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Leon Còrdas
CIRDOC - Servici question-responsa
Léon Cordes (Leon Còrdas en occitan) est un écrivain, homme de théâtre, militant pour la langue et la culture occitanes. Il fait partie des figures majeures de l'occitanisme contemporain, c'est-à-dire la génération, particulièrement active après 1945 qui œuvra à la fois à une renaissance linguistique de l'occitan, et à une pensée politique et culturelle pour l'Occitanie.

Léon Cordes (1913-1987) est originaire du Minervois, de Siran dans l'Hérault. Mais c'est à Minerve, haut-lieu du drame de la Croisade contre les Albigeois, qu'il passe une grande partie de son enfance, "dans la maison maternelle où est encore présent le souvenir du papeta Bauron, sculpteur sur bois et poète d'Oc à ses heures et où vit Lo quenque (grand'oncle) qui est un conteur populaire dans la meilleure tradition." (Jean-Marie Petit, Leon Còrdas/Léon Cordes, ed. CIDO, voir bibliographie)

À partir des années 1930, Léon Cordes fait une série de rencontres décisives : Charles Camproux (jeune professeur à Narbonne, il publie le premier manifeste politique occitaniste Per lo camp occitan, en 1935), Ernest Vieu (homme de théâtre occitan très actif dans l'entre-deux-guerres), Roger Barthe, Max Rouquette, Pierre Azéma, etc.
À cette époque, "entre félibrige et occitanisme politique naissant, création et action culturelle, les pièces essentielles d'un échiquier se mettent en place où Cordes sera passionnément de la partie." (J.-M. PETIT, op. cit.). 

En 1934, la jeune garde occitaniste réunie autour de Charles Camproux, fonde le journal Occitania, "organ mesadier de la joventut occitana" et le premier "parti occitan". Léon Cordes, alors viticulteur à Siran, y est "delegat a la propaganda occitana païsana". Il écrit pour Occitania une série d'articles sur la question paysanne en Occitanie, "Tocas païsanas". A la fin de la décennie, alors qu'il est "cap-redactor" du journal toujours dirigé par Camproux, Léon Cordes semble avoir délaissé la question agricole pour intervenir désormais essentiellement sur la question théâtrale.

Le théâtre était pour Cordes une passion de jeunesse dans un Minervois où les troupes amateurs sont nombreuses. La région sera marquée dès 1928 par l'engouement suscité par la compagnie théâtrale d'Ernest Vieu qui joue les pièces populaires des félibres régionaux (Emile Barthe, Paul Albarel, Clardeluno, etc.).

En 1933, le jeune Léon Cordes suit la troupe et fait ses premières lectures de poèmes en public. Pour Cordes comme pour Ernest Vieu, acquis tous deux à l'occitanisme naissant, le succès populaire du théâtre félibréen les invite à considérer le théâtre populaire occitan comme un excellent moyen de diffusion de l'idée occitane auprès du public languedocien. Ils créent ensemble un Office du Théâtre d'Oc. Au cours des années 1930, Léon Cordes crée de nombreuses pièces. Entre 1936 et 1938, avec Prudòm de la luna, Cordes s'annonce comme un des plus grands écrivains de théâtre occitan du XXe siècle. De 1932 à 1987, il créera plus d'une vingtaines d'oeuvres théâtrale en occitan, la plupart ayant été jouées. 

Après la Libération, une série de catastrophes naturelles l'obligent à quitter le Minervois et la propriété viticole familiale. Il restera néanmoins toute sa vie un "poèta pagés", un poète-paysan.
En 1953, il vend la propriété viticole de Siran et s'installe à Montpellier. Engagé dans l'Institut d'Estudis occitans (IEO) créé en 1945 pour refonder l'action et la pensée occitanistes par les grands intellectuels qui domineront l'après-guerre, il prend en charge un projet de "laverie" destinée à financer le jeune institut.
Confronté aux difficultés économiques d'un tel projet, finalement peu soutenu par les dirigeants de l'Institut, il revient à l'agriculture en devenant maraîcher à Lattes. Il y bâtit la propriété de "l'Ortalana", où il vivra jusqu'à sa disparition.

À partir de 1969, parallèlement au grand mouvement populaire et créatif occitan qui touche toute la création (Nòva cançon, édition, jeune théâtre populaire d'Oc, etc.), Cordes renoue activement avec ses amours de jeunesse, le théâtre et la scène populaire, et joue un rôle actif pour le développement du théâtre occitan en Languedoc. Son interprétation du Sermon del curat de Cucunhan (version de l'écrivain et félibre carcassonnais Achille Mir) restera longtemps dans la mémoire collective des nombreux villages où il le joua.

Il publie dans les années 1970 des oeuvres majeures, comme le recueil de nouvelles Los Macarels (IEO, "A tots" : 1, 1974 et 2, 1982) ou son roman La Batalha dels teules (Presses du Languedoc, "Espandi occitan", 1979).
Touche-à-tout, très tôt intéressé par le cinéma, il participe au début des années 1980 à l'aventure de l'Orsalhèr, film de cinéma en occitan réalisé par Jean Fléchet (1982). Il adapte le scénario en occitan et surtout joue un de ses meilleurs rôles. 

Fidèle à Minerve, cité de son enfance et de son apprentissage, il monte à la fin de sa vie une production théâtrale ambitieuse sur le siège de la cité par les Croisés et le drame des hérétiques livrés au bûcher. Entièrement en occitan, le spectacle réunira plusieurs milliers de spectateurs deux années de suite. 

Léon Cordes disparaît en 1987, laissant derrière lui une oeuvre littéraire considérable : une vintaine de pièces de théâtre, quatre romans et nouvelles, huit recueils poétiques, auxquels il faut ajouter de nombrreux essais, scénarios, bandes dessinées, illustrations, poèmes-affiches.

En 1997, Joan-Maria Petit réunit l'ensemble de l'oeuvre poétique dans une nouvelle édition. Moins connue que l'oeuvre théâtrale ou romanesque, l'oeuvre poétique de Léon Cordes est alors redécouverte comme une oeuvre majeure, marquée par une "beutat despolhada" et une géopoétique personnelle originale. 
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Fête de la Sant Blasi à Pézenas / Mathias Leclerc
Leclerc, Mathias
Ce film de 8 minutes a été réalisé par Mathias Leclerc (Gignac : Altaïr Prod) lors du Charivari de la Sant Blasi mené par le Théâtre des Origines le 4 février 2011 dans la vieille ville de Pézenas.

Les Temporadas de Pézenas

La ville de Pézenas est devenue un des hauts-lieux du patrimoine culturel immatériel d'Occitanie avec l'inscription par l'UNESCO de son « animal totémique », Lo Polin (Le Poulain), sur la « Liste représentative du patrimoine culturel immatériel » au titre des « Géants et dragons processionnels de Belgique et de France », mais aussi avec ses Temporadas qui réactualisent les fêtes calendaires (la Sant Blasi et le Carnaval au printemps, la Sant Joan d'estiu au solstice, Martror ou la fête des morts à l'approche de l'hiver). Menés jusqu'en 2014 par le Théâtre des Origines, ces moments forts de culture immatérielle, placées sous le double signe des traditions immémorielles et des rituels festifs contemporains, sont aujourd'hui menés par le Collectif Temporadas de Pézenas.

La Sant Blasi à Pézenas ritualise le renouveau du printemps et ouvre la période carnavalesque : « Le peuple part réveiller les sauvages car il est temps de fêter le renouveau de la nature… mais dans quels soubassements de la Terre se trouvent-ils ? Eux seuls peuvent invoquer saint Blaise, saint des animaux et du souffle qui, monté à vira-cuol (à l’envers) sur son âne, tentera de récupérer les clés pour ouvrir les portes de la ville au Carnaval. Ces clés, ce sont les Capitouls qui les détiennent, les dirigeants des quartiers qui ne souhaitent pas voir le Carnaval descendre dans la rue. C’est quand le peuple aura repris possession de la Cité que la Carnavaline pourra l’envahir et faire alors jaillir ce souffle qui fait dresser le poil, le rire et la dérision aux habitants à l’approche du Carnaval ! » (argumentaire de la Sant Blasi de Pézenas, Collectif Temporada, 2015).

Présentation de la compagnie

Le collectif qui va constituer le Théâtre des Origines naît en 2003, sur les bancs de la licence professionnelle « Acteurs Sud » et regroupe des comédiens, à la fois chercheurs et scénographes proposant des spectacles de rue transdisciplinaires et interactifs. Le collectif puise dans le patrimoine culturel immatériel local la matière d’une création nouvelle faisant résonner lieu/ histoire/ traditions et habitants dans une entreprise tant artistique, que culturelle et sociale.
Junior Sans (biographie)
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Junior Sans naît le 3 décembre 1820, au 45 de la rue Sainte-Claire, à Béziers. Il est le fils de Julien Sans, tisserand, connu pour ses Carnavalades et de Jeanne Françoise Eustasie Benezech qui meurt alors qu’il a deux ans.
Junior se marie le 8 septembre 1848, à Béziers, avec Marie-Anne Félix Gailhac fille d’un perruquier dont il aura un fils unique Aimé. Ce dernier épousera en 1871 Joséphine Sauret fille de Raymond Sauret maire de Maureilhan.

Dans la poésie « Moun bouyache à la mar de Serigna », pièce primée au concours de la Société archéologique de Béziers en 1855, il se qualifie d’imprimeur.
C’est en 1875 qu’il publie son premier recueil de poésies intitulé : Bèit telados qui contient huit poèsies dont une consacrée au sculpteur Antonin Injalbert et une autre à l’épidémie de choléra qui frappa Maureilhan en 1835.

En 1881, il participe à la Santo Estello de Marseille du 22 mai, où il est élu Majoral du Félibrige, premier titulaire de la Cigalo de Béziés.
Il publie cette même année son second recueil Autros bèit telados qui contient huit nouveaux poèmes dont un où il rends hommage à Jean Laurès et un autre « A moun paire » où il décoche ses flèches contre Gabriel Azaïs.
Ce n'est qu'en 1893 qu'il publiera son troisième volume Un Moulou de Telados qui sera son dernier livre. A partir de cette date, il restera alité pendant 12 ans, suite à une hémiplégie, avant de décèder au 4 de la rue Clairie, à Béziers, le 29 mars 1905.

A partir de 1875, date de la publication de son premier recueil, il réunit l'ensemble de sa production écrite en langue d’oc dans plusieurs volumes manuscrits. Ces recueils qui représentent trois forts volumes reliés, constitués en grande partie de poèsies inédites, nous permettent de suivre la carrière littéraire de Junior Sans et de découvrir plus de trente années de vie biterroise.
Junior Sans écrit pour perpétuer la mémoire de ses ancêtres mais aussi leur écriture en langue d’oc. Son écriture est celle du témoignage. Il revendique sa filiation en donnant à ses poésies le nom de Telados (toiles) et en écrivant sous le pseudonyme de Felibre de la Naveto en souvenir de son père tisserand, mais aussi en restituant comme eux, dans le parler de Béziers, les évènements survenus entre 1850 et 1880 ou encore en rapportant les vieilles traditions de la cité.
Le jeune félibre Joseph Loubet qui est en relation avec Junior Sans au cours de l'année 1890 le reconnaîtra comme son maître à penser avec Stéphane Mallarmé.

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Vernet, Florian (1941-....)
Fait partie d'une série de 10 enregistrements conçus et enregistrés par Florian Vernet, pour en savoir plus sur l’influence de l’occitan sur l’argot français classique.
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Patrimòni occitan : la civilisation en héritage (film documentaire)
Leclerc, Mathias. Metteur en scène ou réalisateur
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault). Auteur
Altaïr-Prod. Metteur en scène ou réalisateur
Ce film de 26 minutes réalisé à l'occasion du Xe Congrès de l'Association internationale d'études occitanes (Béziers, juin 2011) propose un parcours au sein de la civilisation occitane du Moyen Âge : littérature, pensée, sciences, trois cents ans de « création en marche » dont l'héritage fonde le patrimoine occitan et une part de la culture européenne moderne.
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Borelli, Calixte (1832-1901). Compositeur
Partitions pour violon
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De l'oc au français : Diccionari dels mots franceses que venon de l'occitan de Florian Vernet
Vernet, Florian (1941-....)

Florian Vernet, professeur d'occitan dans l'enseignement secondaire puis à l'université, et dirigea plusieurs années le département d'occitan de l'Université Paul Valéry de Montpellier. 

Il a publié de nombreux textes de fiction, romans policiers, littérature jeunesse, théâtre, ouvrant la voie de la littérature grand public à l'occitan.

Son travail de recherche l'a conduit à s'interroger sur la présence de l'occitan dans l'étymologie du français. Il remarque ainsi que : "En dépit d'une évolution positive, encore que récente, la plupart des ouvrages grand public semblent répugner à attribuer leur origine à bien des mots venant de l'occitan. Comme si c'était une grossièreté inqualifiable. Alors que c'est une évidence."  

Florian Vernet publie en 2007 aux éditions de l'IEO Que Dalle ! Quand l'argot parle occitan, un ouvrage dans lequel il explore les emprunts du français à l'occitan dans l'argot. 

Le dictionnaire De l'oc au français se situe dans la continuité de ce travail. En s'attachant à relever les mots venant de l'occitan dans le vocabulaire français, à partir de l'étude minutieuse de l'étymologie, Florian Vernet a constitué un important dictionnaire des mots français issus de la langue occitane.  

Ce dictionnaire est inédit, Florian Vernet a fait le choix de le rendre accessible à tous, en ligne, via une édition électronique sur le site Occitanica.

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Vernet, Florian (1941-....)
Fait partie d'une série de 10 enregistrements conçus et enregistrés par Florian Vernet, pour en savoir plus sur l’influence de l’occitan sur l’argot français classique.
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La voix de Frédéric Mistral enregistrée
CIRDOC servici question-responsa

Notre réponse :

Frédéric Mistral récitant quelques vers de"Mirèio". Ce document aujourd'hui mythique pour beaucoup d'admirateurs du grand écrivain provençal a sans doute existé.

Gérard Baudin dans son ouvrage Frédéric Mistral : Illustre et Inconnu (Paris, H.C. éd., 2010 - cote CIRDOC : 845.8 MIS) fait bien référence à un enregistrement de Frédéric Mistral récitant quelques strophes de "Mirèio", qui aurait été réalisé en 1904 par Alfred Ponge, projetant la création d'un musée phonographique. L'initiative de Ponge n'eut pas de lendemain, et il fallut attendre 1911 pour que soit créée en France une archive de la langue parlée à l'Université de Paris, par Ferdinand Brunot, grâce au mécénat de la société Pathé.

Sur l'histoire des Archives de la Parole et le contenu des collections sonores désormais conservées à la Bibliothèque nationale de France, vous pouvez consulter l'article de Pascal Cordereix, "Des Archives de la parole au Département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France -- 1911 - 2002 : un siècle de français parlé enregistré" sur le site de l'Université de Provence (Lien : lire l'article).

On ne retrouve pas trace dans le catalogue de la Bnf de l'enregistrement de Frédéric Mistral et pour cause, d'après Michaël Abecassis (La voix des français. Vol.1 : à travers l'histoire, l'école et la presse, Bern ; P. Lang, 2008.) tous les cylindres d'enregistrement produits par Alfred Ponge ont disparu.

La BNF conserve toutefois un enregistrement de Valérie Mistral sur Frédéric Mistral réalisé en juillet 1940, consultable sur place (Lien : notice du document dans le catalogue de la BNF).

La voix du prix Nobel de littérature semble donc perdue. Il existe quelques enregistrements filmés muets de Frédéric Mistral, notamment au sein des archives Pathé-Gaumont (Lien : voir le site).


Autres ressources disponibles :

Une partie du fonds des Archives de la Parole de Ferdinand Brunot a été numérisée. Les documents sont disponibles à l'écoute en ligne (malheureusement pas au téléchargement) sur GALLICA (Lien).

Nous avons sélectionné un enregistrement en langue d'oc "Chanson et poésies populaires en patois d'Auvergne (Lien)".

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Le Banquet de l'Alouette : discours et toasts / de MM. Victor Hugo...[et al.]
Société d'alliance latine la Lauseta
Livre édité en 1878
sur 1525