges Sand, ce qui ne se fit pas, c’est Alphonse de Lamartine qui l'introduira dans le milieu parisien. Legré a également eu une influence sur le choix de la ville de Cassis pour toile de fond du second poème de Mistral, Calendau (1867). Si cela n’est pas clairement dit au sein de leur correspondance, Mistral le signale à Paul Meyer dans une lettre écrite en 1900 : “C’est lui [Legré] qui me donna l’admiration de Cassis et de son littoral, lors de ma poursuite d’Esterelle dans les strophes de Calendau.”
Cet article inédit de la collection 'Estudis' de la médiathèque numérique Occitanica constitue un éclairage nouveau sur l’œuvre poétique d'Auguste Fourès à partir du poème « La Ronda de las Gràcias » - « La Roundo de las Gracios » dans la graphie originale de l'auteur.
Spécialiste des relations entre Auguste Fourès et la famille Wilson-de Ricard auxquelles elle a consacré sa thèse de doctorat, Rose Blin-Mioch dévoile les ressorts intimes et douloureux d'un poème d'amour que le grand poète du Lauragais fait paraître dans le journal Lou Prouvençau le 8 juillet 1877. Derrière le lyrisme amoureux des textes de Fourès, Rose Blin-Mioch révèle la correspondance dissimulée du poète à Jeanne Wilson.
La thèse de doctorat de Rose Blin-Mioch est parue en 2013 aux Presses universitaires de la Méditerranée.
Mode d'emploi :
Pour vous entraîner à la Dictada avec Didier Tousis, il vous suffit de :
- Réaliser votre dictée en écoutant le texte dans le lecteur ci-dessous.
- Faire vos corrections grâce à la transcription que vous trouverez dans l'onglet Occitan ci-dessus.
- Et si vous le souhaitez, vous trouverez ci-après la traduction du texte en français.
Bona Dictada !
Les goëlands
Les goëlands sont là. Aux aguets. Ils ont passé la journée rassemblés, serrés en multitude tranquille, aglutinés sur le versant de la dune sauvage. Ce qu'il reste de dune calme, plutôt. Sans bouger, pétrifiés jusqu'à la cime des plumes, volonté de statut pour une éternité de secondes. Ils se sont habitués au monde, aux cris d'enfants, à cette nouvelle mode d'humains curieux et invasifs. La plage des goëlands s'amenuise chaque année, peu à peu, encore et encore.
La distance diminue, moins d'une portée de fusil. Ils ont avalé la peur, une indigestion de peur. Les hommes s'approchent, ils veulent les voir, toujours plus proches. La beauté ! Saloperie de beauté ! Et ce tremblement, c'est le vent du nord. Les nerfs, ils les ont liés au corps comme des cordes tendues prêtes à tirer des flèches au ciel.
Seul l'oeil bouge, seul l'oeil témoigne de siècles de liberté.
Et tous les jours, et tout le jour, malgré ce courage désespéré, voler, s'envoler, se disperser d'un côté à l'autre, feu d'artifice de grands corps las, ronde molle d'éclats d'ombres et d'éclairs de blancheur. Gaspillage d'ailes, de plumes, d'énergie, semé de quelques cris plaintifs, en quête d'une dernière place de lette* blanche. Et se brûler les palmes au sable trop fin et chauffé à blanc, tu sais, celui qui siffle au soleil sous les pas pesants des hommes.
*Le mot "lèta" reste intraduisible me semble-t-il. Il ne signifie ni dune ni sable mais définit une partie présice de la dune. La lette blanche, ainsi nommée en français dans beaucoup d'ouvrages spécialisés et bien que ne figurant pas dans les dictionnaires, désigne la partie claire du versant ouest de la dune. La lette grise désigne l'arrière dune.