Junior Sans naît le 3 décembre 1820, au 45 de la rue Sainte-Claire, à Béziers. Il est le fils de Julien Sans, tisserand, connu pour ses Carnavalades et de Jeanne Françoise Eustasie Benezech qui meurt alors qu’il a deux ans.
Junior se marie le 8 septembre 1848, à Béziers, avec Marie-Anne Félix Gailhac fille d’un perruquier dont il aura un fils unique Aimé. Ce dernier épousera en 1871 Joséphine Sauret fille de Raymond Sauret maire de Maureilhan.
Dans la poésie « Moun bouyache à la mar de Serigna », pièce primée au concours de la Société archéologique de Béziers en 1855, il se qualifie d’imprimeur.
C’est en 1875 qu’il publie son premier recueil de poésies intitulé : Bèit telados qui contient huit poèsies dont une consacrée au sculpteur Antonin Injalbert et une autre à l’épidémie de choléra qui frappa Maureilhan en 1835.
En 1881, il participe à la Santo Estello de Marseille du 22 mai, où il est élu Majoral du Félibrige, premier titulaire de la Cigalo de Béziés.
Il publie cette même année son second recueil Autros bèit telados qui contient huit nouveaux poèmes dont un où il rends hommage à Jean Laurès et un autre « A moun paire » où il décoche ses flèches contre Gabriel Azaïs.
Ce n'est qu'en 1893 qu'il publiera son troisième volume Un Moulou de Telados qui sera son dernier livre. A partir de cette date, il restera alité pendant 12 ans, suite à une hémiplégie, avant de décèder au 4 de la rue Clairie, à Béziers, le 29 mars 1905.
A partir de 1875, date de la publication de son premier recueil, il réunit l'ensemble de sa production écrite en langue d’oc dans plusieurs volumes manuscrits. Ces recueils qui représentent trois forts volumes reliés, constitués en grande partie de poèsies inédites, nous permettent de suivre la carrière littéraire de Junior Sans et de découvrir plus de trente années de vie biterroise.
Junior Sans écrit pour perpétuer la mémoire de ses ancêtres mais aussi leur écriture en langue d’oc. Son écriture est celle du témoignage. Il revendique sa filiation en donnant à ses poésies le nom de Telados (toiles) et en écrivant sous le pseudonyme de Felibre de la Naveto en souvenir de son père tisserand, mais aussi en restituant comme eux, dans le parler de Béziers, les évènements survenus entre 1850 et 1880 ou encore en rapportant les vieilles traditions de la cité.
Le jeune félibre Joseph Loubet qui est en relation avec Junior Sans au cours de l'année 1890 le reconnaîtra comme son maître à penser avec Stéphane Mallarmé.
Florian Vernet, professeur d'occitan dans l'enseignement secondaire puis à l'université, et dirigea plusieurs années le département d'occitan de l'Université Paul Valéry de Montpellier.
Il a publié de nombreux textes de fiction, romans policiers, littérature jeunesse, théâtre, ouvrant la voie de la littérature grand public à l'occitan.
Son travail de recherche l'a conduit à s'interroger sur la présence de l'occitan dans l'étymologie du français. Il remarque ainsi que : "En dépit d'une évolution positive, encore que récente, la plupart des ouvrages grand public semblent répugner à attribuer leur origine à bien des mots venant de l'occitan. Comme si c'était une grossièreté inqualifiable. Alors que c'est une évidence."
Florian Vernet publie en 2007 aux éditions de l'IEO Que Dalle ! Quand l'argot parle occitan, un ouvrage dans lequel il explore les emprunts du français à l'occitan dans l'argot.
Le dictionnaire De l'oc au français se situe dans la continuité de ce travail. En s'attachant à relever les mots venant de l'occitan dans le vocabulaire français, à partir de l'étude minutieuse de l'étymologie, Florian Vernet a constitué un important dictionnaire des mots français issus de la langue occitane.
Ce dictionnaire est inédit, Florian Vernet a fait le choix de le rendre accessible à tous, en ligne, via une édition électronique sur le site Occitanica.
Notre réponse :
Frédéric Mistral récitant quelques vers de"Mirèio". Ce document aujourd'hui mythique pour beaucoup d'admirateurs du grand écrivain provençal a sans doute existé.
Gérard Baudin dans son ouvrage Frédéric Mistral : Illustre et Inconnu (Paris, H.C. éd., 2010 - cote CIRDOC : 845.8 MIS) fait bien référence à un enregistrement de Frédéric Mistral récitant quelques strophes de "Mirèio", qui aurait été réalisé en 1904 par Alfred Ponge, projetant la création d'un musée phonographique. L'initiative de Ponge n'eut pas de lendemain, et il fallut attendre 1911 pour que soit créée en France une archive de la langue parlée à l'Université de Paris, par Ferdinand Brunot, grâce au mécénat de la société Pathé.
Sur l'histoire des Archives de la Parole et le contenu des collections sonores désormais conservées à la Bibliothèque nationale de France, vous pouvez consulter l'article de Pascal Cordereix, "Des Archives de la parole au Département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France -- 1911 - 2002 : un siècle de français parlé enregistré" sur le site de l'Université de Provence (Lien : lire l'article).
On ne retrouve pas trace dans le catalogue de la Bnf de l'enregistrement de Frédéric Mistral et pour cause, d'après Michaël Abecassis (La voix des français. Vol.1 : à travers l'histoire, l'école et la presse, Bern ; P. Lang, 2008.) tous les cylindres d'enregistrement produits par Alfred Ponge ont disparu.
La BNF conserve toutefois un enregistrement de Valérie Mistral sur Frédéric Mistral réalisé en juillet 1940, consultable sur place (Lien : notice du document dans le catalogue de la BNF).
La voix du prix Nobel de littérature semble donc perdue. Il existe quelques enregistrements filmés muets de Frédéric Mistral, notamment au sein des archives Pathé-Gaumont (Lien : voir le site).
Autres ressources disponibles :
Une partie du fonds des Archives de la Parole de Ferdinand Brunot a été numérisée. Les documents sont disponibles à l'écoute en ligne (malheureusement pas au téléchargement) sur GALLICA (Lien).
Nous avons sélectionné un enregistrement en langue d'oc "Chanson et poésies populaires en patois d'Auvergne (Lien)".