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André Benedetto et Pierre François repeignent la façade du théâtre des Carmes d'Avignon en 1974
Théâtre des Carmes (Avignon)
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Teatre de la Carrièra joue "Mort et Résurrection de M. Occitania" à Bédarieux en 1970
Teatre de la Carriera (Arles, Bouches-du-Rhône)

Aux lendemains de Mai 1968, Claude Alranq et le Teatre de la Carrièra (le « Théâtre de la Rue » en occitan) font irruption sur les places des villages et villes d’Occitanie avec un théâtre d’un nouveau genre, populaire, social et occitan, et une pièce emblématique, Mort et Résurrection de M. Occitania, farce tragique qui révèle à la société occitane les causes du « mal méridional » dans un contexte de crise de la viticulture languedocienne et des débuts d’un mouvement massif qui convergera sous le mot d’ordre « Volèm viure al país ».

Cette photographie, issue des archives du Teatre de la Carrièra conservées au CIRDOC, nous montre l’esprit de cette compagnie qui représenta pour des milliers de spectateurs une véritable révélation théâtrale et de prise de conscience culturelle.

Le chanteur Claude Marti évoque cette expérience dans son livre Homme d’Oc (Paris : ed. Stock, 1975) : « Et tout le monde est saisi, époustouflé, on n’avait jamais vu ça… Il y a là, sur la place, un camion asthmatique, beaucoup de décors en carton, beaucoup de pancartes, et des gens qui s’agitent, se préparent au milieu de ce matériel pour le moins sommaire. Il fait beau, tout le village est là, les enfants, les femmes, les hommes, dans une atmosphère de petite fête. Et la pièce commence. Incantatoire. Sous un linceul rouge marqué du drapeau occitan, il y a un mort. C’est M. Occitania, un petit viticulteur. Un tribunal est là qui disserte sur les causes de sa mort. (...) On était devant un théâtre réellement populaire, qui touchait profondément les gens tout en étant très pédagogique. (...) Les gens se reconnaissent dans M. Occitania, ils rient, ils applaudissent, ils prennent parti ; un passage est en occitan, un autre est en français, comme dans la réalité vécue… »

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Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière : premier livre imprimé à Marseille
Bellaud de la Bellaudière, Louis (1533?-1588)
Louis Bellaud de la Bellaudière (1543 ?-1588), poète provençal du XVIe siècle, est considéré comme le maître de l’art du sonnet en occitan et du style pétrarquiste, conciliant dans son œuvre poétique lyrisme, humour et fantaisie. Il amorce la renaissance des lettres d’oc en Provence. 
On ne connaît de Bellaud que trois recueils poétiques : les Obros et Rimos, le Don-Don infernal et Lous Passa-tens. Seul le Don-Don infernal  a été publié de son vivant, une brochure imprimée à Aix en 1584, en 1588 puis en 1602.
Le recueil Obros et rimos provenssalos de Loys de la Bellaudiero, gentilhomme prouvenssau, souvent abrégé en Obros et Rimos, a été imprimé à Marseille le 20 octobre 1595, sept ans après la mort du poète, grâce à son oncle, Pierre Paul, dans le contexte particulier de la République de Casaulx. S’il reprend le titre du premier recueil, il constitue en réalité l’édition complète des œuvres poétiques de Bellaud.  

L’exemplaire des Obros et Rimos numérisé ici provient des collections du CIRDOC - Institut occitan de cultura (CR-A 8138).  

Contexte historique : le premier livre marseillais  

C'est Pierre Paul, son oncle d’alliance, qualifié parfois d’écuyer de Marseille, qui rassembla ses œuvres éparses, les publia et les fit ainsi connaître. Il en profita pour publier au sein du volume également un de ses recueils la Barbouillado.
Des circonstances historiques particulières sont à l’origine de la  publication de ce recueil : de 1591 à 1596, Charles de Casaulx installe une éphémère « République de Marseille ». Le nouveau pouvoir fait installer l’imprimerie à Marseille. Pierre Mascaron, premier imprimeur marseillais, sort de ses presses les Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière qui constituent le premier livre sorti des presses marseillaises. 
L’ouvrage est également célèbre, au moins à l’échelle locale, parce qu’il a vu le jour sous le patronage d’un personnage « rebelle », peu avant la chute de celui-ci et de son régime : les Obros et Rimos sont dédiées à Charles de Casaulx et son viguier Louis d’Aix, qui ont octroyé la permission. 
L'exécution de l'ouvrage, au point de vue typographique, peut paraître désordonnée. Cette apparente fantaisie en termes de ponctuation, de graphie est elle-due à Pierre Mascaron, à Pierre Paul ou à Bellaud lui-même ? Il est difficile de l'affirmer. Le provençal écrit de Bellaud est, tout comme l'ensemble des écrits de l'époque dite « baroque », bien loin de la graphie établie au Moyen-Âge (perdue depuis la fin de l'usage administratif de la langue d'oc). Un lecteur moderne peut paraître désorienté devant l'invasion de lettres parasites ou décoratives, les notations différentes d'un même mot... C'est aussi le cas, dans une moindre mesure, pour les auteurs français de l'époque. De plus, le provençal de Bellaud est en pleine évolution, il garde des traits archaïques tels que les pronoms « lous » et « las » mais, parfois, utilise le « leys » moderne, par exemple. 

Contenu du volume

Reliure vélin de l’époque (fin XVIe-début XVIIe siècle)
vues 3 à 7 : Sur les pages de garde supérieures notes manuscrites : « Ex libris Guihelmy Massiliensis », un possesseur contemporain de l’impression, suivi d’un tercet en vers latins et de deux quatrains en français. 
vue 14 : En regard de la page de titre, une feuille brochée au verso de laquelle figure, dans un encadrement de fleurons, l’avertissement aux lecteurs.
vue 15 : Sur la page de titre, les armoiries de la ville de Marseille sont gravées sur bois, sans indication de couleur, dans un rameau de laurier. 
vue 16 : La page suivante contient le portrait de Bellaud dans un ovale, représenté en buste couronné de laurier et autour duquel on lit une citation en latin suivi d’une dédicace en occitan signée Pierre Paul qui fait l’éloge du poète : « ...Si cent mille ans dure le monde, / ses poèmes ne dépériront pas… »
vues 17 à 42 : Éloge de Louis de Bellaud, Epître liminaire par Pierre Paul et dédicace à Charles Casaulx et Louis d’Aix, Préface de César de Nostredame. 
Les quatre parties chronologiques de l’œuvre ont chacune une page de titre et sont précédées de pièces liminaires en prose ou en vers destinées à glorifier l'auteur, l'éditeur, ou les protecteurs.
vues 15 à 166 : Les Obros, ou premier livre de la prison est un recueil de 164 sonnets entrecoupés de pièces diverses (odes, chansons, quatrains et huitains…). Composé lors de son emprisonnement à Moulins, il se présente comme les éphémérides d’un détenu. 
vues 167 à 194 : Avec le Don-Don infernal, nous changeons de genre poétique, mais non d’atmosphère : misères et calamitez d’une prison. C’est une déclamation, non plus en sonnets, mais en sixains sur les abominations du régime pénitentiaire, et contre les pratiques judiciaires. 
vue 195 à 324 : Le troisième recueil Lous Passa-tens a été constitué par Pierre Paul sans ordre particulier. On quitte alors la poésie carcérale pour entrer dans divers pièces avec toujours une prépondérance du sonnet. 
vues 325 à 334 : Dans les dernières pages, on trouve la table des différents poèmes et à nouveau le portrait de Bellaud. 
vues 335 à 402 :  Barbouillado et fantaisies journalières de Pierre Paul. Il y a sur cette page de titre l'armoierie de l'imprimeur, Pierre Mascaron, avec l'inscription : « superbia, humilitati, sucumbit ».
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vues 403 à 405 : Sur la page de garde inférieure, quatrain manuscrit en occitan : « Las obros de La Belaudiero / son courounados de laurie : / Aquelley di pau de Figuiero / per estre un uray gasto mestie. » suivi d’un monogramme composé des lettres majuscules M, A et O. 
Sur les feuillets de garde inférieurs, on trouve deux essais maladroits de copie du fameux monogramme du bibliophile Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
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Tarascon : procession de la Tarasque
Carte postale représentant la Tarasque de Tarascon traînée au bout de son écharpe par une petite sainte Marthe.
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L'Ase negre
En mars 1946, deux jeunes défenseurs de l’occitan, Hélène Cabanes (Gracia) et Robert Lafont prennent l’initiative de créer une nouvelle revue d’action occitaniste, qu’ils intitulent L’Ase negre (L’Âne noir, à partir du proverbe « Têtu comme un âne noir »). Les ambitions de cette publication sont à la fois politiques (en faveur du fédéralisme), linguistiques (la revue est entièrement en occitan) et littéraires (on y publie de nouveaux auteurs). La revue s'inspire de la publication d'avant-guerre, Occitania, créée par Charles Camproux.
L'Ase negre est d’abord imprimé de façon toute artisanale, avec le matériel que la Coopérative de l’enseignement laïc (Célestin Freinet) venait tout juste de procurer depuis Vence à Hélène Cabanes, institutrice à Abeilhan (Hérault). Très vite, l’équipe publie en août 46 un 4 pages imprimé à Olonzac sur des presses professionnelles, d'une forme plus aboutie, avec un format plus grand et des contenus beaucoup plus développés et elle s’entoure d’un Comité de Rédaction où figurent de nombreuses personnalités du monde occitaniste ( Charles Camproux, Ismaël Girard, René Nelli, Félix Castan...).
En  janvier1948 la revue reprend le titre Occitania, jusqu'au dernier numéro en février 1949.

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