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Presse et revues anciennes occitanes et catalanes en Languedoc-Roussillon
CIRDOC - Institut occitan de cultura
Emportées dans un mouvement général de revendications culturelles lié au Printemps des peuples européens, les élites occitanophones et catalonophones de France et d’Espagne animent à partir des années 1850 deux mouvements renaissantistes : la Renaixença en Catalogne espagnole et la Renaissance d’oc dominée par le Félibrige provençal autour de l’écrivain Frédéric Mistral.
Langues-sœurs parfaitement intercompréhensibles, le catalan et l’occitan partagent un brillant héritage littéraire, celui des troubadours et de la littérature courtoise du Moyen-Âge. Face à une relégation officielle des deux langues dans le domaine de l’oralité, les félibres comme les catalanistes vont engager une bataille de l’écrit qui donne lieu à une floraison de publications périodiques : almanachs, revues, journaux, etc.

Les premières revues occitanes du Languedoc-Roussillon



Pour le Félibrige naissant les journaux et revues vont constituer un moyen privilégié de propagation de normes d’écriture, d’une pensée de l’unité de la langue malgré la diversité des dialectes régionaux, de la valeur esthétique et littéraire de l’expression d’oc, de revendications pour la reconnaissance officielle face à une politique “d’éradication des patois” à son apogée sous la IIIe République.
Proche culturellement et linguistiquement de la Provence, c’est Nîmes qui est la première tête de pont de la renaissance félibréenne en Languedoc-Roussillon, et voit paraître dès 1876 un journal hebdomadaire, Dominique qui devient La Cigalo d’or en 1877. Il s’impose comme une des plus importantes revues littéraires occitanes et fait connaître les textes de grandes plumes de la fin du XIXe siècle, comme Théodore Aubanel, le “Musset provençal”, qui y publie pour la première fois les sensuelles Fiho d'Avignoun, qui lui valent une condamnation de l'Église.
Fleurissent également dans toute la région des revues d’intérêt plus local, organes de défense et illustration de chaque “petite patrie” de la grande Occitanie rêvée et chantée par les écrivains de la renaissance occitane. Ces revues qui mêlent littérature, arts et traditions populaires sont aussi les organes d’information des activités du mouvement félibréen, elles sont publiées par des “escolos” (écoles) locales. Pour la région de Montpellier, c’est La Campana de Magalouna, qui publie 437 numéros entre 1892 et 1933. Béziers prend naturellement son animal totémique pour emblème avec Lou Camel créé en 1904 tandis que Narbonne aura de 1911 à 1949 sa Cigalo Narbouneso.
Le Roussillon catalanophone connaît quant à lui la double influence de la Renaixença et de l’activité félibréenne. C’est d’ailleurs dans le plus pur schéma félibréen, que “l’escola del Canigó” (école du Canigou) fonde la revue Montanyes Regalades : revista tradicionalista del rosselló à partir de 1915 en opposition à la Revue catalane, déjà engagée dans le modernisme catalan parti de Barcelone. 

Titre numérisés accessibles sur La Plateforme de la Région Languedoc-Roussillon : 

  • Camel (Lou)

Journal risoulhè è artistiqué, bado cado quinzéno
Lou Camel est un journal bimensuel publié à Béziers de 1904 à 1906 puis de 1922 à 1927. Le journal est publié en occitan, son premier directeur est Laurent Hot, les principaux collaborateurs sont René Fournier, Jean Laurès, Pierre-J. Bédard, Melchior Barthes, Félix Niel.

Emile Barthe (1874-1939), félibre majoral, en devient directeur en 1922 et installe son siège chez lui au Café des félibres sur les allées Paul Riquet.
Lou Camel est le journal humoristique, littéraire et artistique des félibres biterrois. Il contient des chroniques, feuilletons, pièces, actualités, brèves et extraits des œuvres d’auteurs biterrois. Il contient des publicités. Tiré à 300 exemplaires à sa parution, il atteint 3000 au bout de 2 ans.


  • Campana de Magalouna (La) / Lou Souc de Nadau

Journal poupulàri que parei lou 1è e lou 15 de toutes lous meses
Journal bimensuel publié à Montpellier de 1892 à 1933, soit 437 numéros, (avec plusieurs interruptions) par François Dezeuze (1871-1949, dit l’Escoutaïre) et Edouard Marsal (1845-1929). La Campana de Magalouna est un journal populaire, Lou Souc de Nadau est le titre de son supplément de Noël.

Chaque numéro, entièrement rédigé en occitan, contient une chronique, des poèmes, des textes sur l’histoire littéraire de la région, des chansons, des devinettes ainsi que des publicités.
Max Rouquette y publiera son premier texte à l’âge de 19 ans, en 1927, Lou paure ome e la Crous sous le pseudonyme de Max Cantagril.


  • Cigalo narbouneso (La)

Revisto artistico, literario e risouliero
Revue mensuelle publiée à Narbonne de 1911 à 1949 par l’école félibréenne “La Cigalo Narbouneso”. Fondée par Paul Albarel (1873-1929), ses principaux contributeurs sont Charles Pelissier, Etienne Barraillé, Jules Azema.


  • Dominique (devient La Cigalo d’or)

Journau dóu Gai-Sabé espelissént lou dimenche, publica pèr li felibre de l’escolo de Nimes
Journal hebdomadaire publié à Nîmes en 1876, Louis Roumieux (1829-1894) en est le rédacteur en chef. La publication, suspendue pendant plusieurs mois en raison de démêlés avec la censure, reprend en avril 1877 sous un autre nom : La Cigalo d'or. Le journal disparaît en septembre 1877, au bout de 52 numéros, pour des raisons financières. Alcide Blavet et Albert Arnavielle avec le concours de Louis Roumieux remontent La Cigalo d'or en avril 1889. Elle devient alors l'organe officiel des Maintenances de Languedoc et d'Aquitaine et est publiée à Montpellier.

C'est dans la Cigalo d'or que Li Fiho d'Avignoun de Théodore Aubanel parait pour la première fois. De nombreux félibres de renom y collaborèrent. Il contient de la poésie, des contes, pièces de théâtre, des proverbes, des billets d'humour, des chansons, des fables, etc. Des débats émaillent certains numéros entre les partisans de la terminaison provençale en « o » et les partisans de la terminaison languedocienne en « a ». Les principaux contributeurs sont : Louis Roumieux, Albert Arnavielle, Alcide Blavet, Antonin Glaize, Théodore Aubanel.


  • Montanyes Regalades

revista tradicionalista del rosselló
Perpinya, 1915-1923

Publication en catalan et en français de l’Escola del Canigó (école felibréenne)


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Le chansonnier Méry de Vic, les troubadours vus du XVIIe siècle
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

Recueil de « cansos », « tensos » et « vidas » de troubadours : copie moderne de textes issus du chansonnier occitan I (BnF, fr. 854).

Autres version du titre

Chansonnier de Béziers (Brunel-Lobrichon, 1987; Hershon, 2010)

Chansonnier Galaup de Chasteuil [forme erronée, attribution fautive]

Manuscrit de Chasteuil-Gallaup (Raynouard, Choix des poésies des troubadours) [forme erronée, attribution fautive]

Description physique

1 vol. ms in f° (335 x 215 mm). p. 1-223 [224-272] p.

Reliure

Reliure vélin XVIIe siècle, portant armoiries dorées au centre. Marque de l’emplacement des deux liens de fermeture (coupés). Dos long compartimenté portant le monogramme « MDSV ».

Les armes (au centre des deux plats) : « écartelé aux 1 et 4 d’azur à la fasce d’or, accompagnée de trois colonnes du même ; aux 2 et 3 de gueules à une foi parée d’argent, en fasce, mouvante des flancs de l’écu » sont celles de Méry de Vic1.

L'intérieur de la reliure est renforcé par un fragment d'imprimé moderne portant le titre : Conclusiones logico-morales... qui pourrait provenir d'une des thèses publiées sous ce titre en 1668-1669. La reliure a donc pu être réalisée, réutilisée ou restaurée après la mort de Méry de Vic.

Papier

Le volume est constitué de 129 feuillets in folio, paginés de la page 1 à la page 223 et non paginés à la suite [224-272], réunis par cahiers de 6 feuillets.

Le relevé des filigranes laisse apparaître cinq marques qui permettent de distinguer deux étapes dans la conception de l'ouvrage: la copie des textes du chansonnier occitan puis la dernière partie du recueil (pages vierges et tables).

Marques d'appartenances

- Méry de Vic (v. 1555-1622) : reliure armoriée

- Fauris de Saint-Vincent (1750-1819) : ex-libris manuscrit

- Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues (1684-1743) : notes manuscrites

- Louis Leconte Libraire expert 73 rue des Saints Pères Paris VIe.

- CIRDÒC-Mediatèca occitana – ms. 13.

Possesseurs

En 1701, Pierre de Galaup de Chasteuil (1644-1727) cite dans son Discours sur les arcs triomphaux dressés en la ville d'Aix...1 : « un manuscrit qu'Hubert de Gallaup, avocat général en ce parlement [d'Aix] mon frère, fit transcrire sur celuy qui est dans la bibliothèque du Louvre, contenant la vie et les œuvres de nos troubadours provençaux... ». Cette mention fit attribuer à Hubert de Galaup de Chasteuil (1624-1679) le manuscrit par les premiers romanistes. Mais la copie Galaup de Chasteuil a été identifiée par M. Bruno Marty au sein des collections de la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras (ms. 376). Bien que signalé par Pierre de Galaup comme une copie directe du chansonnier de la Bibliothèque du Louvre (aujourd’hui I, BnF fr. 854), le ms. 13, s'il a bien appartenu à Méry de Vic, serait antérieur et pourrait avoir servi d'intermédiaire à la copie Galaup de Chasteuil.

1/ Méry de Vic Sarred (1560-1622)

Les armes comme le style de la reliure semblent indiquer que la copie a été réalisée pour Méry de Vic qui aurait été son premier propriétaire. Méry de Vic, né vers 1555/60, de Raymond de Vic et de la comtesse de Sarred, est aussi appelé Méry de Vic Sarred (monogramme au dos du volume : MDVS). Maître des requêtes en 1581, président au Parlement de Toulouse en 1597, conseiller d’État, Intendant de Guyenne, diplomate, Garde des Sceaux en 1622 et grand bibliophile; mort en 1622.

2/ Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues (1684-1743)

Entre le milieu du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, aucune marque d'appartenance certaine ne nous permet d'identifier les différents possesseurs du manuscrit. Une lettre adressée par Fauris de Saint-Vincens à Raynouard le 20 mars 1816 signale que le manuscrit, qui est alors en sa possession, lui vient d'Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues. Fauris de Saint-Vincens le tenait peut-être de son beau-père Louis de Trimond-Puimichel (Brunel-Lobrichon 141).

Il aurait appartenu auparavant, selon Fauris de Saint-Vincens, à « M. de Galaup de Chasteuil » (Pierre de Galaup de Chasteuil). Raynouard, à sa suite, cite le manuscrit parmi les sources de son Choix de poésies... et attribue le recueil à Galaup de Chasteuil, petit-neveu de Peiresc qui avait entrepris une Histoire de la littérature provençale afin de renouveler l'historiographie de Jean de Nostredame, jugée pleine d'erreurs.

L'écriture de Mazaugues, sous forme de mentions marginales dans le manuscrit (p. 81, 109, 219-223) est relevée par G. Clément-Simon.

3/ Alexandre de Fauris de Saint-Vincens (1750-1819)

C'est Fauris de Saint-Vincens, Président à mortier au Parlement d'Aix et féru de littérature provençale, qui le fait connaître à Raynouard (lettre du 20 mars 1816). La description du manuscrit correspond à celle du ms. 13, exception faite du nombre de Vidas (relevé 97 au lieu de 99 par G Clément-Simon).

Le manuscrit confié à Raynouard resta en sa possession après son décès.

4/ François Just-Marie Raynouard (1761-1836)

Le romaniste Raynouard cite le manuscrit dans son Choix de poèsies originales des troubadours1. Le manuscrit est ensuite considéré comme perdu. On le retrouve en 1908 en possession de Gustave Cément-Simon dans la bibliothèque duquel « il reposait depuis de longues années ».

5/ Gustave Clément-Simon (1833-1937)

Clément-Simon achète le manuscrit au libraire Delaroque qui avait acquis une série de manuscrits provenant de la bibliothèque de Raynouard. Il en publie une étude en 1908 et l'identifie à la copie réalisée par Hubert de Galaup de Chasteuil attestée par son frère dans le Discours sur les arcs triomphaux...

En 1983 le manuscrit est acquis par le CIDO (aujourd'hui CIRDÒC) lors d'une vente aux enchères sous le n°213 (Louis Leconte Libraire expert). Il est aujourd'hui conservé sous la cote ms. 13

Note de contenu

Ce manuscrit est une copie abrégée et dans un ordre un peu différent du chansonnier (I) conservé à la BnF (Fr 854) (Brunel-Lobrichon, 1987).

Textes

Le volume contient deux parties distinctes :

I - une partie écrite, feuillets paginés (p. 1-223)

Pour la première partie, les pages sont numérotées à partir de la première feuille jusqu’à la page 223. Le texte s’organise en 2 parties :

p. 1-60 (60 pages) – contenant 52 Tensos1, s’achevant à la page 60 par l’annonce de « La Table des Tensons » qui n’y figure pas.

p. 61-223 (162 pages) – contenant 97 Vidas2. Les notices comportent une note biographique en occitan accompagnée d’une traduction en français en vis-à-vis (2 colonnes), suivies d’une note historique empruntée à Nostradamus (sur la largeur de la page) et complétée par les chansons dudit troubadour ou troubairitz (1 colonne).

Le texte écrit à plusieurs mains est disposé sur deux colonnes permettant une double écriture (complément ultérieur), ainsi qu’une pliure des pages ou cahiers avant reliure. Il est aéré de colonnes vides et d’emplacements laissés libres pour des illustrations ou commentaires à venir.

II - une partie de pages vierges ou écrites ultérieurement contenant les tables [feuillets non paginés p. 224-272].

Pour la seconde partie [p. 224-272], les feuillets non paginés à la suite du texte contiennent :

– la « Table alphabétique des pièces contenues dans ce manuscrit » (10 pages) écriture début XIXe siècle [p. 251-260]

– la « Table des noms des Troubadours contenus dans ce volume », (6 pages) [p. 263-268]

Illustrations

L’illustration faite de gravures découpées (20) ou dessins (4), rehaussés en couleur puis collés dans le texte qui viennent compléter les notices de certaines Vidas. On compte 24 illustrations, dont 20 de troubadours (musicien pour la première et personnages à cheval pour les autres) et 3 de troubairitz.

Liste des illustrations:

p. 61 – Peire d'Alverne (1)1 - dessin

p. 81 – Perdigon (8)

p. 82 – N'Aymeric de Piguillan (9)

p. 99 – Raymond Jordans Vescoms de Saint-Antoni (18)

p. 103 – Peyre Reimon de Tolosa (20)

p. 106 – Gui d'Usel (22)

p. 109 – Bonifass Calbo (24)

p. 110 – D'en Bertholome Corgi (25)

p. 114 – Guillems Ademars (27)

p. 116 – Guillem de Capestaing (28)

p. 119 – Peire de Maensac (30)

p. 124 – En Blacas (35)

p. 125 – En Blacasset (36)

p. 129 – Bertrand de Allamanon (38)

p. 135 – Guillem de Balaun (43)

p. 137 – Cadenet (45)

p. 139 – Marcabruse [48]

p. 145 – Bertrand del Poiet [51] dessin

p. 160 – Cercamons [62]

p. 167 – Pistoleta [67]

p. 178 – Lo Comte de Peitious [78]

et 3 de troubairitz :

p. 149 – Na Castelosa [55]

p. 171 – N'Asalais de Porcarages [71] dessin

p. 174 – La Comtessa de Dia [74] dessin

Une des illustrations a été arrachée (p. 134).

Note d’étude

Ce manuscrit inachevé a été écrit à plusieurs mains, vraisemblablement par plusieurs copistes qui ont chacun de leur coté, avancé le travail sur des feuillets, pliés pour le transport. Il a été complété et annoté à plusieurs époques. Les marques apparentes de pliures par cahiers ou feuillets d'une même écriture se remarquent alors qu'il n'en existe pas sur la page de garde et sur les pages non numérotées. Une fois rassemblés, les manuscrits des divers copistes ont été rognés et montés sous forme de cahiers cousus en un seul volume incluant pages de garde (p. 1-4) et pages d'attente pour les cahiers vierges en fin de volume [p. 224-272].

Dans la première partie:

– Pour les Tensos, chacun des copistes a relevé la numérotation des pièces transcrites, en chiffre romain de I à LII. Les feuillets ont été paginés par la suite. On relève la présence irrégulière (suivant les copistes) de réclames de fin de colonnes ou de fin de pages.

– Les Vidas ont été numérotées jusqu'à la p. 136 (n.44). Les feuillets de cette seconde partie ont été paginés à une date ultérieure par la main1 qui relève la Table des noms (II-D) en fin du volume La numérotation des Vidas suivantes sera complétée au XXe siècle (n.45-97).

Dans la seconde partie:

– La « Table alphabétique des pièces contenues dans ce manuscrit » est relevée au début du XIXe siècle dans l'espace restant [p. 251-260 ].

– La « Table des noms des Troubadours... » est vraisemblablement relevée au XVIIIe siècle en fin de volume [p. 263-268].

Les textes des Tensos plus homogènes2 semblent réalisés en un premier temps par plusieurs mains. L’annonce de la table qui n’y figure pas indique que la rédaction est incomplète.

Dans les Vidas, indépendamment des strates d'écritures contemporaines qui proviennent d'écriture partagées, on relève des annotations dans le texte qui datent à la fois du XVIIIe1, du XIXe et du XXe2 siècles.

Nous observons quelques variantes qui s’éloignent de la description donnée par G. Clément-Simon (p. 33)

Au titre des Tensons : « que an » pour « quan » (p.5)

Au titre des Vidas : « que son en aquest libre » pour « qui sont en a quest libre » (p. 61)

Dans les Vidas 99 articles sont mentionnés pour 97 relevés dans le texte.

Editions et traductions

- HERSHON, Cyril P., "Le chansonnier de Béziers, édition semi-diplomatique", La France Latine, n.150, 2010, p.5-298 ; n.152, 2011, p.7-184.

Ressources bibliographiques

- RAYNOUARD, François J.M., Choix des poésies originales des troubadours... Paris, Firmin Didot, 1816, Tome Premier, p. 440 (Cote CIRDOC : CAC 5260-1)

- CHABANEAU, Camille, Notes sur quelques manuscrits provençaux perdus ou égarés suivies de deux lettres inédites de Pierre de Chasteuil-Gallaup, Paris, Maisonneuve, 1886, 112 p. (p. 30-36) (Cote CIRDOC : CBO 1).

- CLEMENT-SIMON, Gustave, « Notice de quelques manuscrits d'une bibliothèque limousine », Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, T. XV, 1908 (Cote CIRDOC : CBC 563).

- PIROT, François, « Sur quelques chansonniers provençaux perdus ou égarés » dans : Mélanges de philologie romane dédiés à la mémoire de Jean Boutière (1899-1967) édités par Irénée Cluzel et François Pirot, Liège, 1971, p. 476-477. (Cote CIRDOC : CMC 18-1).

- BRUNEL-LOBRICHION, Geneviève, "Le chansonnier provençal conservé à Béziers", dans : Actes du premier congrès international de l'Association internationale d'études occitanes  éd. Peter T. Ricketts, London, A.I.E.O, 1987, p. 139-147. (Cote CIRDOC : CMC 173).

Patrimoine des bibliothèques de France, volume 7, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Paris, Payot, 1995, (Béziers, p. 58-65). (Cote CIRDOC : CUP 284-7).

- HERSHON, Cyril P., "Le chansonnier de Béziers, édition semi-diplomatique", La France Latine, n.150, 2010, p.5-298 ; n.152, 2011, p.7-184. (Cote CIRDOC : PER_E2).

Ressources numériques

- Chansons des troubadours [Chansonnier Méry de Vic], manuscrit 13 conservé au CIRDÒC

- Recueil des poésies des troubadours - BnF, Département des manuscrits, Français 854 sur Gallica

- CHABANEAU, Camille, Notes sur quelques manuscrits provençaux perdus ou égarés suivies de deux lettres inédites de Pierre de Chasteuil-Gallaup, Paris, Maisonneuve, 1886, 112 p. (p. 30-36) sur Gallica

- CLEMENT-SIMON, Gustave, « Notice de quelques manuscrits d'une bibliothèque limousine », Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, T. XV, 1908, sur Occitanica

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La Cirurgia, medecina e occitan al sègle XIV
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

A l'Edat Mejana la medecina e la cirurgia son encara a espelir quora Abu Al-Qasim (v. 940-v. 1013), Albucasis en occident, comença la redaccion de son grand-òbra, Al-Tasrif (nom complet : Kitab al-Tasrif li man 'ajaza 'ani at-T'aleef). Aquel obratge, soma del saber medical e cirurgical de son temps, profita de las recèrcas e experiéncias menadas per lo medecin d'Al-Andalus. Al-Tasrif va constituïr pendent de sègles una sorga de referéncia dins lo mitan medical e universitari, largament al delai de las frontièras de la peninsula iberica.

Pagina frontispici que conten las armas e la devisa de Gaston Fèbus en bas de pagina.<br> Extrach del ms. H 95, fulhet 1 de la Bibliothèque de la faculté de médecine de Montpelhièr

Las colleccions de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, vila de la longa tradicion universitària e medicala, conservan dos exemplaris de l'obratge, l'un dins sa version latina (lo manuscrit H89), lo segond en occitan (lo manuscrit H95), unenc manuscrit de l'obratge d'Albucasis conegut dins aquela lenga.

Lo manuscrit H95 ric de 215 plancas illustradas que representa qualques-uns dels instruments cirurgicals de l'epòca, es un document preciós per l'istòria e la linguistica occitanas. Sa paternitat demòra pasmens sorga de questionaments. La comanda d'aquel obratge seriá atribuïda a Gaston III de Fois-Bearn, mai conegut jos lo nom de Gaston Fèbus, a son paire ; Gaston II de Fois-Bearn o a sa maire pendent la quasi regéncia qu'administrèt après la mòrt de son òme. Aquelas ipotèsis s'apiejan sus las diferentas marcas produchas sus lo document e los inventaris de lors eiretièrs.

Altras versions del títol :

< La Chirurgie d'Albucasis
< La Cyrurgia
< La Cirurgia
< L'Albucasis

Presentacion del contengut

Manuscrit de pergamin de 70 fulhets a 2 colonas, precedits e seguits de 3 fulhets de garda en papièr modèrna.

Datat de la segonda mitat del sègle XIV, lo manuscrit presenta en bas de sa primièra pagina, un escudet a las armas de Fois e de Bearn e una bandièra que pòrta lo clam de guèrra del comte Gaston III de Fois-Bearn (1343-1391).

Descripcion complèta (en francés) : notícia Calames http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=D01040719

Accedir al document numerizat :  http://occitanica.eu/omeka/items/show/11898

Istòria del manuscrit e possessors successius

Las originas del manuscrit H95, unenc exemplari conegut d'Al-Tasrif en occitan, uèi conservat per la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, demòran incèrtas.
La tièra que seguís, qu'indica l'istòria del manuscrit establís sus la basa dels estudis mai recents, poirà possible evoluïr.

1/ Los vescòmtes de Fois-Bearn, Gaston II e Gaston III

Divèrses elements permetan d'atribuir la paternitat del manuscrit H95 als vescòmtes de Bearn, Gaston II (1308-1343) o mai probablament son filh Gaston III (1343-1391) o sa femna.

Datat de la segonda mitat del sègle XIV, lo manuscrit presenta en bas de sa primièra pagina, un escudet a las armas de Fois e de Bearn e una bandièra que pòrta lo clam de guèrra del comte Gaston III de Fois-Bearn (1343-1391).

Las colleccions de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris conservan un exemplari de l'Elucidari (Ms. 1029), traduccion occitana del De proprietatibus rerum de Bertomiu l’Anglés, que sembla eissut del meteis mecèna que lo manuscrit H95 de Montpelhièr. Òr, l’exemplari de l'Elucidari presenta en prològ qualques vèrses qu'indican que l'entrepresa de traduccion èra estada començada per un jove comte de Fois nomat Gaston, çò que sugerís una comanda de la Cirurgia per la meteissa familha.

Fèbus e un escudièr (en bas a drecha) que pòrta davant lo tròn de Dieu l'èlme al cimièr del comte de Fois.<br> Extrach del manuscrit. 1029 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris, fulhet 1

2/ La familha d'Albret

Los archius departamentals dels Pyrénées-Atlantiques conservan diferents inventaris mobilièrs de la familha d'Albret, vescòmtes de Bearn a partir del sègle XV, qu'atestan la preséncia dins lors colleccions de diferentas traduccions en occitan de las òbras d'Albucasis.

Enfin l'estudi dels inventaris mobilièrs de la familha d'Albret, luenchencs eiretièrs de Gaston Fèbus, revèla una preséncia tant de l'Elucidari que de la Cirurgia dins las bibliotècas bearnesas. De manuscrits dintrats plan abans lo regne dels Albret sus lo vescomtat. L'inventari de 1533, del temps d'Enric II d'Albret, pòrta sota lo numèro 14 la mencion seguenta : "Autre livre commensant : Les paroles de "Albucassin, en mauvais langaige"; o segon las indicacions donadas mai luènh a l'article 18 de l'inventari establit per lo mèstre d'ostalariá Jehannot de Laborde, « en langage du midi de la France ». Es al mens la deduccion facha per Charles Rahlenbeck en 1882, per la publicacion de l'inventari de Pau. Quora perseguís son analisi del document, nòta la preséncia a l'article 15, d'un obratge titolat "Le palays de Sagesse, escript en parchemin", dins lo qual pensa identificar « l'Elucidari de las proprietatz de totas res naturals », compilacion enciclopedica que debuta per una pèça allegorica que son primièrs vèrses son : "Comensa le palaytz de Savieza, fayt a istancia del noble princep Guasto, compte de Foysh."

3/ La Bibliothèque interuniversitaire de Montpelhièr

Lo manuscrit H95 a tot naturalament trobat sa plaça dins las colleccions de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpelhièr, rica d'una longa tradicion universitària e scientifica. La capitala erauresa constituís amb la Sorbonne una de las mai ancianas universitats de França puèi que sa fondacion remonta a la debuta del sègle XIII. La medecina figura al títol de sos ensenhaments mas las traças de sa practica son aquí encara mai precòças puèi qu'es atestada tre 1137 a Montpelhièr.

Se Rahlenbeck vei dins l'exemplari occitan de la Cirurgia present dins las colleccions de la familha de Navarra, lo manuscrit H95 uèi conservat a Montpelhièr, lo percors exacte dels dos obratges, Cirurgia coma Elucidari, entre lo sègle XVI e lor luòc de conservacion actual es totjorn pas conegut. Lor traça se pèrd tre la debuta del sègle XVII. Quora perseguís son analisi dels inventaris de la familha de Navarra, Rahlenbeck soslinha que pendent los primièrs meses de l'annada 1621, alara que lo vescomtat de Bearn es definitivament restacat al reiaume de França e que Loís XIII regna sus lo reiaume dempuèi París, l'anciana cort dels reis de Navarra e mai que mai lor bibliotèca, fa l'objècte d'una seria de pilhatges.

Nòta de contengut

Lo manuscrit compòrta sus lo primièr fulhet las armas e la devisa de Gaston Fèbus « Febus avant » . Repren lo darrièr volum de l'obratge original e se divisa en tres libres qu'an cadun una tematica que seguís lo plan seguent :
- la cauterizacion
- las operacions de talha
- fracturas et luxacions

Nòta d'estudi

Scèna de diagnostic e d'escambis sonhaire/sonhat, un dels apòrts fondamentals d'Albucasis a la medecina. <br> Extrach del ms. H 95, fulhet 95recto, Montpelhièr, Bibliothèque de la faculté de médecine.

1/ L'autor e lo contèxte de redaccion

L’autor del tractat Abū al-Qāsim Khalaf ibn Abbās al-Zahrāwī, es nascut vèrs 936 après Jèsus-Crist (940 per certanas sorsas), Albucasis viu dins la banlega de la capitala cordoana d'Al-Andalus, dins la vila d'El Zahra e ofícia coma medecin e cirurgian a la cort califala. Còrdoa es alara una capitala raionanta. Emai situida a l'extremitat oest del monde musulman prenguèt progressivament son independéncia cap als califas de Bagdad ; Al-Andalus demòra al còr d'un important malhum de relacions amb los Orients arabs. Tre lo sègle X, Còrdoa es un centre de confluéncia dels sabers mercés al sosten portat per los sobeirans Omeians en favor de las arts, sciéncias e letras. Lor regna representa dins aqueles diferents domenis una vertadièra edat d'aur. Jos Abd-ar-Rahman III (891-961), la vila vei emergir una novèla tradicion medicala e aculhís una de las grandas escòlas de medecina d'aquel temps, fàcia a las capitalas arabas de Bagdad, d'Ispahan, del Caire...

Es dins aquel contèxte, quora oficia a la cort d'Al-Hakam II, qu'Albucasis redigís un dels obratges scientifics medievals màgers de son temps, le Kitab Al-Tasrif li man 'ajaza 'ani at-T'aleef, tanben conegut jos lo nom d'Al-Tasrif. Vertadièra enciclopèdia medicala en 30 volums e 1500 paginas, l'obratge recampa l'ensems de las coneissenças d'aquel temps sus la question e las recentas descobèrtas cirurgicalas fachas per Albucasis en seguida de sas recèrcas e son trabalh de disseccion. En fin d'illustrar son prepaus, inserís dins son tractat de cirurgia d'esquèmas explicatius que descrivan per exemple los instruments inventats per el, çò que constituís per l'epoca una desmarcha innovanta. Lo tractat ofrís tanben una plaça mai importanta al rapòrt sonhaire/sonhat que prefigura d'un biais pro pròche lo diagnostic modèrne. Son òbra coneis lèu un grand succès, mai que mai lo darrièr tòma. La renommada e las idèas de la Cirurgia van progressivament despassar las frontièras d'Al-Andalus, après la traduccion latina de l'obratge.

Representacion iconografica dels instruments cirurgicals inventats per Albucasis. <br> Extrach del ms. H 95, feuillet 20verso de la Bibliothèque de la faculté de médecine. Montpelhièr.

2/ Difusion de l’òbra a l'Edat Mejana

La Reconquista comença tre 722 dins lo nòrd de la peninsula iberica. En 1085, Toledo es presa per lo rei Anfós VI de Leon e Castelha. Los crestians descobrisson sus plaça una activitat intellectuala prigondament establida e una importanta comunitat mozaraba (los crestians d'Al-andalus) que va facilitar la transmission dels sabers. La tradicion culturala e scientifica de Toledo se perpetua qualques sègles après la Reconquista, e pendent totes los sègles XIII e XIV, s'arrèsta pas de copiar e de traduire de manuscrits arabs. Es dins aquel contèxte que Gerard de Cremòna vengut de Lombardia, s'installa dins la ciutat castelhana e realiza la traduccion en latin d'un grand nombre de manuscrits arabs. Aquel lombard produtz alara lo manuscrit 0 del tractat d'Albucasis.

La traduccion latina favoriza la difusion de l'obratge e son succès se confirmarà pendent tot l'Edat Mejana. D'importants medecins e cirurgians coma Pietro Argallata, mas tanben Guy de Chauliac, Roger de Parme, Guillaume de Salicet... emplegan e citan lo trabalh de lor prestigiós predecessor. Pendent prèp de cinq sègles, lo tractat d'Albucasis figura als programmas de las Universitats de Salerna e de Montpelhièr.

3/ La lenga de l'Albucasis

Redigit dins la varianta lengadociana de l'occitan, probable la del parlar de Fois, lo manuscrit H95 sembla èsser eissut d'una traduccion literala adaptada, non pas del tèxte original en arab, mas d'una de las traduccions latinas de la Cirurgia, possiblament lo segond manuscrit conservat a Montpelhièr (quòta H89ter). Lo recors a l'occitan, lenga maternala del comanditari de la traduccion, dobrís al sègle XIV de novèlas perspectivas a la produccion occitana escricha, qu'es convidada a explorar de novèls territòris, mai que mai dins lo domeni lexical.

Edicions e traduccions

Edicions

- Tourtoulon, Charles de. « La Chirurgie d'Albucasis traduite en dialecte toulousain (bas pays de Foix) du XIVe siècle », Revue des langues romanes, 1, 1870, p. 3-17 et 301-307.

- La Chirurgie d'Albucasis (ou Albucasim), texte occitan du XIVe siècle, éd. Jean Grimaud et Robert Lafont, Montpellier, Centre d'études occitanes de l'Université Paul-Valéry, 1985, 284 p.    

- Abū'l Qāsim Halaf Ibn 'Abbās al-Zahrāvi detto Albucasis, La chirurgia. Versione occitanica della prima metà del Trecento, Firenze, Malesci, 1992.

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Archius departementals d'Erau
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Les fonds occitans des Archives départementales de l'Hérault :
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Lou Tresor dóu Felibrige : lo diccionari de referéncia de la creacion literària occitana
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Resumit

Lou Tresor dóu Felibrige es un diccionari provençal-francés, del caractèr gaireben enciclopedic. Frederic Mistral (1830-1914) consacrèt un trentenat d’ans per amassar tota la matèria d’aqueste diccionari dels gròsses, recampada alprèp d’escrivans e de locutors de totes dialèctes occitans o posada dirèctament dins las sorsas escrichas. L’obratge s’es impausat coma referéncia tre sa sortida e fins ara.
Frederic Mistral es un dels fondators del Felibrige, associacion envestida dins la defensa de la lenga occitana. Sa tòca es d’encoratjar la creacion poetica per donar de vam a la renaissença d’òc (es l’autor de Mirèio, òbra famosa pareguda en 1859, e laureat del Prèmi Nobel de literatura en 1904), es per aquò que son diccionari es destinat primièr als felibres (membres del Felibrige), çò qu’explica lo títol de l’obratge. Totun, totes los que s’interessan a la lenga e a la cultura occitana, felibres o pas, reconéisson tre sa sortida la qualitat e l’utilitat del Tresor.


Altras versions del títol :

Le trésor du félibrige (traduccion francesa del títol)

Presentacion del contengut

Frederic Mistral redigís en seguida de son títol una tièra dels ponches precises que constituïsson lo contengut de son obratge. Lo legeire es aital avisat de çò que trobarà long de sas recèrcas :
« 1° Totes los mots usitats dins lo Miègjorn de França, amb lor significacion francesa, las acceptacions al pròpri e al figurat, los aumentatius e diminutius, e un grand nombre d’exemples e de citacions d’autors ;
2° Las varietats dialectalas e arcaïcas a costat de cada mot, amb los equivalents de las diferentas lengas romanas ;
3° Los radicals, las formas bas-latinas e las etimologias ;
4° La sinonimia de totes los mots dins lors diferents sens ;
5° Lo tablèu comparatiu dels vèrbs auxiliares dins los dialèctes principals ;
6° Los paradigmas de fòrça vèrbs regulars, la conjugason dels vèrbs irregulars e los emplecs gramaticals de cada vocable ;
7° Las expressions tecnicas de l’agricultura, de la marina e de las arts e dels mestièrs ;
8° Los termes populars de l’istòria naturala, amb lor traduccion scientifica ;
9° La nomenclatura geografica de las vilas, dels vilatges, barris, rius e de las montanhas del Miègjorn, amb las diferentas formas ancianas e modèrnas ;
10° Las denominacions e escais particulars als estatjants de cada localitat ;
11° Los noms pròpris istorics e los noms de familha miègjornals ;
12° La colleccion completa dels provèrbis, dictons, enigmas, idiotismes, locucions e formulas popularas ;
13° D’explicacions sus las costumas, los usatges, las mors, las institucions, las tradicions e las cresenças de las províncias miègjornalas ;
14° De nocions biograficas, bibliograficas e istoricas sus la màger part de las celebritats, dels libres o dels faches apartenent al Miègjorn. »1

Nòta d’estudi

Aqueste obratge s’inscriu perfièchament dins lo projècte vast de la renaissença linguistica occitana entrepresa al sègle XIX, mai que mai per Frederic Mistral.


Aqueste desvolopa d’ora un sentiment d’estacament a la lenga e a la cultura d’òc, que ven rapidament passion e lo mena al cap del movement de renaissença occitana. Mistral auriá agut primièr l’intencion de fargar un suplement al diccionari d’Honnorat2 per son usatge pròpri sus un quasèrn qu’aviá fach apondre sus son exemplari aquesit en 1853. Lo projècte auriá son origina en 1848 o gaire mai tard, e la resulta es fin finala estada una mena d’esbòs del Tresor dóu Felibrige. Mas es la creacion del Felibrige en 1854 que balha tot son sens a aquela entrepresa, menada amb una determinacion imbrandabla. Essent que lo Felibrige es una associacion de poètas occitans que la tòca es de tornar son prestigi a la lenga occitana, conven de porgir als felibres un esplech per apuejar una creacion literària rica e de qualitat, capabla de motivar e de perennizar l’emplec de la lenga. Es per aquò que Mistral se lança dins un trabalh dels ambicioses d’inventari dels termes occitans, accompanhats plan sovent de citacions d’autors occitans de totes dialèctes dempuèi los trobadors en passant pels poètas barròcs e fins als poètas contemporanèus. La volontat de Mistral es de metre en relèu a l’encòp l’unitat de la lenga e sa granda diversitat mas tanben de far de son Tresor lo testimòni e lo revelador de sa vitalitat a travèrs las edats.

Per noirir son diccionari, Mistral s’apuèja a l’encòp sus de testimoniatges de personas e sus de documents escriches. S’adreça d’una part a sos correspondents nombroses, per la màger part escrivans, editors, linguistas romanistas, mas tanben mai simplament a d’amics, de coneissenças o de mond rescontrat a l’escasença, e qu’avián gaireben totes un usatge de la lenga natural e de cada jorn. D’autra part, aviá a sa disposicion una infinitat d’òbras literàrias e de diccionaris, lexics, glossaris ont a largament posat. Tanplan, lo trentenat d’ans passat entre l’aparicion dels felibres e la parucion dels dos tòmes del Tresor a fach d’aqueles poètas a l’encòp la sorsa e la finalitat de l’obratge. Demest los obratges de lexicologia emplegats per Mistral, lo diccionari d’Honnorat pòt èsser considerat coma la sorsa màger, tractada pasmens amb libertat per Mistral : se constatan d’unas variacions entre los dos, de diferéncias de citacions, de variacions de sens, d’unas omissions o enriquesiments. Pel demai, a pas esitat a esplechar fòrça autres trabalhs lexicografics, ancians o contemporanèus, publicats o manuscrits, de còps en cors d’elaboracion, afin d’assegurar la fisabilitat de son inventari, mai que mai pels parlars qu’èran pas lo sieu. A l’article « diciounari », se trapa un trentenat de títols que Mistral a probablament consultats, mas d’autras sorsas nos son encara benlèu desconegudas.

L’estudi dels manuscrits de trabalh de Mistral seriá pro interessant per comprener sa progression fins a la forma definitiva del diccionari. Existisson tres manuscrits, que pòdon èsser vists coma tres etapas dins l’elaboracion del diccionari : lo primièr es pro somari, presenta pas que los termes e lor revirada, puèi s’enriquesís pauc a cha pauc ; lo segond conten tota la matèria del Tresor mas en l’estat de borrolhon, amb d’annotacions marginalas ; lo tresen es una version al pròpre del segond, benlèu destinat a l’estampaire, amb de novèlas annotacions. Mas aquestes tres manuscrits son ja de compilacions de nòtas probablament esparpalhadas sus de fulhets que n’avèm pas mai de traça.3


La primièra edicion del diccionari pareis a cò de Remondet-Aubin, a Ais de Provença, en mai d’un còp e fòrça temps après la debuta del projècte d’elaboracion. Lo primièr dels 60 fascicles es publicat en 1879 e lo darrièr en 1886. Mentretant, lo primièr tòm (A-F) pareis en 1882 e lo segond en 1886. Mistral a seguit de prèp totas las etapas de la fabricacion (mesa en pagina, estampatge) puèi la difusion (prospèctus de presentacion, recepcion de las soscripcions e mandadís dels fascicles, acòrdi amb los libraris-difusors).4 Conten un sonnet de Mistral en manièra de prefaci : « Au Miejour », un suplement e d’unes apondons.
Sembla que lo quite Mistral aja envisatjada una reedicion de son obratge, pasmens cap se faguèt pas de son vivent. La primièra reedicion es l’edicion del centenari de la naissença de Mistral, pareguda a cò de Delagrave en 1932 a París. La reïmpression de l’obratge es accompanhada d’una documentacion iconografica e d’un prefaci de Dòna Maria Frederic Mistral. Se trapa a la seguida dels apondons de Mistral una estròfa de F. Vidal, « Sus lo Tresor dóu Felibrige », datat de 1886 e mai un extrach del discors del President de la Republica R. Poincaré, que diguèt quora venguèt lo 14 d’octòbre 1913 saludar Mistral a Malhana.
Una reïmpression del diccionari pareis en Alemanha, a cò de Biblio-Verlag, a Osnabrück en 1966.
En 1968, una tresena edicion pareis a cò de Ramoun Berenguié a Ais de Provença. Pierre Rollet i fa figurar un portisson e dos articles situats a la fin del segond volum, lo primièr sul Tresor dóu Felibrige e l’autre sul mot « Oucitan ». Apond tanben de nòtas manuscritas de Mistral recampadas sus son exemplari del Tresor conservat al Museon, e mai un suplement establit a partir de las nòtas de Juli Ronjat.
A l’escasença del centenari de la publicacion del Tresor, una exposicion es presentada, seguida d’una novèla edicion pareguda a cò d’Edisud a Ais de Provença en 1979, amb un prefaci de Jean-Claude Bouvier (linguista). Aquel prefaci, o introduccion, conten mai d’un capítol plan documentat sus l’elaboracion del Tresor dóu Felibrige, e mai una bibliografia e de fotografias e reproduccions.
La meteissa annada, una reïmpression de l’edicion de 1968 pareis a cò de C.P.M. Marcel Petit a Rafèla d’Arle.
Enfin, Prince Negue (Pau) propausa en 2003 una reïmpression en 4 tòmes, sus la quala figura pas la tièra dels elements contenguts dins lo diccionari, inserida per Mistral a la seguida de son títol.


Posteritat de l'òbra

Lo Tresor dóu Felibrige es estat fòrça plan aculhit a sa sortida, e sa renommada d’alara s’es perlongada fins a l’ora d’ara, qu’es encara un obratge de referéncia dins lo mitan occitan. Aquò empacha pas d’unes repròchis : en bona plaça lo privilègi que Mistral sembla d’acordar a son pròpri parlar, lo provençal rodanenc (probablament per de rasons mai que mai practicas d’accès a la lenga mas tanben afectivas) en mai de la causida de la grafia felibrenca qu’èra pas unanimament acceptada, emai dins lo Felibrige, per de rasons d’adaptacion als autres dialèctes. D’un punt de vista lexicografic, se lo rescontre (e l’amistat) amb lo chartista Paul Meyer es sens dobte per quicòm dins lo melhorament de son projècte a comptar de las annadas 60 e se l’engenh de Mistral coma linguista èran ja pro reconegudas, pasmens es pas un especialista : la mira de Mistral es puslèu literària que francament scientifica e aquò se sentís. Lo merit de Mistral per lo trabalh complit es pas remés en causa mas sa rigor es pasmens criticada : las formas mas fisablas que propausa serián las que concernisson la lenga rodanenca, e los autres dialèctes serián benlèu tròp manipulats o mal interpretats. Totas las formas lexicalas propausadas serián pas absoludament autenticas. Autrament dich lo Tresor deuriá benlèu pas èsser emplegat coma referéncia unica pels linguistas : Mistral es estat d’unes còps sospechat de se daissar anar a una forma de normalizacion e d’estetizacion de la lenga per son emplec poetic. Enfin la matèria etnografica consequenta contenguda dins lo Tresor es pas exaustiva ni mai especializada mas aquò es pas vist coma una dèca : es una vision globala de la cultura occitana car « l’estudi d’una lenga pòt pas èsser desseparada del contèxt cultural dins lo qual s’inscriu »5.

Ressorsas bibliograficas

Edicions :

Remondet-Aubin, Ais de Provença ; Roumanille, Avinhon ; Champion, Paris : 1878-1886.

Delagrave, París : 1932, jos la direccion de Victor Tuby.

Biblio-Verlag, Osnabrück : 1966.

Ramoun Berenguié, Ais de Provença : 1968. Prefaci de Pierre Rollet

Edisud, Ais de Provença : 1979. Prefaci de Jean-Claude Bouvier.

C.P.M. Marcel Petit, Rafèla d'Arle : 1979

Prince Negue, Pau : 2003, 4 tòmes.

Estudis :

Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319

Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten

Marcelle d’Herde-Heiliger. Frédéric Mistral et les écrivains occitans dans le Tresor dóu Felibrige. S.F.A.I.E.O., Pau, 1998. Prefaci de G. Kremnitz

Hans-Erich Keller. “La valeur du Tresor dóu Felibrige pour les études lexicologiques occitanes” in Revue de linguistique romane, Nos 89-90, 1959, pp. 131-143

Charles Rostaing. “Le dictionnaire d’Honnorat source du Tresor dóu Felibrige” in Revue de Linguistique Romane, 1974, 38, p. 459

Ressorsas numericas

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat sul sit de Lo congrès : http://tdf.locongres.org/

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per la Bnf : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74854

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per archive.org : https://archive.org/details/loutrsordufelibr01mist


1. La revirada es nòstra, lo tèxt original es en francés.

2. S.-J. Honnorat. Dictionnaire provençal-français : ou dictionnaire de la langue d’oc ancienne et moderne. Suivi d’un Vocabulaire français-provençal (...). Repos, Dinha, 1846-48>

3. Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319>

4. Per aquelas precisions, véser Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten

5. Citacion de Jean-Claude Bouvier, tracha de Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige. Reviram nosautres dempuèi lo francés.

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Le Félibrige
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Histoire du Félibrige

Le 21 mai 1854, sept poètes provençaux, Frédéric Mistral (1830-1914), Joseph Roumanille (1818-1891), Théodore Aubanel (1829-1886), Paul Giéra (1816-1861), Alphonse Tavan (1833-1905), Anselme Mathieu (1828-1895), et Jean Brunet (1822-1894), réunis au château de Font-Ségugne (Vaucluse), fondent le Félibrige, mouvement de sauvegarde, d'illustration et de promotion de la langue et de la culture des pays d'oc.

L'association s'organise autour d'un consistoire national composé de cinquante félibres majoraux, de six maintenances (mantenènços) régionales et d'écoles félibréennes locales. Le Félibrige est dirigé à l'échelon national par un félibre majoral, élu au siège de Capoulié (Président), d'un secrétaire (baile), d'un trésorier (clavaire) et des assesseurs (assessour).

Le Félibrige perpétue aujourd’hui encore les objectifs des "Primadiés" ouvrant son action à la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle, en France et à l'international. Il se réunit chaque année à l'occasion de la Santo-Estello (Sainte-Estelle) dans une ville différente, et tous les sept ans pour lo Grand Jo Flourau setenàri. Àcette occasion sont désignés le Maître en Gai-Savoir (Mèstre en Gai-Sabé), lauréat des joutes littéraires organisées durant cette réunion et la reine du Félibrige,représentante honorifique de l'association.

Les collections et parutions du Félibrige

Dès sa naissance, le Félibrige porte la renaissance des pays d'oc, et mène en ce sens divers chantiers autour de la langue et de la culture occitanes. En 1855 paraît le premier numéro de l'Armana prouvençau, réalisation officielle et collective du mouvement, depuis annuellement édité. En 1878 paraît le premier des deux volumes du [Lou] Tresor Dóu Felibrige (1878-1886), ouvrage somme des connaissances linguistiques de l'ensemble des parlers occitans.

Le Félibrige poursuit depuis son œuvre d'édition (ouvrages et périodiques), socle de son action, par la publication d'ouvrages et de périodiques, ainsi que sur l'organisation d'assises, colloques, débats et manifestations diverses. Le Félibrige se réunit par ailleurs tous les ans, dans une ville différente, sous le patronage de sainte Estelle (fêtée le 21 mai) : Santo-Estello.

Félibrige
Parc Jourdan - 8 bis Avenue Jules Ferry
13100 AIX en Provence
Tél : 04 42 27 16 48
Site internet : www.felibrige.org

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Imatges del bestiari romanic dins l'espaci occitan
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Ressources en ligne

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 L'art roman a produit un très riche bestiaire symbolique, composé d'animaux réels et d'animaux exotiques et fantastiques. Ce bestiaire est particulièrement représenté dans la sculpture des édifices religieux (portails, chapiteaux, corniches, etc.) et dans l'enluminure des manuscrits à contenu représentations symboliques incarnant souvent le combat entre le bien et le mal. De même les « bestiaires » littéraires sont destinés à l'instruction morale des chrétiens. Les animaux y ont des caractères et des mœurs comparables à ceux des hommes. 

Les animaux humanisés sont également présents dans le décor des fables et satires comme le très célèbre ensemble de récits des XIIe et XIIIe siècle regroupés sous le nom de Roman de Renart. À partir du XIIIe siècle, la redécouverte des œuvres d'Aristote produit une approche plus réaliste du monde animal, en particulier dans les encyclopédies. Les livres de chasse donnent également lieu à une importante iconographie relative au gibier et aux animaux sauvages.  


Généralités sur le bestiaire médiéval

 Exposition virtuelle

« Le bestiaire dans l'enluminure médiévale », exposition et dossier virtuel réalisés à partir de l'exposition de manuscrits à la Bibliothèque nationale de France (11 octobre 2005 au 8 janvier 2006). Exposition virtuelle (commissariat : Marie-Hélène Tesnière, conservateur en chef au département des Manuscrits). L'exposition virtuelle propose de nombreuses reproduction de manuscrits, pour la plupart issus des collections de la Bibliothèque nationale de France et de la Médiathèque d'agglomération de Troyes. Peu de manuscrits de provenance méridionale.
Parcourir l'exposition sur le site de la BnF

Répertoire

Liste des bestiaires littéraires du Moyen-Âge sur le site ARLIMA : à consulter en ligne.

Dossier

Tympan sculpté (lion) de Nanteuil-enVallée, Charente. &copy Musées de Poitiers

« Les mystères du bestiaire roman » : un petit dossier sur le bestiaire sculpté dans les édifices religieux de Poitou-Charentes réalisé par le service des musées de Poitiers.



 Thèse 

Juliette GUIGON, Le bestiaire de la sculpture romane : Thèse de doctorat : Médecine vétérinaire : École vétérinaire de Maisons-Alfort : 2004 

Consulter la thèse en ligne

Les bestiaires en occitan

« De las propriotas de las animanças»

XVe siècle, traduction occitane du Physiologus latin (bestiaire chrétien composé en grec à la fin du IIe siècle).
Elle est connue par deux copies :
Cambridge, University Library, Dd XV 29, 2/2 XV (C)
Dublin, Trinity College Library, 261, déb. XVI (D)

 Voir la fiche en ligne sur le répertoire informatisé d'ARLIMA

« Aiso son las naturas d'alcus auzels e d'alcunas bestias. »

2e moitié du XIIIe siècle. Imitation en prose occitane du Bestiaire d'amour de Richard de Fournival (en français, vers 1250). Auteur anonyme, connu par une copie sans doute incomplète présente dans l'un des plus importants chansonniers occitans, le chansonnier dit La Vallière (Bnf, ms français 22543, f. 140 r et v).

Consulter la fiche sur le répertoire ARLIMA 

Consulter le Chansonnier provençal (Chansonnier La Vallière) en ligne sur Gallica

 Chansonnier provençal (Chansonnier La Vallière)
Source: gallica.bnf.fr

 « Breviari d'amor », Matfre Ermengaud (Languedoc, vers 1288)

Le Breviari d'amor est une encyclopédie en occitan dont la plupart des copies sont richement enluminées. Il contient de nombreuses représentations d'animaux réels et fantastiques.

Breviari d'amor, copie N (Bibliothèque nationale de Russie : Ms. Prov. F. V. XIV.1)

Le ms N, sans doute réalisé à Lérida à la fin du XIIIe siècle, est l'un des plus richement enluminés.


Breviari d'amor, copie A (Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 857)

Matfré Ermengau , Breviari d'amor et Lettre à sa soeur ; Chansonnier occitan , dit [ chansonnier α ] sur le site de Gallica Source : gallica.bnf.fr


Breviari d'amor, copie B ( Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 9219)

Breviari d'amor , Matfré Ermengau Source : gallica.bnf.fr


Breviari d'amor, copie C ( Bibliothèque nationale de France, ms. fr. 858)

Matfre Ermengau , Breviari d'amor ; Matfre Ermengau , Lettre à sa soeur ; traduction du Salve regina ; traduction de la Légende du bois de la Croix Source : gallica.bnf.fr
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Lo Boeci : l'òbra literària en occitan mai anciana
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Lo Boeci es un poèma allegoric, parafrasi en lenga occitana del tractat estoïcian e neoplatonician Consolatio philosophiae del filosòf e òme poliric latin Anicius Manlius Severinus Boethius dich Boèci (480-524). Es estat probable compausat en Lemosin a l'entorn de l'An Mil. Aqueste poèma sus la vida de Boèci es conegut per un manuscrit fragmentari de 258 vèrns decasillabas conservat al dintre d'un recuèlh de manuscrits del fons ancian de la Bibliotèca d'Orleans.

Lo fragment del Boeci es gaitat, amb la Canso de sancta Fides de Agen , coma una de las òbras literàrias mai ancianas compausadas en lenga occitana.

Autras versions del títol :

Lo manuscrit ne comportant pas nat element de títol, los diferents editors e critics an fargat mantes títols desempuèi la debuta del sègle XIX. Lo títol Boèci es al jorn d'anuèch adoptat coma títol convencional (títol unifòrma).

Fòrmas desjitadas :

Poème en vers romans sur Boèce (F. Raynouard, 1817)
Boèce (P. Meyer, 1872)
Boecis (V. Crescini, 1926)
Fragments de la Vie de Boèce en langue romane

Exemplaris conservats :

Lo Boeci es conegut per una sola còpia fragmentària copiada al cap d'un recuèlh de tèxtes religiós conservats a la Bibliotèca d'Orleans : « Jérémie et Ézéchiel, suivis de sermons, du Cantique des cantiques et d'un fragment de la Vie de Boèce en langue romane ». Lo poèma comença al mitan de la pagina 269 e s'acaba a la pagina 275 per un mot picat. Los 21 primièrs vèrs (pagina 269) son d'una escritura pus arcaïca que lo demai del fragment.

Provenença :

Lo manuscrit proven de l'abadia de Saint-Benoit-sur-Loire (abadia de Fleury), que sa bibliotèca compausa una importanta partida del fons ancian de la Bibliotèca d'Orléans, transferit al cors de la Revolucion francesa.

Mencionat al sègle XVIII per l'abat Lebeuf dins l'una de sas «  Dissertations sur l’histoire civile et ecclésiastique de Paris », es descobèrt per François Raynouard en 1813 dins las colleccions de la Bibliotèca d'Orléans.

Descripcion del manuscrit :

Al dintre d'un recuèlh, pergam, 275 p. (XIe s.). Lo Boeci es estat copiar al cap del manuscrit (p.269-275) sus de fulhets daissats blancs.

Identificant (còta) :

Bibliotèca municipala d'Orléans, ms. 444 (anciana còta : n° 374).

Descripcion detalhada :

Veire la descripcion completa del manuscrit dins lo Catalòg general dels manuscrits de las bibiotècas publicas de Frància (sul siti del Catalòg collectiu de Frància : ccfr.bnf.fr) :

http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D18013076

Estudi :

1. Contengut del Boeci 

Lo Boeci es un poèma inspirat del tractat De Consolatione Philosophae, redigit per Boèci dens la siá preison de Pavia, aprèp que siague estat empreisonat en 520 per Teodoric lo Grand, rei ostrogot d'Italia e eretièr de fach dels emperadors romans d'Occident. Lo fragment conservat, que n'evòca pas que la debuta de la De Consolatione Philosophae constituïs sens dobte lo començament d'una òbra plan mai voluminosa. Inicialament tractat de morala estoïciana influenciada pel neoplatonisme, pintrant de faiçon allegorica lo consolament aportat al filosòfa engabiat per la Filosofia, que dialòga amb èl en abordant de concèptes tals que lo patiment, lo consolament, lo determinisme, la libertat, la providéncia, la justícia o la vertut. Boèci serà esecutat en 524 al cap de quatre annadas de detencion.

S'aquel tèxte occitan es l'imitacion d'una òbra morala fòrça celèbre a l'Edat Mejana, Robèrt Lafont e Crestian Anatole an fach remarcar que son autor fai pròva d'un projècte poetic « L'autor occitan a mesclat ad aquel tèxte de tradicion clericala de notacions mai popularas qu'apartenen a la legenda del sant. A susquetot daissat anar la siá imaginacion a descriure l'escala simbolica qu'apareis a Boèci pintrada sul vestit de Dòna Filosofia. N'es pas tan solament un clèrgue, mes un poèta de mestièr ». De fach, en parafrasant un tèxte allegoric mas tanben parcialament autobiografic, l'autor se plaça a meitat-camin entre un trachat de filosofia morala reformulat e una agiografia de Boèci, gaitat segond la tradicion crestiana coma un sant de la Gleisa catolica, ben que ne siasque pas jamai estat canonizat.

2. Lo Boeci o l'acta de naissença de la literatura occitana :

La majora part dels istorians de la literatura occitana an fach del Boeci una de las pus ancianas òbras d'expression occitana als costats de la Canso de sancta Fides de Agen. L'espelida de l'occitan coma lenga d'escritura se desrotla dins un processus long, pauc perceptible dins la documentacion, que s'opèra entre los sègles VIII e XI. Lo Boeci tanben coma la Canso de sancta Fides marcan una virada dins la mesura on la lenga occitana i es autonòma,

A l'encontra dels documents anteriors, onte lo conflicte amb lo latin es de conéisser. Lo cas de l'espelida de la scripta occitana es original. « Paradoxalament, la primièra de las escrituras aital mesas al ponch ne foguèt pas administrativa mas poetica. D'efièch, la primièra carta que sa redaccion es fondada sus l'emplec autonòme e exclusiu de l'occitan es datada d'abrial de 1102. D'autras cartas presentan a de datas mai ancianas de fragments que, negats dins lo latin, se daissan identificar coma romans, mas dins un frasat general que ne s'es pas desmarcat de l'usatge del latin. (…) Aital, son mai que probable lo poèma sus Boèci e la cançon de santa Fe que constituïssen a l'entorn de l'an Mil la primièra afirmacion neta de la romanitat d'òc de cap a la tradicion escricha latina.

A partir d'aquel temps, la lenga occitana coma lenga d'escritura, de pensada emai de creacion se vai desvelopar al ponch que mens d'un sègle pus tard, amb Guilhèm IX e los primièrs trobadors, lo rapòrt de fòrça entre lo latin e l'occitan aurà bassaculat en favor de la segonda per l'innovacion poetica. A prepaus del fragment del Boèci, Robèrt Lafont escriu : « siam a las sorças d'una literatura novèla, desjà mestressa de sa fòrma. »

Notam çaquelà que lo Boeci dubrís davantatge la via ad una pròsa religiosa d'expression occitana que non pas a la lirica dels trobadors « que s'opausaràn tanplan a l'anciana cultura latina coma a la novèla creacion poetica clericala. ». D'efièch, los tòpos de la Fin'Amor n'apareisson encara pas cap de briga dins aquela òbra noirigada dels dialògs de Platon e de la pensada de sant Augustin, que se restacla clarament a la cultura de l'Antiquitat crestiana.

3. La datacion de l'òbra :

La datacion del Boeci a balhat lòc a belcòp d'especulacions dempuei lo sègle XVIII onte Cort de Gibelin (Discours préliminaire du Dictionnaire étymologique de la langue française, 1773-1782), lo fasiá remontar al sègle IX.

La majora part dels especialistas s'acòrdan çaquelà sus la datacion propausada tanlèu lo sègle XIX per François Raynouard puèi Paul Meyer, aquò's a dire entre la fin del sègle IX e mai probablament lo primièr tèrç del sègle XI segond l'estudi lingüistic fòrça ponchut de Vladimir Rabotine, que sas conclusions son confirmadas per los critics posteriors (René Lavaud et georges Machicot, 1950 ; Christian Anatole et Robèrt Lafont, 1970). L'estudi de Vladimir Rabotine, que conclús a l'anterioritat del Boèci sus la Chanson de Sainte Foi d'un vintenat d'annadas, conforma que lo fragment en occitan sus Boèci es plan « lo mai ancian monument literari de la lenga d'òc ».

L'estudi de la lenga del poèma permet de l'atribuïr ad un autor del virat lemosin, probable un clèrgue de l'abadia Sant-Marçau-de-Lemòges, grand foguièr d'escrich religiós d'expression occitana. La còpia anuèch conservada a la Bibliotèca d'Orleans es probable estada realizada dins la meteissa abadia avant de rejónher la libreria de l'abadia de Saint-Benoit-sur-Loire.

Edicions e reviradas :

1/ RAYNOUARD , François. Choix des poésies originales des troubadours, t. II, Paris, 1817. 
Aussi : RAYNOUARD (François), 
Fragment d’un poème en vers romans sur Boece…, Paris, 1817.

Primièra edicion completa del tèxte e revirada francesa.

En linha sus Occitanica : consultar lo document.

2/DIEZ, Friedrich. 
Altromanische Sprachdenkmäler, Bonn, 1846, p. 39-72. 

3/ BARTSCH, Karl, 
Chrestomathie provençale, Elberfeld, 1868.

4/ MEYER, Paul, 
Recueil d’anciens textes bas-latins, provençaux et français, Paris, 1877, 23-32 

En linha sus Gallica : consultar lo document. 

5/ HÜNDGEN, Franz, 
Kritische Ausgabe des altprovenzalischen Boëthiusliedes unter Beifügung eines Commentars, Oppeln 1883.

Edicion jutjada « pauc satisfasenta » per Vladimir Rabotine.

6/ CRESCINI, Vincenzo. 
Manualetto provenzale per uso degli alunni delle Facoltà di Lettere, Verona ; Padova, 1892, p. 1-5. 

7/ APPEL, Carl. 
Provenzalische Chrestomathie, Leipzig, 1895, p. 147-151.

8/ BARTSCH, Karl. 
Chrestomathie provençale, 6e éd. entièrement refondue par Eduard Koschwitz, Marburg, 1904.    

9/ BOSELLI, Antonio. 
Il Boecis in antico provenzale secondo la lezione dell'apografo orleanse, Roma, 1903.

10/ LAVAUD, René, MACHICOT, Georges. 
Boecis : poème sur Boèce (fragment), Toulouse, Institut d’Études Occitanes, 1950.

Edicion novèla mai revirada francesa literala.

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Daphnis e Alcimadura : un opèra occitan a la Cort del Rei
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Resumit

En 1754  Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, compositor famós per sos grands motets presenta a Fontainebleau, davant la cort del rei Loís XV, Dafnís e Alcimadura, pastorala lengadociana entegrament redigida en occitan. Dins l’encastre de çò qu’an apelat la Querèla dels Bofons, qu’opausa tenents de l’opèra italian e defenseires del lirisme francés, Dafnís e Alcimadura, que gaitan coma lo primièr opèra occitan seduïs lo public notadament per l’utilizacion de la lenga occitana. L’òbra coneis un succès dels grands, es representada en província entrò 1789. La revirada del tèxte en francés, fauta d’interprètes lirics mestresant l’occitan, la ravalant al reng de pastorala « ordinària », preissèt son oblit.


Autras versions del títol :

Títol convencional : [Daphnis e Alcimadure. Op. 9]

Autras apelacions :

< Dafnís e Alcimadura

< Daphnis e Alcimadure

< Daphnis e Alcimaduro

Istòria de l'òbra

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville es nascut en 1711 a Narbona. Sortit d’una familha de musicians - son paire èra organista de la catedrala de Narbona - Mondonville sèc d’estudis musicals e ven en 1768 violonista e director del Concèrt Espiritual. En 1740, accedís a la carga de mèstre de musica a la Capèla, una de las tres compausantas de la musica del rei, amb la Cramba e l’Escudariá, especializada dins la musica religiosa, amb sos cantorals.

Inventiu e dotat d’una tecnica perfiecha, Mondonville marca la musica barròca d’un grand nombre d’òbras remarcablas.Tanplan coma sos contemporanèus, coma Ramèu, Mondonville s’illustra dins l’estíle, alavetz dominant en musica sacrada, del grand motet a còrs e orquèstra. Son De profundis li conferís una cèrta notorietat. Dins lo maine de la tragedia lirica, conven de citar Vénus et Adonis o encara Titon et l'Aurore, que rencontraràn qualque escasuda. Lo Narbonés figura d’alhors demest los compositors majors del sègle XVIII.

Al dintre d’aquel ric repertòri, se distinguís donc Dafnís e Alcimadura, representat davant la cort a Fontainebleau los 29 d’octobre e 4 de novembre de 1754, puèi a l’Opèra lo 29 de decembre de la meteissa annada. Aquela pastorala es non solament representativa del talent del compositor, mas tanben l’originalitat de sa desmarcha es mai que mai de prepausar a la cort del rei Loís XV una òbra entègrament compausada en occitan.

Contengut

L’opèra conta l’istòria del pastre Dafnís, amorós de la jova Alcimadura, la d’un amor decebut : la bèla ne cresent pas briga a la sinceritat dels sentiments del pastre. Mas lo jovent pòt comptar sul sosten de Janet, lo fraire d’Alcimadura. Aquel-aquí vai alavetz desplegar tot un estratagèma per tal de provar a sa sòrre que l’amor que li pòrta Dafnís es autentic.

En prològ, trobam una òbra en francés de l’abat Claude Henri Fusée de Voisenon (1708-1775), Les Jeux floraux. Originari de Voisenon, dens l’actuala Seine-et-Marne, aquel abat de cort, mondan e cultivat, ne parlava ben-de-verai pas occitan. Aquò’s çaquelà interessant de notar sa coneissença de l’univèrs de l’Acadèmia dels Jòcs Florals de Tolosa, del Consistòri del Gai Saber emai de sa mitologia. I es aital evocada Clamença Isaura, fondatritz mitica de la companhia dels Jòcs Florals, d’ara enlà acadèmia reiala, fondada en 1323, dins l’intencion de mantenir la poesia dels trobadors. Aquò’s interessant de notar lo sonh qu’es estat aportat al causit d’un prològ coerent amb lo prepaus e l’univèrs de la pèça.

Nòta d'estudi

Une pastorale languedocienne

Dafnís e Alcimadura es reivindicada per Mondonville coma pastorala lengadociana. Fins aicí rès de plan original, perqué l’estile pastoral es alavetz fòrt de mòda a la cort. Mas en mai de l’emplec de la lenga d’òc, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville es anat putzar dins lo repertòri musical popular del sieu parçan d’origina.

La presentacion de la pastorala devant la cort non se fa pas sens criticas. Lo baron Grimm notadament acusa Mondonville de plagiat. Segond el, lo compositor auriá tant solament arrengat l’Opéra de Frontignade Nicolas Fizes (1679), gaitat al jorn de uèi coma lo primièr opèra en occitan, acusacion que ne ten pas la rota perqué l’obratge de Fizes n’es pas un opèra al sens qu’o entendem (e qu’o entendián desjà al temps de Mondonville) mas una sequèla de represas de cançons popularas occitanas, mentavudas per de timbres e non pas notadas sus de portadas. Mondonville putza plan mens dins lo repertòri musical popular e tradicional de Lengadòc qu’o aviá fach lo Frontinhanés. Reconeis çaquelà dens l’avant-prepaus de son opèra qu’i a integrat al mens un aire lengadocian : "J'ay crû nécessaire d'insérer dans mon Ouvrage un Air du Pays que j'ay ajusté".

L’òm pòt d’alhors reconéisser dens Dafnís e Alcimadura mantes aires aparenent uèi al repertòri tradicional de las regions occitanas, tals que Polida Pastorela o encara L'Aiga de Ròcha.

Una rencontra dels parlars : un projècte panoccitan malgrat el

Per l’escritura de Daphnis et Alcimadura, Mondonville emplega un occitan lengadocian que poiriam qualificar d’estandardizat », sens marcaire dialectals particulars. Un parlar simple, de bon comprendre per la majorta part dels locutors de lenga d’òc. Demest los rares cantaires a la cort de Loïs XV originaris del Miegjorn, se tròban dos Gascons : la Bordalesa Marie Fel e lo Bearnés Pierre Jéliote, emai un cantaire provençal, Antoine Trial. Benlèu es per fin de facilitar la tasca d’aqueles locutors occitans non lengadocians que Mondonville prepausèt un tèxte relativament unificat e simple d’accès. Marie Fel, Jéliote e Trial an eles poscut modificar lors accents, an eles tan solament assajat de se’n tenir a l’estricta prononciacion d’origina, o an eles laissat lors parlars colorar lo lengadocian del tèxte ? N’es pas possible d’o dire. L’òm pòt çaquelà veire dins aquela produccion parisiana d’un tèxte narbonés cantat per una Bordalesa, un Bearnés emai un Provençal quicòm coma una òbra panoccitana per concors de circonstància.

La lenga a l'origina del succès de l'opèra ?

La lenga occitana n’èra probable pas compresa a la cor, e encara mens parlada. Pertant, Dafnís e Alcimadura  entègrament redigit en occitan a rescontrat una escasuda bèla tanlèu sa creacion.

Reproduction du livret original de l'opéra avec en introduction une table pour aider à la compréhension de la langue occitane



A l’enreboch, totas las temptativas de revirada en francés del liberet se son soldadas per d’escacs. Sembla donc plan estar que la lenga occitana siasque un factor essencual del succès de la pèça. Cal dire que Mondonville aviá presas totas las precaucions necessàrias per que l’emplec de l’occitan ne tumèsse pas las mentalitats parisianas ; l’opèra es precedit d’un prològ en francés de l’abat Voisenon que plaça l’òbra dins la tradicion dels Jòcs Florals tolosans e fornís de claus per comprendre la lenga. Prepausa per alhors dins lo liberet, tanplan lo tèxte dins sa version originala coma una revirada francesa de las expressions mai complicadas.
 

Posteritat de l'òbra

Las diferentas gasètas e escriches del temps nos an permés de saber que l’opèra foguèt representat a de nombrosas represas a París dins l’annada que seguèt mas tanben en província onte lo liberet, la particion amei tanben d’adaptacions dins los dialèctes locals son publidadas (es notadament lo cas a Montpelhièr en 1755) . La proliferacion de las parodias de l’opèra atèstan tanben de son dardalh e de sa popularitat.

Per fin de respondre a las demandas del public e permetre a un mai grand nombre d’interprètes de cantar dins aquel opèra, Mondonville sortirà en 1768 una novèla version de Dafnís e Alcimadura revirada en francés. L’opèra se difusa alavetz mai largament.

 La darnièra representacion coneissuda de Dafnís e Alcimadura es donada en 1778. Amb la mòrt del compositor, matunas de sas òbras tomban dens l’oblit, dont Dafnís e Alcimadura que  ne sera remontada qu'en 1981.

Es en 1977 que l’òbra es redescobèrta amb la tèsi de Roberte Marchand consacrada al compositor. Seguerà una mòstra a Lille, vila onte Mondonville exercèt sos talents quora comencèt, puèi la publicacion del catalòg de la mòstra en 1980 pel Centre Internacional de Documentacion Occitana (CIDO) e la Societat de Musicologia de Lengadòc.
Aquò’s alavetz la debuta d’una fasa granda de redescobèrta de l’òbra del compositor en Occitania.

Programme de la première édition du festival Montpellier Danse

En  julhet de 1981, l’opèra es per, fin recreat a Montpelhièr, a l’ocasion de la primièra edicion del festenal Montpelhièr-Dança. L’orquèstra de Montpelhièr es dirigit per Louis Bertholon e fisan a Dominique Bagouet, figura de la Dança Novèla Francesa, la coregrafia. La causida d’aquela pèça n’es pas anodina per la primièra edicion del festenal Montpelhièr-Dansa coma o explican los elegits d’aquel temps : « Caliá una òbra de crear o tornar crear per tal de consacrar lo renadiu cultural de la region. Montar una òbra escricha en lenga regionala, aquò’s ancorar aquel renadiu dins la perenitat d’una cultura occitana especifica. La causida de Mondonville s’impausava. »


Aquò’s lòrs d’aquel espectacle qu’es realizat un enregistrament que serà editat jos la fòrma d’un vinil la meteissa annada per la maison de disques Ventadorn, sol enregistrament complet de l’opèra editat al jorn d’anuèch.

Mai recentament, l’opèra es estat recreat pels escolans del conservatòri de Tolosa sus l’empont del teatre del Capitòli en 2002.

Criticas et recepcion de l’òbra

 Tanlèu la primièra representacion de l’opèra, mantunas criticas son publicadas dins las gasètas del temps. Los vejaires son partatjats entre bofonistas (italianizants) e partisans de l’opèra francés. En mai de las acusacions de plagiat proferidas per Grimm, aquò’s la question de la lenga emplegada dins l’opèra que sembla cristallizar totes los debats, coma nos o indica l’abat Xavier de La Porte dins lo tòme III de sas Anecdotes Dramatiques : « Le jargon languedocien qu'il avoit parlé dans son enfance, et qui est presque aussi favorable au chant et aux idées tendres et galantes, que la langue Italienne, fut une nouveauté piquante à l'Opéra... ».

Aital, lo Mercure de France de decembre de 1754 fa paréisser una critica elogiosa (consultar l’article original sus Gallica) : « M. Mondonville poète tout à la fois et musicien, est l'auteur des paroles et de la musique : tels étoient autrefois nos fameux Troubadours. La pastorale est écrite en langage toulousain, le prologue l'est en notre langue. [...] Alcimadure [...] et [...] Daphnis ont été rendus par Mlle Fel et Mr Jeliote. Ils sont si supérieurs l'un et l'autre, lorsqu'ils chantent le François, qu'il est aisé de juger du charme de leur voix, de la finesse de leur expression, de la perfection de leurs traits, en rendant le langage du pays riant auquel nous devons leur naissance... ».

A l’enreboch, l’autor del Manuscrit de Munich, partisans dels Italians redigís una critica mai sevèra : « Daphnis et Alcimadure opera dont les paroles sont de l'idiome languedocien n'a pas plu généralement et nous n'en sommes pas surpris ; il faut sçavoir ce jargon, et si l'on l'avoit sçu, peutetre l'auroit-on encore moins gouté. Le Sr Mondonville pretend que les paroles sont de luy ainsy que la musique ; on luy reproche d'avoir beaucoup pillé chez les italiens. En tout cas ce n'est pas voler dans le tronc des pauvres. »

Grimm, per tant qu’a el, acusa clarament Mondonville de plagiat, afirma dins un article pareissut dins la revista Correspondance Littéraire que lo compositor es anat putzar dins l’Opéra de Frontignan de Nicolas Fizes, amei tanben dins mantuns intermèdes italians e per fin que « le reste consiste dans des airs en Languedoc que tout le monde, en Languedoc, sait par cœur. » (Melchior Grimm IN Correspondance littéraire). Mas un còp mai, aquò’s l’emplec de la lenga occitana que suslèva d’interrogacions : Grimm explica que lo sol meriti d’aquel opèra seriá l’emplec de l’occitan que, se sarrant de l’italian « pour la simplicité, la naïeveté, l'expression et la gentillesse » ven amenar una valor ajostada a la pèça de Mondonville.

Ressources numériques

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L'occitan au cinéma : Histoire d'Adrien de Jean-Pierre Denis
CIRDOC - Institut occitan de cultura
Histoire d'Adrien es un filme francés en color de 95 minutas realizat per Jean-Pierre Denis, en lengas occitana (majoritària, sostitolada en francés) e francesa, sortit dins las salas en 1981 pel circuit Gaumont, e recompensat per la Camerà d'aur a Canas en 1980. La musica del generic foguèt estada compausada e interpretada per Joan Pau Verdier.
[consultar la ficha del filme sul catalòg collectiu de las bibliotècas e dels archius de cinèma Ciné-Ressources]

1-Consecracion

23 de mai de 1980,  a la serada que clava lo 33en festenal de Canas : René Clement saluda « un filme remarcable que [lo] pertòca » al moment que dona la Camerà d’Aur que recompensa lo melhor primièr filme a Jean-Pierre Denis, per Histoire d’Adrien, un long-metratge « rodat en lenga d'òc, en occitan ».
Al sortir de la ceremonia, la jornalista France Roche, visiblament entrepensada, exprimís sos dobtes : « Aquò’s plan dificille de saber se lo filme de Denis veirà plan de public, estent qu’es lo primièr filme francés que siá parlat en patés ».

2-"La lenga coma evidencia" (Michèu Chapduèlh)


« Sens la lenga, queu film seria pas la meitat de çò que es. E Denis zo sap ben que vòu pas auvir parlar d'una version francèsa. En francès, Histoire d'Adrien seria estat "regionalista" o "provinciau". En occitan, es universau. » Michèu Chapduèlh (1) 

Histoire d’Adrien es un filme autofinançat, que foguèt virat en 8mm en Peiregòrd, en dos ans, per un autodidacte que i met en scèna d’actors benevòls e amators. Totes tenon de l’ostal aquel occitan de Peiregòrd qu’es la lenga principala del filme, e improvison la màger part dels dialògues dins los costumas dels pepins e de las menins qu’an tornat sortir dels armaris.

Aquel long-metratge dona a veire la vida d’un jove paisan nascut sens paire al començament del sègle XX. Lo cada-jorn a la bòria, lo depart dels òmes pel front, l’exòdi rural, la cauma al camin de fèrre en 1920, tot aquò servís d’elements de contèxte que restacan lo filme a una semblança istorica qu’es fondamentala per Jean-Pierre Denis, sens que siá per aquò l’esséncia de l’òbra. Çò qu’es al centre, aquò demòra l’istòria tota individuala de son personatge. L’istòria d’Adrien. Atal n’es tanben per l’utilisacion de la lenga occitana :


« Le choix de la langue d'oc a été dicté par un souci de cohérence et d'authenticité, simplement parce qu'il ne pouvait en être autrement ; il va de soi qu'en 1905, dans les champs, les villages, les paysans s'exprimaient dans leur langue. » J.-P. Denis (2)
[« La causida de la lenga d’òc foguèt impausada per una volontat de coeréncia e d’autenticitat, simplament perque ne podiá pas anar autrament ; aquò’s evident qu’en 1905, pels camps, dins los vilatges, los païsans parlavan dins lor lenga. »]


Una comparason ambe l’adaptacion per Chabrol del roman breton Lo Chaval d’orgulh se fa d’evidéncia, que sortiguèt aquela quita annada, a la diferéncia qu’èra tot en francés.


3-Posteritat


Mercés a l’ajuda del cineasta René Allio, Histoire d'Adrien foguèt distribuït en salas dins lo circuit nacional. Mas aquel primièr long-metratge en occitan amb una difusion al grand public es demorat una excepcion dins lo païsatge audiovisual francés. Lo sol projècte que i se pòt comparar, L’Orsalhèr (J. Fléchet, 1982) aguèt pas brica aquela distribucion. De La Palombière a Ici-Bas en passant per Champ d'honneur, l’occitan demòra present dins l’òbra de Jean-Pierre Denis. Demòra pas d'Histoire d'Adrien – una creacion occitana contemporanèa premiada a Canas, un cap d’òbra qu’es ara vengut un mite – que qualques raras còpias en circulacion, emai en maissant estat ; lo filme aguèt pas qu’una edicion en VHS (3) qu’es agotada de i a plan temps.


Nòtas

(1) « Un grand film occitan : ‘Histoire d’Adrien’ » publié dans le n°9 de la revue Oc.

(2) Propos recueillis par Bernard Tremege et publiés dans Tecimeoc n°9.

(3) Jean-Pierre DENIS (réal.), Histoire d’Adrien, 95 min., couleur,  VHS-SECAM, Gaillon : Film à film, collection “Caméra d’or” dirigée par Jean-François Davy, 1990

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