Appel à communications et contributions
Journées d’Étude
Castelnaudary 1927-2017 : 90e anniversaire du Collège d’Occitanie
Le Collège d’Occitanie :
ici et ailleurs
8 et 9 décembre 2017 à Castelnaudary (Occitanie, France)
Organisation
le Centre InterRégional de Développement de l’Occitan (CIRDÒC)
Co-organisation
le Centre Lauragais d’Études Scientifiques (CLES)
l’Université Populaire du Lauragais (UPL)
avec le soutien de
la ville de Castelnaudary
la Communauté de Communes de Castelnaudary Lauragais Audois
le Conseil Départemental de l’Aude
le Conseil régional de la région Occitanie
les Archives Départementales de l’Aude
le Collège d’Occitanie
Créé à Castelnaudary par Prosper Estieu et Joseph Salvat le 19 novembre 1927, le Collège d’Occitanie a joué un rôle majeur dans l’affirmation de la modernité occitane au XXe siècle. Sa création préfigure les combats et questionnements de l’occitanisme contemporain tels le système graphique, l’importance de la vitalité littéraire, la contre-lecture de l'histoire de France, l'innovation pédagogique et la fraternité occitano-catalane.
Fort de l’immense labeur de ces deux fondateurs complété par celui d’importantes personnalités occitanes comme Louisa Paulin, Achille Mir, Auguste Fourès, Antonin Perbosc, Philadelphe de Gerde, Louis Piat et Ismaël Girard, le Collège d’Occitanie a rassemblé une importante bibliothèque et de riches archives déposées au CIRDOC en 2013. Ces journées ont été notamment pensées pour faciliter l’accès à toute cette documentation.
Autour du sujet « Le Collège d’Occitanie, ici et ailleurs » les communications permettront de souligner son apport et celui de ses membres au développement scientifique et culturel de l’idée occitane sur le territoire occitan, mais aussi au-delà, du début du XXe siècle à nos jours.
L’objet de ces Journées portera sur les travaux et l’influence des membres du Collège d’Occitanie qui, par leur approche de l’étude et de la promotion de la langue d’oc ont permis à celle-ci d’impacter un public très hétérogène, à la fois populaire et scientifique, de toutes sensibilités politiques, en France comme à l’étranger.
Ces journées auront lieu lors d’une semaine consacrée au Collège d’Occitanie à Castelnaudary : conférences, concerts, visites et exposition constitueront les temps forts de ce 90e anniversaire.
Adresser les propositions d’interventions (1 page maximum : résumé, présentation de l’intervenant) avant le 31/08/2017 à :
Aurélien Bertrand : a.bertrand@cirdoc.fr
Université Populaire du Lauragais : marietherese.dorgler@hotmail.fr
Centre Lauragais d’Études Scientifiques : clescastel@gmail.com
L'enfance de JF Brun s'est déroulée entre Cévennes et Camargue, baignée de culture classique gréco-latine et de langue d'Oc, dans ses deux aspects raffinés et sauvages. L'ensemble de son œuvre tend tout entière au réenchantement du monde, dans une passion mystique pour la nature méditerranéenne, avec ses traditions et ses croyances, et pour leur vecteur, la langue occitane, dans sa variété montpelliéraine. Son nouveau recueil célèbre, entre autres montagnes, celle de la Séranne qui illimite son horizon plus qu'elle ne le borne.
Beaux, légers, rythmés et ciselés, cette série de courts poèmes sur les chevaux de Camargue témoignent d'une véritable affection pour ce cheval et d'une longue proximité avec les manades de cavalo. Accompagnés de photographies en noir et blanc de Florent Gardin.
La cima es dins la tèsta / quauque part dins la tèsta / Lo viatge comença dins lo pantais,/ comença de jorns / De setmanas o de mes / abans lo primièr pas. [La cime est dans la tête / Quelque part dans la tête / Le voyage commence dans le rêve éveillé, / Il commence des jours, des semaines ou des mois / avant le premier pas.]
Texte occitan, italien, anglais. Edition TròbaVox.
Ce recueil de Roland Pécout reprend à partir du Lubéron un des principaux motifs mythiques et poétiques des œuvres précédentes, la lecture des paysages à travers l’épaisseur des temps qu’ils ont connue, ainsi que l’exprime le texte de la quatrième de couverture : « Lubéron : ce parcours est d’abord une errance, et un rêve de déverrouiller l’Histoire ; il est aussi un chant venu d’un microcosme qui reflète la diversité du monde, et sa finitude ».
L’occitan dans les tranchées. Ce recueil, à partir de différents documents, évoque la place de la langue occitane ou langue doc dans la vie quotidienne de la Première Guerre mondiale. Parce que le sujet nous paraissait plus original, voir même occulté. Mais bien entendu, l’occitan dans les tranchées c’est avant tout le combattant venu des quatre coins d’Occitanie, de Bordèu a Niça, de Pau a Lemòtges, de Narbona a Clarmont d’Auvernha. Pas toujours bien accueilli, parfois diffamé – se rappeler l’affaire du 15e corps – il n’en a pas moins souffert et fut tout aussi méritant dans les moments difficiles. Ces quelques pages lui sont dédiées.
Quand le sergent Louis Bonfils part à la guerre le 14 août 1914, c’est un félibre qui apporte la contribution du Midi au combat de la grande France.
Les lettres qu’il envoie à son complice Pierre Azéma sont un échange entre deux écrivains. Ce sont aussi des lettres militantes. D’abord, et c’est un fait unique parmi toutes les correspondances de poilues connues à ce jour, parce qu’elles sont écrites en occitan. Ensuite parce qu’elles témoignent d’un combat acharné pour défendre la réputation des Méridionaux rudement attaquée par les civils et les militaires du Nord de la France. Cette lutte pour l’honneur du Midi conduira Louis Bonfils jusqu’au conseil de guerre tenu sur le front, où il sera acquitté, et même félicité. Quand le capitaine Louis Bonfils est tué à la guerre, le 11 juin 1918, il a certes remporté quelques belles victoires, militaires contre les Allemands, morales contre les Français du Nord, mais la guerre qui semble occuper de façon récurrente le Nord et le Sud est loin d’être terminée.
L’édition de cette correspondance exceptionnelle, entreprise dès 1918, a dû attendre un siècle pour voir le jour.
Le Félibre F. Pouzol fut tué sur le front en septembre 1918. Militant pour l’enseignement du provençal, ses œuvres avaient été publiées en 1921. Aujourd’hui paraît une nouvelle édition largement complétée avec commentaires et analyses par différents auteurs.
CREDDO, 12 Av. A. Chabaud - 13690 Graveson
Un jorn la Marineta
Me disiá d'un air coquin
Mon enfant de qu'es aquò la cochilís
Repic:
La cochilís es una bèstia
Una canilha, un parpalhòl
Chuca rasim, chuca protinha
Chuca tot
Mas jamai chuca la marrana
Que nos escana
Nous avons trouvé trace de cette chanson dans un collectage sonore réalisé dans la région de Lodève par Pierre Bec et Eliane Gauzit en 1964. Dans cette enquête aujourd'hui conservée par le COMDT (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT), le témoin, Étienne Barral interprète cette chanson qu'il a appris à Béziers alors qu'il était jeune garçon de café.
Elle a également été collectée dans la commune de Lunas (34) par les mêmes enquêteurs, auprès de Jacques Blaye (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT).
La cochylis est une chenille qui se nourrit des feuilles et fruits de la vigne. Elle se développe plus particulièrement dans les régions méditerranéennes.
Nous avons tenté d'identifier le ou les auteurs de cette chanson, mais n'avons trouvé aucune occurence pour le moment.
Suite à cette enquête, une transcription de cette chanson a été publiée dans l'ouvrage Lodeva, ciutat occitana, Lodève, cité occitane : patrimoine occitan en Lodévois, contributions groupées et harmonisées par Eliane Gauzit, Toulouse : Presses universitaires du Midi, impr. 2015.
Voici les paroles de la chanson :
L'autre jorn, la gròssa Marièta | L'autre jour la grosse Mariette |
M'espia ambe sos uèlhs coquins ; | Me regarde avec ses yeux coquins |
Me demandèt la voes doceta : |
Elle me demanda d'une voix doucette : |
« de qu'es aquò la cochilís ? ». |
« Qu'est-ce que la cochylis ? ». |
« La cochilís, li responguèri, |
« La cochylis, lui répondis-je, |
Es una bèstia, un parpalhòl, | Est une bête, un papillon |
Doas alas jaunas, doas alas brunas, |
Deux ailes jaunes, deux ailes brunes |
Las patas blancas e lo cuòl gris. |
Les pattes blanches et le cul gris |
Es una garça que s'espandís |
C'est une pie qui s'étale |
Dins nòstra vinha, chuca-rasim, |
Sur notre vigne, suce-raisin |
Chuca-brostinha, chuca sulfata, |
Suce-grapillon, suce-sulfate |
Chuca-sabor e chuca-tot. |
Suce-saveur et suce-tout. |
Mas jamai chuca la marrana |
Mais jamais elle ne suce la maladie (marasme / poisse) |
Que nos escana ». |
Qui nous étouffe ». |
La cochilís, mai d'un l'aganta |
La cochylis, plus d'un l'attrape, |
Tot en tetant un plen sadol | Tout en tétant jusqu'à plus soif |
Aquel bon vin que nos encanta |
Ce bon vin qui nous enchante |
Siague muscat o picapol. |
Qu'il soit muscat ou picpoul. |
Ieu, avant ièr tròp ne tetèri, | Moi, avant-hier, j'en tétai trop, |
Tanben prenguèri la cochilís. | Aussi je pris la cochylis. |
Lo lum dançava, lo nas brilhava, |
La lumière dansait, le nez brillait, |
La pèl susava, lo cuòl pesava, |
La peau suait, le cul pesait, |
Los uèlhs iglauçavan, lo cap virava. |
Les yeux lançaient des éclairs, la tête tournait. |
Se m'aviatz vist, trampoligèri, |
Si vous m'aviez vu, je trébuchais, |
M'espandiguèri, fasiái paissièira |
Je m'affalais, je ruisselais |
Dins lo rajòl, mes aquò rai |
Dans la raie, mais peu importe, |
Es pas un crime, siái pas lo sol, |
Ce n'est pas un crime, je ne suis pas seul, |
Sem una banda |
Nous sommes une bande |
Que teta lo jus de la trelha |
Qui tête le jus de la treille |
Dins la botelha |
Dans la bouteille |
La cochilís es la canilha |
La cochylis est la chenille |
Del malur que sus nautres plòu. |
Du malheur qui pleut sur nous. |
Es la decha que nos espía |
C'est la dèche qui nous regarde |
Quand tanben ela a pas lo sòu. |
Quand avec elle tu n'as pas le sou. |
La cochilís nos envaís, |
La cochylis nous envahit, |
Nos espotís, nos adalís. |
Nous écrase, nous anéantit, |
Jamai fugís dins la borseta. |
Jamais elle ne fuit dans la boursette. |
L'avem sovent un còp per jorn. |
Nous l'avons souvent une fois par jour. |
Sem argentats coma una pala. |
Nous sommes argentés comme une pelle. |
Los deputats l'an pas jamai, |
Les députés ne l'ont jamais ; |
Los electors l'an a molon. |
Les électeurs l'ont à foison. |
Se ieu aicí vene far l'ase |
Si moi ici je viens faire l'âne, |
Ieu siái forçat, mas un vièt d'ase |
J'y suis forcé ; mais une verge d'âne |
S'aviái d'aiçò(t), m'auriatz pro vist. |
Si j'avais ça, vous m'auriez assez vu. |
E ieu tanben, aime la vida |
Car moi aussi j'aime la vie |
La bidòrsaire e lo bon vin |
La «bistronquette» et le bon vin, |
Los escursions, las distraccions |
Les excursions, les distractions |
E los teatres e las femnetas |
Et les théâtres et les petites femmes |
E tot çò z-autres ; de tot aquò |
Et toutes les autres choses ; de tout cela |
Me'n cal brossar, adiussiatz totes, |
Je dois m'en brosser, au revoir à tous |
Ie tornarai e cantarai |
J'y reviendrai et je chanterai |
Tant que la garça de canilha |
Tant que la garce de chenille |
Tendrà l'estrilha. |
Tiendra l'étrille. |