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Lydie WILSON DE RICARD (Paris 1850-1880)
AuteurBlin-Mioch, Rose
EditeurLo CIRDÒC-Mediatèca occitana
SujetÉcrivain
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Lydie WILSON DE RICARD (Paris 1850-1880) [Article biographique]

Eléments biographiques

Lydie, Marie, Fanny Wilson naît le 10 avril 1850 à Paris rue Chevalier du Guêt. Son père, Édouard, d’origine écossaise, est commissaire en marchandises, sa mère, Élise Joséphine Margée d’origine flamande, sans profession. Lydie est l’aînée de trois enfants, elle a une sœur, Jeanne, née en 1852 et un frère, George, né en 1855. Elle est baptisée catholique en l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris.

Voisine des Ricard, elle participe au salon de la Générale et assiste à la création du mouvement poétique « Le Parnasse Contemporain », dont son mari est, avec Catulle Mendès, le co-fondateur. Elle fait ensuite un séjour de deux ans en pension en Angleterre à Keniworth dans le comté de Warwick. Amie d’enfance de Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), celui-ci lui dédie en 1863, alors qu’elle n’a que 13 ans, un poème « Fantaisie Panthéiste » dans la Revue du progrès.

Après la Commune de Paris à laquelle il participe et au retour d’un exil en Suisse, leur relation devient amoureuse et ils se marient civilement le 16 Août 1873 à Autouillet, près de Montfort l’Amaury (aujourd’hui dans les Yvelines) où la famille de Lydie a une résidence secondaire. Le couple s’installe quelques mois après dans le Midi, d’abord à Montpellier, puis au Mas du Diable, à Castelnau le Lez, ensuite à nouveau à Montpellier mais dans le quartier excentré du Plan des Quatre Seigneurs dans une villa qu’ils ont baptisée Mas de la Lauseta.

Atteinte de tuberculose, maladie qui ne porte pas encore de nom, comme sa sœur qui meurt en 1877 à Montpellier, elle vit ses derniers mois à Paris près de sa mère mais, selon sa volonté, elle est enterrée civilement à Montpellier, à une époque (1880) où ces obsèques étaient un engagement républicain et faisaient encore scandale. Un hommage lui est rendu au cimetière Saint Lazare par les socialistes Ernest Jourdan et Antide (Antoine) Boyer. Son engagement républicain se retrouve dans ses lettres à Fourès comme dans ses œuvres françaises.

Engagements dans la renaissance d'oc

C’est à Montpellier qu’elle découvre tout à la fois la langue du Midi et ses paysages. Elle bénéficie pour son apprentissage des conseils d’Auguste Fourès et de Charles de Tourtoulon. Présente en 1876 et 1877 à la Santo Estello, elle est membre du Félibrige dès 1876. Elle participe avec son mari et Auguste Fourès à la création du Félibrige languedocien républicain appelé par la suite « Félibrige rouge », à l’édition de leur Almanach La Lauseta pour 1877, 1878 et 1879. Elle est présente dans la Revue des langues romanes dès 1877, 1878 et 1879 et dans l’Almanac de lengadò de 1877. Elle obtient le premier prix du sonnet avec son poème « A la mar Latina » aux Fêtes latines de Montpellier en mai 1878, tout en participant aux préparatifs du banquet de l’association fédéraliste l’Alouette, dont le Président d’honneur est Victor Hugo, au Faubourg Figuerolles.

Elle est présente aux réunions du Félibrige, de l’association des Langues Romanes, à la première Cour d’Amour de l’école du Paratge de Montpellier, à Font-Froide. Elle est également, avec son mari, à l’origine de l’association La Cigale de Paris ; une de ses œuvres a paru dans le volume de l’association en 1880.

Elle laisse une œuvre en français et en occitan publiée par son mari en 1891 sous le titre Aux bords du Lez, rééditée en 1995 chez Lacour à Nîmes. Elle entretient une correspondance importante notamment avec Auguste Fourès, son parrain en Félibrige, amoureux de sa sœur Jeanne, qui dédie aux deux sœurs de nombreux poèmes. La correspondance confirme que Lydie a bien appris le languedocien, dialecte de Montpellier, même si ses premiers textes semblent avoir été traduits soit par Fourès soit par Arnavielle. Les lettres témoignent aussi de son engagement républicain et féministe. En tant que marraine du nom de la revue La Lauseta elle inspire un certain nombre de poèmes portant ce titre, signés Charles de Tourtoulon, Langlade, Djan de la Djana… Sa « Migrana », dont au moins trois versions existent en Français, a inspiré le seul poème en occitan de Napoléon Peyrat : « A Dona Graciorella Milgrana Felibressa de La Lauseta. » Elle échange des poèmes avec la gardoise Léontine Mathieu-Goirand (1853-1923) qui dédie à elle et à sa sœur un certain nombre de poèmes.

Une biographie plus complète et la majeure partie de la correspondance échangée par Lydie Wilson de Ricard avec le poète Auguste Fourès, les extraits de lettres publiés en 1896 dans le Montpellier Républicain par Louis-Xavier de Ricard sont maintenant disponibles sous le titre Lettres de la félibresse rouge, avec une reprise de celle adressée à Mistral par la félibresse et que Jean-Marie Carbasse avait publiée avec celles de son mari en 1977. D’autres lettres de la Félibresse rouge sont encore à rechercher et découvrir notamment celles échangées avec Théodore Aubanel.

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