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Yemgui a, depuis toujours, des choses à dire ! Et c'est le rap qu'il a choisi pour s'exprimer, avec son Harakiri Crew et ses Saboteurs. Plume acérée et prolifique, il débite ses répliques cinglantes bardées de références sur des airs de chabrette limousine et de musique numérique, accompagné par une chaleureuse voix féminine. Valse désarticulée et rap articulé, trip-hop et hip-hop, Yemgui et les Saboteurs partent à la recherche d'un timbre singulier, évoluant entre français et occitan pour faire ressortir la brutalité de l'existence, l'absurdité du monde contemporain et clamer leurs révoltes contre la Terre entière.
Chabatz d'entrar, quò vai surtir !
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Intégré l’héritage des illustres ainés comme Massilia ou les Fabulous : ils sont la génération suivante, celle qui a grandi naturellement avec ce sound system à l’occitane, sans complexe. Droits, ils avancent sur leur propre chemin d’un rap ou d’un reggae engagé, radical, conscient et festif. Les chansons sont souvent sociales, elles parlent de notre quotidien, de nos barrières et des clichés qu’on traîne. Elles ont toujours cette pointe, ce fil acéré qui fait tout voler en éclat et pousse à la réflexion. Son dins una lenga sens estat, sens policia, sens termièra, per crear e recampar. Mauresca a son propre «blues», son propre «punk» et permet d’échapper à la centrifugeuse du centralisme. Mauresca rêve d’Occitanie comme les beatnik rêvaient de Big Sur en Californie, ils tracent leur route, la portent sous leurs pas, la déroulent… Fai la rota minòt !
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Maria Arnal et Marcel Bagés ne récupèrent pas. Ils n'actualisent pas. Remesclan, comme ils disent : ils mélangent, remixent, repensent, recréent et perpétuent ainsi une certaine chaîne de transmission. Le nez et les oreilles rivés sur les phonothèques, les fonds de collectages numérisés de la péninsule ibérique et du Pays Valencien en particulier, Maria Arnal et Marcel Bagés véhiculent une conception de la tradition qui rime avec culture libre et ouverte, modernité et expérimentation.
Il en résulte une musique très âpre, épurée au maximum, laissant tout l'espace à une voix claire et une guitare distordue, autour d'un répertoire de chansons couvrant toutes les étapes de l'existence : la joie, les peines, le travail et les fêtes, comme autant de marqueurs d'une communauté, d'une recherche et d'une vie toujours à poursuivre.
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Quelque part entre deux mondes, ou au bord de l’un d’eux, au bord du champ que l’on ne laboure pas et où s’entrecroisent les herbes nées folles et celles qui échappèrent à la culture, la voilà la « talvèra ». E es aquí que se tròba, coma cadun sap, la libertat. La liberté de faire, celle d’être aussi, sans contraintes et sans domination d’aucune sorte, en allant où l’on veut et avec qui on le souhaite. Une passerelle pour tous les possibles… La Talvera, le groupe, est un des plus prolifiques de la création d’expression occitane. Sans doute car il s’agit là de plus qu’un simple groupe de musique : né de la recherche ethnomusicologique dans les années 80, il a continué en parallèle à explorer un répertoire traditionnel de collectage et à créer une œuvre poétique dense et riche, ancrée dans le présent, tout en tissant méticuleusement des liens entre ces deux activités, ainsi qu’en y intégrant le fruit de ses échanges réguliers avec tous les pays du « Sud », ceux qui partagent avec l’Occitanie le « solelh solelhaire », cet astre qui réchauffe et nous fait fièrement lever les yeux (et les verres!) au ciel. La musique de la Talvera es coma aquò : chaleureuse, bigarrée, multicolore, à tel point qu’elle en est inclassable. Occitane, tout simplement ?
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Interpréter ou réinterpréter les mots de l’autre, tenter de traduire sans trahir, effectuer une translation qui ne passe pas à côté, adapter à une langue une oeuvre écrite dans une autre, quitte à créer une oeuvre nouvelle, est un art de passionnés passionnant. Marie-Jeanne Verny et Felip Biu, avec leurs expériences toutes fraîches, échangeront sur ce jeu avec enjeux, sur leurs manières d’aborder une littérature universelle avec les mots du local, sur leur savoir et leur savoir-faire, sur leurs envies partagées d’un bien à partager.

Amb : Marie-Jeanne Verny (Université Paul Valéry de Montpellier, traductrice d'Antoni o la Resisténcia de Valentine Goby) e Felip Biu (Prèmi Pèir de Garròs per la revirada de The Wisperer in Darkness de H.P. Lovecraft)
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Dans le contexte global de musiques actuelles populaires en constante mutation, qui s'affranchissent de toutes les frontières, le choix de chanter dans une langue minoritaire est tout sauf anodin. Le choc de deux représentations solidement ancrées, celle d'une musique “actuelle” et d'une langue qui serait plutôt proche du contraire, incapable de produire et d'alimenter une culture au diapason de son époque...et si, pourtant, cela était possible ? Laissons la place à celui qui écrit, chante et s'amplifie, à celui qui crée la musique d'aujourd'hui pour les gens d'aujourd'hui et choisit de le faire avec ce que l'hier lui a laissé. Posons-nous la question du sens, de la “valeur ajoutée” du local au global, de la touche personnelle versée aux référentiels musicaux communs. Au-delà de l'état des lieux dressé et comparé de la création musicale actuelle (Occitanie/Catalogne), comment diffuser sa musique ? Auprès de qui ? Comment se structurer en réseaux, mutualiser, échanger ses créations ? Et quelle place pour le festival de culture minoritaire, corollaire des musiques actuelles ?

Animator : Camille Martel (journaliste, artiste et écrivain)
Intervenents : Alexandre Barthès (Avant-Mardi), Xavi Angulo (Propaganda Pel Fet), Armand Llàcer (Valencian Music Association), Sylvain Chabaud (Mauresca), Joël Mespoulède e Thierry Bousseau (Agence Sirventés), Manu Théron (Lo Còr de la Plana, Polifonic System), David Ibáñez (director artistic de la Fira Mediterrània de Manresa)
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C'est peu de dire que Xavi Lozano souffle dans tout ce qui ne bouge pas, il faut le voir ! Il a le chic, avec ses deux compères, pour animer l'inanimé, pour créer une musique riche avec des instruments (très) communs, puisant dans le vaste catalogue du mobilier urbain et des objets du quotidien pour fabriquer en direct un véritable orchestre de chambre...à air ! Une échelle à la hauteur (de ton), un héli-cône de signalisation, un arrosoir traditionnel, des bouteilles sifflées, une béquille à coulisse, des briques aériennes, des cornemuses en véritable peau de gant, une barrière-flûte en chantier... Bufa&Sons n'ont qu'une philosophie, et qu'un principe : si cela fait du bruit, alors cela fait de la musique. Et s'il y a un trou, alors on peut y souffler ! Drôles, légers, en un mot irrésistibles pour petits et grands, Bufa&Sons font cependant plus que proposer un large éventail de "tubes" maison, ils questionnent sur notre rapport à la musique, aux instruments, ce qu'ils sont, comment ils existent, comment nous créons, comment nous transmettons, les liens entre musiques traditionnelles du monde et la création contemporaine. La musique est partout, il suffit de savoir regarder...et écouter.
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Que reste-t-il de la vague des nouvelles musiques traditionnelles et du revival folk des années 70-80 ? L'important travail de remise à neuf d'une culture musicale populaire de tradition essentiellement orale a depuis bien évolué. Si des ethnomusicologues ont poursuivi leur approche méthodique et scientifique de recherche musicale, d'autres créateurs ont fait se croiser de nouveaux chemins, entre musiques traditionnelles, classiques, actuelles, contemporaines, quatre appellations faussement ancrées dans une certaine temporalité. En réalité, la tradition paraît plus aujourd'hui comme le moyen de la passation d'une culture musicale, de sa transmission, bien plus que son aboutissement ou qu'un genre en soi. Panorama donc des (nouvelles) nouvelles musiques traditionnelles de création, avec des créateurs transversaux, attachés à la contemporanéité de leur propos comme aux possibilités offertes par le matériau traditionnel populaire, lui ôtant au passage toute connotation passéiste.

Animator : David Ibáñez (director artistic de la Fira Mediterrània de Manresa)
Intervenents : Pascal Caumont (Vox Bigerri), Laurent Cavalié et Jocelyn Papon (Du Bartàs), Daniel Loddo (La Talvera), Guillaume Lopez (CAMOM, Cie Guillaume Lopez), Xavi Lozano (Bufa&Sons), Manu Théron (Lo Còr de la Plana, Polifonic System)...
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Depuis les origines de la littérature occitane médiévale à l'écriture contemporaine, le chercheur et musicien Gérard Zuchetto, avec Felip Hammel à la lecture et Sandra Hurtado-Ròs au chant, recherchent les échos de l'art du Trobar, jusque dans la littérature occitane actuelle. Conférence en musique, « Retrobar lo Trobar » retrace l'histoire d'une révolution poético-musicale et culturelle très actuelle, par sa verve, sa modernité et son européanéité. En partenariat avec le festival "Les Troubadours chantent l'art roman".
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Le spectacle « Tralhaires » suit les traces de Félix Arnaudin, collecteur méthodique de la Haute-Lande, qui en immortalisa les âpres paysages et en figea la mémoire sur pellicule. Un photographe ethnologue des débuts de la photographie et des débuts de l'ethnologie qui ne renia jamais son parti-pri d'autochtone enraciné, témoin des changements radicaux à survenir dans sa campagne landaise.
Joan Francés Tisnèr, compositeur, chanteur et créateur, décline, sur les brumeux Noir&Blanc d'Arnaudin, des paysages sonores, des chants, des contes, des proverbes, liant les mots du poète aux images du photographe, montrant la force et la complétude de son œuvre.

Illustrant son propos d'extraits choisis, Joan Francés Tisnèr racontera le processus créatif de son spectacle, tissant en toile de fond des questionnements sur la transmission de la culture et du patrimoine immatériel, les enjeux de la collecte, de la sauvegarde de la mémoire et de sa valorisation.
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